qierrot a écrit:quand on sort de telles aneries, il faut amener du biscuit et pas que des "je soupçonne"...
Les biscuits, tu les trouveras dans la boite à gateaux où sont entassés les écrits de Pierre Besnard notamment "
Le monde nouveau" que je t'invite à (re)lire. Les syndicats sont vus comme une préfiguration de la société de demain. Ils constitueront "les cadres de la société nouvelle"; c'est ce que rappelle en substance la Charte de Lyon de la CGT-SR, repris en 1946 par la CNT.
Autant dire qu'on ne se trouve pas du tout dans une logique d'abolition du pouvoir mais plutôt dans l'établissement d'un nouveau.
Et si dans certains passages, on pousse le vice à mettre "parti" à la place de "syndicats", ça a de quoi inquiéter... d'accord, je reconnais qu'il s'agit d'un procédé malhonnête, mais quand même, ça donne à réfléchir.
Si, à cela, on ajoute l'autogestion qui suppose que subsisterait une forme d'économie marchande qui serait soumis au principe de la démocratie directe (hum), d'un système monétaire (hum hum), je ne vois pas comment ce pouvoir dépérirait, tout au contraire. Plus le temps passerait, et plus il s'affirmerait.
Oui, j'ai de quoi "soupçonner".
Je sais, mon sentiment ne s'appuie pas sur des exemples historiques, puisqu'il n'y en a pas.
Il aurait pu y en avoir un si la CNT avait gagné la guerre en 1936... mais néanmoins je pense que si l'expérience avait abouti, nous aurions vu l'emergence en Espagne d'un nouveau capitalisme d'Etat, d'un collectivisme dirigé par le syndicat. On a juste eu le temps de voir quelques dérapages, quelques méthodes expéditives, quelques exécutions sommaires, sous la pression de la guerre civile et des conditions extérieures, certes, mais les bolcheviks soumis aux mêmes contraintes avaient dû procéder de la même façon au lendemain de la Révolution russe.