Attac, où l’ouverture à tout prix !

Débats politiques, confrontation avec d'autres idéologies politiques...

Attac, où l’ouverture à tout prix !

Messagede joe dalton le Mar 16 Déc 2008 18:36

Voici une des merveilles permise par la théologie du débat démocratique !
Jacques Cossart, secrétaire général du conseil scientifique d’Attac (prière de ne pas rigoler du titre de la fonction !) invitant Alain soral a paris XII pour un débat d’idée, certainement passionnant !
J’ai faillis mettre un lien vers le site soralien, mais cherchez par vous-même, pas de lien vers ces crapules ! Mais voici cependant quelque extrait instructif du compte rendus qu’en fait un des laquais d’égalité et blablabla !
Notre enthousiasme avait été immédiat mais pour des raisons qui puisent leur source dans les relations parfois houleuses que notre jeune mouvement a entretenues avec certaines formations de « gauche », nous appréhendions l'accueil qui nous serait réservé dans cette faculté de banlieue. En effet, en un an d'histoire et après des dialogues tendus avec une ou deux mouvances d'extrême gauche, quelques uns de nos camarades à Egalité et Réconciliation ont fini par nourrir une rancœur injustifiée à l'égard de cette sensibilité politique dont nous sommes pourtant si proches à bien des égards.

certainement proche par l'amour de l'etat !
Une fois l'heure de la rencontre venue, le résultat ne fut certes pas aussi épique que nous l'avions imaginé, mais suffisamment sérieux pour que nous ne regrettions en rien notre petite excursion dans le Val de Marne. Notre hôte, professeur à l'université de Paris XII, nous présenta M. Jacques Cossard, Secrétaire du conseil scientifique du fameux groupe altermondialiste Attac. Bonne surprise, Monsieur Cossart est un homme courtois, il a tenu à serrer la main de tous les camarades en nous regardant dans les yeux... (Droite des valeurs... Vous avez dit droite des valeurs ?

ouf ! le trac se dissipe !
Parmi eux, quelques chevelus aux pantalons larges et aux cheveux gras mais dans l'ensemble de jeunes gens dont l'apparence ne laissait pas trahir une appartenance politique quelconque. (Les dread-locks, et l'esthétisation de la crasse étant malheureusement devenues les signes d'appartenance à des groupuscules qui font honte à l'histoire glorieuse de la gauche sociale).

Monsieur Jérôme Baray se contentant d'ajouter au parcours d'Alain Soral les mots suivants « après quoi vous avez adhéré au Front National avant de créer une association du nom d'Egalité et Réconciliation. » Tout cela dit avec une célérité qui rendait la phrase quasiment inaudible, beau boulot, l'étiquette « Front » aurait sans doute fermé le jeune public à la pertinence des propos de notre président.

ils sont vraiment courtois a ATTAC !
Sur le constat, les deux bonhommes sont d'accord, on rêve déjà d'un E&R/Attac.

l'union sacrée,c'est un reve merveilleux, effectivement !mais attention les divergence arrivent !
Mais Jacques Cossart n'est pas membre d'Attac pour rien et la solution qu'il préconise pour se protéger de la violence du capitalisme repose en une formule: Faire de la monnaie un bien mondial, une devise émise par la seule organisation ayant une légitimité en matière de politique internationale (tenez vous bien): l'ONU !

L'occasion était trop belle pour notre chef, il profita de cette question délicate pour fournir à toute l'assistance une belle leçon de nationalisme-révolutionnaire et préciser en quoi notre vision de l'action politique diffère du rêve altermondialiste. Nous précisons ce point car c'est ensuite essentiellement là-dessus que l'échange s'est concentré : comment affirmer le pouvoir du politique sur l'économie ?

bon je passe sur direct a la conclusion, et fait grace de la suite de ce compte rendus interminable, ou l'on ne sait qui sert la soupe a l'autre !
Par ailleurs, nous avons pu constater qu'aujourd'hui encore, et même dans un cadre aussi surveillé que celui de l'université, rien n'empêchait des hommes de bonne volonté d'engager un dialogue constructif. Il n'est pas nécessaire de préciser que l'appréhension que nous éprouvions en nous rendant au débat n'avait pas de fondements, nous n'avons eu à faire à aucun perturbateur... Le jeu en valait la chandelle.

pourquoi y aurait t'il des perturbateurs ? c'est tellement beau d'échanger sans tabou, les convenances, et le respect des valeurs republicaine !
et yen a qui se demande encore pourquoi, defiler avec attac, le ps, et compagnie ça nous fait hurler !
joe dalton
 

Re: Attac, où l’ouverture à tout prix !

Messagede Nico37 le Mer 17 Déc 2008 00:37

Appel à la vigilance des milieux antiproductivistes et décroissants contre l'extrême-droite

Face à l'effondrement environnemental et à la crise sociale deux dangers menacent. D'un côté, une frange des courants d'extrême-droite et de droite extrême lance actuellement une tentative de récupération tout à fait inamicale sur les milieux antiproductivistes et anticonsuméristes pour passer en contrebande leurs thèses néo-malthusiennes, eugénistes, racialistes, bref tout le bric à brac néo-fasciste habituel. Face à cet entrisme, nous, militants et penseurs de l'antiproductivisme ou de la décroissance, nous affirmons solennellement que nous n'avons rien à voir avec les émules d'Alain de Benoist, d'Alain Soral, du Front national, des catholiques intégristes, des « identitaires », etc.

Nous, antiproductivistes, objecteurs de croissance, ou qui interrogeons la notion de « richesse », nous sommes les continuateurs du long mouvement d'émancipation politique et sociale. Nous proclamons qu'on ne pourra en finir avec la domination de tous sur la planète sans remettre en cause parallèlement la domination de certains sur tous les autres...

D'un autre côté, l'urgence des crises écologiques, sociales, politiques et symboliques rend plus nécessaire que jamais que nous dépassions nos petits sectarismes idéologiques et que nous chassions tout comportement antidémocratique et chasse aux sorcières idéologiques, pour construire, ensemble, des alternatives globales à cette crise globale. Autant nous devons rester fermes sur la défense des grandes valeurs qui sont les nôtres autant nous devons admettre que notre diversité politique et idéologique constitue notre richesse. Personne ne peut prétendre avoir réponse à tout : l'avenir est à construire ensemble.

Paul Ariès, politologue, directeur du Sarkophage, journal d'analyse politique
Geneviève Azam, économiste, vice-présidente du conseil scientifique d'ATTAC
Jean-Claude Besson-Girard, directeur d'Entropia
Bruno Clémentin, directeur de l'IEEDS
Yves Cochet, député, ancien Minsitre
Florence Curt, éditrice
Vincent Cheynet, directeur de Casseurs de pub
Jacques Cossart, économiste, membre du conseil scientifique ATTAC
Bernard Delifer, éditeur
Sophie Divry, journaliste
Yann Fiévet, professeur de sciences économiques et sociales
Véronique Galllais, Présidente d'Action Consommation
Bernard Guibert, économiste
Jean-Marie Harribey, Economiste, Co-président d'Attac.
Georges Labica, philosophe
Gus Massiah, Président du CRID
François Schneider, ingénieur.
Jacques Testart, biologiste
Patrick Viveret, magistrat, philosophe

Collecte des signatures : Paul Ariès
Tout courrier doit être adressé à Paul Ariès, le sarkophage, 3, rue de Montferrat 69500 Bron
Nico37
 

Re: Attac, où l’ouverture à tout prix !

Messagede joe dalton le Mer 17 Déc 2008 01:05

c'est la plupart de ces connards, comme yves cochet, qui font de "l'entrisme" dans les mouvement sociaux !
joe dalton
 

Re: Attac, où l’ouverture à tout prix !

Messagede Nico37 le Mer 17 Déc 2008 12:00

Ouais les petits politicards à ce niveau ne sont pas crédibles :!:
C'était par contre important que ça se sache, j'ai fait circulé car la contradiction est patente entre le manifeste contre l'extrême droite et d'avoir invité AS qui placerait quelques militants au POI, ce qui nous promet si c'est confirmé de franches tranches de rigolade...


Réponse de Jacques Cossart
Il y a déjà plusieurs semaines, je suis invité à un débat à Paris Créteil sur la crise financière par un maître de conférence inconnu de moi Jérome Baray qui me demande si j'accepte de débattre avec un écrivain Alain Soral, que je ne connais pas et dont, par négligence, je ne vérifie pas qui il est.
En revanche, je demande à Stéphanie Treillet si elle connaît Baray ; non elle ne connaît pas.
Je vais donc à ce débat comme convenu.
C'est, en effet, au cours des présentations que j'apprends que Soral préside Egalité et Réconciliation dont j'entends parler pour la première fois.
Ce n'est que par l'une de ses interventions que j'apprendrai qu'il est maintenant au FN après avoir été au PCF.
Je suis resté au débat jusqu'à son terme.
Je comprends que Soral puisse faire publicité de cette maladresse.
Cependant il n'y a eu aucun débat accepté par moi avec un représentant du FN mais un débat, sur la crise financière, devant de étudiants de Paris Paris XII au cours duquel quelqu'un d'autre était aussi à la tribune. Incontestablement, j'aurais dû vérifier qui débattait avec moi, je ne l'ai pas fait et le regrette.

Jacques Cossart


Sur le "sérieux" du "conseil "scientifique"" d'ATTAC :

Ce que le mélange entre expertise et militantisme peut produire de pire...

A propos de ATTAC, Mondialisation de la prostitution, atteinte globale à la dignité humaine, Paris, Mille-et-une-nuits, 2008, 111 p., 3 €
Ce petit volume ne mériterait pas qu’on s’y attarde s’il n’était exemplaire de ce que le mélange entre expertise et intentions politiques peut produire de pire. Le livre entend en effet offrir au lecteur ou à la lectrice une vision d’ensemble des rapports entre la mondialisation néolibérale et la prostitution afin de le ou la convertir à la justesse de la revendication d’un monde sans prostitution. Le problème est qu’il ne peut produire que les signes extérieurs de l’expertise sans en offrir la moindre garantie. Effets rhétoriques et faux semblants discursifs remplacent la rigueur argumentaire, tandis qu’approximations, affabulations, assimilations hâtives et insinuations tiennent lieu d’analyse ; de fait, l’ouvrage relève le plus souvent de ce registre indigent que le sociologue Jean-Claude Passeron appelle le même pas faux.

Signes extérieurs d’expertise disions-nous. On en trouve la meilleure illustration dans l’usage des données statistiques qui appuient le propos. Rien de plus rigoureux, d’objectif et d’irréfutable, on le sait, qu’une donnée chiffrée, et le livre n’en est certes pas avare. Quelques exemples pris au hasard : « Entre 76 et 100 % des entreprises du sexe sont contrôlées, financées ou soutenues par le crime organisé » (p. 24) ; la mafia aurait infiltré le secteur de la pornographie « à 85 ou 90 % » (p. 30) ; « 80 à 95 % de toutes les formes de prostitution sont contrôlées par un proxénète » (p. 61) ; en Hollande « le chiffre de la prostitution des enfants à augmenté de 300 % de 1996 à 2001 » (p. 63) ; « une énorme majorité des personnes prostituées (entre 92 et 95 % d’entre elles) aspire à quitter la prostitution » (p. 76) ; « l’âge moyen d’entrée dans la prostitution se situe entre 13 et 15 ans pour plus de 80 % des personnes prostituées » (p. 77), etc. Voilà des données qui inspirent le respect — visiblement nous avons là des hard data — dans le même temps qu’on apprécie les marges d’erreur concédées (« 80 à 95 % », « entre 92 et 95% »).

Mais un doute s’instille dès lors qu’on se rappelle que les statistiques ne tombent pas du ciel et n’ont pas de force intrinsèque. Elles doivent leur degré de pertinence à la rigueur de leur construction et notamment à leur représentativité en regard d’une population de référence. Or de cela le lecteur et la lectrice ne sauront rien, puisque les sources de ces chiffres ne sont pas indiquées, et l’on doit se contenter de l’autorité avec lesquelles ils sont assénés : « on estime » (p. 27) ; « comme le montrent de nombreuses études » (p. 62) ; « les études révèlent » (p. 64) ; « il est établi » (p. 77)… Le conditionnel, pourtant de rigueur, est utilisé avec parcimonie, et les références de ces fameuses sources le plus souvent absentes. Cruel manque d’information s’agissant d’activités en grande partie criminalisées et clandestines : parmi les nombreux défauts des entreprises mafieuses, leur refus obstiné de rendre publics des comptes certifiés par des comptables agréés n’est pas le moindre, et il est bien téméraire de prétendre estimer leur degré de présence dans tel ou tel secteur économique. Un sondage auprès de quel échantillon a-t-il permis d’établir que 92 à 95 % des personnes prostituées souhaitent quitter le trottoir ? Cet échantillon est-il représentatif ? Mais pour connaître cette représentativité encore faudrait-il connaître la composition de l’ensemble de la population prostituée — connaissance délicate à atteindre s’agissant d’une population aussi informelle, diversifiée et fluctuante. L’âge moyen d’entrée dans la prostitution serait entre 13 et 15 ans, nous dit-on. Mais où, et pour qui ? S’agit-il d’une moyenne valable pour la Thaïlande, le Burkina-Faso ou encore la Norvège ? — sachant que ces pays se signalent par des conceptions de la sexualité, des définitions de l’enfance et de l’âge adulte, des conditions sociales et économiques, entre autres, qui n’ont rien à voir les unes avec les autres, et qu’il est bien hasardeux de généraliser des chiffres valables pour un contexte défini. Ou bien s’agit-il d’une moyenne valable pour la population prostituée mondiale, ce qui supposerait l’existence de données exhaustives et comparables pour tous les pays du globe ? Faute de précisions sur la simple crédibilité de ces chiffres, on est en droit de craindre que l’instrument qui a servi à les produire soit le classique pifomètre. On est obligé de le constater, la majorité des statistiques, telles qu’elles sont présentées dans le livre, sont tout simplement dépourvues du moindre sens.

On remarquera à ce propos l’indigence de la bibliographie et des références qui accompagnent le livre : les auteures ne citent que des ouvrages du même registre (une connaissance de cette littérature permet de facilement repérer des processus de circulation en circuit fermé des références) produits par des auteur-e-s partageant les mêmes options, ou des rapports d’organisations d’aide aux prostitué-e-s (qui ont tout intérêt à gonfler leurs chiffres pour s’assurer les subventions dont elles dépendent), ou encore des articles de journalistes. Il est terrible de voir le livre s’appuyer sur « Diana prostituée », article du Nouvel observateur, quand on connaît la richesse des travaux en sciences sociales produits sur la prostitution contemporaine de manière véritablement rigoureuse, non partisane, et largement disponibles dans les bibliothèques universitaires (ceux de Mathilde Darley, de Milena Jaksic, de Nasima Moujoud, de Dolores Pourette, de Rutvica Andriajasevic, de Chris Corrin, de Laura Oso Casas, de Florence Lévy et Marylène Lieber, pour n’en citer que quelques-uns parmi les plus remarquables, et que le livre ignore totalement). Attac étant un mouvement d’éducation populaire, on se permettra de rappeler que l’éducateur a lui aussi besoin d’être éduqué — ou tout au moins de se documenter sur le sujet qu’il entend traiter.

Terminons par deux autres problèmes que présente le livre. Le premier est qu’il est pour le moins curieux de voir un ouvrage se réclamer du féminisme présenter une vision des rapports hommes/femmes aussi caricaturale. Les femmes, nécessairement, « se font piéger », « se laissent abuser », « sont vendues », « subissent » (p. 49-50), tandis que les réseaux mafieux « profitent » (p. 49) et que les proxénètes « agissent » (p. 59) — bref tandis que les unes sont dans la complète passivité, les autres sont dans l’agir, et le propos ne fait que reproduire la schème féminin-passif / masculin-actif qui agit au plus profond des représentations sexistes. Dénier a priori aux femmes toute capacité d’action, les réduire à l’état de victimes hétéronomes totalement dépendantes des initiatives masculines, n’est pas seulement introduire une représentation faussée de la réalité (comme le prouvent les études des auteures citées plus haut), mais c’est consolider les pires représentations sexistes.

Le second problème tient à la manière pour le moins insidieuse dont les concurrences entre associations intervenant auprès des prostitué-e-s sont transposées dans l’ouvrage. Celui-ci n’hésite pas à disqualifier les associations qui assurent une prévention du sida en milieu de prostitution basée sur les principes de la santé communautaire et de l’éducation par les pairs en les assimilant au proxénétisme : leurs animatrices (ex-) prostituées se comporteraient « comme les tenancières de maisons closes autrefois » (p. 93). La gravité comme l’absence de fondement de l’accusation se double d’hypocrisie lorsque le vocabulaire psychologique permet d’affirmer que c’est « sans s’en rendre compte » que ces animatrices se livreraient à une forme modernisée de « maquerellage ». Et l’on se voit obligé de rappeler que si des (ex) prostituées sont en effet salariées pour conduire des actions de santé publique auprès de leurs pairs, c’est parce qu’elles sont bien souvent les seules à pouvoir toucher cette population farouche (et d’autant plus que leur activité est criminalisée et stigmatisée), et parce que l’horizon de la réinsertion n’a aucun sens compte tenu de la précarité et de l’urgence de leur situation (je me permets de renvoyer sur ce point à Prostitution et sida. Sociologie d’une épidémie et de sa prévention, Paris, L’Harmattan, 2000).

Il y aurait beaucoup d’autres choses à dire sur ce livre — notamment sur le caractère artificiel, parce qu’historiquement décalé, de l’association entre circulation internationale des prostitué-e-s et mondialisation néo-libérale, sur la sous-estimation des effets délétères des politiques de fermeture des frontières et de criminalisation des prostitué-e-s comme des clients, sur la conception étroite de la sexualité qui y est défendue, sur les caricatures (parfois impayables : « les membres du crime organisé portent désormais le costume des hommes d’affaires respectables », p. 63) — mais il suffit. Tout cela pourrait porter à rire s’il ne s’agissait pas d’un sujet aussi grave. On reste confondu devant une telle indigence intellectuelle, et au final de voir une cause pourtant légitime — l’amélioration du sort des personnes prostituées et l’horizon d’un monde sans prostitution — aussi mal défendue.


Lilian Mathieu Sociologue, CNRS

On lira aussi du même auteur : Un "nouveau militantisme"? A propos de quelques idées reçues
Nico37
 


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