de Marcia le Jeu 12 Juil 2018 09:52
Cette dernière partie m’en a fait voir. Si quelqu’un d’entre vous peux corriger certains détails important comme le nom des différents journaux ou partis, je pense que ce serait une bonne chose. Je manque énormément de références dans ce domaine.
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Les fascistes soréliens et italiens
Au moment où Sorel se préparait à lancer la Cité Française, l’un de ses disciples en Italie, Arturo Labriola, qui était aussi l’un des principaux théoriciens du syndicalisme révolutionnaire en Italie, avait commencé en 1902 la publication [d’un journal ?] syndicaliste révolutionnaire appelé Avanguardia Socialista auquel contribuait Sergio Panunzio qui devint plus tard l’un des principaux théoriciens du fascisme italien.
Autour de cette époque, les syndicalistes révolutionnaires avaient quitté le Parti Socialiste en 1907 et le syndicat socialiste, le CGL, en 1909, et fondé leur propre Unione Sindicale Italiana (USI), devenant plus hétérodoxes dans la méthode.
Labriola développa sa propre théorie d’une « nation prolétarienne » selon laquelle l’Italie était une Nation exploitée et la transformation révolutionnaire concernait toute la société plutôt que la classe seule.
Parmi les autres leaders syndicalistes, Panunzio souligna l’importance de la violence, Robert Michels élabora [sa théorie ?] sur la mobilisation de masse et la nécessité de nouvelles élites, et Labriola développa des théories économiques corporatistes.
Ces syndicalistes révolutionnaires avaient une interprétation du Marxisme selon laquelle ils préconisaient le développement du capitalisme italien comme un prérequis à un mouvement révolutionnaire et se montraient favorables à une collaboration croisée des classes ouvrière et agricole, soutenant l’expansion du « nationalisme prolétarien » et italien.
En 1910, le journal La Lupa fut fondé par le syndicaliste révolutionnaire Paolo Orano et, comme le Cercle Proudhon, des leaders syndicalistes unis tels que Orano, Labriola, Angelo Oliviero Olivetti et Michels, et des nationalistes autour de Enrico Corradini.
Certains des disciples italiens de Sorel quittèrent même le Parti Socialiste pour rallier le nationaliste italien Enrico Corradini, qui fonda en 1910 l’Association Nationaliste Italienne. L’Association Nationaliste Italienne elle-même était une organisation élitiste de la classe supérieure [aristocratique ?], cela dit, fondé sur les suggestions des syndicalistes proches de lui, Carradini décrivit l’Italie comme une « nation prolétarienne » exploitée qui devait subir une révolution nationale de classe collaborationniste qui renforcerait et moderniserait l’Italie et la transformerait en un pouvoir militariste et impérialiste. Cette méthode transforma de nombreux syndicalistes révolutionnaires en syndicalistes nationalistes, Et de nombreux syndicalistes et nationalistes soutinrent la guerre d’Italie de 1911 contre l’Empire Ottoman et son occupation subséquente en Lybie. Vers 1914, les syndicalistes révolutionnaires avaient révisé le Marxisme d’une manière conséquente et certains de ses leaders devinrent nationalistes qui soutenaient l’entrée de l’Italie dans la première guerre mondiale aux côtés de l’Entente, devenant ainsi des syndicalistes nationaux qui comptèrent par la suite [au nombre] des fondateurs du mouvement italien fasciste et des membres du régime de Mussolini.
L’USI lui-même adopta une position neutre durant la guerre et son aile nationale syndicaliste interventionniste fut placée en position minoritaire et partant, exclue ; l’un des membres exclus, Alceste De Ambris, co-fonda avec Angelo Oliviero Olivetti les Fasci Révolutionnaires d’Action Internationale, qui appelaient les travailleurs italiens à soutenir l’intervention italienne dans la guerre. Le mois suivant, Benito Mussolini, lui-même un ancien syndicalist qui avait lu Sorel avant de devenir plus tard un nationaliste anti-communiste, fonda les Fasci Autonomes d’Action Révolutionnaire et lança sa propre publication financée par les intérêts du business pro-interventionniste, Il Popolo d’Italia (le peuple d’Italie) après son expulsion du Parti Socialiste pour son soutien à l’intervention italienne dans la guerre. Le fascio d’Olivetti s’unit avec celui de Mussolini pour former les Fasci d’Action Révolutionnaire en Décembre 1914, dont l’objectif était de mobilisait les masses à soutenir la guerre, et en 1915, il fut pour la première fois fait référence à Il Popolo d’Italia comme au « mouvement fasciste ».
De Ambris devint l’un des fondateurs, en 1918, de l’Unione Italiana del Lavoro, une union syndicaliste nationale formée de l’aile interventionniste exclue de l’USI, et il fut le co-auteur du Manifeste Fasciste en 1919 avant de devenir ultérieurement un opposant au fascisme et à Mussolini et de se joindre à l’anti-fasciste Arditi del Popolo. Michele Bianchi, un ancien syndicaliste révolutionnaire devenu national syndicaliste qui avait aidé De Ambris à fonder l’Unione Italiana del Lavoro rejoignit plus tard Mussolini et l’aida à fonder les Fasci Italiens de Combat [? Pas sûre de la formulation] et le Parti Fasciste dont il devint le premier secrétaire général et fut l’un des leaders de la Marche de Mussolini sur Rome. Sergio Panunzio se joignit au premier fascio de Mussolini et Paolo Orano et Robert Michels rejoignirent plus tard le Parti Fasciste. L’Association Nationaliste Italienne fusionna également ultérieurement avec le le Parti National Fasciste de Benito Mussolini et nombre de ses membres devinrent d’importantes figures de son régime et formèrent à en son sein une partie de la « Droite Fasciste », faction opposée au syndicaliste national « Gauche Fasciste », faction dirigée par Olivetti, Panunzio et Bianchi.
« L’Hérétique est du côté de l’Utopie, tout en se réservant le droit et le devoir de contester celle-ci quand elle deviendra obligatoire et traditionnelle.
Je salue la tempête et son frère immortel.
(...) »
Pierre Boujut, La Tour de Feu n°121, p78