L’évasion a son prix, L’artiste a ses revenus.

Débats politiques, confrontation avec d'autres idéologies politiques...

L’évasion a son prix, L’artiste a ses revenus.

Messagede Pia le Ven 31 Juil 2009 20:40

L’évasion a son prix, L’artiste a ses revenus.
:arrow: http://www.non-fides.fr/spip.php?article284

« - Ca lui fait bien deux heures de retard.
- Ah mais tu sais c’est un artiste, et les artistes…
- Ah ça, les artistes…
- Ils sont comme ça, les artistes. »


Difficile de ne pas fondre sous le charme des artistes et de ne pas les jalouser dans une société fondée sur l’interdit et sur la menace carcérale. L’on permet certains comportements à l’artiste que nul autre ne peut se permettre.
La supposée folie d’un Salvador Dali vous vaudra à vous une hospitalisation sans consentement dans les geôles de la psychiatrie. Alors que de ne rien produire d’utile par le travail pour cette société utilitariste ne vous apportera que misère, harcèlement des services sociaux et culpabilisation, il est socialement permis aux artistes de flâner malgré leur improductivité parfois rentable. Alors que votre loyer augmente jusqu’à ne plus pouvoir le payer, l’artiste se voit favorisé par les pouvoirs publics pour vous remplacer.

Qu’on se le dise, l’artiste est un privilégié, une caste à part : il possède le monopole de la créativité et de l’originalité, désir et création lui appartiennent. Nul besoin donc de créer, les artistes s’en chargent selon le même processus que celui qui consiste à laisser la pensée aux philosophes ou l’histoire à ceux qui nous gouvernent ; nous dépossédant ainsi de nos propres vies. La privatisation de la créativité est typique du monde qui la produit, de la délégation permanente de tout ce qui fait de nous ce que nous serions, si nous étions encore quelque chose après tant d’assauts sur l’autonomie individuelle.

Vis-à-vis du capital, l’artiste a pour mission de l’enrichir, et de s’enrichir au passage pour y assumer son rôle de consommateur en y réinjectant sa fortune. L’artiste trouve de fait sa place dans la société de consommation, son intégration dans le système est une évidence. Même si souvent, le spectacle se plait à faire passer nos chers artistes pour des rebelles, cela ne renforce qu’un peu plus le système, dont le vice se permet d’aller jusqu’à simuler sa propre critique pour finalement le renforcer par un retour en force systématique de la normalité. C’est auprès du spectacle que l’artiste se retrouve le plus valorisé, du moins, socialement. En effet, qui, lorsqu’il entend le mot « Culture », ne dégaine pas aussitôt son porte-monnaie ?

« Gagner de l’argent est un art, travailler est un art et faire de bonnes affaires est le plus bel art qui soit. »
Andy Warhol.

L’évasion a son prix et l’artiste a ses revenus. Et il est toujours plus facile de s’évader de cette guerre sociale sans trêve, que d’y contribuer activement. Instrumentalisé par l’argent au profit de la paix sociale, l’artiste peut alors aller vendre son plébiscite pour un candidat aux élections, pour une marque qui lui sied si bien, pour le culte du progrès ou la guerre humanitaire. A chaque cause perdue du progrès, de l’Etat ou du capital, son artiste attitré, son « parrain de la cause ». L’art, lorsqu’il n’est pas uniquement le loisir du dimanche des classes bourgeoises, est le meilleur consolateur de la misère humaine, le renfort de la paix sociale. Alfred de Musset disait qu’« un peuple malheureux faisait les grands artistes » ; dans la société, le malheur se traite à coup de Prozac.

Les artistes dits engagés, eux, servent au soulagement des consciences du petit peuple de gauche. Une diatribe de Léo Ferre à l’encontre des prisons, partagée par l’auditeur, permet la justification de son apathie. La tyrannie de l’opinion démocratique ayant réussit à faire croire à ses citoyens qu’avoir une opinion suffisait à exprimer une pensée, et que de façon performative, l’opinion avait valeur de transformation sociale : l’artiste engagé est le reflet médiatique, non pas de l’impuissance des citoyens, mais de la volonté d’impuissance de ceux-ci. Englué dans son petit confort, l’honnête citoyen n’a plus qu’à écouter son grand Léo, son petit Manu Chao, son rouge Ferrat, n’a plus qu’à envoyer dix balles aux réstos du cœur après que son artiste engagé préféré ne les ai sommé de le faire.

L’artiste humaniste qui montre sa sale gueule aux cotés d’enfants africains ne pesant pas plus que son porte monnaie, est celui qui en soulageant sa propre conscience, permet à ses « fans » de soulager la leur par procuration ; et ce, toujours selon les mêmes schémas qui définissent les différents temps de la démocratie, comme les élections.
Si pour se révolter il suffit d’écouter un CD estampillé « de gauche », de lire un poème exaltant la Classe d’Aragon, de voir un film social de Ken Loach pour y vivre la lutte par procuration ou de citer une ritournelle situationniste pour briller au panthéon de l’extrême-gauchisme éclairé, le pouvoir n’aura plus jamais de soucis à se faire. L’art engagé est un anesthésiant anti-révolte, le chloroforme déculpabilisant du bon citoyen de gauche.

« L’artiste doit aimer la vie et nous montrer qu’elle est belle. Sans lui, nous en douterions. »
Anatole France

L’artiste est aussi le pilier d’un milieu –on dit une « scène »- tout entier, auquel il permet d’être et qu’il fait vivre. Un écosystème bien particulier : Agents, attachés de presse, directeurs artistiques, attachés commerciaux, critiques, collectionneurs, mécènes, tenanciers de galeries, médiateurs culturels, consommateurs,… tout autant de rapaces vivant au crochet des artistes dans la joyeuse horreur du show-biz. Une scène avec ses codes, ses normes, ses parias, ses favoris, son ministère, ses exploiteurs et ses exploités, ses profiteurs et ses admirateurs. Une scène qui possède le monopole du bon goût, pratiquant le terrorisme esthétique sur tout ce qui n’est pas rentable, ou sur tout ce qui ne procède pas d’une mentalité bien particulière dans laquelle la subversion ne doit être que superficielle, sous peine bien entendu, de subvertir. Un milieu que l’on nomme La Culture. Chaque régime a son art attitré tout comme chaque régime a son Entartete Kuntz [1]. L’on peut croire que pour gagner de l’argent dans les milieux artistiques, il faut un don, mais pour le dépenser, il ne faut qu’une culture ; et la culture est une vaste machine à fric, le puit sans fond de la connerie humaine et de sa capacité à adorer, admirer, à fonctionner au charisme ou à suivre des leaders, qu’ils soient politiques, sociaux ou culturels.

« -Peux tu m’offrir un verre d’eau ?
-Tu es out.. Maintenant on boit directement du sang. »


Social Warhol.

Extrait de Non Fides N°IV.
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Re: L’évasion a son prix, L’artiste a ses revenus.

Messagede fu hsang le Ven 31 Juil 2009 21:36

yep ^^
pas mieux ^^
le pire c est encore tous ces intermittents , qui pas leur ignorance entretiennent par leur activite ( et leur inscripion a la sacem ) les revenus et les mythes des artistes ^^
"l art , c est comme du café , c est coté en bourse et vendu aux encheres "
fu hsang
 

Re: L’évasion a son prix, L’artiste a ses revenus.

Messagede Alayn le Ven 31 Juil 2009 22:30

Bonsoir ! Il y a certaines choses dans ce texte avec lequel je ne suis pas d'accord. On dirait que pour la/le/les... auteur-e-s de ce texte, tous les artistes sont de la m... C'est l'impression que donne cet article...

Même si effectivement, beaucoup d'artistes sont fabriqués par l'industrie du spectacle, que pensez-vous des artistes indépendants, contestataires et révolutionnaires ou vous rejetez complètement en fait la chose artistique ?

Et puis le succès ou la notoriété d'une ou un artiste n'est pas faite que par le show-biz mais aussi par le public.

A fu hsang: toutes et tous les intermittents ne sont pas inscrits à la Sacem loin de là. Et ils/elles coûtent en réalité plus aux artistes, bien qu'ils/elles soient au service d'un spectacle ou d'un artiste. Mais sans eux ou elles, vu comment est le système actuellement, pas de spectacle non plus ! (arf !)

Salutations Anarchistes !
"La liberté des autres étend la mienne à l'infini"
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Re: L’évasion a son prix, L’artiste a ses revenus.

Messagede Breaking The Law le Sam 1 Aoû 2009 07:49

Les artistes contestataires, Tu as des noms lol? J'arrive pas à trouver ...
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Re: L’évasion a son prix, L’artiste a ses revenus.

Messagede Pia le Sam 1 Aoû 2009 13:17

Alayn a écrit:Bonsoir ! Il y a certaines choses dans ce texte avec lequel je ne suis pas d'accord. On dirait que pour la/le/les... auteur-e-s de ce texte, tous les artistes sont de la m... C'est l'impression que donne cet article...


Sont de la merde ceux qui revendiquent le statut spécifique d'artiste et qui se définissent comme tel.

Alayn a écrit:Même si effectivement, beaucoup d'artistes sont fabriqués par l'industrie du spectacle, que pensez-vous des artistes indépendants, contestataires et révolutionnaires ou vous rejetez complètement en fait la chose artistique ?


j'aimerai bien savoir ce qu'est un artiste indépendant et contestataire! ensuite pour les "artistes révolutionnaires" je les considère comme les "étudiants révolutionnaires", les "agriculteurs révolutionnaires" ou les "paléontologues révolutionnaires", c'est à dire comme des révolutionnaires.
Perso, je peint, je joue de la musique, j'écris etc. mais je ne me considère pas comme une artiste révolutionnaire.

Alayn a écrit:Et puis le succès ou la notoriété d'une ou un artiste n'est pas faite que par le show-biz mais aussi par le public.


Oui, c'est vrai, comme les politiciens...

Alayn a écrit:Salutations Anarchistes !

d'accord.
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Re: L’évasion a son prix, L’artiste a ses revenus.

Messagede DanKlaf le Sam 1 Aoû 2009 15:42

L'article traite de ce qu'on (les médias, principalement) appelle un artiste aujourd'hui, un simple maillon-produit de la société de consommation : ce sont les grands groupes (sociétés de production, médias, multinationales, etc.) qui décident de qui va distraire les foules en fonction du profit potentiel. On parle d'ailleurs plus souvent de culture - ou de produits culturels - que d'art à proprement parler.

Ça ne signifie pas pour autant que tous ceux qui prétendent faire de l'art sont des pourris, des vendus, des moins-que-rien, inutiles et cons... Les "artistes" qui se positionnent en faveur d'HADOPI, par exemple, sont ceux qui dépendent de ce système débile ; mais il y en a aussi, dans les recoins poussiéreux, qui tentent d'avancer en se passant du système, de faire autrement, et dans la dynamique desquels on trouve tout une remise en question de ce système, et tout une alternative de société.
Il y a beaucoup d'underground qui vaut la peine qu'on s'y arrête. Beaucoup d'idées et de propositions.
Un esprit sage dans un corsage
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Re: L’évasion a son prix, L’artiste a ses revenus.

Messagede joe dalton le Sam 1 Aoû 2009 21:37

tres bon texte mais il y aurait tellement a dire encore sur ces sympathiques troubadours qui viennent egayer notre quotidien dans sa grisaille !
vous n'evoquez pas par exemple le pire tord que je puisse leur faire, ce suplement d'ame dont ils seraient affubler des la naissance, et qu'il nous ont directement retrancher a nous(et a moi, ce qui est plus grave) !
ps : je trouve que votre journal ne fais que s'améliorer au fil du temps, dommage qu'il ne s'achete que par carte bleu , ou cheque ! pas moyen de vous aider autrement, vu qu'il le donne dans les librairies ou vous le mettez !
joe dalton
 

Re: L’évasion a son prix, L’artiste a ses revenus.

Messagede Pia le Sam 1 Aoû 2009 22:43

joe dalton a écrit:ps : je trouve que votre journal ne fais que s'améliorer au fil du temps, dommage qu'il ne s'achete que par carte bleu , ou cheque ! pas moyen de vous aider autrement, vu qu'il le donne dans les librairies ou vous le mettez !


Tu sais Joe, on a une adresse postale où tu peux envoyer du cash bien planqué sans carte (gné?) ni chèques :wink: tu sais, les courriers, ce vieux truc :P
Non Fides
108 rue Damrémont
75018 Paris

merci pour les compliments au passage!
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Re: L’évasion a son prix, L’artiste a ses revenus.

Messagede abel chemoul le Sam 1 Aoû 2009 22:56

moi je trouve au contraire qu'il s'embourgeoise votre canard et par là qu'il perd de son intérêt. faire un fanzine papier payant au prétexte qu'un journal ça se fait sur papier... en fait juste deux ou trois types qui veulent une reconnaissance dans leur milieu que le format PDF ne peut pas leur apporter. Non fides entre dans une logique de reconnaissance par son milieu. ça ferait un bon dossier pour votre n°5, ça d'ailleurs, "la reconnaissance du microcosme, ou militer pour son égo".
franchement, critiquer les artistes bobos alors que vous-même passez d'une logique de gratuité à une logique de distribution payante, mais lol quoi!
Tu as 3 secondes, tu m'entends?! 3 secondes pour jeter ce putain de drapeau noir à la con, ou je te fais gicler les yeux des orbites, et je t'empaffe le crâne!
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Re: L’évasion a son prix, L’artiste a ses revenus.

Messagede Pia le Sam 1 Aoû 2009 23:18

abel chemoul a écrit:moi je trouve au contraire qu'il s'embourgeoise votre canard et par là qu'il perd de son intérêt. faire un fanzine papier payant au prétexte qu'un journal ça se fait sur papier... en fait juste deux ou trois types qui veulent une reconnaissance dans leur milieu que le format PDF ne peut pas leur apporter. Non fides entre dans une logique de reconnaissance par son milieu. ça ferait un bon dossier pour votre n°5, ça d'ailleurs, "la reconnaissance du microcosme, ou militer pour son égo".
franchement, critiquer les artistes bobos alors que vous-même passez d'une logique de gratuité à une logique de distribution payante, mais lol quoi!


1- est-ce que tu peux essayer de reformuler ton post de façon plus claire et compréhensible au commun des mortels?

2- La seule chose que j'y comprend c'est que NF s'embourgeoise parce qu'on passe de la gratuité à la distribution payante.

Donc pour répondre rapidement au "2", Tout les numéros du journal depuis le début, du premier au dernier, sont disponible à prix libre (c'est à dire de gratos à ce que les gens veulent), et pour info, depuis le début, 80% des tirages sont donnés sans rétributions.

Alors ton "lol" à la con tu te le fout très loin, et tu retourne sur MSN.
Renseigne toi avant de dire des conneries, apprend à lire avec les yeux plutôt qu'avec les doigts.

PS1: NF, c'est pas trois types. C'est un collectif mixte.

PS2: NF ne fréquente aucun milieu, et lorsqu'il le fait, c'est anonymement.
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Re: L’évasion a son prix, L’artiste a ses revenus.

Messagede abel chemoul le Sam 1 Aoû 2009 23:34

Pia a écrit:Renseigne toi avant de dire des conneries, apprend à lire avec les yeux plutôt qu'avec les doigts.


discrimination anti-aveugles, je demande la suppression de ce post au plus vite.

Pour être plus constructif que mon post précédent et revenir à l'embourgeoisement supposé de NF: mettre qu'une partie des articles en ligne, ça fait très commercial par exemple. c'est un tout en fait: plus de pdf, journal papier payant (avec argument fallacieux pour supprimer le pdf au passage), extraits consultables en ligne. vraiment, je trouve que ça entre dans une logique de vente et de marketing, ça me donne l'impression qu'il y a en a à Non fides qui veulent monter au cran au-dessus et que le passage au papier payant y contribue. De fait, avoir une édition papier payante ça signifie autre chose qu'un pdf, ça montre (ou du moins ça donne l'impression) une volonté de reconnaissance de la part de leur lecteurs et de leur "entourage" (puisque NF ne fréquente aucun milieu...) , pour dire "on n'est pas juste un fanzine à 2 balles".
après ce que je dis est peut-être faux et peut-être que votre décision de passage strictement papier découle d'une autre logique mais c'est l'impression que ça me donne et je ne dois pas être le seul dans ce cas-là.
Tu as 3 secondes, tu m'entends?! 3 secondes pour jeter ce putain de drapeau noir à la con, ou je te fais gicler les yeux des orbites, et je t'empaffe le crâne!
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Re: L’évasion a son prix, L’artiste a ses revenus.

Messagede Pia le Sam 1 Aoû 2009 23:36

abel chemoul a écrit:
Pia a écrit:Alors ton "lol" à la con tu te le fout très loin, et tu retourne sur MSN.
Renseigne toi avant de dire des conneries, apprend à lire avec les yeux plutôt qu'avec les doigts.


mais re-lol quoi! c'est pas toi dont le groupe pond des textes de dix pieds de longs totalement hermétique?! et tu vas me dire que tu comprends pas ce que j'écris! :roll:
allez, tiens, re-re-lol!


Bon écoute. tu va cesser de balancer des conneries aussi légères et pénibles en une ligne et un "lol"
Et, bordel, en quoi nos textes sont ils hermétiques? Et si on écrit un texte, faut limiter le nombre de pages?
Tu crois que la mémoire de l'anarchisme se résume à trois tocards de ton genre qui diffent des tracts en langage SMS sur MSN sur leur Ibook dans un TGV Corail destination cité des sciences et de l'industrie? Mais vraiment, retourne sur MSN rencontrer tes congénères de la génération lolilol.

Ou alors argumente: j'ai toujours pas compris ton post précédent.
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Re: L’évasion a son prix, L’artiste a ses revenus.

Messagede abel chemoul le Sam 1 Aoû 2009 23:39

note: j'ai viré le post pas très malin de ma part que tu cites pour pas pourrir le fil.
(et le "lol" c'était de la dérision, c'est pas mon vocabulaire normalement)
Tu as 3 secondes, tu m'entends?! 3 secondes pour jeter ce putain de drapeau noir à la con, ou je te fais gicler les yeux des orbites, et je t'empaffe le crâne!
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Re: L’évasion a son prix, L’artiste a ses revenus.

Messagede Pia le Dim 2 Aoû 2009 00:08

abel chemoul a écrit:
Pia a écrit:Renseigne toi avant de dire des conneries, apprend à lire avec les yeux plutôt qu'avec les doigts.


discrimination anti-aveugles, je demande la suppression de ce post au plus vite.


T'es PAS drôle.

abel chemoul a écrit: mettre qu'une partie des articles en ligne, ça fait très commercial par exemple.


Pour être commercial, il faut faire du commerce. Or, ce journal est déficitaire de façon totalement assumée, et il est réservé à la vraie vie.
Le site NF.fr publie généralement un article en ligne tout les 3/4 jours, donc les articles seront en ligne au fur et à mesure ou ils seront publiés en ligne (ce qui est d'ailleurs précisé sur le site).

abel chemoul a écrit: c'est un tout en fait: plus de pdf, journal papier payant (avec argument fallacieux pour supprimer le pdf au passage), extraits consultables en ligne. vraiment, je trouve que ça entre dans une logique de vente et de marketing


1- Pour être marketing, c'est pareil que pour commercial, il faut avoir quelque chose à "marketer".

2- Je t'ai déjà dis ailleurs que le PDF sera mis en ligne dans quelques mois, quand nous le déciderons collectivement, parce que nous voulons donner la priorité au format papier et à la diffusion de gens réels à gens réels, avec possibilité de partage, de discussion et même dans le meilleur des cas: de libre-association. Si ce que tu essaye d'exprimer dans ton foutoir c'est que nous sommes fétichistes, je te dis OUI, nous sommes fétichistes du papier, de l'écriture et de sa transmission, je pense même que le mouvement révolutionnaire ne peut se passer de l'écriture et s'adapter aux codes spécifiques d'une époque sur-technologique d'aliénation ou les gens sont réduit à l'état passif de crustacés consommateurs, jamais acteurs. Et tout ça jusqu'à s'abaisser au plus petit dénominateur commun: Telefoot ou le niveau de ton argumentation.

abel chemoul a écrit: ça me donne l'impression qu'il y a en a à Non fides qui veulent monter au cran au-dessus et que le passage au papier payant y contribue.


POUR LA MILLIÈME FOIS!!!!! :" Donc pour répondre rapidement au "2", Tout les numéros du journal depuis le début, du premier au dernier, sont disponible à prix libre (c'est à dire de gratos à ce que les gens veulent), et pour info, depuis le début, 80% des tirages sont donnés sans rétributions."

Nous ne sommes passés de rien à rien. Non Fides est DEPUIS LE DÉBUT un journal prix libre avec une réelle existence papier. Les PDF sont totalement superflus.

putain, tu m'énerve toi!

abel chemoul a écrit: De fait, avoir une édition papier payante ça signifie autre chose qu'un pdf, ça montre (ou du moins ça donne l'impression) une volonté de reconnaissance de la part de leur lecteurs et de leur "entourage" (puisque NF ne fréquente aucun milieu...) , pour dire "on n'est pas juste un fanzine à 2 balles".


Mais bordel, tu crois vraiment que les zines c'est des PDF et pas du papier?? t'es au courant que ya même pas quinze ans ça existait pas les PDF, que la mise en page se faisait à la main et pas sur Publisher? Qu'aucun zine avait d'existence électronique pour les geeks insomniaques?

abel chemoul a écrit:après ce que je dis est peut-être faux et peut-être que votre décision de passage strictement papier découle d'une autre logique mais c'est l'impression que ça me donne et je ne dois pas être le seul dans ce cas-là.


Ça me rassure vraiment que tu fasse part de tes impressions si poussées, mais tu va rater ta cyber-manif la...

Après, si tu déteste ce journal, tu le lis pas. Et encore mieux: tu fais le tien. Cela t'aidera peut être, je l'espère, à sortir de cet état misérable de consumérisme militant de la servitude que tu étale en permanence sur ce forum, ou tu te permet par exemple de salir des compagnons incarcérés en ayant pour source que tu dis "fiable" n'importe lequel des torchons de la presse bourgeoise jusqu'au dégout, comme un gros beauf.


Ça ose vraiment tout, les cons.

PS: est-ce qu'un modérateur peut splitter le topic pour laisser celui sur les artistes parler des artistes? (merci)
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Re: L’évasion a son prix, L’artiste a ses revenus.

Messagede abel chemoul le Dim 2 Aoû 2009 00:14

si même quand on veut apaiser le débat ça marche pas... et c'est pas parce que quelqu'un te contredis que c'est forcément un cybermilitant-kikoolol...
Tu as 3 secondes, tu m'entends?! 3 secondes pour jeter ce putain de drapeau noir à la con, ou je te fais gicler les yeux des orbites, et je t'empaffe le crâne!
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Re: L’évasion a son prix, L’artiste a ses revenus.

Messagede joe dalton le Dim 2 Aoû 2009 00:14

Pia a écrit:POUR LA MILLIÈME FOIS!!!!! :" Donc pour répondre rapidement au "2", Tout les numéros du journal depuis le début, du premier au dernier, sont disponible à prix libre (c'est à dire de gratos à ce que les gens veulent), et pour info, depuis le début, 80% des tirages sont donnés sans rétributions."

Nous ne sommes passés de rien à rien. Non Fides est DEPUIS LE DÉBUT un journal prix libre avec une réelle existence papier. Les PDF sont totalement superflus.

et je confirme, les endroit ou il mettent le journal en librairie, c'est meme impossible de leurs filer des thunes, il est pour ainsi dire donner !
et vive le papier(a mort les arbres)
joe dalton
 

Re: L’évasion a son prix, L’artiste a ses revenus.

Messagede Pia le Dim 2 Aoû 2009 00:27

abel chemoul a écrit:si même quand on veut apaiser le débat ça marche pas... et c'est pas parce que quelqu'un te contredis que c'est forcément un cybermilitant-kikoolol...


Ce que je te dis n'a rien à voir avec le fait que tu me contredise, mais avec tes arguments et le ton que tu prend pour les répandre.
Au contraire, j'aime plus que tout qu'on me contredise, mais de façon saine.

Et tu ne t'en sortira pas avec un énième post de deux lignes.
Quand on casse une assiette dans un lieu anarchiste: on ramasse.
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Re: L’évasion a son prix, L’artiste a ses revenus.

Messagede abel chemoul le Dim 2 Aoû 2009 00:34

pour le coup mon post soft me semblait sainement contredisant, ça pointait une façon dont votre démarche peut être perçue, tout le monde n'a pas de NF sous le coude pour juger. je juge sur ce que j'en vois sur internet, comme beaucoup, y a pas que les gens des grandes villes avec librairies militantes ou de Paris...
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Re: L’évasion a son prix, L’artiste a ses revenus.

Messagede anonyme le Dim 2 Aoû 2009 01:12

Ces mêmes gens peuvent le demander en même temps et il est gratuit, donc je vois pas ou est le problème. Ce post partait bien et les réponses pouvaient être intéressantes pour une fois, je trouve ca navrant de le polluer comme tu le fais surtout avec ce genre de propos infondés selon moi.
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Re: L’évasion a son prix, L’artiste a ses revenus.

Messagede georges le Lun 3 Aoû 2009 08:58

Pia a écrit:L’évasion a son prix, L’artiste a ses revenus.
:arrow: http://www.non-fides.fr/spip.php?article284
(...)
Qu’on se le dise, l’artiste est un privilégié, une caste à part : il possède le monopole de la créativité et de l’originalité, désir et création lui appartiennent. Nul besoin donc de créer, les artistes s’en chargent selon le même processus que celui qui consiste à laisser la pensée aux philosophes ou l’histoire à ceux qui nous gouvernent ; nous dépossédant ainsi de nos propres vies. La privatisation de la créativité est typique du monde qui la produit, de la délégation permanente de tout ce qui fait de nous ce que nous serions, si nous étions encore quelque chose après tant d’assauts sur l’autonomie individuelle.
(...)
L’art engagé est un anesthésiant anti-révolte, le chloroforme déculpabilisant du bon citoyen de gauche.
(...)
L’on peut croire que pour gagner de l’argent dans les milieux artistiques, il faut un don, mais pour le dépenser, il ne faut qu’une culture ; et la culture est une vaste machine à fric, le puit sans fond de la connerie humaine et de sa capacité à adorer, admirer, à fonctionner au charisme ou à suivre des leaders, qu’ils soient politiques, sociaux ou culturels.




J'en reviens au sujet et sur une série d'actions menées à Nantes suite à une des créations du festival Estuaires... : introduire des loups dans la ville... (une création se présentant comme"contestataire", mais surtout très officielle et subventionnée)
http://www.nantes.fr/culture/actualites ... hidet.html

POUR UN ART DES CONSÉQUENCES

Le 15 juin 2009, l'artiste Stéphane Thidet donnait une conférence sur son « oeuvre »: six pauvres loups fermiers transplantés dans les douves du château de Nantes. Quelques personnes portant des masques de loup, sont intervenues silencieusement en lançant seize papillons signés La Meute. Sur chacun: une simple phrase.

Le 18 juin, face au château, la phrase suivante à été écrite en rouge sur un mur, avec la même signature: « Le pont-levis est relevé, mais les murailles sont lézardées ».

Le 27 juin, un groupe de gens « bien préparés », porteurs des mêmes masques, a attaqué et saccagé le Lieu Unique, là où le consommateur culturel vient siroter ses boissons fraiches entre deux oeuvres. « Ca a été hyperviolent et impressionnant », a déclaré l'un d 'eux. Boutique ravagée, bar en miettes et oeuvre d'art entamée par le fer. Rien n'a été épargné. Le tout était recouvert « d'un produit visqueux noir ». La police est arrivée très vite mais nous avions déjà disparu, non sans laisser un tract sur place: « Nous sommes revenus ».

« Depuis ce Lieu Unique, au coeur de la Métropole, les agents d'une guerre contre tout ce qui vit et qui leur échappe voudraient démontrer que rien ne peut plus arriver » écrivons nous dans ce texte d'une opération dont le commentateurs s'efforcent depuis d'escamoter tout sens politique: c'est du moins l'obsession du conseillé artistique d'Estuaire Jean de Loisy, critique d'art et commissaire d'expositions. C'est aussi bien leur intérêt: effacer tout ce qui peut apparaître comme oposition véritable à leurs projets, en la noyant dans le flux des opinions acceptables parce qu'impuissantes, ou en la réduisant à l'action « stupide » de « prédateurs ». On reconnaît la manoeuvre classique des pouvoirs modernes: neutraliser ou dépolitiser tout ce qui les dérange.

Estuaire: c'est une biennale montée à Nantes par Jean Blaise, « l'agitateur culturel » au service du maire de la ville depuis vingt ans. Cette année, il s'agissait de mettre du sauvage dans la cité. Comme les loups fermiers. Comme ces oiseaux encagés qui « deviennent les inventeurs d'un nouveau son (...) en sautillant sur des guitares » déclare l'imbécile de Loisy qui ajoute: « Ces oeuvres ouvrent une porte sur l'imaginaire, donnent une perception mythique de l'Histoire ». Le même imbécile, dont la tête d'imbécile illustre les commentaires dans le journal local, aligne scolairement les poncifs: les oeuvress mettent en scène « le conflit éternel entre ordre et désordre, sauvage et domestique, naturel et artificiel ». Avec lui, les artistes accumulent les mots creux, les postures et les codes qui les font se reconnaître entre eux. Dans un camp.

Dans un camp politique (« droite » et « gauche » confondues.)
Parce qu'ils contribuent à des choix politiques, planqués derrière des arguments ludiques ou poétiques. Parce qu'ils sont chargés d'occuper les esprits, de quadriller l'espace, de préparer son aménagement rentable à grands renforts de préstations médiatiques, de financements, d'arguments publicitaires. Parce qu'en vidant le langage de tout sens, de toute conséquence, c'est le débat lui même qu'ils rendent impossible, et nous en prenons acte. Parce que la culture « démocratisée » (un fourre-tout pour spectateur qui n'a plus rien d'une culture) est devenue le cheval de troie de l'économie moderne. A Nantes, les machines de Royal de Luxe, les anneaux de Buren et les bars du hangar à bananes ont été froidement programmés pour attirer les Nantais de l'autre côté de la Loire, sur l'île de Nantes, dans la perspective d'aménager cette île comme la ville du XXIème siècle.
Et Saint-Nazaire, cité ouvrière et peu conforme aux directives de l'économie moderne, est déjà une cible pour les aménageurs qui usent des mêmes moyens pseudo-culturels, à l'occasion d'Estuaire, pour avancer leurs billes, leurs discours, et engager leur nouvelle conquête avec la même arrogance dévastatrice.

C'est tout cela que nous avons attaqué au Lieu Unique, pour faire exister un clivage réel, parce que nous ne laisserons pas ravager sans rien faire des possibilités de vivre tout autre que celles que les aménageurs nous imposent car derrière les artistes et les aménageurs, il y a la police et les contrôles qui se multiplient. La violence de l'attaque était la seule façon de creuser une tranchée entre eux et nous, de donner corps à notre critique qui ne sera pas une critique de plus, recyclable dans n'importe quel débat pour branchés. Notre critique se nourrit de gestes, de mises en pratiques de nos mots, parce que c'est tout simplement notre vie qui n'est pas compatible avec les projets du capitalisme, sous quelque nom qu'il apparaisse. Et cette sensibilité-là est immédiatement politique.

Divers commentateurs semblent s'émouvoir de la « violence » de nos actes, et brandissent tel propos d'André Breton contre nous. Ces incultes travestissent l'histoire des meilleurs moments du dadaïsme et du surréalisme, que le saccage des impostures (en particulier artistiques) et les gifles bien administrées aux de Loisy de son temps n'effrayaient pas: Parmi tant d'autres, deux phrases d'André Breton:
« Une vérité gagnera toujours à prendre pour s'exprimer un tour outrageant. » (Les Pas Perdus)
« Je sais que si j'étais fou, et depuis quelques jours interné, je profiterais d'une rémission que me laisserait mon délire pour assassiner avec froideur un de ceux, le médecin de préférance, qui me tomberait sous la main. » (Nadja)

Incultes encore, avec les écrits qu'ils sponsorisent dans un receuil de six textes intitulé La Meute et publié sous la responsabilité de Jean Blaise et du Lieu Unique. Ils n'ont pas reconnu, dans les seizes papillons lancés le 15 juin, ni dans les phrases en italique du tract, seize phrases précisément extraites de l'un des six textes titré l'introduction qui vient par Joseph Confavreux, qui officie par ailleur à France-Culture et au sein de la revue Vacarme. Ce texte, qui s'affiche comme un prolongement inoffensif de l'insurrection qui vient, se saisit pour partie du contenu et du style de ce livre qui a été spectaculairement désigné comme le style critique par excellence, et détourné à ces fins par de nombreux commentateurs. Confavreux adopte un ton menaçant, simulant le loup revenu, ou l'homme-loup prêt à ravager ce qui le conditionne. Il cite à plusieurs reprises le livre du comité invisible et se pose en continuateur. Bien sûr, c'est du bavardage, ce recyclage instantané de la critique par la pointe avancée de la culture officielle. Ce lessivage, dans une époque ou l'on peut tout dire sans conséquence, ou pour couvrir les conséquences dont il s'ait de cacher les causes et le processus réel, s'efforce de saturer toute critique effective en vidant de sa force une parole (comme un clonage, en remplaçant le noyau actif par une charge à blanc) pour la faire circuler comme pure forme, disponible dès lors pour nourrir les dispositifs de nos ennemis. Comme s'ils avaient voulu intégrer, de manière plus ou moins consciente, la critique au coeur de l'oeuvre elle-même.

C'est pourquoi l'oeuvre – ou ce qui la symbolise – devait être brisée.

Face à l'injure (car il ne s'agit plus seulement, dans le texte de Confavreux, de la domestication de ce qui reste de vivant, mais de celle de tout ce qui fonde notre langage, en puissance et directement), la seule riposte possible était de retourner la charge de l'ennemi contre lui-même: en reprenant ses propre phrases et en les chargeant de conséquences, en les concrétisant par des actes.

Les prendre au mot, et raconter notre histoire. C'est aussi ce que nous avons fait avec « l'oeuvre » de l'artiste Vincent Mauger exposée au Lieu Unique: structure gigantesque en bois, enrobée de mots creux. Il invitait « le visiteur à y déambuler, à s'approprier l'espace afin d'y créer sa propre histoire ». Qui l'a fait, sinon nous? De quoi se plaignent-ils, ces « créateurs » qui quadrillent le vide, quand nous donnons un peu de sens à leurs pauvres mots?

Tandis que la guerre est quotidienne dans les banlieues, contre les UTEQ (Unités Territoriales de Quartier), elle doit aussi être conduite au coeur des Métropoles, contre leur complément, pacifié en apparence: ces « industries créatives » qui constituent le secteur le plus avancé et l'argument de prédilection du capitalisme moderne. Ce secteur, qui regroupe chercheurs, étudiants, artistes, entrepreneurs, journalistes et publicitaires, exhibe une image qui se veut séduisante, dynamique, mobile, flexible, critique, autrement dit: le masque rassurant de l'Economie. Ce masque, selon nous, est aussi abject que ce qu'il cache, car il le rend possible. D'où la nécessité de le détruire, pour dévoiler l'ennemi à tous les regards. Ce que nous voyons c'est que le désastre de la civilisation réside dans le ravage de tout lieu habitable. Nous situons le point de renversement, la sortie du désert, dans l'intensité du lien que chacun parvient à établir entre ce qu'il vit et ce qu'il pense. Au centre de notre offensive, nous plaçons l'établissement et la défense de lieux, de mondes habités. Rompre une à une nos dépendances vis-à-vis de la Métropole en est une condition.

NOUS SOMMES REVENUS, ET LE RIRE S'EST FIGÉ SUR LE VISAGE DE CEUX QUI, NOUS VOYANT ARRIVER, CROYAIENT AVOIR AFFAIRE À DES ARTISTES. NOUS SOMMES REDEVENUS OFFENSIFS.

LA MEUTE



Tract diffusé lors du sacage du Lieu Unique

Nous sommes revenus

Un agrégat d'artistes et de gestionnaires prétend faire «œuvre» en déportant six fauves dans les douves du château de Nantes. Ceux qui imaginent faire «vibrer» la cité «en y intégrant du sauvage» s'apercevront très vite que ce qui reste de loup dans une civilisation qui fonde son industrie et sa culture sur la domestication et le recyclage du vivant, va tôt ou tard leur sauter à la gorge. Et cela, d'une façon qu'ils ne prévoyaient pas: en ouvrant des brèches dans le mur des prothèses, par la pratique d'un art raffiné des conséquences. Cette introduction finira très mal pour ses concepteurs, pour ceux qui croyaient en finir de la sorte avec toute insurrection.

Vous avez cru pouvoir faire un détour, mais ça vous ravage, ça vous saisit à la gorge

Car ni l'artiste, ni le gestionnaire, dans leur plénitude capricieuse, ne savent que le loup qu'ils nous livrent, le paria qu'ils ont revêtu d'une apparence de civilité, ce morceau de chair sauvage, ce carré de poil sur le sol et qui se traîne, c'est l'image exhibée de l'homme domestiqué. Une image qui est aussi le masque d'une créature lézardée, brûlée, mais jamais très loin de sortir de son enfer pour embraser cette image du monde. Tous les dispositifs à l'œuvre ne parviendront pas toujours à pacifier ce fauve partout à l'affût.

Ne croyez pas qu'on puisse ainsi brûler un rêve.

Ce fauve qui rôde au fond des douves de ce qui fut, de ce qui est redevenu une prison, nous voit défiler, nous qui croyons vivre encore alors que chaque jour nous mourrons un peu, à force de survivre. Il attend le moment, l'heure d'agir... Et nous avec lui.

Le pont-levis est relevé, mais les murailles sont fissurées.

Depuis ce Lieu Unique, au cœur de la Métropole, les agents d'une guerre contre tout ce qui vit et qui échappe voudraient démontrer que rien ne peut plus arriver.

Le mobilier a été le premier à vraiment comprendre la différence entre chien et loup.

Pourtant, des meutes rôdent et la rage court toujours.

La Meute
georges
 
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