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Re: Où en est le trotskisme en France ?

MessagePosté: Ven 30 Jan 2009 19:42
de kuhing
Nico37 a écrit:
Kuhing, tu ne dis des rapports POI-FO et POI-Franc maçonnerie, dommage :!: Par ailleurs où as-tu trouvé le délirant "gouvernement ouvrier de Poutine" :?:
http://www.lutte-ouvriere-journal.org/? ... 1666&id=20
Quant à la supposée ressemblance des portes paroles entre elles, elle est est d'une nullité politique d'autant que tu n'en dis rien :!: Que dire des anars qui ont pour beaucoup les cheveux longs :?: Halte aux clichés débiles :!: Tu ne dis rien du projet de grand parti des travailleurs de Laguiller suite à 1995...
Par ailleurs les justiens ne veulent surtout pas rentrer au NPA :!:

Par ailleurs, ne pas expliquer que la formation théorique & pratique chez les trots est 100 fois meilleure chez les trots que chez les anars (en particulier en économie politique) ne permet pas de comprendre notre faiblesse politique :!: Un article pour descendre du trots ne fait pas remonter les libertaires :!:


-Pour LO qui considère que la Russie est aujourd'hui encore un état ouvrier l'info vient de

Pour le reste :
- les articles du "P'tit Noir" n'engagent que la responsabilité de ceux qui les écrivent. C'est précisé en bas de couverture.
Si tu as une autre vision des choses quant à cet article ou des choses à développer, libre à toi d'écrire un autre texte qui paraitra dans un prochain N°.
-Enfin je n'aime pas le ton agressif que tu prends dans la discussion et je n'ai aucunement l'intention de rentrer dans une polémique de ce genre avec toi. J'ai d'autres choses à faire.
Donc suis ta route et je suivrai la mienne.
Si elles ne se rejoignent pas je n'en ferai pas une maladie.

Re: Où en est le trotskisme en France ?

MessagePosté: Mar 21 Avr 2009 22:58
de Antigone
kuhing a écrit:A l'origine Lutte Ouvrière est issue du groupe de David Korner alias Barta qui, d'abord trotskiste depuis 36 a ensuite refusé de se rallier à la IVème internationale de Trotsky en 38.
C'est d'ailleurs suite à une engueulade avec deux autres militants sur la question d'une sortie de tract que Korner-Barta a préféré construire son groupe à part avec quelques membres , moins d'un dizaine, dont sa famille et quelques amis.
Ce groupe a été repris ensuite par Barcia alias Hardy dans les années 50 qui en a fait "lutte ouvrière" d'aujourd'hui.
LCR et lambertistes sont par contre issus de la continuité de la section française de la 4ème internationale de Trotsky, les deux courants ont scissionné en 1953 suite à la "crise" du pablisme et de l'entrisme "suis géneri" dans les PC staliniens.

Klement a écrit:Ils étaient dans la IV... ils en sont sorti pour désaccord avec la majo de la section française, et LO dans tout ses documents officiels de présentation fait référence à la Quatrième Internationale comme fondement de sa politique


Les origines exactes des orgas trotskystes semblent confuses...
Ce petit topo pour expliquer rapidement comment elles sont nées.

Quand le PCF se constitue en quittant la SFIO au Congrès de Tours de 1920, il nomme à sa direction des dirigeants (Marcel Cachin, Oscar Frossard) qui avaient fait le choix de l'Union sacrée et du patriotisme pendant la Guerre de 14. Seule une minorité (Pierre Monatte, Alfred Rosmer, Boris Souvarine) avaient défendu une position internationaliste. C'est cette minorité qui va s'opposer très tôt à l'évolution stalinienne du parti et qui sera exclue en 1924-25.
Ces militants vont d'abord s'exprimer dans différentes revues avant que paraisse en 1929 La Vérité (nom donné en réponse à la Pravda) le premier hebdo troskyste. La Ligue Communiste se constitue alors autour de cette publication.

Mais bientôt Hitler arrive au pouvoir. Staline prone l'alliance avec les nazis contre les réformistes. En 1934, Fini la Ligue Communiste, les trotskystes entrent à la SFIO qui est encore le parti où les ouvriers sont les plus nombreux. Ils y prennent le nom de Bolcheviks-Lennistes. Leurs idées ont à peine le temps de rencontrer un écho favorable dans l'aile gauche (Marceau Pivert... Daniel Guerin), que la direction les vire l'année suivante.

Ils en sortent coupés en deux.
- Le groupe "officiel", dirigé par Navile et soutenu par Trotsky, continue de faire paraitre La Vérité. Les Jeunesses Socialistes de la Seine les rejoignent. En 1936, il prend le nom de Parti Ouvrier Internationaliste (POI).
- L'autre groupe qui est animé par Pierre Franck et Raymond Molinier et accusé de "centrisme". Trotsky lui reproche un financement "douteux". Ce groupe publie La Commune et prend le nom de Parti Communiste Internationaliste (PCI).

En juin 1938, la SFIO exclut son aile gauche "trotskysée" qui prend le nom de Parti Socialiste Ouvrier et Paysan (PSOP). On retrouvera beaucoup des responsables de sa partie JS au PSU 30 ans plus tard.
Trotsky, tout heureux de récolter les fruits de sa stratégie "entriste". pousse alors à la fusion des trotskystes au sein du PSOP qu'il veut faire reconnaitre comme section française. La fusion fut acceptée par ceux du PCI qui voulait se débarrasser des "escrocs" (Franck et Molinier) et brièvement par la minorité du POI (Craipeau) entre février 39.

Alors que le mouvement ouvrier est défait un peu partout, l'opportunité de fonder une IVe Internationale divise. Pour forcer sa création (septembre 1038), Trotsky cite l'exemple de la conférence des internationalistes de Zimmerwald en 1915 où les participants tenaient dans 4 voitures (j'ai retenu cette anecdote !)... et 2 ans après, c'était la révolution. Il croit que ça va se répéter. Pff...

Mais l'entrée en guerre fait éclater le fragile assemblage du PSOP monté de toutes pièces par Trotsky.
- La minorité du PCI (celle des "escrocs" Franck et Molinier) va devenir le Comité Communiste Internationaliste (CCI). Dans ses rangs, un petit jeune: Pierre Lambert.
- Le groupe Craipeau (minorité du POI) quitte la PSOP en août et se constitue en Comités pour la IVe Internationale.
La majorité du POI qui n'avait pas voulu se fondre dans le PSOP, la retrouvera. Ils reprendront le nom de POI.
- De l'ancien groupe Craipeau, en sortira un petit groupe de militants autour Barta, jeune roumain imbibé de rigueur bolchevique.Ce groupe prendra le nom de Union Communiste Internationaliste (UCI), avant de devenir Voix Ouvrière et... Lutte Ouvrière.

En 1944, après s'être rangés docilement derrière la Résistance, CCI et POI fusionnent et donnent naissance au Parti Communiste Internationaliste (PCI), section française de la IV.
Devenu orphelin de Trotsky, le PCI sera à la recherche de la tactique la plus "efficace", et au lendemain de la guerre, les valeurs nationalistes font fureur. Après 1953 (comme par hasard, date de la mort de Staline), après avoir fait l'eloge de Tito, Mao, de l'entrisme dans les organisations staliniennes, franckistes et lambertistes s'écharperont sur la question algérienne en soutenant des mouvements nationalistes rivaux FLN et MNA.
Le courant de Franck creera la filiation LC, LCR et NPA, tandis que Lambert devienra le gourou de l'OCI, PCI, PT et actuel POI.

En fait, c'est plus compliqué que ça, mais j'ai simplifié.
Maintenant, vous savez d'où ils viennent.
Si jamais vous discutez avec un trot' un jour...

Re: Où en est le trotskisme en France ?

MessagePosté: Mer 22 Avr 2009 08:54
de skankerror
Pour l'histoire du trotskysme français il existe une série d'émissions diffusées en 2006 sur France Culture, en écoute ici : http://www.radio-rouge.org/index.php/Fr ... rancais/p6

Re: Où en est le trotskisme en France ?

MessagePosté: Jeu 16 Sep 2010 14:00
de vroum
La mort secrète du fondateur de LO

Par Rémi Duchemin

Publié le 16 Septembre 2010 à 13h23 Mis à jour le 16 Septembre 2010 à 13h23

http://www.europe1.fr/Politique/La-mort-secrete-du-fondateur-de-LO-270892/

Image

Robert Barcia, alias Hardy, est mort à 80 ans le… 12 juillet 2009, révèle jeudi Marianne2.fr.

Robert Barcia est mort comme il a vécu la plus grande partie de sa vie : dans le plus grand secret. Le co-fondateur de Lutte ouvrière (LO), connu dans son parti sous le pseudonyme de Hardy, est décédé le… 12 juillet 2009. Il aura donc fallu attendre plus d’un an pour que la nouvelle soit connue, grâce au site internet de Marianne , qui révèle jeudi l’information. L’hebdomadaire s’est fait confirmer le décès par l’état-civil.

"Hardy nous avait demandé explicitement et solennellement de ne rien dire", a déclaré à l'AFP Arlette Laguiller, figure historique de LO en confirmant cette information. "Ne pas rendre publique sa mort, ce n'était pas la cacher, c'était simplement le comportement de tout être humain normal par rapport aux dernières volontés d'un proche dans son souhait de mourrant" alors qu'il était "malade et handicapé", a-t-elle poursuivi. "Ca nous a tous touchés comme quand on perd un parent".

Il prend ses distances avec le PCF

Ce culte du secret, c’est Robert Barcia lui-même qui l’avait institué au sein de Lutte ouvrière. Au point que pour le grand public, qui ignorait jusqu’à son existence, le parti d’extrême-gauche a été totalement incarné pendant plus de trois décennies par Arlette Laguiller. Mais celle qui a participé à six élections présidentielles -dépassant les 5 % des suffrages en 1995 et 2002-, étaient, comme tous ses camarades, sous les ordres de Hardy.

Né en 1928 à Paris, Robert Barcia a rapidement milité auprès des mouvances communistes. Il sera même arrêté et emprisonné pendant près de cinq mois de septembre 1943 à février 1944. Après la Libération, il s’éloigne de l’omnipotent PCF après l’assassinat par des militants communistes de son ami Mathieu Bucholz. Hardy embrasse alors les idées du trotskysme, hostiles à Staline et à l’URSS.

Après avoir milité à l’Union communiste, disparue en 1949, il crée Voix ouvrière en 1956. Le mouvement est interdit en juin 1968, après les événements de mai. Robert Barcia décide alors de créer la même année un nouveau parti en compagnie de Pierre Bois. La nouvelle formation prend le nom de l’organe de presse de Voix ouvrière : Lutte ouvrière. Le plus important mouvement trotskiste français vient de naître.

Pas épargné par les critiques

Echaudé par la lutte parfois violente avec le Parti communiste et par la répression du pouvoir, Hardy impose aux membres de LO le secret. Lui-même restera dans l’ombre, même quand son parti remportera quelques beaux succès dans les urnes. Le parti dépasse ainsi les 5% des voix aux présidentielles de 1995 et 2002, aux cantonales de 2001 et, associé à la LCR d’Olivier Besancenot, aux européennes de 1999.

Malgré sa discrétion, Robert Barcia n’a pas été épargné par les critiques. D’abord sur son fameux culte du secret, qui lui vaudra d’être qualifié de gourou par les adversaires de Lutte ouvrière, souvent à l’extrême-gauche. "Vraiment, la légende du gourou et de la secte, ça a toujours été ridicule. C'est le fantasme de la presse depuis longtemps", a réagi Arlette Laguiller.

Ensuite pour sa carrière professionnelle. Visiteur médical de profession, Hardy a créé une société, l’OPPM, spécialisée dans la formation médicale. Lui a toujours soutenu n’avoir jamais mieux gagné sa vie qu’un ouvrier. Mais dans un ouvrage sorti en 1999*, François Koch affirme que Roibert Barcia était "actionnaire et dirigeant de plusieurs sociétés de services aux industriels du médicament depuis trente ans". Selon ce détracteur, Hardy était donc "collaborateur du patronat le jour et un trotskiste intransigeant le soir". Mais pour ces affirmations, l’auteur a été condamné pour diffamation en 2001.




Inouï: comment Lutte Ouvrière a caché la mort de Hardy, son chef occulte

Marie-Lys Lubrano - Marianne | Jeudi 16 Septembre 2010 à 05:01

http://www.marianne2.fr/Inoui-comment-Lutte-Ouvriere-a-cache-la-mort-de-Hardy,-son-chef-occulte_a197458.html

Dirigeant historique de LO, Robert Barcia, alias Hardy, est mort. Avec lui disparaît l’une des figures de la politique française : il était le fondateur de la première organisation trotskyste du pays. Mais il n’est pas mort hier ; en réalité, il est décédé il y a plus d’un an. Et depuis, les quelques mille militants de Lutte ouvrière gardent farouchement le secret sur sa disparition… Enquête sur une dérive humaine et politique


12 janvier 2010. Daniel Bensaid, philosophe et théoricien marxiste, cofondateur et dirigeant de la LCR puis du NPA, s’éteint à Paris. En quelques heures, à peine, la nouvelle fait le tour de la capitale et du microcosme politique, déclenchant des centaines de réactions et de communiqués. Quelques jours plus tard, 4000 personnes se pressent dans la grande salle de la Mutualité, à Paris, pour lui rendre hommage sous les projecteurs et les caméras. 12 juillet 2009. Six mois, jour pour jour, avant la mort de Bensaid, un autre dirigeant révolutionnaire s’en allait. Robert Barcia, alias Hardy, fondateur de Lutte ouvrière né à Paris le 22 juillet 1928, décédait à Créteil. Sans tambours, ni trompettes. Il mourait en secret. Au point qu’aujourd’hui encore, aucun militant de LO n’accepte de parler de la mort de Barcia, pas même pour la confirmer à d’anciens camarades. Comment une organisation de 1 000 personnes a-t-elle pu garder ce secret aussi longtemps sans que jamais rien ne filtre ? Et surtout, pourquoi ?

La mort d’un « gourou » cachée par la « secte » ?

Les mauvaises langues ont pour habitude de dire que LO est une secte, et qu’Hardy en était le « gourou ». Il serait facile de conclure qu’ils ont raison. L’étrange silence de la direction semble vouloir faire croire que le leader est encore en vie. « Il se pourrait même qu’Hardy ait été momifié ou congelé en attendant des jours meilleurs », plaisante-t-on à l’extrême gauche. Pourtant, l’homme ne faisait pas l’objet d’un culte de la personnalité et n’était pas aux responsabilités dans son parti. « C’était un homme de l’ombre, ni grand théoricien, ni intellectuel », explique un militant de la Fraction (groupe exclu de LO en 2008), « plutôt une bête politique, qui a construit un parti sur des bases solides et en donnait la ligne ».
Barcia était un dirigeant à la poigne de fer, imposant à ses militants une discipline que ne renierait pas un régiment de paras. Par lui transitaient tous les rapports d’activité, jusqu’au moindre compte-rendu remonté du fin fond d’une ville de province. Lui encore décidait de l’exclusion des militants, comme en 1997. De lui dépendaient les alliances électorales. Lui, enfin, édictait les règles de conduite. Non pas parce qu’il était le « dictateur » de LO, mais parce qu’il en était le père fondateur, à qui les militants se référaient dans une période trouble où la clarté politique n’avait pas le vent en poupe. C’est d’ailleurs ce qui a conduit LO à se resserrer, voire se replier sur elle-même, et à taire tout ce qui concerne de près ou de loin les militants et l’organisation.

Papa PC, Maman URSS et la clandestinité

Ce serait en effet méconnaître l’Histoire que de simplement traiter de fous les membres de LO. Pour comprendre ce culte du secret et cette discipline de fer, il faut remonter des années en arrière, à la création du parti. Au sortir de la seconde guerre mondiale, les organisations trotskystes qui se structurent en France optent pour la clandestinité. Tant à cause du pouvoir en place, que du tout-puissant Parti communiste, qui à l’époque soutenait Staline. Critiquer l’URSS était délicat, voire douloureux. Si douloureux que quelques militants trostkystes en sont morts (à commencer par Mathieu Bucholz, jeune résistant et ami de Robert Barcia assassiné à la Libération). « A une époque, la seule chose qu’on demandait à un militant qui voulait entrer à LO c’était de vendre le journal de l’organisation dans la rue », raconte un militant de la Fraction. « Parce que c’était l’assurance de se faire tomber dessus par des staliniens et qu’il fallait donc être prêts à se faire casser la gueule pour ses idées. »

C’est pourtant l’affaiblissement du PCF puis la disparition de l’URSS en 1991 qui ont provoqué le repli de LO sur elle-même. La direction considérait alors que le monde entrait dans une période de néolibéralisme écrasant, dont il ne sortirait pas indemne. Les luttes sociales reculeraient, les idées d’extrême-droite gagneraient du terrain, bref rien ne pouvait plus être gagné. Pire, on risquait de perdre beaucoup, à commencer par soi-même. Le parti a donc décidé de se refermer, un peu par défaitisme mais surtout pour conserver intact son corpus idéologique afin de le transmettre aux générations futures. Il est donc devenu de plus en plus dur d’intégrer le parti - certains mettant plus de 10 ans pour y arriver- car il fallait préserver le nid des bolcheviques... Immédiatement, ce repli a entrainé une série d’attaques contre LO. Sans cesse accusés, caricaturés, les militants se sont aussi repliés humainement, fonctionnant en vase clos, se protégeant les uns les autres. Ne parlant même pas de l’organisation avec leurs compagnes ou leurs compagnons. Ils ont beau être révolutionnaires et se forger une cuirasse, ils souffrent de se voir marginalisés, stigmatisés, humiliés. Alors ils se taisent et se tiennent à l’écart. Si l’état civil n’avait pas donné confirmation de son décès, personne ne saurait que Robert Barcia s’en est allé. Et avec lui, un petit morceau d’Histoire.

Re: Où en est le trotskisme en France ?

MessagePosté: Jeu 16 Sep 2010 22:01
de conan
Laurel est inconsolable !

Re: Où en est le trotskisme en France ?

MessagePosté: Lun 20 Sep 2010 14:10
de Antigone
Dans le forum de LO, il y a eu un topic sur la mort de Hardy.

Certains ont regretté que l'annonce ait été faite un an après sa mort, qu'il aurait été plus simple de l'annoncer normalement, même après les obsèques. Il ne fallait pas s'étonner, après, que la presse leur tombe dessus et parle de secte, etc.
Finalement le fil a été fermé avec cette mention en rouge:
Par décence envers la mémoire de notre camarade, ce fil a été expurgé de toutes les polémiques qui n'avaient rien à y faire. Ceux qui voudront régler des comptes à ce sujet disposent de maints autres endroits pour le faire.

Toute la discussion a été supprimée. Il ne reste que la dépêche de l'AFP (16/09/2010) et le communiqué de LO (17/09/2010) que je fais suivre dans l'ordre (pour compléter joyeusement ce qui a déjà été copié/collé):

Hardy, dirigeant historique de Lutte ouvrière, est mort l'an dernier (AFP)

Robert Barcia, alias Hardy, dirigeant historique et cofondateur de Lutte ouvrière (LO), est mort l'an dernier, a-t-on appris jeudi auprès de l'organisation trotskiste, qui avait jusqu'alors maintenu le décès secret, à la demande du défunt.
Né à Paris le 22 juillet 1928, Hardy, fondateur de Lutte ouvrière, est décédé à Créteil début juillet 2009, à presque 81 ans, a révélé jeudi le site internet marianne2.fr.

"Hardy nous avait demandé explicitement et solennellement de ne rien dire", a déclaré à l'AFP Arlette Laguiller, figure historique de LO en confirmant cette information.
"Ne pas rendre publique sa mort, ce n'était pas la cacher, c'était simplement le comportement de tout être humain normal par rapport aux dernières volontés d'un proche dans son souhait de mourrant" alors qu'il était "malade et handicapé", a-t-elle poursuivi. "Ca nous a tous touchés comme quand on perd un parent".
Robert Barcia, "quelqu'un de très modeste" qui n'était pas un théoricien, "a contribué à forger l'organisation que nous sommes aujourd'hui", a-t-elle ajouté, saluant en lui "un des pères fondateurs (de LO) comme Pierre Bois", également décédé.

"Père fondateur" ou "gourou" comme le disent les détracteurs du mouvement trotskiste ? "Vraiment, la légende du gourou et de la secte ça a toujours été ridicule. C'est le fantasme de la presse depuis longtemps", "c'est aussi ça qui a contribué à ce qu'Hardy n'ait pas envie que sa mort soit rendue publique", selon Mme Laguiller, soulignant que LO dispose d'une "direction collective avec un congrès chaque année".

"On a voulu le plus longtemps possible faire ce qu'il nous avait demandé, c'était son droit", a-t-elle fait valoir.
"On lui doit beaucoup politiquement et humainement", a également expliqué à l'AFP une autre dirigeante trotskiste: "Il avait émis la volonté qu'il n'y ait pas de manifestation quelconque, il tenait à la plus stricte intimité et c'est dans notre morale de respecter la volonté d'un camarade auquel on tenait beaucoup".


Mise au point: à propos du décès de Hardy (LO)

À la suite de la publication, sur le site marianne2.fr, d’un article portant le titre : « Inouï : comment Lutte Ouvrière a caché la mort de Hardy, son chef occulte », voilà que tous les médias, ou presque, reprennent l’information en l’assaisonnant de commentaires plus ou moins politiques et plus ou moins honnêtes.

Le titre de l’article de marianne2.fr en donne déjà une idée, car ne pas rendre public ne signifie pas « cacher ».

Quant à l’expression « chef occulte », elle reprend sous une autre forme celle de « gourou », également citée par marianne2.fr, et qui a tant plu, à certains moments, à la presse.

Oui, notre camarade Hardy est mort depuis le 12 juillet 2009. Il n’y a pas besoin de reprendre les fantasmes contradictoires des journalistes pour comprendre que, si sa mort n’a pas été rendue publique, c’est parce que telle était sa volonté. Il n’y a pas plus besoin d’invoquer « une discipline que ne renierait pas un régiment de paras » – autre expression de marianne2.fr –, pour comprendre que, si tous les camarades ont été discrets, c’est parce que tous avaient du respect pour notre camarade décédé et pour sa volonté explicite.

Libre aux journalistes, comme celle qui a signé l’article, de parler d’une « dérive humaine » ! C’est, au contraire, le comportement de tout être humain normal par rapport à la dernière volonté d’un proche respecté !

Hardy est mort comme il a vécu : en militant pour la cause communiste et qui ne cherchait dans son combat quotidien ni prestige ni même un accomplissement personnel. L’autorité qu’il avait dans l’organisation n’était pas seulement due à sa compétence politique, mais aussi à cette modestie profonde.

Alors, laissons gloser les médias. Le meilleur hommage qu’on puisse lui rendre, c’est de garder le souvenir du militant communiste qu’il a été, et surtout de continuer le combat qu’il a mené. Lutte Ouvrière continue.

Nous ne revenons pas ici sur la vie militante de Hardy. Mais pour tous ceux qui souhaitent la connaître, le plus simple est de lire « La véritable histoire de Lutte Ouvrière », recueil d’entretiens avec le journaliste Christophe Bourseiller.

Voici ce qu’il disait en conclusion de ces entretiens :

« Alors, nous ne savons pas si le fait que le gouvernement soit de droite amènera plus facilement les travailleurs à la conviction qu’ils ne peuvent rien en attendre. Nous ne savons pas si, après avoir subi les coups de la gauche puis ceux de la droite, ils ne se contenteront pas d’écouter, à nouveau, les bateleurs de foire de la gauche bourgeoise ou si, dégoûtés de tout, ils se réfugieront dans l’apolitisme, voire pour certains, déjà trop nombreux, dans les idées à la Le Pen.

Nous ne savons pas plus par quelle voie, à travers quelles expériences politiques collectives, un regain de combativité conduira une partie du monde du travail vers les idées et le programme communistes.

Ce que nous savons, c’est que les idées que nous défendons aujourd’hui, il n’y a que nous pour les défendre. Alors, nous continuerons à les défendre quel que soit le sens des vents dominants.

Si j’ai servi un tant soit peu à la transmission de ces idées, ma vie n’aura pas été inutile ».