L'article qui suit sur les évènements en Grèce est par contre très intéressant : il montre l'impasse d'une "stratégie" émeutière qui n'arrive pas à s'étendre aux lieux de production, de communication...
Il valide en creux la nécessité d'une présence militante dans les boîtes et notamment syndicale, soit autonome (syndicalisme révolutionnaire), soit d'opposition dans les grandes centrales.
Maintenant, il est difficile de "jeter la pierre" aux cercles de discussion type Non Fides. Car ils reflètent certainement aussi une certaine réalité sociale : de plus en plus de prolétaires sont exclus du salariat à plein temps, même et surtout dans la frange qui a fait des études, et ils passent de la fac aux petits boulots en passant par les formations diverses, les stages... dans ces conditions il est très difficile de s'insérer dans le champ syndical ou même simplement d'avoir une intervention autre que propagandiste désincarnée dans les lieux de production.
L'un des moyens de contourner ce problème, c'est bien sûr la construction d'un syndicalisme qui ne s'arrête pas à la défense des seuls intérêts économiques et corpos, qui organise les chômeurs et les précaires, qui reconstitue des "bourses du travail" véritables lieux de conscientisation politique anti-capitaliste, qui joue un rôle de contre-culture populaire... Mêler l'expérience des Bourses du travail du début du 20ème siècle et les tentatives plus récentes, type "maison des ensembles".
Mais c'est plus difficile à faire qu'à dire. Chez moi la CNT-F n'existe pas au niveau départemental, et SUD n'y a pas non plus de "pied à terre".