de ceux qui la font " et ya aussi l'idée qu'il faut bien un minimum de conscience, et qu'on ne fait pas ça pour certaines raisons et avec n'importe qui."Nous nous foutons des symboles, la seule chose qui importe dans une émeute, c’est la rage qui la guide, et non les « capacités pré ou post-révolutionnaires »
Vilaine bureaucrate a écrit:Ya contradiction,de ceux qui la font " et ya aussi l'idée qu'il faut bien un minimum de conscience, et qu'on ne fait pas ça pour certaines raisons et avec n'importe qui."Nous nous foutons des symboles, la seule chose qui importe dans une émeute, c’est la rage qui la guide, et non les « capacités pré ou post-révolutionnaires »
Je vois pas l'interet chez les autonomes, d'etre faussement "de base". Alors que meme le "de base" je vois a trop ce que ça signifie..
Mais qui condamne ici une révolte? Personne à ce que je sache. Qui a condamné les émeutes de banlieue?
Chez ceux des libertaires qui prônent la "visibilité médiatique" [1], les réactions ont été encore plus tardives. A croire que cette "visibilité", dont ils font un axe essentiel de leur stratégie, n’est destinée qu’à leur permettre d’ajouter une signature sur les tracts des partis politiques ou à suivre les manifs plan-plan des syndicats. Quand l’ambiance se teinte de révolte, ce n’est plus à de la visibilité que nous assistons, ce n’est même pas à une humble discrétion, c’est carrément à une disparition corps et biens. Le silence initial des "libertaires visibles" est d’autant plus assourdissant que c’est à Paris que les événements ont débuté dès le 27 octobre 2005 et que c’est dans cette même ville que se trouve -de fait même quand la forme affichée est autre- la "tête" de ces organisations là.
Or, ce n’est qu’autour du 07 novembre 2005, plus de dix jours après le début des événements que les premiers -et bien piteux- communiqués de presse ont été rédigés. La lecture de ces écrits démontre surtout, s’il restait un doute, que le mouvement libertaire français a intégré le discours dominant sur la violence [2]. Les communiqués d’Alternative libertaire (AL), de la Fédération anarchiste (FA), vont "regretter" la violence des manifestants. Le ton est lamentable et ne sort pas de la litanie médiatique : "Oui, il y a des raisons de se révolter, mais brûler des voitures, frapper au hasard ne fait que du tort." (Premier communiqué de la Fédération anarchiste, 08 novembre 2005).
Remarquons au passage que cette focalisation de toute la gauche et de l’extrême gauche sur les voitures brûlées est curieuse à de nombreux titre. Ne serait-ce que parce que ces milieux revendiquent souvent … l’abandon de la voiture au profit des transports en commun ou du vélo.
Remarquons également que, sans amener aucune piste concrète, ces organisations semblent découvrir que l’expression de la révolte est toujours un mouvement contradictoire dans lequel le révolté met en jeu ses intérêts présents dans l’espoir d’un avenir meilleur. Alors oui, la révolte, surtout si elle est matée et contenue, s’effectue au détriment de ceux qui la font. C’est là un risque qu’apparemment les "anarchistes" français de la FA et AL ne sont pas prêts de courir.
Il aura également fallu beaucoup attendre pour savoir ce que pensait de la situation la CNT-Vignoles. Ensuite, les prises de position se sont multipliées. Mais, la seule conclusion que l’on puisse tirer de leur lecture, est l’invraisemblable incohérence de cette organisation. Ainsi, le titre du communiqué de "l’Union régionale de la région parisienne" est éclatant de radicalité : "Nous sommes tous de la racaille" Proclame-t-il. Quel dommage qu’il ait fallu attendre le 11 novembre 2005 pour lire une affirmation aussi fière et aussi … décalée !
Car, ce communiqué paraît quand, en région parisienne, le mouvement a pratiquement disparu. Et ou est la cohérence avec le premier communiqué des Vignoles, bien moins fier, daté du 6 novembre 2005 : "Les enseignants de la CNT ne prônent pas bien sûr les incendies de voitures ni de bâtiments publics, mais ils ne prônent pas non plus la résignation". Ou, bien pire, avec l’éditorial du site web de l’Union régionale CNT-Vignoles d’Aquitaine (qui détient, c’est symbolique, le bureau national de cette organisation). Ce communiqué critique ouvertement les irresponsables ("la CNT regrette les comportements irresponsables d’une fraction de la jeunesse sacrifiée") avant de conclure, d’un peu compréhensible (vu le contenu de tout le texte) "Où est la vraie racaille ?" Bref, la confusion règne. Aux Vignoles, les uns dénoncent les "comportements irresponsables" et se demandent où est “la racaille” pendant que leurs camarades leurs répondent, certes avec un prudent retard, : "C’est nous". Et il faut attendre le 13 novembre pour que, dans ces groupes qui se réclament du "syndicalisme révolutionnaire", on se rappelle qu’en cas de révolte, le minimum de l’action syndicaliste, c’est d’appeler à la grève en solidarité. Le mot de "grève" est finalement lâché le 13 novembre. Oui, mais le 13 novembre, tout était fini.
Il y a autre choses qui me gène dans ce texte: le fait de parler de " libertaire, un trotskiste ou n’importe quel autre gauchiste" c'est faire là des mélanges douteux, et des généralités assez simplistes.
Ainsi, un libertaire se met dans le même panier qu'un trotsko... et puis un libertaire c'est quoi? Il y a plein de gens dans la pensée anarchiste et libertaire qui ne sont pas " des anar-camembert-saucisson" et qui ne sont pas non plus "vilains totoïdes nihilistes" et qui se foutent de tout cela.
Même chose concernant la "culture politique" tu fais des généralités et amalgames, entre des "révolutionnaires bien pensant" donnant leur critique sur le blog ou au fond du canapé et des individus qui cherchent à se forger intérieurement mais qui agissent aussi. Et puis pour critiquer bakounine, il a bien fallu que tu t'y intéresse aussi non? C'est que tu as un peu de culture politique toi aussi, et tu vois ça n'empêche pas la spontanéité dans l'action.
sebiseb a écrit:Que je sache, personne n'a jamais dit que les émeutes de 2005 n'étaient pas "légitimes" - mais qu'elles ne pouvaient conduire à la révolution, parce que c'était une réaction spontanée après le meurtre des deux jeunes. De plus, elles n'avaient pas vraiment de construction politique (à part celle que certains intellectuels de gauche ont voulu lui coller).
Sinon oui, quand je vois dans ma rue des militants d'AL et des militants du NPA coller leurs affiches cote à cote en bas de chez moi, j'hesite plus trop à foutre les "libertaires" et les trotsk dans le meme panier.
de base?
j'ai rien compris.
bajotierra a écrit:Ce que tu écris roro au sujet de la Ligue ne tient pas compte de leur duplicité tacticienne
D'un côté ils sont les champions de "l'unité ", et cela c'est un truc largement partragé dans tous les coins de france et de navarre , puis dans ton cas ils t'enfonceront en insistant par exemple sur le fait que les anars sont incapables de s'organiser par eux mêmes tant et si bien quils doivent s'allier a d'autres mouvements plus costauds (eux donc ) .
Roro a écrit:Je voudrais juste revenir sur un truc Pia.Sinon oui, quand je vois dans ma rue des militants d'AL et des militants du NPA coller leurs affiches cote à cote en bas de chez moi, j'hesite plus trop à foutre les "libertaires" et les trotsk dans le meme panier.
A Bordeaux, on est un peu obligé de passer par d'autres orgas et de s'allier ponctuellement avec. Ce qui à mon sens n'empêche nullement de prendre du recul et de les envoyer chier quand on est pas d'accord. Alliance quand on est d'accord politiquement, chacun dans son coin quand ça diverge. Pourquoi on enverrait chier la Ligue si on est d'accord politiquement sur un sujet précis ? Attention, ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit : il s'agit pas de s'allier de façon systématique avec la Ligue (ou une autre orga d'extrême gauche d'ailleurs) mais de dire "puisqu'on est d'accord, luttons sur ce terrain-là ensemble". Après peut-être que je surestime le milieu anar parisien, je sait pas, je le connais pas.
De plus, les attitudes d'une orga d'extrême gauche peuvent varier d'une ville à l'autre et ce qui se passe à Paris avec la Ligue ne vaut pas comme règle générale. Y a pas que la Ligue parisienne en France. Mais ça c'est un truc qu'à Paris vous avez un peu de mal à saisir (c'est pas uniquement contre toi Pia, je parle ici d'une attitude générale des camarades parisiens). Les luttes ne se passent pas uniquement à Paris...
Ceci dit, sur le fond du texte je suis entièrement d'accord avec. Je lui reprocherait peut-être son côté donneur de leçon.
Vilaine bureaucrate a écrit:de base?
j'ai rien compris.
je trouve qu'ya une idéalisation de l'émeutier, c'est pas suffisant. Meme si je peux etre d'accord avec la these du texte.... et que je l'ai BIEN compris.
Mango a écrit:Pour retourner au texte du sujet : il y a une contradiction dans votre avant dernier paragraphe. Vous dites que la révolte en Grèce n'est pas une insurrection parce que sinon ce serait l'armée qui serait intervenu. Or pour les émeutes de 2005 l'armée n'est pas intervenu (et si il y a eu les couvre feu l'armée n'était pas sur le point d'être envoyé), donc selon votre logique 2005 n'a donc pas été une insurrection.
Où ?on a pu lire que le Pouvoir se chiait dessus, qu’il était à deux doigts de vaciller
vous rajoutezla seule chose qui importe dans une émeute, c’est la rage qui la guide
Cela me semble un brin contradictoire. Ce qui compte donc ce n'est pas seulement la rage qui guide les émeutiers, mais aussi le fait qu'il ne soient pas "des ennemis". Qu'est-ce qui définit ces ennemis ?[1] Il est évident par ailleurs que nous ne serons jamais solidaires d’une émeute conduite par des ennemis, ou par n’importe quel groupe ayant l’intention de s’emparer du pouvoir ou de commettre des massacres, cela va sans dire.
Ou as tu lu que nous disions que 2005 était une insurrection et pas 2008?
Peut être parce que en Grèce il n'y a pas seulement que des émeutes mais aussi des occupations, des manifs, des assemblées générales, mêlant plusieurs générations, des tracts et des communiqués à foison. Les militants sont surement plus attiré par ce genre d'actions que par seulement l'émeute pure. Je ne crois pas que ce soit seulement par exotisme mais plus simplement parce que ce qui s'est passé à Oaxaca ou en Grèce étaient porteurs de changements.Pourquoi eux se permettent-ils de maximiser ou de minimiser, et selon quels critères ?
C'est là toute différence, si le milieu militant rêvait d'Oaxaca c'est parce que d'une émeute est né une commune autonome et que les émeutes qui ont suivi était en réponse aux agressions policières afin de défendre cette commune. La violence n'est pas vu comme une fin en soit mais le passage obligé pour l'émancipation sociale et politique. De même pour la Grèce : des assemblées populaires se sont mis en place, il y a eu des centaines de lycées occupés.Nous nous foutons des symboles, la seule chose qui importe dans une émeute, c’est la rage qui la guide, et non les « capacités pré ou post-révolutionnaires » de ceux qui la font [1]
Ce à quoi vous n'échappez pas non plus, vous avez une vision de l'émeutier de 2005 aussi stéréotypée : Cette façon de voir dans "le" jeune de banlieue qu'un "enragé" est bel et bien un gros stéréotype éculé, s'interdire de les critiquer parce qu'ils viennent de banlieue est aussi une vision condescendante car vous érigez bien une barrière entre eux et le reste de la société.c’est nier la révolte qui anime les enragéEs, en faisant d’eux des objets d’étude sociologique qui, pour se faire, doivent nécessairement adopter un point de vue extérieur et distant, voir condescendant
Berckman a écrit:Où ?on a pu lire que le Pouvoir se chiait dessus, qu’il était à deux doigts de vaciller
qierrot a écrit:Il y a une grève générale d'annoncée pour mercredi en Grèce, il y a une partie de la population qui se bouge, et celà fait vaciller le pouvoir.
willio a écrit:La situation a l'air vraiment insurrectionnelle là bas. Il faut espérer que la grève générale de mercredi sera l'occasion de transformer ces soulèvements en un début de révolution...
sebiseb a écrit:Pour les informations que l'on peut avoir, il semble que les manifestants ne soient pas seulement des anarchistes (autonomes ou autres) - Toute l'opposition, et à priori une grande partie du peuple soutenait la révolte -> le meurtre du jeune par un policier ayant été l'élément déclencheur.
La question est de savoir duquel de l'opposition démocratique ou des anarchistes préparent plus activement l'après révolution !?
Berckman a écrit:Sur cette affirmation,vous rajoutezla seule chose qui importe dans une émeute, c’est la rage qui la guideCela me semble un brin contradictoire. Ce qui compte donc ce n'est pas seulement la rage qui guide les émeutiers, mais aussi le fait qu'il ne soient pas "des ennemis". Qu'est-ce qui définit ces ennemis ?[1] Il est évident par ailleurs que nous ne serons jamais solidaires d’une émeute conduite par des ennemis, ou par n’importe quel groupe ayant l’intention de s’emparer du pouvoir ou de commettre des massacres, cela va sans dire.
Mango a écrit:Ou as tu lu que nous disions que 2005 était une insurrection et pas 2008?
Et bien vous écrivez pour la Grèce "Si l’insurrection venait vraiment, ce ne serait pas des grenades lacrymogènes que l’Etat enverrait, mais l’armée." Donc je comprend que vous ne considérez pas cette révolte comme insurrectionnelle. Par contre pour la France vous reprenez les conclusions du rapport des RG qui qualifient les émeutes de 2005 comme une situation insurrectionnelle, vous semblez d'accord parce que vous ne les réfutez pas.
Mango a écrit:Peut être parce que en Grèce il n'y a pas seulement que des émeutes mais aussi des occupations, des manifs, des assemblées générales, mêlant plusieurs générations, des tracts et des communiqués à foison. Les militants sont surement plus attiré par ce genre d'actions que par seulement l'émeute pure. Je ne crois pas que ce soit seulement par exotisme mais plus simplement parce que ce qui s'est passé à Oaxaca ou en Grèce étaient porteurs de changements.Pourquoi eux se permettent-ils de maximiser ou de minimiser, et selon quels critères ?
Mango a écrit:Ce à quoi vous n'échappez pas non plus, vous avez une vision de l'émeutier de 2005 aussi stéréotypée : Cette façon de voir dans "le" jeune de banlieue qu'un "enragé" est bel et bien un gros stéréotype éculé, s'interdire de les critiquer parce qu'ils viennent de banlieue est aussi une vision condescendante car vous érigez bien une barrière entre eux et le reste de la société.c’est nier la révolte qui anime les enragéEs, en faisant d’eux des objets d’étude sociologique qui, pour se faire, doivent nécessairement adopter un point de vue extérieur et distant, voir condescendant
Mango a écrit:Ah et pour terminer, vous condamnez les "milieux militants" mais votre revue, vos textes ne sont lus que dans ces milieux... c'est le plus gros paradoxe de votre texte.
Bah "opposants" il va bien falloir les amener les éléments, car il n'y a rien de plus faux !Pia a écrit:J'ai juste parcouru une page sur presque une dizaine de la conversation mais je pense que cela suffit. Et pour être encore plus dans le sujet du texte, quierrot et sebiseb sont de fervents opposants aux révoltes de 2005. Cette fois tu pourra aller regarder toi même dans les discussions, moi j'ai la flemme
D'aileurs il n'y a ni chez non fides ni chez la cnt-ait de campagne pour les victimes de la reppression et les inculpés de cette époque.
MON FILS A EU LA MAIN ARRACHEE PAR UNE GRENADE"
Réseau Résistons Ensemble
Lors du rassemblement de la CNT-AIT, place du Capitole, samedi 12 novembre 2005, plusieurs habitants des quartiers sont venus témoigner publiquement des réalités qu’ils vivent. Nous re-transcrivons ci-dessous une partie du témoignage fait à cette occasion par la mère de Réda (le jeune homme dont la main droite a été littéralement arrachée par une grenade policière à La Reynerie le lundi 7 nov. 2005), au micro de la radio libre Canal-Sud.
La mère de Reda : Mon fils, il a 21 ans, il est sorti pour regarder ce qui se passait. Il a sauvé quelques vies, empêché que des enfants soient défigurés. Vous croyez que c’est normal qu’on tire une grenade comme ça ? ne me dites pas !
Un participant au rassemblement : Pour faire un tel dégât, c’est une grenade militaire, une grenade offensive.
La mère de Reda : Il n’était pas parmi les révoltés. Sa main a été déchiquetée. Irréparable. Il a perdu toute la main, la droite, et c’est normal ça ?
Un participant : Non c’est pas normal et c’est pour ça qu’on proteste, c’est une grenade de type offensif qui a été tirée, en principe, c’est réservé à un emploi dans des guerres, mais au Mirail y a pas la guerre !
Quelqu’un : Ah si !
Un autre participant : C’est la guerre de Sarkozy, c’est une guerre contre les pauvres. Ils viennent, ils provoquent et ils tirent.
La mère de Reda : Un jeune de 21 ans, il ne travaille pas, il n’a pas le chômage, il ne peut pas être RMISte ni rien du tout, quand même c’est trop, et s’il n’y avait pas moi ? C’est mon fils quand même, et c’est pas un petit jeune qui était dehors, c’est pas un enfant de 9 ans qui était dehors, c’est pas un enfant de 14 ans qui était dehors, c’est un jeune de 21 ans. Il n’a pas d’antécédents, il n’a jamais été remarqué par la police, la grenade il l’a prise pour l’éloigner, parce qu’elle était tombée près d’un groupe d’enfants. Tous ses doigts sont restés sur place. Pour les secours, ni le Samu, ni les pompiers, personne s’est déplacé, c’est des jeunes qui l’ont emmené.
Une femme : Pourquoi ? Ils n’ont pas répondu, ils ne venaient pas ?
La mère de Reda : Non. La police, ils rigolaient, il y a des témoins, ils rigolaient sur place, ils le voyaient souffrir, hurler, sa main déchiquetée, ses doigts par terre et c’est des garçons qui l’ont emmené vers l’hôpital. Même un monsieur est venu, un monsieur français qui est de notre quartier, il m’a dit "Madame, c’est moi qui ai récolté les doigts de votre fils" ! Déchiquetés, là quand même c’est trop, c’était lundi le jour du drame, lundi soir à 18h30. Oui, j’ai mon fils qui a été amputé d’une main après une grenade qu’ils ont lancée.
Une autre femme : Je viens d’arriver de l’étranger, il y a eu beaucoup de violences ?
La mère de Reda : Non, il y a pas eu beaucoup de violences sur le quartier, il y a eu beaucoup de pression, alors on était encadrés par les CRS. Même nous les mamans, il faut voir comment ils nous traitent ! Et pourtant, où vous voulez qu’on aille ? Où vous voulez que ces jeunes, que cette génération aille ? C’est des jeunes qui sont nés ici. Je sais pas quoi dire, j’aurais du les remettre dans mon ventre et les laisser, ne pas leur donner une vie ! Un, il a 25 ans, sans travail, bon il a pu un petit peu travailler une fois. Ma fille, elle a un BEP vente, là où elle va, comme elle habite le Mirail, on la prend pas. Alors où on va ?
Une femme qui arrive : Où habitez vous donc ?
La mère de Reda : Au Mirail, à la Reynerie, et on dirait que là-bas il y a des apaches ! C’est devenu un ghetto, ils veulent travailler quand même ces jeunes ! Ils veulent bouger ! Comment voulez-vous qu’ils s’en sortent ces jeunes ? C’est trop. Il est sorti à 6 heures et demi et il s’est fait amputer d’une main par les CRS !
Une femme : Et les secours, alors ce sont des gens ?...
Un ami de Réda : C’est des gens de la cité qui l’ont amené à l’hôpital.
La mère de Reda : Les secours, ils ne sont pas venus, personne, heureusement il y a un grand comme lui, il lui a arraché le pull il lui a fait un garrot alors qu’il y avait du sang partout, et il a perdu connaissance, et eux, la police, ils rigolaient !
Une femme : Et après ?
La mère de Reda : Ils ont eu un accident, ça s’est produit sur la rocade, vers les Pradettes, personne ne voulait s’arrêter pour le prendre. Alors on laisse les gens mourir, ils auraient pu le tuer, voilà, c’est tout ce que j’ai à vous dire.
Pia a écrit:Sinon oui, quand je vois dans ma rue des militants d'AL et des militants du NPA coller leurs affiches cote à cote en bas de chez moi, j'hesite plus trop à foutre les "libertaires" et les trotsk dans le meme panier.
Ici sur ce forum, par exemple.
J'ai juste parcouru une page sur presque une dizaine de la conversation mais je pense que cela suffit. Et pour être encore plus dans le sujet du texte, quierrot et sebiseb sont de fervents opposants aux révoltes de 2005. Cette fois tu pourra aller regarder toi même dans les discussions, moi j'ai la flemme
Nous définissons rapidement nos ennemis ici: http://www.non-fides.fr/spip.php?article34
Ne pas réfuter équivaut à acquiescer? il me semble que le reste du texte est assez clair pour ne pas avoir à préciser que 2005 n'était pas non plus une Insurrection.
Et aussi d'une culture "militante" dans laquelle nous baignons nous aussi. Et donc à laquelle nous sommes tous plus sensibles. Ce qui d'un strict point de vue de l'affect est tout à fait normal. Mais à un moment il faut se rendre compte que nos formes de luttes (occups, tracts, communiqués etc.) ne sont pas forcement souveraines en terme d'efficacité. La preuve: 200 ans de culture politique.
Par ailleurs il ne me semble pas que nous soyons nés avec l'idée d'écrire des tracts et des communiqués, ce sont des pratiques culturelles, transmises. De générations en générations depuis 68. A l'école, lorsque je me tapais des heures de colle j'écrivais pas des tracts et des communiqués pour protester.
Les emeutiers de 2005 étaient peu à avoir des parents maoïstes/anarcho/marxiste/révolutionnaires issus de mai 68. Et les orgas ont toujours désertées (à part peut être le PCF...) les banlieues.
La transmission des pratiques et les pratiques ne sont donc pas les mêmes que dans les milieux révolutionnaires français, très majoritairement issus de la classe moyenne blanche depuis les trente honteuses. Or, la classe moyenne blanche soixantehuitarde est relativement rare par ici.
Nul part tu nous entendra dire qu'il faut s'interdire toute critique, au contraire. Ce que dit le texte, c'est que les mouvements gauchistes et libertaires se sont empressés de n'emettre QUE des critiques, aucune initiative de solidarité (à quelques exceptions prés).
Edito : La beauté est dans la rue
En Grèce, selon nos camarades, une idée circulait mi-décembre dans les rangs des manifestations : le recul de Xavier Darcos devant le mouvement lycéen en France a été la première conséquence du mouvement social grec.
Et c’est bien là la crainte manifestée par le gouvernement sarkozyste : voir dans l’Hexagone une réplique du Décembre grec, qui s’étire déjà à janvier.
La jeunesse semble vouloir aujourd’hui prendre l’initiative des hostilités contre les oligarchies capitalistes. Et la jeunesse grecque, par l’ampleur de son insurrection, par son exemplarité, annonce la couleur : tout se joue dans la rue.
Là-bas comme ici, par delà les frontières, le moteur des manifestations ou des émeutes est la question de l’avenir à assurer à une jeunesse qui fonce à toute vitesse vers le mur de la crise sociale.
Se répondant par-delà la Méditerranée, la « génération 600 euros » là bas et la destruction du service public d’éducation ici sont les deux conséquences d’un même système. Celui d’un capitalisme prédateur qui pensait pouvoir encore se repaître longtemps des chairs, attendries par l’apathie, d’un prolétariat en déroute.
Et c’est du pouvoir d’État que le Capital peut espérer le meilleur soutien.
L’État, bras armé ou « divertissement démocratique » selon l’enjeu et les situations.
Mais le capitalisme est en crise et il veut faire payer l’addition aux populations laborieuses, à la jeunesse.
Il risque de croiser le chemin d’un révolte déterminée, empruntant les rues d’Athènes ou de Paris, et bien décidée à lui faire rendre gorge.
Au développement international de la crise capitaliste doit répondre celui, tout aussi international des luttes sociales. Avec les travailleurs et les travailleuses associées à l’élan donné par la jeunesse.
Soyons en sûrs, en Grèce, en France, comme partout ailleurs, la beauté est dans la rue.
Alternative libertaire, le 22 décembre 2008
Alternative libertaire à écrit :
Au développement international de la crise capitaliste doit répondre celui, tout aussi international des luttes sociales. Avec les travailleurs et les travailleuses associées à l’élan donné par la jeunesse.
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