Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Débats politiques, confrontation avec d'autres idéologies politiques...

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 le Mer 12 Aoû 2009 17:08

Agacée, la CGT n'ira pas à l'université d'été du Nouveau Parti anticapitaliste
LE MONDE | 10.08.09 | 14h25 • Mis à jour le 10.08.09 | 14h25

Le ton est plutôt sec. La CGT a répondu par la négative à l'invitation du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) de participer à son université d'été, qui se tiendra du 23 au 26 août à Port-Leucate (Aude). Selon Alain Guinot, secrétaire confédéral, qui signe la lettre envoyée au NPA le 10 juillet, la CGT ne peut participer à un débat intitulé "quelles stratégies pour les luttes ?", qui conforte la CGT "dans l'idée qu'il y a entre nos organisations une divergence de conception sur nos prérogatives respectives".

Confrontée à des mouvements durs dans certaines entreprises et à la difficulté d'offrir des perspectives à l'ensemble des salariés victimes de la crise, la CGT, comme les autres confédérations, a peu apprécié les interventions du NPA sur le champ des conflits sociaux. Les visites répétées du porte-parole du parti, Olivier Besancenot, aux entreprises en lutte ont achevé d'irriter les dirigeants syndicaux.

La CGT se dit, dans son courrier, "disponible pour des rapports d'organisation à organisation avec les partis politiques démocratiques, fondés sur le respect mutuel des prérogatives de chacun". Elle attend d'eux "qu'ils respectent son autonomie d'analyse, de propositions et d'actions". Or, à quelques mois de son 49e congrès confédéral, qui se tiendra en décembre, le syndicat de Bernard Thibault doit discuter de son orientation. Et d'aucuns, à l'intérieur de la CGT, comme des syndicats de la métallurgie et de la chimie sont très critiques, dénonçant un "tournant réformiste".

Pour justifier son refus, alors qu'à plusieurs reprises des représentants de la CGT ont participé aux universités d'été de ce qui était alors la LCR, la direction du syndicat fait le tri. "Nous avons pu distinguer au moins deux attitudes chez les partis s'affirmant aux côtés des salariés", écrit M. Guinot. La première reconnaîtrait "la mission et les responsabilités particulières des organisations syndicales". La seconde, et le NPA comme Lutte ouvrière en font partie, "prétend donner des leçons aux responsables syndicaux, voire même de se substituer aux syndicats dans leurs responsabilités d'assumer la défense des salariés et la conduite des luttes". Et selon la CGT, "un certain nombre de déclarations du NPA et de son premier responsable ont, à l'évidence, emprunté cette voie".

"ATTITUDES AGRESSIVES"

"Il existe un contexte particulier dans lequel nous avons constaté un certain nombre d'attitudes agressives", explique Alain Guinot. Selon lui, cela remet en cause l'indépendance syndicale. M. Guinot ne veut cependant pas que le refus de la CGT vaille rupture. "Nous sommes dans un moment particulier et nous répondons négativement à cette sollicitation", dit-il encore, rappelant que la CGT a déjà rencontré la LCR. Il espère aussi que ce refus puisse "interpeller le NPA sur la conception des rapports qu'il entretient avec le mouvement syndical". Du côté du NPA, on ne veut pas dramatiser. Sandra Demarcq, membre du conseil politique national du NPA, se dit "désolée". "Nous avons invité la CGT, la CFDT, FO, la FSU et Solidaires, précise-t-elle. La CGT a refusé, CFDT et FO n'ont pas répondu et Gérard Aschiéri (FSU) et Annick Coupé (Solidaires) ont accepté."

Surtout, les dirigeants du NPA pointent ce qu'ils appellent les "contradictions" de la CGT. "La CGT a déjà participé à des universités d'été de la LCR, au niveau confédéral avec Jean-Christophe Le Duigou, Bernard Thibault participe à des débats avec le PS, sera présent à la Fête de l'Humanité en septembre, dit Mme Demarcq, on ne voit pas pourquoi cet ostracisme." Elle note aussi que Maryse Dumas, secrétaire confédérale de la CGT, a participé début juillet à un forum du Front de gauche intitulé "Trois heures pour une alternative de gauche".

Autant d'éléments qui font dire à François Sabado, dirigeant historique de la LCR et membre du CPN du NPA que "l'histoire montre que les partis politiques, PCF et PS compris, ont pu s'interroger sur les stratégies de la CGT sans que cela signifie une remise en cause de l'indépendance syndicale". De fait, dans les dernières semaines, les militants du NPA, mais aussi du PCF, ont critiqué l'absence de perspectives offertes par l'intersyndicale. "On pense que la réponse n'était pas à la hauteur des enjeux et des possibilités, et le NPA, comme l'ensemble des partis politiques, peut avoir son avis", fait valoir Sandra Demarcq.

Le NPA doit répondre à la CGT en proposant une rencontre à la rentrée. "Nous voulons discuter avec elle des perspectives pour la rentrée, de l'unité large qu'il faut construire entre les syndicats et les organisations politiques", explique la dirigeante du NPA. Tout en affirmant la nécessaire "confrontation des points de vue, des analyses des partis politiques".

Rémi Barroux Article paru dans l'édition du 11.08.09.


La lettre de la CGT :
Montreuil, le 10 juillet 2009

Chers Camarades,

Vous avez sollicité la CGT, par l’intermédiaire de Maryse DUMAS, pour participer à un débat intitulé « quelles stratégies pour les luttes » organisé lors des universités d’été du NPA le 26 août prochain.Nous vous remercions pour cette invitation que nous sommes conduits à décliner. La CGT, vous ne l’ignorez pas, est ouverte à tous les débats et initiatives visant à élargir les rapports de force, à permettre aux salariés, retraités, chômeurs d’intervenir massivement pour améliorer leur situation.
Dans ce cadre, la confrontation des points de vue, des analyses avec les partis politiques, les associations peut être très utile. La CGT n’est ni indifférente, ni neutre vis-à-vis des grands débats qui traversent la société. Elle y prend part à partir de ses préoccupations de syndicat qui ambitionne, quelle que soit la nature du pouvoir politique, de permettre aux salariés de se défendre et de conquérir des droits et une place les rendant acteurs des transformations sociales. C’est pour cela que nous réaffirmons la nécessité de l’indépendance et de l’autonomie de la démarche syndicale, du respect de la démocratie syndicale et des diversités d’opinions des syndiqués.

Nous prétendons à un syndicalisme toujours mieux reconnu comme acteur à part entière qui ne soit pas subordonné à la stratégie et aux objectifs de quelque parti que ce soit.

La CGT est disponible pour des rapports d’organisation à organisation avec les partis politiques démocratiques, fondés sur le respect mutuel des prérogatives de chacun. La CGT attend d’eux qu’ils respectent son autonomie d’analyse, de propositions et d’actions.
Or, dans l’imposante mobilisation sociale de ces derniers mois, nous avons pu distinguer au moins deux attitudes chez les partis s’affirmant aux côtés des salariés et favorables à leurs revendications.
La première et la plus répandue consiste à reconnaître la mission et les responsabilités particulières des organisations syndicales, de les rencontrer et de les écouter. Libres ensuite aux partis concernés d’en tirer leurs conclusions pour leurs propres activités.
La seconde prétend donner des leçons aux responsables syndicaux, voire même se substituer aux syndicats dans leurs responsabilités d’assumer la défense des intérêts des salariés et la conduite des luttes.
Un certain nombre de déclarations du NPA et de son premier responsable ont, à l’évidence, emprunté cette voie.
L’intitulé du débat pour lequel vous sollicitez notre présence nous conforte dans l’idée qu’il y a entre nos organisations une divergence de conception sur nos prérogatives respectives. Nous le regrettons.
Voilà les éléments que j’étais chargé de vous transmettre et qui nous conduisent à décliner votre invitation.
Recevez, Chers Camarades, nos salutations fraternelles.

Alain GUINOT Secrétaire de la CGT Chargé des relations extérieures
Nico37
 

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 le Jeu 20 Aoû 2009 00:26

La "double casquette" du Groupe Alpha

Par Nolwenn Le BLEVENNEC - Le Journal du Dimanche

Cet été, deux entreprises affichent une mine rayonnante. D'un côté Sodie Emploi, cabinet spécialisé dans le reclassement des salariés, qui conseille les dirigeants d'entreprise. Son chiffre d'affaires a progressé de 40% au premier trimestre, selon Les Echos, et il recrute massivement depuis le 1er janvier. Sodie Emploi s'occupe, entre autres, du reclassement des papeteries PSM (Oise) et Lédar (Ariège) ou des 3 Suisses, à Roubaix (Nord).
De l'autre côté, Secafi, spécialisé dans l'audit des plans sociaux, qui travaille pour le compte des comités d'entreprise (CE). L'activité de ce cabinet est également florissante : en ce moment, plus de 200 plans sociaux ont lieu tous les mois en France, un record. "Très proche de la CGT, Secafi est présente dans plus de la moitié des dossiers", estime un expert du secteur. Or ces entités, Sodie Emploi et Secafi, appartiennent en fait au même groupe : Alpha.

Sur le terrain social, très mouvant aujourd'hui, ce positionnement unique agace de plus en plus. Alors que ses concurrents sont spécialisés dans le conseil aux comités d'entreprise - notamment Syndex ou Legrand Fiduciaire - ou l'accompagnement des directions - comme BPI ou Altedia -, le groupe Alpha est accusé de jouer double jeu, certains pointant le conflit d'intérêt. Dans les faits, lorsque la CGT est puissante au sein des CE, Secafi est très souvent choisie comme cabinet d'audit. Les dirigeants d'entreprise seraient alors tentés de faire appel à sa soeur jumelle, la Sodie, pour acheter la paix sociale : "La CGT a un rôle de consultation. Pour les reclassements, elle soutient la Sodie et les dirigeants cèdent pour éviter les problèmes", explique un expert dans un cabinet concurrent. Lesquels ? Sur le blog des salariés de Gandrange [en fait le blog de la CFDT de Gandrange, donc pas vraiment neutre NdlR], on trouve ce témoignage d'un salarié d'une entreprise en région parisienne: "La Sodie, non contente d'avoir perdu le contrat, a utilisé l'antenne locale de la CGT d'Evry pour inciter les gens à ne pas se rendre aux rendez-vous de reclassement."

Certains pointent un conflit d'intérêt

Aux 3 Suisses, un plan de sauvegarde pour l'emploi (PSE) visant à supprimer 674 postes est en cours. Comme cela arrive souvent, Secafi et Sodie travaillent main dans la main. Mais une responsable cégétiste, Fatiha Bouzaoui, dément toute complaisance: "La CGT n'a jamais poussé pour que l'on choisisse la Sodie. Sa présentation était juste la meilleure, c'était la plus spontanée. A ma connaissance, il n'y a pas de manipulations." Pierre Ferracci, le PDG de Groupe Alpha et actionnaire majoritaire, réfute également ces accusations. Selon lui, il est parfaitement complémentaire de préserver des emplois menacés lorsque c'est possible et de faciliter la reconversion des salariés lorsqu'il n'y a pas d'autre solution.

En 2008, Pierre Ferracci a également participé à un groupe de travail pour le compte de l'Elysée, sur le thème de la formation professionnelle, et à la commission Attali sur la libéralisation de la croissance. Vendredi, Sodie Emploi a encore réussi un gros coup. Le cabinet devrait être le principal bénéficiaire de l'opération de sous-traitance privée de la gestion des chômeurs opérée par Pôle Emploi. Il se voit attribuer le suivi de 22% des 320 000 demandeurs d'emploi concernés.

Dimanche 02 Août 2009
Nico37
 

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 le Ven 28 Aoû 2009 03:29

Xavier Mathieu, délégué CGT de Continental Clairoix
"La CGT a laissé ses propres délégués dans la merde"

Délégué CGT de l'usine Continental Clairoix promise à la fermeture, Xavier Mathieu s'est récemment attaqué aux dirigeants syndicalistes, les traitant de "racaille" et leur reprochant de "frayer avec le gouvernement". Selon lui, les "Conti", qui ont obtenu 50 000 euros d'indemnités de licenciement n'auraient pas eu autant s'ils avaient confié leur sort aux confédération syndicales.

A l'issue du conflit de Continental Clairoix, vous vous en êtes pris aux instances dirigeantes des syndicats, notamment au vôtre, la CGT, en traitant Bernard Thibault de "racaille". Pourquoi ?
Ce n'est pas une attaque contre la CGT. J'ai trop de respect pour tous les salariés et délégués qui se battent comme des fous durant les conflits. J'ai plutôt parlé en leur nom, et je peux vous assurer que beaucoup pensent comme moi, à savoir qu'on n'est pas assez soutenus. D'ailleurs, je ne reproche pas à Bernard Thibault de ne pas venir devant les usines. Ce que je reproche à la direction, c'est qu'elle a refusé de nous soutenir quand nous étions convoqués au tribunal (pour les destructions dans la préfecture de l'Oise). Quand on a demandé de l'aide, il n'y a que des partis politiques de gauche qui sont venus et aucune confédération syndicale. Alors que dans les sept convoqués, il y avait trois élus CGT, deux syndiqués et deux sympathisants. Dans les confédérations paysannes ou autres, on n'abandonne jamais ses adhérents. La CGT a laissé ses propres délégués dans la merde. C'est honteux.

Il y a une fracture entre les directions des confédérations et la base ?
La fracture entre la base et les directions est générale. Pas seulement du côté de la CGT. C'est pareil à FO ou à la CFDT. Je ne regrette pas mon coup de colère. Quand le mec pour qui je paie mes timbres depuis 18 ans refuse de venir soutenir des ouvriers poursuivis au tribunal pour s'être battus, je n'ai pas de respect pour lui. Ce n'est pas parce qu'il est au-dessus de moi que je suis obligé de l'adorer. D'ailleurs, je vais arrêter de répondre là-dessus. J'ai juste un conseil à leur donner : c'est d'arrêter de penser que tous ceux qui sont en colère sont manipulés par l'extrême gauche. Ça, c'est le même discours que l'UMP. Et franchement, ce n'est pas très respectueux de la classe ouvrière, de penser que nous sommes des moutons incapables de nous battre tout seuls.

On vous a pourtant accusé de rouler pour le NPA d'Olivier Besancenot...
Ça fait quatre mois et demi qu'on nous répète les mêmes conneries. A la CGT de Continental Clairoix, il n'y a aucun encarté, ni au NPA, ni au PC, ni à LO. Aucun. C'est la mode : dès qu'on n'est pas content, on est taxé d'être d'extrême gauche. Je suis allé à l'université d'été du NPA parce qu'ils m'ont invité. J'avais dit, à l'époque où différents partis nous avaient soutenus, que j'étais prêt à venir parler de la lutte des Conti. Je l'ai fait pour Lutte ouvrière en juin, je l'ai fait au NPA, je le ferai le 12 septembre à la Fête de l'Humanité. Si les Verts, le PS ou le PRG me le demandent, je le ferai.
Mais mettre dos-à-dos les politiques et les syndicalistes, c'est de la connerie. Quand Thibault demande l'interdiction des licenciements ou la hausse du SMIC, ce n'est pas de la politique ? Est-ce que Bové n'a pas été syndicaliste avant d'être homme politique ? La CGT reproche ça uniquement si tu n'es pas au Parti communiste, tout le monde le sait. Thibault refuse d'aller au NPA, mais il va bien à la Fête de l'Huma. S'il ne veut pas faire de politique, il n'a rien à y foutre. Comment on peut dire, si on est syndicaliste, qu'on ne fait pas de politique ? Le syndicalisme, c'est de la politique ou alors je comprends rien.

Est-ce que les rencontres que vous avez faites pendant ces derniers mois peuvent aboutir à une coordination des luttes ?
Je ne sais pas. Tant que ça ne sont que les gens qui sont dans la merde qui appellent à l'aide, ça n'aboutit pas. Ça bougera quand ce seront les gens qui n'ont pas de problèmes qui viendront aider. En plus, je vois bien que quand on était dans notre lutte, on avait d'autres choses à faire que d'aller organiser des coordinations avec d'autres boîtes.
Et puis, je ne suis pas un professionnel de tout ça. Il y a six mois de ça, je faisais mes trois parties de pêche par semaine, je regardais le foot à la télé. Je défendais mes copains à l'usine, mais toutes ces histoires, ça me dépassait.

L'après-Continental, vous le voyez comment ?
Je ne sais même pas ce que je vais devenir. Je suis en train de réaliser aujourd'hui ce que les copains me disent depuis plusieurs mois : "Tu t'exposes trop." Alors peut-être que mon plus gros combat, ça ne va pas être Conti, mais de retrouver du travail. J'espère que je me trompe, même si je ne regrette pas ce qui s'est passé. Tout ce qu'on a vécu durant ces six mois, tous ces efforts et cette chaleur humaine, je ne sais pas si les gens qui me critiquent peuvent le comprendre.

LEMONDE.FR | 26.08.09 | propos recueillis par Antonin Sabot
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede BLACKPANTHER le Mar 1 Sep 2009 19:18

Le NPA,quand il oublie un peu les élections,fait maintenant dans le recyclage de l'ouvrier
décu par le réformisme des directions syndicales....

Mais,ne nous leurrons pas,l'état de grace du NPA ne durera pas éternellement ......
Pour le moment,il peut se permettre de jouer sur tous les tableaux("un pied dans les luttes,
un pied dans les urnes")et d'occuper les terrains délaissés par le PCF...
Mais à trop vouloir "faire COMME le PCF" et faire du chiffre en ratissant large,le NPA va finir
par étre le PCF,c'est dire que c'est pas un avenir brillant....

Le programme du NPA est un programme opportuniste et réformiste:ni trotskyste, ni socialiste,
ni guévariste....c'est un salmigondis poue attirer l'électeur "prolo",mais tout ce qui brille n'est pas d'or...

On ne gagnera pas contre le patronat sur le terrain syndical,pas plus que sur le terrain électoral.......

A nous d'ouvrir d'autres bréches...
BLACKPANTHER
 

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Arthur le Mar 1 Sep 2009 20:18

On ne gagnera pas contre le patronat sur le terrain syndical,pas plus que sur le terrain électoral.......

A nous d'ouvrir d'autres bréches...


Je reste curieux de ces autres brèches,
particulièrement concernant le patronat dont le "territoire" me semble rester celui de l'entreprise. Et quoi qu'on puisse dire ou penser du syndicalisme, je ne distingue guère d'autre forme d'organisation du prolétariat ... ou du patronat.
Arthur
 
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede BLACKPANTHER le Mer 2 Sep 2009 18:27

Arthur,


Je suis syndicaliste depuis longtemps....et actuellement,à la CGT.

Je me suis aperçu qu'on perd beaucoup de temps à essayer de "redresser" les directions ou
bien faire pression pour qu'elles appelent à la grève générale,par exemple...Beaucoup d'énergie aussi....
Mon syndicat est "oppositionnel" à la ligne "THEBAULT-CHEREQUE" et a protesté contre l'action "commando" du 24 juin à la BOURSE dU TRAVAIL" de PARIS,quand les nervis aux ordres des
bureaucrates ont chassé des sans-papiers de la BDT;nous avons pris position contre la tactique des "temps forts" ou "journées d'action" sans lendemain et totalement inefficaces,espacées de un ou deux mois,à croire que la direction de la CGT a tout fait pour étouffer le mouvement et empécher la généralisation de la grève et la convergence des luttes.

Mème si je pense qu'il faut rester syndiqué(pour se défendre au quotidien),je crois qu'il faut s'organiser,dés que c'est possible,en dehors des syndicats:assemblées générales,comités de grève avec
élection de mandatés révocables,assemblées inter-pro,collectifs,assemblées de quartiers,de locataires,
auto-organisation sous toutes les formes;il faut déborder les syndicats quand ça "chauffe",ne pas attendre leur "feu vert" ou leur assentiment,pas de la part des bureaucrates en tout cas....Nous sommes la BASE,nous sommes TOUT,eux,vivent de nos cotisations...Créons nos moyens de lutte,horizontaux,utilisons le tissu social,associatif,les réseaux d'individus et prenons exemple sur la GUADELOUPE....

Un syndicat,c'est bien en temps de "paix sociale"...
Quand les travailleurs se mettent en mouvement,un syndicat,CA SE DEBORDE!!!


cordialement,
Dominique
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Arthur le Jeu 3 Sep 2009 22:01

On a les organisations syndicales ... qu'on mérite.

Si le sempiternel débat sur la trahison des bureaucraties syndicales est largement improductif, il demeure tellement "confortable".
"Mes bons messieurs, je ne suis responsable de rien, des salauds nous trahissent, mais voyez comme je les dénonce avec vigueur..; dans mon communiqué vengeur !"

Les organisations syndicales ont été construites sur des principes fédéralistes.
Si on est pas d'accord avec les modes de fonctionnements de celle à laquelle on adhère il faut la quitter.

Je préfère largement un discours anti syndical que celui beni oui-oui des "encartés sans cesse trahis"
Ce n'est pas avec un tempérament de victime qu'on fait des révolutions.
Arthur
 
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede BLACKPANTHER le Ven 4 Sep 2009 18:07

Ecoute....j'ai pas detemps à perdre dans des polémiques à la con...
et surtout pas de leçon d'anarchisme à recevoir de toi....
et,puis,le ton arrogant que tu prends me gonfle....
Pour couroner le tout tu te contredit:"il faut des syndicats" puis,
"je préfère les discours anti-syndicaux..."

alors,va construire ta section CNT et lache-moi la grappe!!!!!

CIAO!!!
BLACKPANTHER
 

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Arthur le Ven 4 Sep 2009 21:37

Je suis désolé que mes "humeurs" te chagrinent.
Le débat suppose aussi que l'on puisse s'opposer ...
Ce n'est, semble-t-il, pas ton cas et comme je le disais sûrement plus confortable.
Ne pouvant pas aborder la question du syndicalisme, tu comprendra que je n'envisage même pas de te "donner une leçon d'Anarchisme"; et puis, de quel droit le ferais-je, moi qui ne m'en réclame même pas...

Que le chemin des certitudes te sois doux.
La messe est dite.
Arthur
 
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede BLACKPANTHER le Sam 5 Sep 2009 12:07

Bon,ARTHUR,puisque tu y tiens!


D'ou tiens-tu que ma situation est confortable?.....
Viens bosser dans ma boite,et tu verras si c'est confortable....
Je ne suis pas un homme de certitude,bien au contraire....

DEDAT?

Oui.......mais pas dans l'invective et la provocation(style AG d'étudiants...)

"On a les syndicats qu'on mérite......":cette formule réchauffée,
je l'ai entendu des dizaines de fois.....
Elitisme de "révolutionnaires" auto-proclamés!


Je me réclame du communisme libertaire,de l'anarchisme;pour moi,
le syndicalisme- révolutionnaire est mort comme l'anarcho-syndicalisme.


Et toi? tu te réclame de quoi, au juste?



Donc,si tu me respectes,je débat du "syndicalisme"...

ON A LES DEBATS QU'ON MERITE.

Et la "messe" ne fait que commencer...


Salut!
DOM
BLACKPANTHER
 

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Arthur le Dim 6 Sep 2009 18:16

Je ne suis pas un homme de certitude,bien au contraire....



Je me réclame du communisme libertaire,de l'anarchisme;pour moi,
le syndicalisme- révolutionnaire est mort comme l'anarcho-syndicalisme.



ON A LES DEBATS QU'ON MERITE.


A 'en pas douter !!!
Arthur
 
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede BLACKPANTHER le Lun 7 Sep 2009 14:15

Arthur,

J'attends toujours tes arguments.....

A se demander si,dans ce forum que je viens de découvrir,on
peut discuter autrement qu"à travers des joutes verbales....

Je ne suis pas anti-CNT(F ou AIT peu importe....),je défend
une position qui me parait cohérente:il faut etre présent dans le
syndicat qui est le plus combatif dans sa boite,plutot que s'épuiser
à créer des embryons de syndicats-révolutionnaires...parce que
la lutte se situe bien au delà de l'entreprise...
La CGT n'est pas monolythique;la base est,en ce moment,
coupée de la direction,je le vois concrètement tous les jours....

Sur cette position,je pense qu'on peut dialoguer....
Si c'est ton objectif...

Si tu as d'autres objectifs en téte;comme par exemple,
te "payer" un cégétiste à moindre cout...là ,évidemment,
le débat est impossible.


D'autant plus qu'à travers moi,tu te trompes de cible....


bien à toi,
dominique :non: :peur:
BLACKPANTHER
 

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Berckman le Lun 7 Sep 2009 19:30

Je suis syndiqué actuellement à la CNT-f... Et globalement je suis en accord avec ce que tu dis, Dominique.
Je pense cependant qu'il faut quand même mener la lutte dans les syndicats, non pas en ayant des illusions envers l'appareil ou les bureaucraties, non pas en faisant "appel aux directions" ou en les dénonçant comme traitres (tactiques trotskystes), mais en les prenant pour ce qu'ils sont : des obstacles aux luttes, des fossoyeurs, et donc en créant effectivement des liens directs entre sections syndicales, grèvistes, etc... Mais cela passe aussi par le fait de mener la bagarre idéologique dans les périodes "de creux", avant les luttes, auprès des collègues syndiqué-e-s.
Je pense contrairement à Arthur qu'il faut arrêter de croire que l'alternative en matière syndicale se trouve dans une éthiquette, ou une structure donnée. Rlle se trouve dans des pratiques et une éthique commune.
Berckman
 

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede BLACKPANTHER le Lun 7 Sep 2009 21:10

Merci BERCKMANN!

Tu as bien su résumer ce que je voulais dire.....


fratos,
DOMINIK :trinque:
BLACKPANTHER
 

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Arthur le Mar 8 Sep 2009 11:34

Je suis syndiqué actuellement à la CNT-f...

C'est peut-être une différence de poids qui te fera bondir, mais pour ce qui me concerne je suis adhérent à mon syndicat d'industrie qui lui-même l'est à la CNT-f. En fonction de nos métiers ou de nos branches ça fait une sacré différence. peut-être que tu es prof ou fonctionnaire, n'y voit là aucune attaque, et alors ton adhésion à la CNT-f ne prend pas le même sens, que pour moi qui travaille dans le Bâtiment.

Je pense contrairement à Arthur qu'il faut arrêter de croire que l'alternative en matière syndicale se trouve dans une éthiquette, ou une structure donnée

Je crois qu'en ce qui me concerne tu penses "à côté", car qui me connait sait que je n'ai aucun fétichisme d'organisation surtout groupusculaire. Je suis attaché aux pratiques du syndicalisme-Révolutionnaire et ne peux que déplorer que la CGT continue à détruire tout ce qui peut faire du syndicalisme un outil de transformation sociale- destruction du syndicalisme d'industrie depuis plus de 50 ans, destruction des Unions Locales accentuées encore avec le 49ème congrès à venir, destruction du fédéralisme et centralisation des organisation, mise au pas des fédérations, ...
Je n'ai rien contre les adeptes du syndicalisme de services qui a toujours existé au sein du syndicalisme mais ceux qui adhèrent à ces organisations pour geindrent ensuite à la trahison sont au mieux des naifs.
Arthur
 
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Berckman le Mer 9 Sep 2009 12:12

C'est peut-être une différence de poids qui te fera bondir, mais pour ce qui me concerne je suis adhérent à mon syndicat d'industrie qui lui-même l'est à la CNT-f. En fonction de nos métiers ou de nos branches ça fait une sacré différence. peut-être que tu es prof ou fonctionnaire, n'y voit là aucune attaque, et alors ton adhésion à la CNT-f ne prend pas le même sens, que pour moi qui travaille dans le Bâtiment.

Merci pour la leçon, Arthur, mais si tu tiens à la précision, je suis moi aussi d'abord adhérent à mon syndicat d'industrie, qui l'est lui-même à la CNT-f. Cela fait aussi de moi un "adhérent à la CNT-f", parce que les syndicats ce sont aussi des syndiqués, pas des entités métaphysiques.
C'est d'ailleurs pour cela que je reste adhérent de la CNT (parce que je suis aussi adhérent à une conf par l'intermédiaire de mon syndicat), malgré tout ce que j'ai pu en voir sur la région parisienne qui relativise franchement les beaux discours sur la réalité syndicale de la conf'.
Mais ne nous racontons pas des histoires, nous sommes dans un syndicat d'orientation et l'adhésion dans une "confédération" groupusculaire ne se fait pas seulement sur la nécessité liée à la position de classe et au lieu de travail mais aussi sur l'orientation et le fonctionnement.
Si ce n'était pas le cas et que jouait justement, à la manière dont le voient les SR, la seule "position de classe", cela ferait longtemps que les SR cohérents auraient préféré un syndicalisme de masse à un syndicalisme d'orientation qu'ils ont toujours combattu. Le CSR par exemple, malgré des orientations souvent lunaires, a au moins ce mérite.

Attention aussi au parisiano-centrisme car si le SUB s'est développé en RP c'est loin d'être le cas partout, et donc l'adhésion de "nécessité immédiate" est loin d'être la norme dans la confédération (malheureusement, je dirais qu'on en est encore dans la plupart des secteurs à des adhésions de type purement "idéologiques" qui parfois manquent singulièrement d'aboutissement en terme de pratique syndicale)

Je crois qu'en ce qui me concerne tu penses "à côté", car qui me connait sait que je n'ai aucun fétichisme d'organisation surtout groupusculaire.

Je ne te connais pas personnellement Arthur (donc je me garderais bien de tout jugement sur toit comme personne ou sur tyes convictions), je me contente de réagir à tes posts, qui, désolé, ont tendance à donner une image radicalement contraire.
Tu tiens par exemple un discours sur la CNT qui est très beau sur le plan théorique, mais qui ne correspond pas à la réalité de la confédération dans laquelle nous sommes adhérents.
Je ne crois pas qu'on rend service à son organisation syndicale en tenant un discours public sur elle et ses fonctionnements en décallage avec ses fonctionnement réels. En règle général, je suis toujours sidéré de voir que nombre des camarades, qui sont capables d'avoir une critique très fine des autres organisations syndicales, "oublient" d'appliquer ces grilles d'analyse à leur propre organisation syndicale parce qu'elle s'étiquette AS ou SR.
C'est cela pour moi qui donne l'esprit de boutique.
Je suis attaché aux pratiques du syndicalisme-Révolutionnaire et ne peux que déplorer que la CGT continue à détruire tout ce qui peut faire du syndicalisme un outil de transformation sociale- destruction du syndicalisme d'industrie depuis plus de 50 ans, destruction des Unions Locales accentuées encore avec le 49ème congrès à venir, destruction du fédéralisme et centralisation des organisation, mise au pas des fédérations, ...

Encore une fois, "la CGT", c'est quoi ? L'appareil où les syndicats confédérés ? Tu fais comme si il n'y avait pas de conflit, de rapport de force dans cette conf'.
Bien sur l'orientation majoritaire est catastrophique. Cela n'a rien d'une nouveauté. Cela ne signifie pas que dans plein de boite, le syndicat affilié à la CGT reste l'outil le plus efficace à court et moyen terme pour faire face au patron.



Je n'ai rien contre les adeptes du syndicalisme de services qui a toujours existé au sein du syndicalisme mais ceux qui adhèrent à ces organisations pour geindrent ensuite à la trahison sont au mieux des naifs.

Le problème comme nous l'avons dit, n'est pas celui de la "trahison" (rhétorique trotskystes), mais d'une analyse matérialiste de la bureaucratie. Je crois c'est ce qui, chez les camarades qui adhérent à des syndicats confédérés dans des structures réformistes, constitue une approche révolutionnaire. Je ne vois pas en quoi les post de Dominique reviennent à "gémir" au contraire. Il a tendance plutôt à dire qu'il n'y a pas d'énergie à perdre dans le "redressement" de direction, car la perspective n'est pas là. c'est du moins ce que j'en ai compris
Quand au "syndicalisme de service", il faudrait commencer à le définir. Parce que la frontière est loin d'être toujours aussi claire que tu le présente. Et présenter toute opposition interne comme des naifs ou des geignard, c'est quand même un peu oublier l'histoire et la réalité de ces organisations.
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede luco le Mer 9 Sep 2009 13:17

Je pense cependant qu'il faut quand même mener la lutte dans les syndicats, non pas en ayant des illusions envers l'appareil ou les bureaucraties, non pas en faisant "appel aux directions" ou en les dénonçant comme traitres (tactiques trotskystes), mais en les prenant pour ce qu'ils sont : des obstacles aux luttes, des fossoyeurs, et donc en créant effectivement des liens directs entre sections syndicales, grèvistes, etc... Mais cela passe aussi par le fait de mener la bagarre idéologique dans les périodes "de creux", avant les luttes, auprès des collègues syndiqué-e-s.


Berckman, je suis assez étonné que tu fasses une distinction aussi artificielle entre "dénoncer comme traître" et constater que les directions sont des "obstacles aux luttes et des fossoyeurs" uniquement pour trier le bon grain anarchiste de l'ivraie trotskyste.

Une direction "fossoyeur" d'un mouvement est une direction qui "trahit" les intérêts de la classe. Non ?

Mais les trots ne passent pas leur temps à utiliser la "réthorique" de la trahison (pas plus que les anars en tous cas). Ils sont même parfois trop timides dans leur dénonciations.

Ensuite, le reste de ce que tu dis est pratiqué par les trots (liens directs entre sections syndicales, grévistes, bagarre idéologique en période de creux...).

Bref, inutile de chercher les divergences où il n'y en a pas quand il y a suffisament de bonnes raisons de contester les présupposés "léninistes" de la majorité des MR.

C'est une très bonne chose que le NPA ait critiqué publiquement la stratégie jaune des directions syndicales pendant les mobilisations du premier semestre 2009.

C'est une très bonne chose que le NPA n'aie pas reculé devant la tentative d'intimidation de la direction de la CGT pour les faire taire à l'avenir, en invitant des militants CGT reconnus pour leurs luttes à l'UE de Port Leucate.

C'est un point d'appui pour toute la classe, et pour tous les syndiqués qui veulent en découdre.

Bref, je crois que tu es là dans la "boutique".
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Berckman le Mer 9 Sep 2009 18:15

Berckman, je suis assez étonné que tu fasses une distinction aussi artificielle entre "dénoncer comme traître" et constater que les directions sont des "obstacles aux luttes et des fossoyeurs" uniquement pour trier le bon grain anarchiste de l'ivraie trotskyste.

Dénoncer comme traitre, c'est entretenir l'illusion que les bureaucraties syndicales aient pu un seul instant aller dans le sens de l'intérêt des syndiqué-e-s, et des travailleurs-euses.
La trahison, cela suppose la confiance préalable. Cette rhétorique c'est celle qui fait de la "crise de direction du mouvement révolutionnaire/ouvrier" le principal problème, alors que c'est, si on veut utiliser le terme "crise", "la crise organisationnelle" du mouvement ouvrier liée au passage du fédéralisme au centralisme, de la logique égalitaire à la logique hiérarchique qui est à l'origine du problème.
Bref :
Une direction "fossoyeur" d'un mouvement est une direction qui "trahit" les intérêts de la classe. Non ?

Cette rhétorique suppose qu'une direction puisse "porter" les intérêts de la classe, ce qui est IMPOSSIBLE, puisqu'en tant que direction, elle se distingue du prolétariat, et donc défend ses propres intérêts.
Dire que la bureaucratie s'oppose aux luttes et aux syndiqués : c'est un constat. Dire qu'elle "trahit", c'est en fait ajouter un présupposé, qu'lle puisse faire autre chose que briser les luttes.
Il ne s'agit pas de "trier" le bon grain de l'ivraie, mais de ne pas faire comme si miraculeusement la question fédéralisme ou centralisme, distinction dirigeant/dirigé ou mandatement contrôlable et révocable était résolue entre MR et anars.
Il n'y a pas d'laternative : pour ou contre la hiérarchie syndicale et non pour une "bonne" hiérarchie syndicale.

Mais les trots ne passent pas leur temps à utiliser la "réthorique" de la trahison (pas plus que les anars en tous cas). Ils sont même parfois trop timides dans leur dénonciations.

Si tu mets derrière "les trots" le NPA, évidemment. Mais si tu y met le courant trotskystes dans son ensemble (POI, LO, et autres chappelles) alors bien au contraire.
C'est même un Leit motiv' de LO dans leurs interventions dans les coordinations de lutte (même si par ailleurs ils sont très peu critique de l'appareil DANS le cadre syndical)

Ensuite, le reste de ce que tu dis est pratiqué par les trots (liens directs entre sections syndicales, grévistes, bagarre idéologique en période de creux...).
Bref, inutile de chercher les divergences où il n'y en a pas quand il y a suffisament de bonnes raisons de contester les présupposés "léninistes" de la majorité des MR.

Ce que tu appelles "lien direct" entre sections syndicales" se résume, de mon expérience, dans la plupart des cas, aux liens entre délégués syndicaux.
C'est en tout les cas loin d'être une politique systématique, mais cela dépend effectivement des orgas trotskystes.
Encore une fois le NPA fait figure d'exception, mais bon, "trotskyste" ????
Bien évidemment ils mènent une "bagarre" idéologique, mais pas du tout sur le même plan que ce dont je parle :
Ils ne remettent pas en cause la hiérarchie syndicale comme mode organisationnel, puisque d'ailleurs ils prennent des places dans les appareils syndicaux, se contentant de parler "d'orientation" en les déconnectant de la question du respect du fédéralisme syndical. De la question du contrôle et de la révocabilité des mandats.
On a pu voir par exemple le peu de cas que les trots ont fait de la question du cogitiel qui pourtant donnait les moyens à la CGT de museler l'opposition.

Sur ce point :
C'est une très bonne chose que le NPA ait critiqué publiquement la stratégie jaune des directions syndicales pendant les mobilisations du premier semestre 2009.

Je suis d'accord. Il n'en reste pas moins que la critique sans alternative sur le plan de l'organisation des luttes, cela n'entame guère la réalité du pouvoir bureaucratique.
Si l'énergie que mettent les militant-e-s du NPA dans les combinaisons politiciennes était investie dans la constitution de comité de luttes territoriaux regroupants des sections syndicales, des syndiqué-e-s et des non syndiqué-e-s, cela ferait encore plus de bien à la lutte. Bien évidemment les militant-e-s du NPA sont aussi nombreux-euses à faire ce boulot, mais pas à 100 % puisqu'une grande partie de l'énergie militante est affectée aux combinaisons électorales.
C'est la discussion que j'ai (et je ne suis pas le seul à avoir ) avec des militant-e-s, collègues, travailleurs et travailleuses du NPA que je cotoie dans les luttes. Et je ne pense pas que c'est en mettant dans notre poche cette "critique" et ce constat qu'on fera avancer le débat.

C'est une très bonne chose que le NPA n'aie pas reculé devant la tentative d'intimidation de la direction de la CGT pour les faire taire à l'avenir, en invitant des militants CGT reconnus pour leurs luttes à l'UE de Port Leucate.

C'est bien d'inviter des militant-e-s CGT. Mais c'est pour proposer quoi comme perspectives ? La construction du parti ?

Je n'ai aucun problème pour travailler avec des militant-e-s du NPA sur des dynamiques qui ne sont pas politiciennes, dans la construction de luttes syndicales. Je ne suis pas sur que ce que tu soulignes soit positif à moyen terme, car cela finalement rentre aussi dans le costar tressé par la bureaucratie aux "oppositionnels" : des militant-e-s d'extrême gauche.
en gros c'est la préparation de la chasse aux "coucous" comme à la grande époque CFDT Edmond Maire.
Alors que plein de syndiqué-e-s et militant-e-s syndicalistes de luttes ne se reconnaissent pas dans cette étiquette ou dans une étiquette politique, ce qui ne les empêche pas de construire une dynamique de lutte.
A mon avis, les propos de Xavier MAthieu, justement parce qu'il n'est pas relié à un parti politique, ont bien plus dimpact que tous les communiqués du NPA en la matière.
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede luco le Mer 9 Sep 2009 19:45

Je comprends ton point de vue.

Mais il me semble que pour les trots/MR, cette question de "direction du mouvement ouvrier" (que je ne partage absolument pas, of course) se pose au niveau proprement politique, sur le terrain du Parti, pas sur le terrain syndical.

Quand ils parlent de trahison, je pense qu'ils veulent dire trahison par rapport aux objectifs originels du syndicalisme de lutte de classe, de la CGT notamment qui étaient de renverser le capitalisme et abolir la propriété privée. Non ?

Les Trots/MR ont une analyse de la bureaucratie syndicale et je doute qu'ils veuillent remplacer la "mauvaise hiérarchie" par la "bonne hiérarchie" syndicale.

Parce que dans les mouvements, il est clair pour les trots qu'ils ne peuvent réussir que contre les directions, contre les corporatisme, contre les divisions syndicales, par le "débordement", la grève générale et par l'auto-organisation en AG de tous ceux qui luttent. Le "soviet" de boîte ou de quartier bien qu'il ait été trahis par les léninistes eux-mêmes lors de la Révo russe, reste le concept de base de la stratégie des trots.

Pour vouloir remplacer une mauvaise direction syndicale par une bonne, il faudrait qu'ils aient des illusions "syndicalistes révolutionnaires" justement, qui verraient dans le syndicat l'outil essentiel de la transformation sociale.

Ce qui n'est pas le cas. Et là-dessus je les rejoins.
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede fu hsang le Mer 9 Sep 2009 19:58

heu^^
si y a des anars a la cgt c est pour la faire imploser , rassurez moi ???
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