nouveau "Parti de Gauche"

Débats politiques, confrontation avec d'autres idéologies politiques...

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Jeu 10 Fév 2011 20:30

Communiqué - Quand un ministre de l’environnement vient inaugurer une structure illégale

Jeudi 3 Février 2011, Nathalie Kosciusko-Morizet est venue à Vassieux-en-Vercors. Officiellement pour lancer l’année internationale de la forêt... et du même coup inaugurer le « Camp Vanier ». Qu'un ministre vienne entériner une situation reconnue illégale, c'est une première qui ne peut que nous interpeller.
"Un espace qui se veut remarquable doit être irréprochable" a ainsi souligné la Ministre, confirmant que le camp Vanier va devoir démonter une remise et une cabane érigées sans autorisation, en zone boisée classée dans un Parc Naturel Régional qui est un des plus beaux atouts de notre département.
D'autres questions, soulevées par de nombreux citoyens et élus locaux, restent pour l'instant sans réponse. Mais « tout devrait être réglé dans le courant de la saison", selon l'article paru dans le Dauphiné Libéré du 4 février 2011.
Nous y apporterons la plus grande vigilance. Le Parc du Vercors est notre patrimoine commun, il est de notre responsabilité à tou-te-s de le préserver et de nous assurer que chacun-e respecte avec la même équité les règles de préservation de notre environnement. Le respect de la nature et la libre circulation des promeneurs sont des composants de la citoyenneté active et responsable. Les intérêts privés ne doivent pas polluer l’ intérêt général du Parc du Vercors .
Nous appelons toutes les parties prenantes, et notamment les responsables du camp, à maintenir le dialogue dans le respect des individus et des écosystèmes, au nom de l'intérêt général, et à se conformer rapidement à la législation actuelle.

Corinne MOREL DARLEUX, Conseillère régionale Front de Gauche
Didier THEVENIEAU, pour le Parti de Gauche Drôme
Nico37
 

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Ven 11 Fév 2011 22:12

Le Parti de Gauche soutient la mobilisation des magistrats et policiers

JEUDI, 10 FÉVRIER 2011 23:11 PASCALE LE NÉOUANNIC

Le Parti de Gauche se félicite de l'ampleur sans précédent de la mobilisation des personnels de justice comme des policiers qui ont déclenché à raison une fronde sans précédent contre Nicolas Sarkozy. Car pour le Parti de Gauche le premier responsable de la crise judicaire est Nicolas Sarkozy.

De plus le Parti de Gauche tient à rappeler qu'en République l'intimidation contre des grévistes n'est pas acceptable. Or en demandant à la hiérarchie judiciaire de transmettre deux fois dans cette journée la liste des magistrats et fonctionnaires grévistes, la chancellerie participe de tentatives d'intimidation indignes.

Enfin comment prétendre être légitime comme Président de la République quand Nicolas Sarkozy maintien en place des ministres qui font la une pour leurs petits arrangements entre amis, soutien Hortefeux après condamnation de ce dernier pour propos racistes et pire encore met de l'huile sur le feu en ce servant d'un drame pour faire croire à la responsabilité des juges.

Aux marches du palais... Même les juges disent "qu'il dégage" !
Nico37
 

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Jeu 17 Fév 2011 21:49

Ce que les partis attendent des cantonales

A droite, la tendance est au scrutin qui doit rester local. A gauche, on compte bien nationaliser les enjeux des élections des 20 et 27 mars prochains.

(...)

PG "le premier tour de l'élection présidentielle"
Le président du Parti de Gauche Jean-Luc Mélenchon a également déclaré que les cantonales représentaient pour le Front de Gauche "le premier tour de l'élection présidentielle", se fixant pour objectif "un score à deux chiffres". En ligne de mire, le bilan de Nicolas Sarkozy. "On va commencer par régler les comptes de la dernière période, et ensuite évidemment pour nous c'est un effort d'implantation, d'apparition, du Front de Gauche, avec l'objectif de sortir de cette campagne avec un score à deux chiffres, qui vaudra largement tous les sondages", a poursuivi Jean-Luc Mélenchon, qui brigue l'investiture du Front de Gauche pour la présidentielle de 2012. "On pense que c'est notre heure. (...) Nous ne sommes pas là des figurants. Nous ne sommes pas là pour témoigner, nous sommes là pour conquérir et apporter la contribution de cette gauche, dont certains se réjouissaient qu'elle ait disparue, et qui est là, bien vivante", a poursuivi le député européen.

Estelle Gross - Nouvelobs.com
Nico37
 

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Ven 18 Fév 2011 21:14

Résolution du Conseil national du 22 et 23 janvier

RESOLUTION DU CONSEIL NATIONAL CONCERNANT LES ECHEANCES DE 2012

Une révolution citoyenne vient de commencer en Tunisie. Après l’Amérique Latine, la révolution citoyenne vient donc de fleurir sur les bords de la Méditerranée. En quelques jours le peuple en mouvement a contraint à la fuite un président en place depuis 23 ans. Membre de l’Internationale socialiste, Ben Ali était régulièrement félicité pour sa politique économique par le FMI. Ben Ali ne rechignait en effet jamais à imposer à son peuple de nouveaux sacrifices. Pour imposer un partage inégal des richesses qui condamnait le plus grand nombre à la misère, il s’est livré à des violations de plus en plus graves de la démocratie. Son départ est une grande nouvelle ! Le Parti de Gauche se reconnaît pleinement dans la lutte du peuple pour une Tunisie libre et laïque. Il y retrouve son propre combat contre l’oligarchie au pouvoir en France. Celle-ci n’a d’ailleurs pas manqué de soutenir Ben Ali jusqu’à ce que sa chute apparaisse inéluctable. Cette solidarité des puissants doit nous servir de leçon. Dans les formes singulières qui distinguent chacun de nos pays, nous affrontons les mêmes logiques et les mêmes intérêts. Nous combattons la même « grande régression ».
L'année 2010 a été marquée en France par l'ampleur du conflit social contre le projet de loi sur les retraites. Le gouvernement a certes réussi à imposer sa réforme mais il a en fait perdu la bataille idéologique. La mobilisation a aussi exprimé la nécessité d'un autre partage des richesses, comme l'atteste l'adhésion à la proposition d'un revenu maximum, Elle a aussi été caractérisée par un rejet global des politiques néolibérales mises en oeuvre par Sarkozy au profit d'un groupe réduit de profiteurs et d'accapareurs mêlant les plus grandes fortunes de France et une fraction de la classe politique.
Mais cela n'arrête pas le gouvernement dans sa volonté de poursuivre l'offensive antisociale. Si cela ne nous étonne pas venant de l'UMP, il est en revanche scandaleux que se soit trouvé un socialiste, Manuel Valls, pour lui faire la courte échelle dans sa remise en cause des 35 heures. Christian Jacob, nouveau président du groupe UMP à l'Assemblée Nationale, voulant démontrer qu'il marchait dans les pas de son prédécesseur Jean-François Copé, a lui choisi de s'en prendre aux fonctionnaires. Après la diminution massive de leurs effectifs, la droite veut maintenant remettre en cause leur statut. Ces attaques s'inscrivent dans un climat alourdi par les dérives autoritaires marquées par les lois anti-immigration comme la loi Besson ou la 11ème loi sécuritaire LOPPSI2, porteuse d'un projet de société sécuritaire et liberticide.
Rien ne serait plus dangereux que de faire croire qu'il suffit d'attendre les échéances de 2012 pour changer radicalement de politique. D'ailleurs la droite le dit avec cynisme : l'expérience démontre que les reculs imposés par les gouvernements de droite sur les retraites n'ont jamais été remis en cause par les gouvernements de gauche suivants. C'est pourquoi le patronat et l'UMP veulent continuer à marche forcée jusqu'aux derniers jours du gouvernement Sarkozy pour imposer le plus possible de casse libérale. Pour cela, ils cherchent à enfumer et démobiliser les citoyens en martelant que le déficit budgétaire de la France n'autorise d'autre solution que la baisse des dépenses publiques. Nous en mesurons les conséquences partout en Europe. Là où cette politique est menée sous la houlette de la Commission européenne et du FMI, ce sont les travailleurs, les retraités, les chômeurs, les fonctionnaires, les femmes, les jeunes qui en paient le plus lourd tribut pendant que les banques et toute la finance continuent à spéculer et s'enrichir sans vergogne. Tout au service des politiques d’austérité, le Conseil européen en vient même à s’accorder sur une mise sous tutelle des états telle que les parlements nationaux seraient privés du pouvoir décisionnel sur leurs budgets, ce qu’avec le PGE (Parti de la Gauche Européenne) nous refusons !
L'année 2011 doit donc être une année de résistance et de propositions alternatives. Nous affirmons clairement notre volonté de battre la droite et de chasser Sarkozy. Nous voulons faire reculer l'abstention, mobiliser les classes populaires pour offrir non seulement une alternative crédible aux politiques menées par l'UMP mais aussi aux politiques d’accompagnement du système proposées tant par les sociaux-démocrates que les écolo-libéraux. La mode est à la croissance verte, pourtant l’écologie libérale n’est pas une solution. C’est d’un changement radical qui prenne en compte les limites de notre planète dont nous avons besoin alors que les catastrophes climatiques et leurs conséquences sur la flambée des prix des matières premières dont les produits alimentaires frappent en premier les plus pauvres.
Ne nous y trompons pas, la situation actuelle peut occasionner une nouvelle victoire de la droite et même ouvrir un espace aux droites extrêmes dont le Front national est l'expression en France. Nous avons donc la responsabilité de construire l'espoir pour notre peuple pour empêcher de nous trouver dans une situation comme celle existant en Italie, aux Pays-Bas ou dans d'autres pays européens.
Pour cela nous avons un outil, le Front de Gauche, pour lequel nous affirmons l'ambition de bousculer le rapport de force au sein de la gauche et d'en être la première force. C'est en effet le seul pôle capable à la fois de contester le libéralisme et le social-libéralisme tout en portant l'ambition de rassembler une majorité pour gouverner. Nous travaillons déjà à l'élaboration d'un programme de rupture avec la logique du système capitaliste et des modèles productivistes. C'est le rôle des forums pour un programme populaire et partagé qui, en démultipliant les débats localement, permettent d'impliquer des militants syndicaux, associatifs, des citoyennes et citoyens engagé-e-s ainsi que d'autres courants et organisations politiques bien au-delà des composantes actuelles du Front de Gauche. Nous disposerons ainsi sans nul doute de notre programme de gouvernement avant la fin du printemps.
Oui nous devons dépasser la construction originelle de cartel de partis et renforcer et élargir le Front de Gauche afin que par sa capacité d'initiatives, il devienne une force de rassemblement incontournable! Pour ce faire nous soutenons l'idée d'Assemblées citoyennes du Front de Gauche. Dans le même esprit, nous nous félicitons de la décision de la FASE et de collectifs locaux du NPA de participer aux forums pour le programme partagé du Front de Gauche.
Les échéances électorales à venir doivent aussi être l'expression de ce renforcement et cet élargissement du Front de Gauche. Les cantonales en mars prochain en seront le premier moment. Nous en ferons une élection de portée nationale. Nous y afficherons une double ambition : infliger une première défaite à Sarkozy et installer le Front de Gauche et ses alliés par un score électoral à deux chiffres. Nous en aurons les moyens puisque ces élections verront des candidatures du Front de Gauche dans plus de départements que lors des élections régionales ainsi que la poursuite et l'augmentation du nombre d'alliances locales déjà tissées l'an dernier notamment avec la FASE, les Alternatifs, le M’PEP et le NPA et la présence plus nombreuse d’acteurs de la vie associative et syndicaliste.
Nous disposerons ainsi d’une rampe de lancement formidable pour les élections gouvernementales de 2012 où nous aurons obligation de proposer une voie nouvelle à notre peuple. C’est l’ambition que nous assignons au Front de Gauche.
C’est pourquoi nous nous réjouissons de la décision du Conseil national du PCF de soutenir des candidates et candidats du Front de Gauche lors des élections présidentielle et législative de 2012, comme nous le ferons dans les départements pour les cantonales. Les choix de programme, de stratégie, de candidat doivent être faits dès que possible, dans le respect de la diversité des formations qui composent le Front de Gauche. Notre rassemblement est un collectif. A chaque élection, dans chacune des circonscriptions, il ne peut s’opérer autour d’une seule personne pas plus qu’autour d’un seul parti. Nous comprenons que nos choix collectifs doivent également respecter les statuts propres à chacune de nos formations.
C’est dans le cadre de ses statuts que le PCF demande aux autres partis du Front de Gauche de faire connaître leurs candidats à l’investiture du Front de Gauche pour l’élection présidentielle afin de les soumettre au libre débat des communistes.
C’est ce que nous faisons aujourd’hui en soutenant la proposition de la candidature de Jean-Luc Mélenchon pour l’élection présidentielle. La révolution citoyenne que nous appelons de nos voeux nécessite une Constituante. Partisans d'un nouveau partage des richesses et d'une planification écologique, cela suppose la sortie du Traité de Lisbonne. La paix exige, pour notre pays, la sortie de l'OTAN et le retrait des troupes en Afghanistan.
Après avoir examiné avec soin les autres candidatures qui se sont déjà déclarées, nous pensons en effet qu’elle est celle qui exprime le mieux la dimension de rassemblement qui constitue la singularité du Front de Gauche. Cela d’autant plus que les élections législatives devraient voir désignée une majorité de candidats issus du PCF, qui par son nombre de sortants et son ancrage sur le territoire, jouera un rôle clé dans cette élection qui constitue le rendez-vous démocratique essentiel à nos yeux, nous qui militons pour une Sixième République parlementaire par la convocation d'une Assemblée constituante.
Les adhérentes et les adhérents du Parti de Gauche seront consulté-e-s sur la candidature à la présidentielle dans le cadre du Front de Gauche. La date de cette consultation sera arrêtée lors du prochain Conseil national prévu les 9 et 10 avril.
Le Conseil national du PG s’adresse donc aujourd'hui à tous les concitoyens qui partagent notre projet et notre démarche pour qu’ils la renforcent dès maintenant.
Une nouvelle fois, unis, nous pouvons ensemble écrire une des grandes pages de notre histoire. Comme nos frères et sœurs tunisiens viennent de nous le montrer, ayons les plus grandes ambitions. Si notre peuple le veut : tout est possible !
Vive la révolution citoyenne !

Paris, le 22 janvier 2011
Nico37
 


Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Lun 21 Fév 2011 22:46

«Je m'en fous de tout ça!», réagit Jean-Luc Mélenchon à une éventuelle candidature de DSK AFP

La prestation de DSK sur France 2 était «assez consternante» selon lui ...

La prestation de DSK sur France 2 était «assez consternante» de la part «d'un monsieur qui dit avoir sauvé la terre entière», a jugé lundi Jean-Luc Mélenchon qui a ajouté à propos de l'éventuelle candidature du directeur général du FMI: «moi, je m'en fous de tout ça!»

Le leader du Parti de gauche (PG) a dénoncé sur RTL le «cirque médiatique convenu» autour de l'éventuel retour de Dominique Strauss-Kahn sur la scène politique nationale pour participer aux primaires PS pour 2012.

«On ausculte le foie des volailles, on prend l'avis de son épouse et voilà de quoi est faite la vie publique (...) Moi, je m'en fous de tout ça!», a lancé celui qui brigue la candidature du Front de gauche (PCF-PG) pour la présidentielle.
L'eurodéputé avait déclaré dans un premier temps avoir suivi «avec beaucoup d'intérêt cette démonstration d'arrogance bureaucratique complète d'un monsieur qui dit qu'il a sauvé la terre entière».

«La plus grosse surprise c'était qu'on ne lui demande rien sur le G20 et que l'on s'interroge plutôt sur l'opinion de son épouse, sur la couleur des rideaux et ainsi de suite», a poursuivi l'ex élu socialiste.

«Moi, je vais défendre la candidature du Front de gauche». «La machine médiatique et sondagière déferle, qui ne nous parle que du deuxième tour, que de choses qui n'existent pas, d'un candidat qui n'est pas candidat», a-t-il ajouté.
Nico37
 

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede BlackJoker le Mer 23 Fév 2011 15:40


"Camarade Mélenchon"

Lettre ouverte à un aboyeur public de plateaux télé


«La loi conserve, la révolution régénère. Si l’on veut donc changer, il faut commencer par briser la loi. Prétendre que la révolution peut se faire en respectant la loi est une aberration, un contresens. La loi est un joug et qui veut s’en libérer doit le briser. Quiconque fait miroiter aux travailleurs l’émancipation du prolétariat par la voie légale est un escroc, car la loi interdit d’arracher des mains des nantis la richesse qu’ils nous ont volée. Leur expropriation au bénéfice de tous est la condition essentielle à l’émancipation de l’humanité.»

Ricardo Flores Magon, révolutionnaire anarchiste mexicain.

Cher camarade, si je t’écris, ce n’est pas pour parler de ton plan de carrière électoral, ou même de discuter le fond des méthodes que tu te donnes pour faire la révolution «citoyenne».

Du moins, pas seulement.

Si je prends la peine de t’écrire, c’est surtout pour te mettre face à tes responsabilités. Car je crois qu’il existe en toi, ou au moins en ceux et celles qui t’entourent une lueur de lucidité qui justifia qu’on pris la peine de tenter de te faire entendre raison, au moins pour quelques minutes. L’initiative de ce courrier fera sans doute rire quelques compagnons ou camarades, mais elle aura le mérite d’exposer publiquement quelques problèmes essentiels et cruciaux dans le cours des événements, révoltes populaires d’ici et d’ailleurs, passées, présentes, et bien sûr futures. Tu es prévenu d’avance : ce n’est pas une lettre piégée. Ni ta santé ni ton intégrité physiques ne sont menacées.


Tu comprendras dès lors que si je t’appelle camarade, c’est plus par détachement que par conviction ou réelle camaraderie. Et si je te tutoie, c’est pour te faire comprendre le sens du mot «égalité», et la niaiserie abominable des codes bourgeois qui voudraient qu’en ces circonstances, la gravité de ma lettre ait l’air plus solennelle en te vouvoyant. Cela n’a rien à voir avec l’attitude typiquement patriarcale que tu portes partout où tu vas, ce côté «bonne France» que tu aimes tant mettre en avant, façon «claque sur l’épaule», caricature du «gentil petit commerçant» qu’on croirait tout droit sorti d’une publicité pour de la charcuterie.

Du reste : les escrocs ne sont pas mes camarades.
....


la suite ici: => http://juralibertaire.over-blog.com/art ... 26108.html
BlackJoker
 

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Jeu 24 Fév 2011 20:35

http://www.mediapart.fr/node/112429
Une bonne fois sur le Front de gauche

Le front de gauche est une opération de rattrapage d'un électorat qui pouvait échapper à la gauche au profit d'une gauche radicale et Mélenchon y est, grosso modo, en service commandé. Voilà ce que j'aborde par la bande dans plusieurs billets précédents et qui énerve comme une attaque ad hominem envers l'ex sénateur (durant trente ans) Mélenchon. Alors cette fois allons-y... de front !
Ce que je dis sur l'opération front de gauche n'a rien de parano ni d'une théorie du complot. Le front de gauche est un projet politique que partagent à des degrés divers le PS qui en a besoin, Mélenchon qui s'est offert pour le faire, Picquet qui l'y poussait depuis dix ans, et le PCF qui, bon an mal, est contraint, faute d'y pourvoir seul, de s'y rallier, et un certain nombre d'autres. Il suffit d'avoir suivi de près les débats de la dernière décennie où tout cela a été dit et redit. Le PS en a besoin parce qu'après avoir beaucoup fait croire, beaucoup trompé, il a perdu une partie de son électorat qui a contre lui non seulement une dent mais un dentier entier par trop de promesses bafouées, de désinvolture arriviste mais surtout de ravages capitalistes, et une autre partie qui demeure désormais dans la relégation d'emplois perdus, de perspectives bouchées et de cités laissées à l'abandon, entre autres par la grâce du ministre mitterrandien Tapie. Donc voici l'opération front de gauche comme un filet à poissons perdus, le Front peut dire des choses plus ou moins radicales sans rire ni faire rire (jaune) contrairement au PS.
Soit dit en passant si Mélenchon avait vraiment voulu rompre avec le PS parce que trop c'était trop, ce qui est compréhensible, même si, comme lui, on a trouvé en son temps que le traité de Maastricht était un bon compromis de gauche... on se demande pourquoi ça ne l'a pas pris à la sortie du référendum : alors les choses étaient claires comme de l'eau de roche, le PS jusqu'au cou dans le libéralisme et de fait la main dans la main avec la droite. Non, ça lui est venu tout à coup après la présidentielle où... non seulement la gauche fut battue, mais toute la gauche de la gauche de LO, Bové, Buffet à Voynet même, s'était effondrée sauf Besancenot, et où les journaux voyaient en lui le seul opposant au sarkozisme triomphant ?
L'objectif est simple, il n'a rien de tortueux ni n'a été concocté dans des conspirations cavernicoles. Il ne s'agit pas d'embêter la LCR, ni ensuite le NPA, quelques milliers de militants, ni Olivier intuitu personnae, la popularité ça va ça vient. Il s'agit d'enrayer la constitution d'une force radicale, mettant en cause les institutions (la Rrrépublique), qui se veut indépendante du PS par lequel il faut en passer pour avoir des élus, faute de proportionnelle, qui s'oppose aux unions multiples et diverses concoctée dans les cénacles sociaux libéraux nourris à Davos, et qui est décidée à s'en prendre au système autrement qu'à la marge ou avec des gants (les petits pas qui donneraient demain de grandes avancées, et qu'on paye très cher comme la CMU qui dégage la voie à la privatisation de la sécu, ou les 35h qui se font avec blocage des salaires, pertes d'avantages et sans contreparties en embauche).
Il se trouve qu'en France c'est la LCR qui s'est mise en position de lancer cette force (sans qu'elle puisse à elle seule prétendre l'accoucher, c'est sûr), LO s'y étant dérobée en son temps (ce qui lui a occasionné une scission et le dépérissement de l'audience de sa porte parole). Il y avait un début de péril à gauche. Il fallait endiguer cela. D'où le front.
Ce Front de gauche se nourrit d'une réthorique rôdée, si rôdée qu'elle en est usée jusqu'à la corde et ne tient plus que par le désespoir de la vieille gauche de la gauche et le désarroi populaire. Le credo en est le "rassemblement", et "l'unité" l'amen, la liturgie se déroule en de longues négociations qui doivent déboucher sur le sacrement du "contenu" dont chacun sait fort bien qu'il sera jeté aux orties dès que la gauche approchera du pouvoir. Ce verbiage sentimental crypto religieux cache à peine l'impatience des appareils politiques compatibles avec le PS de participer aux institutions pour survivre, et le besoin du PS de ne pas perdre au deuxième tour ce réservoir à majorité que sont ces voix qui ne croient plus en lui mais que la "dynamique" peut conduire à voter quand même à la façon de ces trois singes : en se bouchant les yeux, les oreilles et la bouche.
Le credo est invoqué avec des trémolos sur l'urgence de la misère sociale (ce qui est assez exécrable), alors que les dévôts élus iront ensuite la brader au gouvernement. L'excuse tout en lamentations sera alors que les électeurs n'ayant pas été assez nombreux (les crétins ?) à voter pour la vraie gauche, celle-ci a fait ce qu'elle a pu, pas grand chose fac à l'ogre social libéral. (Ce qui les autorise à tromper ceux à qui ils ont ainsi intimé de voter pour eux ?!).
Un complément théologique est né de l'épisode référendaire : la gauche de la gauche serait majoritaire dans la gauche, et il suffirait de remettre l'unité sur ses rails pour qu'on soit emporté par "la gagne", qu'on se trouve "devant" ( le PS). Mirage suffisemment clinquant pour qu'on puisse passer assez vite sur les contenus et... la relation au PS. Puisqu'on serait majoritaire dans la gauche... pardi. En admettant même le miracle du mirage, être majoritaire dans la gauche ne suffit pas à être majoritaires tout court, et on peut faire confiance au PS pour monnayer politiquement très durement ses votes adossé à la coalition de fait que constituent la logique des institutions, les medias capitalistes, l'Europe, la grande finances et tutti quanti. Le miracle tournerait vite au cauchemard. L'irréalisme n'est pas du côté que l'on croit.
Bref la double question du PS et des institutions ne souffre pas de réponse dilatoire ni de compromis. Sinon cela donne Buffet et Mélenchon dans un gouvernement qu'on a vu naguère prendre à Barcelonne puis Lisbonne les engagements sur les retraites et la sécu dont nous souffrons aujourd'hui. Ce qu'on oublie et qu'il faut redire, à Mélenchon en particulier même si ça énerve. Et tous les discours sur la constituante relèvent, avec cette stratégie, de la rêverie ou... de la poudre aux yeux destinée à estourbir les consciences radicales.
Car cette stratégie veut s'en tenir aux bulletins de votes (républicains, n'est-ce pas) et fait l'impasse sur un phénomène, une broutille, trois fois rien : l'irruption des mobilisations populaires, des manifs, des grèves, des situations insurrectionnelles qu'on connaît à nouveau ces derniers temps. Des gens quoi, pas de leurs bulletins de vote, non. D'eux : rassemblés en effet, décidés à se mettre en mouvement et à contester l'ordre des choses et les vieilles stratégies endormeuses.
La seule solution réaliste, la seule unité dynamique. Et pas une voiture balai de voix rétives, au profit d'un éternel recommencement social naguère démocrate, aujourd'hui libéral.
Voilà.
Ceci peut froisser des convictions et ébrécher des espoirs, mais je pense sincèrement qu'il faut cesser de croire n'importe qui pour tenter de conjurer les démons du renoncement, et se redonner du courage, n'importe qui et surtout... n'importe quoi.
Peut-être suis-je ici un peu... brut de décoffrage, mais au moins ai-je le mérite de la clarté, et, somme toute, par les temps qui courent, suis-je si dégenté que ça ?
Nico37
 

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Mar 1 Mar 2011 20:17

Le boulot du travail par Jean Luc Mélenchon (blog)

Cette note devait être hors contexte. J’y évoquais ce qui m’a préoccupé au point de vouloir en parler même si cela n’entrait pas dans le fil de l’actualité. Il s’agit de mon passage au Forum du programme partagé à Marseille, sur le thème du travail. Je reviens de nouveau sur le « multiculturalisme » et la bataille que lancent les dirigeants européens de droite en perdition qui menacent d’allumer des brasiers inextinguibles.

J’en étais là et tout était dans la boite. Alors j’ai subi une des plus étranges interviews qu’il m’ait été donné de connaitre, avec Jean Michel Aphatie sur RTL. Du coup je n’ai pas pu finir ma journée parisienne sans y revenir. Au moins pour pouvoir dire ce que j’avais à dire du G20 et du plan média de Strauss-Kahn qui visait à sidérer tout le monde cette fin de semaine. Ca fait donc une note longue.

J’ai fait une navette entre Strasbourg et Marseille, mercredi dernier, pour participer au Forum du programme partagé sur « le travail » en compagnie de Pierre Laurent et de Christian Picquet. Avant d’aller sur le site du forum, j’ai fait un crochet pour aller saluer et encourager les postiers en grève du secteur 2 de Marseille. En grève depuis quatre mois ! Quatre mois ! La direction, qui avait déjà attendu cent jours pour ouvrir des négociations, vient de les quitter ! Je dois avouer que j’ai autant été ému par la situation, et les gens que j’ai rencontrés, que par l’accueil si fraternel qui m’a été réservé. Je vais vous dire que j’ai l’expérience de la vie sociale et des luttes. Au coup d’œil celle-ci montre beaucoup de choses. Christophe Galéa, le secrétaire de la section syndicale, avait l’air épuisé et en même temps porté de l’intérieur par une force terrible qu’on voit dans ses yeux au premier regard qu’il porte sur vous au moment de vous serrer la main. Et donc cela me confirme qu’une bagarre comme celle-ci, sur 120 jours, n’est pas possible hors d’un contexte qui la porte et la nourrit d’énergie et de moyens. On ne tient pas si la solidarité, les réseaux, ne se mettent pas en mouvement et tout cela aussi n’existe qu’en fonction d’un environnement, un état d’esprit. Et je fais donc un lien avec le fait qu’il y avait près de cinq cents personnes à notre forum du Front de Gauche. Plein de syndicalistes, plein de militants « qu’on ne voyait plus ».

Ce forum m’en apprit davantage que les précédents. Sans doute parce que le thème est moins souvent en débat. Pour moi c’est un retour très excitant sur mes réflexions et travaux théoriques de la période où j’étais ministre de l’enseignement professionnel. Car, à l’époque, avec mon équipe de « militants-conseillers » nous avions mené un grand travail de lecture et de synthèses. Il s’était conclu par la rédaction d’un livre collectif « l’école, globale » dont j’ai écrit au moins la bonne moitié, je le dis sans complexe, je suis fier de pouvoir le dire. Tout percutait. La salle comme la tribune. Parmi tout ce que j’ai entendu, l’une des choses qui m’a le plus marqué, c’est l’intervention d’un médecin du travail, Dominique Huez, qui a montré l’impact sur la vision que la personne au travail a d’elle-même dans les nouveaux rapports de production et de subordination très individualisés du management actuel. La souffrance au travail, dans ce cas, est alors une mise en cause de sa propre identité et pas seulement un traumatisme, comme on peut le dire d’un accident du travail, où le corps physique est percuté et déformé. Le médecin a évoqué le sentiment de honte du travailleur qui se rend responsable du vide de sens de sa tache et de son impuissance à l’assumer en tant que moment de sa propre construction. C’est dans ce contexte que le suicide au travail prend sa place. Il note que les suicidés sont souvent des personnes qui sont engagées syndicalement ou politiquement. Donc des gens en demande plus exigeante d’une cohérence de vie. Il évoqua donc ce qu’impliquait pour un travailleur conscient le fait de devoir laisser faire, ou ne rien faire, en face d’actes, de commandements ou de situations dont l’inhumanité s’impose à lui.

Cette discussion peut paraitre abstraite. Mais je suis sûr que mes lecteurs en sentent toute la portée. J’en ai trouvé un écho terrible en lisant l’Humanité ce lundi 21 février. Sous le titre « L’ultime SOS d’un commandant de la marine », notre quotidien sous titre « avant de se suicider lundi dernier un marin a accusé sa direction de « traiter les gens comme du bétail » ; les syndicats sonnent l’alerte contre un management agressif. » Le commandant Philippe Deruy a envoyé un mail a deux de ses collègues avant de mourir et il écrit « je n’ai plus d’avenir et cela m’est insupportable…. Alors je fais ce qu’ils espèrent tant…disparaitre ». Je sais très bien que la décision de mort s’enracine dans des motivations très profondes et surement peu univoque. Cependant il est tout autant impossible de ne pas considérer ce que l‘intéressé en dit lui-même ! Et du peu que nous voyons là, c’est une illustration terrible de ce qui se disait entre nous à l’ occasion de ce forum.

Donc, à Marseille, on mit un peu à distance le seul regard revendicatif et la seule mise en cause de l’aliénation au travail. On envisageait la question de l’acte de travail dans sa fonction de construction de l’identité personnelle. Bref le travail dans sa dimension émancipatrice, comme point de départ d’une œuvre. Ce langage là n’a pas été seulement celui du médecin du travail. Ce fut aussi celui du secrétaire confédéral de la CGT qui avait accepté notre invitation. Ca m’a remis à l’esprit la discussion avec le camarade des Robins des bois d’EDF, Jean Michel Mespoulède, il y a trois semaines, à Bordeaux. Si vous vous souvenez, je vous en avais parlé ici. Il m’avait dit aussi que la lutte avait « redonné du sens au métier ». Le « sens du métier » était revenu à partir du moment où il avait fallu que les travailleurs se mettent en mouvement sur des objectifs qui engageaient leur vision de ce que devait être le service public. Ils le firent au point de se mettre eux-mêmes socialement en danger en allant rétablir le courant chez des gens qui en étaient privés. Jean Michel m’avait bien alerté sur l’impact de cette question du « sens de la tâche » dans le bien être au travail. Voila une chose que les petits bourgeois ne voient jamais dans la classe ouvrière. Eux croient que leur propre métier est un « don » qu’ils auraient reçus au berceau, en quelque sorte. En tous cas au moins une vocation. Et cette sorte de certitude intérieure leur tient lieu de fil rouge dans la conduite de leur activité et face à ses aléas. Donc, le « sens du travail » et le bien être au travail sont des continents gris, des « terra incognita » du moment présent dans les représentations collectives. Ce n’est pas étonnant. La classe ouvrière elle-même est effacée du tableau des représentations culturelles et symboliques. 2% des personnes montrées à l’écran à la télévision. Alors que les ouvriers et les employés sont 14 millions, et qu’il n’y a pas de classe plus nombreuse dans la société !

Dans cette même veine venaient de nombreuses interventions qui montraient comment la condition sociale des sous traitants et le précariat ne sont pas seulement des « empêchements de vivre » pour ceux qui le subissent. Ils sont une négation du collectif de production qui fait aussi le sens du travail pour tous ceux qui y participent. C’est pourquoi les intervenants que j’ai notés soulignaient l’importance du statut du salarié, qui ne peut se résumer à un contrat. Puis à la définition du collectif de travail comme « communauté de destin », par site et lieu de la production, selon l’expression de Jean Michel Michelucci, de l’union régionale chimie de la CGT qui est parti d’un cas concret, celui de son entreprise, Arkema, pour montrer comment l’expression collectif de travail, correspondait au quotidien vécu par les travailleurs. Tandis que leurs feuilles de paye et leurs contrats de travail le nient.

La question de la place des femmes est venue naturellement dans ce débat, pour la première fois depuis bien des débats auxquels je participe. Et elle a été portée aussi bien par des femmes que par des hommes. Mais surtout par des femmes représentatives. A côté de moi, à la tribune, Virginie CAVA, syndicaliste à Carrefour, avait animé la grève sur les salaires et conditions de travail de 3 semaines dans 2 magasins de Marseille en septembre 2010. Elle venait de gagner définitivement le procès qui a opposé les employés à la direction du groupe pour obtenir la requalification de leur paye contre l’employeur qui les payait en dessous du tarif du smic. Sa description de l’évolution du métier dans la grande distribution mettait en scène des femmes maltraitées au travail. Elle a bien montré comment cette maltraitance était liée au genre des victimes et comment elle alimentait une longue chaine de conséquences nuisible pour tous. Elle montre comment l’arrivée des « caisses automatiques » et autres machines sont par leur seule existence et l’annonce de leur arrivée une négation du sens de la tâche des gens aujourd’hui au travail. Et elle montre aussi comment ces machines seront aussi une façon de modifier toute la relation du groupe avec le client transformé en auxiliaire de travail. Et comment ce client sera alors l’agent d’un mode de consommation qui facilite la gestion à flux tendu et traçabilité qui aura un impact sur toutes les conditions de production en amont. Si j’évoque ce témoignage c’est parce qu’il montre des aspects de la maltraitance sexiste au travail qui sont à la racine de mécanismes d’exploitation plus larges qui lui donnent leur sens complet.

Pour me punir de n’avoir pas répondu comme il l’avait prévu à ses premières questions, Jean-Michel Aphatie a décidé de couler l’entretien qu’il avait avec moi sur RTL. Lui-même déclare à l’antenne que l’entretien est incohérent. Mais il se garde de dire que s’il en est ainsi, c’est de son fait. Une nouvelle fois me lever à six heures du matin pour me faire traiter de cette façon mérite réflexion. Me faire interroger deux minutes sur sept à propos de Cuba le lendemain d’un samedi dimanche de manifestations pour la liberté et la démocratie en Algérie, au Yémen, au Maroc et surtout en Libye est sans doute la chose la plus étrange qui soit et la moins respectueuse pour moi autant que pour l’auditeur ! Quant aux questions sur Strauss-Kahn, mon début à propos de l’Islande lui ayant déplu, Aphatie est passé à Cuba. Je vais donc dire ici tout ce que je voulais dire sur les sujets qu’il était convenu d’aborder. Inclus Strauss-Kahn, bien sûr. J’ai espoir qu’un jour on reconnaisse avec le droit à la liberté des questions le droit à la liberté des réponses. Mais avant cela je prends juste le temps de me réjouir de voir que même avec ses confrères le considérable monsieur Aphatie se donne un rôle de censeur professionnel tout à fait impérieux. Je crois que c’est une première. Qu’aurait dit monsieur Aphatie si c’était moi qui avais fait cette leçon de morale à l’un ou l’autre de ses confrères !

Voici ce que Jean-Michel Aphatie dit de cette interview de Strauss-Kahn et des fautes professionnelles de son confrère. "(…) cette interview mériterait d’être montrée dans des écoles de journalisme comme le piège dans lequel un professionnel ne doit pas tomber. Il ne revient jamais, en effet, à un intervieweur de prendre à son compte les problèmes de l’interviewé. Si ce dernier est embarrassé, tant pis pour lui. Le journaliste, lui, doit préserver sa liberté de jugement et de ton et repousser au plus loin ce qui appartient entièrement à son invité. Hier soir, c’est le contraire qui s’est produit. Au fil du dialogue, à force de répéter que l’exercice était délicat pour DSK, Laurent Delahousse a fini par ne plus poser ses questions franchement, au point d’apparaître de plus en plus, lui même, en charge de difficultés qui ne lui incombait pas. (…) les questions concernant la réflexion de l’homme politique à propos de la prochaine élection présidentielle ont été lointaines, contournées, hésitantes, et au final peu productives. Il n’est pas certain, au demeurant, que Dominique Strauss-Kahn ait été empêché par l’attitude du journaliste de faire passer les messages qu’il aurait pu être les siens. L’impression domine au contraire qu’il n’avait rien de spécial à dire, et qu’il tenait simplement à se montrer. Voilà bien la limite de l’exercice. N’avoir rien à dire n’est pas grave. Mais prendre du temps pour le signifier, c’est le faire perdre à ceux qui vous écoutent. Et cela, électoralement parlant, il n’est pas certain que ce soit très bien." Et que faut-il penser d’un journaliste qui invite un responsable politique et décide de planter l’interview pour punir ce dernier de ne pas répondre comme il veut ? Faire perdre son temps à l’auditeur et à l’interviewé est-ce professionnel ? Je me demande ce que Laurent Delahousse va en dire !

A présent je parle de l’apparition de DSK en majesté cette fin de semaine. Premier constat on parle davantage de lui que du G20. Et pourtant ! Une réunion de plus pour rien. Il n’y a accord sur aucun des sujets qui comptent. La volatilité des prix agricoles sources d’immenses bouleversements sociaux ? Un « rapport détaillé » est prévu. Le marché des produits dérivés qui menacent de faire exploser le système financier chaque jour ? Un rapport est prévu et des « recommandations sont demandées ». Les paradis fiscaux qui tuent toute politique de contrôle fiscal au niveau mondial ? Un rapport encore est prévu. « Un rapport », « des rapports », « des demandes de propositions de recommandations » et bla bla bla, voila ce que l’immense monsieur Trichet, ci-devant gouverneur de la Banque centrale européenne a qualifié de sommet « utile, sérieux et positif ». Côté géopolitique, l’événement c’est que la Chine a obtenu que dans l’absconse discussion sur les « indicateurs de déséquilibres macro-économiques » on retire celui qui aurait donné prise aux Américains et a quelques autres contre eux. Et ce n’est pas le moindre. C’est même le plus parlant. C’est celui du niveau des réserves de change qui matérialisent le déséquilibre des échanges commerciaux. Un rien ! Dès lors il faut voir dans ce résultat une victoire des Chinois qui en dit long sur ce qu’est dorénavant leur influence et sur le rapport de force qu’ils ont acquis.

Une première leçon de ce résultat chinois est d’observer la coalition que ceux-ci ont rassemblée autour d’eux : tous les autres « émergents ». J’adore cette expression qui euphémise si bien la déroute des premiers de la classe capitaliste mondiale. La seconde leçon est que le changement de la hiérarchie du monde est imminent et avec lui la grande bascule politique et financière qui va avec. Mais notre jubilation de voir les Etats-Unis d’Amérique s’approcher du jour où leur toute puissance parasitaire sur le monde va finir ne peut nous aveugler. Il ne faut pas perdre de vue que la victoire chinoise pérennise un ordre économique qui nous est profondément nuisible. C’est l’ordre du libre échange et de la délocalisation des productions. Le plus coûteux écologiquement et socialement. Accepter que l’accumulation de réserves de change qui matérialisent la toute puissance du commerce international n’est pas un indicateur du déséquilibre du monde revient à absoudre le libre échange et l’explosion injustifiée de ces échanges qui tuent la planète et la société humaine. C’est valider la compétition plutôt que la coopération.

Strauss-Kahn est resté muet sur cet aspect du G 20 comme sur les autres d’ailleurs. Il a pointé le risque de déclassement de l’Europe. Mais parmi tous les facteurs qui contribuent à ce risque il n’a pas évoqué une seule fois le statut de la BCE qui étrangle la zone Euro ni l’ouverture totale de ses frontières. Pendant qu’il parlait pour recommander sans originalité de suivre les recettes habituelles « d’austérité juste », cet oxymore de la droite des sociaux libéraux, je pensais à ce que serait la situation s’il recommandait à l’Europe d’imiter la formule qui produit tant de cette merveilleuse croissance à deux chiffres des Chinois ! Une monnaie unique au cours fixé souverainement, une planification des investissements structurants, des fonds souverains orientés par la puissance publique. Comparaison autrement plus significative que celle faite sempiternellement avec l’Allemagne. Car celle-ci, à l’inverse imprime un modèle d’ouverture et de déréglementation à tout le continent européen à la seule fin de protéger son modèle économique construit exclusivement sur le moteur de l’export planétaire. La Chine fait au monde ce que l’Allemagne fait à l’Europe ! Pour un Jean Michel Aphatie cette question sur l’état du monde se résume par la fine observation que la Chine se dit communiste et que Cuba est une dictature. Pauvre France avec de tels analystes !

Dans son apologie de la sainte œuvre du FMI de gauche au profit des pauvres et des plus vulnérables, Dominique Strauss Kahn s’est hasardé à citer l’exemple de l’Islande comme un modèle de ses réussites personnelles. Comme cette question de l’Islande a été citée ici souvent, j’y reviens pour démasquer l’imposture. L’Islande a été mise en faillite par les exploits de sa plus grande banque privée qui promettait monts et merveilles à qui achetait son papier. Pour faire face, le FMI a accordé en novembre 2008 un prêt de 2,1 milliards de dollars à l’Islande. Suivant sa technique bien connue des versements par petits paquets conditionnés par des sacrifices toujours plus grands, le FMI a d’abord débloqué deux tranches pour un total de 1,1 milliard de dollars. Puis un accord sur les conditions du versement d’une troisième tranche a été signé entre le gouvernement et le Fonds. Mais ce versement est resté bloqué. En effet le conseil d’administration du fond a dit non. En son sein siègent 24 représentants de pays ou groupes de pays, dont un Britannique et un Néerlandais, qui attendaient un remboursement de l’Islande après avoir dû avancer des fonds aux clients lésés par la faillite de sa banque. Monsieur l’ami des pauvres et des plus vulnérables est alors allé faire son travail. Il le résume dans le journal « Le Parisien ». « Quand un gouvernement a trop dépensé pendant des années plus que ce qu’il avait on est obligé de dire « les gars ce n’est plus possible ». Le fait qu’ils ont fait des bêtises vient d’eux ». Et voila. Comme la banque islandaise avait spéculé c’est évidemment la faute des Islandais qui ont trop dépensé !

Strauss Kahn est arrivé et leur a dit « les gars ce n’est plus possible ». Dit en langage officiel cela a donné : « Il y a des obligations internationales à respecter pour le pays (…) L’Islande, comme certains autres pays, ne peut pas être immunisée contre ce qui a été fait par son secteur financier ». Le bienfaiteur des peuples a donc mijoté un accord aux petits oignons pour les islandais qui prévoit de mettre à charge de chacun d’entre eux 12 200 euros de dette par tête de pipe ! Sans compter les intérêts, bien sûr !

Mais, patatras, en dépit de la capitulation sans condition du gouvernement, le président de la République a utilisé son unique pouvoir constitutionnel d’intervention : soumettre l’accord avec le FMI à le référendum. Les Islandais ont dit « non ». Après de multiples tractations, Islande, Royaume-Uni et Pays-Bas ont fini par trouver un accord en décembre 2010 pour que l’Islande rembourse entre 2016 et 2046, à des taux de 3 et 3,3% les dettes de la banque aux riches anglais et néerlandais. C’est ensuite seulement que le FMI a débloqué son prêt. Ce nouvel accord est apparemment moins bon que le précédent rejeté par referendum. Il a néanmoins été adopté par le Parlement qui a refusé de convoquer un nouveau référendum. Mais là-dessus, de nouveau, patatras : le président a décidé un référendum de nouveau. A l’heure où Strauss-Kahn se vantait d’avoir « sauvé l’Islande », il savait tout cela. Il mentait donc tranquillement. Où avez-vous lu quoi que ce soit sur le sujet ou entendu quoique ce soit ? Nulle part. La question-était-est-ce-que-sera-le-candidat-sa-femme-a-dit-important-pour-lui ». Et quand j’ai abordé le sujet avec Aphatie, celui-ci s’est mis à parler de Cuba. A étudier dans les écoles de journalisme. Quand un journaliste ne sait rien sur un sujet comment en changer. De sujet.

Ce que cette seule question soulève c’est ce que serait l’ambiance de la gauche avec un tel candidat pour le PS. Sur le fond ce serait mille fois par jour ce genre de contradictions et de prises en défaut. Le combattre aujourd’hui n’est pas une affaire de personne même si ses spadassins ont l’habitude eux de tirer à vue sur les personnes. C’est une affaire de ligne et d’orientation politique de la gauche. L’empêcher d’être candidat est une volonté légitime politiquement pour qui veut obtenir un grand recentrage politique de la gauche sur sa position historique anti capitaliste et de lutte contre l’ordre établi. Strauss Kahn c’est l’ordre établi. Et c’est son accompagnement dans la version social libérale la plus traditionnelle et la moins imaginative. C’est aussi un artefact de communicant. Pourquoi est-il là ? Comment est-il arrivé dans le paysage ? Sur la base d quelle proposition, quel programme, quelles idées ? Rien absolument rien. Même pas une déclaration de candidature ! Tout cela est monté de toutes pièces par une armée de communicants qui circulent entre les responsabilités au PS et les fonctions dans les agences de « comm ». Et tout leur beau plan va s’effondrer pour une raison simple : il y a trois autres candidats qui sont réputés battre Sarkozy d’après leur chères sacro saintes enquêtes d’opinion ! Et il y aura des primaires qui seront dévastatrices pour ce genre d’artefact.

Nous pouvons avoir une idée des situations absurdes et de la confusion que la candidature de Strauss-Kahn peut créer pour la gauche. L’exemple de cette histoire de taxation des mouvements de capitaux en témoigne. Ce fut l’antienne du mouvement alter mondialiste pendant dix ans. A la gauche socialiste, nous étions à fond pour à tous les congrès et Conventions du PS. Ca s’appelait la taxe Tobin. Après d’innombrables résistances le PS s’y convertit. Il accepta que ses députés votent avec ceux du PCF et les Verts une proposition de loi qui fut majoritaire sur le thème et instaura une taxe à taux zéro en attendant que d’autres pays l’adoptent. Ce taux zéro fut un compromis. Car la bataille avait déjà été chaude lors du débat sur la loi de finances de 1999 avec un certain Dominique Strauss-Kahn, alors ministre des finances. Bernard Cassen, alors président d’ATTAC et directeur du Monde Diplomatique raconte que "dans un document accompagnant le projet de loi de finances 1999, le ministre avait fait tenir aux députés une longue charge, complètement hors sujet, contre la taxe Tobin. Avec ce résultat paradoxal que trois amendements à ce projet de loi, réclamant précisément l’instauration de ladite taxe, avaient ensuite été déposés par des membres de sa majorité parlementaire ! Dans la nuit du 15 au 16 octobre 1998, M. Strauss-Kahn, arraché à son sommeil par l’un de ses conseillers, avait dû revenir en catastrophe dans l’hémicycle pour empêcher qu’ils soient adoptés…" On voit donc que c’est une affaire de longue main.

On mesure mieux alors le mensonge du prétexte ressorti dix ans après, en novembre 2009, selon lequel : « l’industrie financière a fait de telles innovations qu’il est probablement impossible de trouver une taxation sur les transactions qui ne serait pas contournée par les potentiels contributeurs ». Si bien que c’est dorénavant le monde à l’envers. Le monde tel que nous serions appelés à le vivre sur combien de sujets si ce débat et d’autres arrivaient jusqu’à un deuxième tour ? D’un côté Strauss Kahn déclare cette taxe "tout à fait simpliste" et "très difficile à mettre en œuvre" après le sommet du G20 à Pittsburg. De l’autre, Sarkozy qui déclare le 24 janvier 2011 à la conférence de presse sur la présidence française du G20 : "La France considère que cette taxe est morale compte tenu de la crise financière que nous venons de traverser, utile pour dissuader la spéculation et efficace pour trouver de nouvelles ressources pour le développement." C’était aussi l’argumentaire alter mondialiste. "La France considère que la taxe sur les transactions financières est la meilleure. (…) Nous sommes prêts à discuter d’autres solutions même si cette taxe me semble être la meilleure des formules." "Je sais bien que cette taxe a de grands ennemis, de grands adversaires sur son chemin, nous essaierons de les convaincre. Tant qu’on ne nous aura pas démontré que la taxe sur les financements innovants est impossible, nous nous battrons pour cette taxe." Et Angela Merkel soutient aussi l’idée qu’elle qualifie de "sensée". Avec ce genre d’imbroglio, la droite, la gauche, ça voudra dire quoi pour le commun des mortels qui s’intéressent au contenu des propositions plutôt qu’à la mine des candidats ? Quel cerveau malade de communicant peut vouloir d’un deuxième tour où l’on voterait à gauche contre la taxe Tobin et a droite pour elle ? Je sais. Ceux qui ne veulent pas de la taxe Tobin à gauche !

J’ai abordé la question du multiculturalisme dans ma précédente note. A cette occasion j’ai évoqué ce qui se passait chez nos voisins allemands et anglais. J’ai dit que leur point de départ est une situation diamétralement inverse de celle des français. Chez eux le multiculturalisme a un fondement légal. Certains droits sont niés et d’autres sont accordés sur la base de l’appartenance à une communauté religieuse ou ethnique. Leur mise à distance avec ce modèle ne signifie pas que les dirigeants de droite de ces pays fassent mouvement vers les positions universalistes du modèle français. Au contraire. Les uns et les autres prennent prétexte de l’échec du communautarisme pour proposer une politique extrêmement brutale « d’assimilation ». Et celle-ci se situe à l’extrême inverse de la loi laïque. En fait, Merkel et Cameron dorénavant prônent la domination d’une ethnie, principalement définie par sa religion, sur toutes les autres. Ainsi madame Merkel déclarait le 16 Octobre dernier devant les Jeunesses de la CDU/CSU, son parti : "Depuis des années, des décennies, l’approche était que l’intégration n’était pas quelque chose qu’il fallait promouvoir, que les gens vivraient les uns à côté des autres (…) Cela s’est avéré faux"(…) "Cette approche a échoué, totalement échoué" On le voit le point de départ c’est bien l’échec du communautarisme. Il sert de prétexte à une affirmation identitaire communautariste débridée. "Nous nous sentons liés aux valeurs chrétiennes, ceux qui n’acceptent pas n’ont pas leur place chez nous" (…) conclut madame Merkel. Oui, on lit bien. Ce n’est pas "ceux qui n’acceptent pas la loi commune" mais : ceux qui n’acceptent pas le christianisme. On mesure la portée de cette déclaration. Les sous titre ethnicistes ont été donnés par le chef de la CSU, allié bavarois de la CDU, Horst Seehofer : "Nous nous engageons pour la culture de référence allemande et contre le multiculturel".

L’anglais, David Cameron fait le même parcours du communautarisme vers l’ultra communautarisme. Le 6 février 2011, devant la conférence de Munich sur la sécurité qui rassemble les dirigeants et diplomates mondiaux pendant 3 jours afin de discuter des problèmes majeurs de sécurité, énonce son nouveau credo. "Le multiculturalisme, dit-il, a conduit à ce que des communautés vivent isolées les unes des autres. Ces sociétés parallèles ne se développent pas selon nos valeurs. Nous ne leur avons pas donné une vision de ce qu’est notre société". "Nous avons besoin de beaucoup moins de cette tolérance passive des dernières années et de beaucoup plus de libéralisme, actif et musclé". Cette dénonciation du multiculturalisme utilise l’islam comme un chiffon rouge prétexte à une normalisation qui en réalité vise toute la société.

Le français Nicolas Sarkozy est comme d’habitude plus provocateur. Ainsi n’hésite-t-il pas à déclarer : “Le multiculturalisme "c’est un échec. Dans toutes nos démocraties, on s’est trop préoccupé de l’identité de celui qui arrivait et pas assez de l’identité du pays qui accueillait". Tu parles qu’on s’est occupé de l’identité des gens qui arrivait ! Où ? Quand ? Comment ? Tout cela ce sont des mots destinés à préparer la violence des mesures envisagées comme un rééquilibrage. Sur le fond elle introduit une confusion destructrice. En effet, la seule identité de la France c’est la République, et le contrat politique qu’elle implique : elle ne peut pas être « culturelle ». Dés lors, Sarkozy, dans un parallélisme parfait avec les discours de ses homologues, tel un copié collé, passe à la dénonciation du communautarisme pour fonder une nouvelle hégémonie communautaire exclusive. Le Président déclare : "Nous ne voulons pas d’une société dans laquelle les communautés coexistent les unes à côtés des autres. Si on vient en France, on accepte de se fondre dans une seule communauté, la communauté nationale. Si on n’accepte pas cela, on ne vient pas en France". L’apparente évidence du propos ne doit pas tromper. Cette définition est exclusive. Aucune différence culturelle n’a jamais fondé un droit particulier en France. De quoi parle Sarkozy, alors ? Non pas du passé ni même du présent mais du futur comme il compte le construire. Cette conception de la Nation est le point de départ de la dérive communautariste : elle définit la Nation autrement que par ses fondements politiques, à savoir les principes de la République. Elle instaure l’idée d’une "identité nationale", d’une "civilisation". La suite vient de soi. "La communauté nationale française ne veut pas changer son mode de vie, son style de vie, l’égalité entre les hommes et les femmes […] la liberté pour les petites filles d’aller à l’école". Où et quand une transformation de cette nature a-t-elle été proposée et par qui ? Quant à la situation actuelle, la scolarisation des enfants est une obligation légale et l’égalité homme femme une garantie constitutionnelle. Où est le problème ? Le problème c’est l’islam comme prétexte à la mise au pas de tous, au prix d’une monstruosité juridique : l’intervention de la loi dans la définition du contenu de la religion. "Nos compatriotes musulmans doivent pouvoir pratiquer leur religion comme n’importe lequel de nos compatriotes juif, protestant, catholique, mais il ne peut s’agir que d’un islam de France et non pas d’un islam en France". Cette idée « d’islam de France » est complètement contradictoire avec la laïcité. L’Etat n’a pas à intervenir dans la pratique religieuse à partir du moment où elle respecte la loi républicaine. Ce n’est pas ce que dit le président, au contraire. Il déclare : "C’était une bonne idée de parler du multiculturalisme. Il faut que l’UMP lance un débat sur l’islam. Moi, je veux aller plus loin : je ne veux pas de minarets, pas d’appels à la prière dans l’espace public, pas de prières dans la rue". Lui dirons-nous chiche : pas de processions, pas de sonneries de cloches, pas de cornettes de nones, ni de toques loubavitch dans les rues ? Absurde !
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Oel le Dim 6 Mar 2011 01:09

Mélenchon est une crapule faisant l'apologie des dictatures capitalistes d'Etat (Chine/Cuba/à qui le tour ?).
Qui ne sait même pas se tenir d'ailleurs sur un plateau. Un tel caractère, ça ne fait pas forcément plus peur que Sarko, lui-même réputé assez impulsif dans sa vie privée, mais bon...
Bref, quelqu'un qui décridibilise l'opposition de gauche, alors que l'EG est incapable d'en constituer une sérieuse (entre un NPA qui se vide, une LO qui affectionne les idéologies totalitaires) qu'un PS... qui n'a d'opposition que le nom et que le FN se fait l'idiot utile du système en désignant l'étranger (musulman et arabe bien sur) comme responsable de tous les maux (non pas les grand capitalistes) (avec toutes leurs autres idées dangereuse en prime).

Moi qui pensait que ça serait le moins pire au pouvoir...
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede fu hsang le Dim 6 Mar 2011 11:17

ha bon
je croyais que c etait un compagnon de route ... non je deconne
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Mer 9 Mar 2011 23:03

EGALITÉ,MIXITÉ, LAÏCITÉ

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La révolution citoyenne a commencé de l'autre côté de la Méditerranée. Elle nous rappelle qu'aucune oligarchie ne résiste au peuple qui se met en marche. Les femmes tunisiennes, égyptiennes et algériennes nous prouvent qu’une véritable révolution citoyenne ne peut se faire sans elles. Parties prenantes de toutes les manifestations, elles se battent à la fois contre le patriarcat et l’accaparement des puissants. Elles exigent l'égalité des droits pour toutes et tous, une plus juste répartition des richesses et une société laïque. Elles montrent que l'émancipation des femmes est aussi indispensable à l'émancipation des peuples.

tract (.pdf)
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Jeu 10 Mar 2011 13:21

Nico37
 

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Oel le Ven 18 Mar 2011 22:39

fu hsang a écrit:ha bon
je croyais que c etait un compagnon de route ... non je deconne

Malgré l'apologie de Cuba il semble être une extension vulgaire du PS (il y est passé 20 ans). Marine n'a pas de souci à se faire, il lui reste plus que le FMI.
Dernière édition par Oel le Dim 20 Mar 2011 15:10, édité 1 fois.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Ven 18 Mar 2011 22:46

Sortir du nucléaire, pour tous les peuples du monde ! JEUDI, 17 MARS 2011 13:50 CORINNE MOREL DARLEUX

Le Parti de Gauche appelle à la sortie du nucléaire et demande la tenue d'un débat démocratique suivi d'un référendum et la mise en place de la planification écologique.

***

Face à la gravité de la situation, le Parti de Gauche a fait part dès le début de la tragédie de sa solidarité pleine et entière avec le peuple japonais et tient à saluer les travailleurs de la centrale de Fukushima qui mettent leur santé en danger en tentant d'éviter le pire.

Nous souhaitons également marquer notre souci, au nom de l'intérêt général de tous les peuples, d'engager un véritable débat, sérieux et argumenté, sur la sortie progressive du nucléaire et la nécessaire transition énergétique. Ce débat doit permettre de redonner la parole aux citoyen-ne-s en débouchant sur un référendum.

L'énergie n'est pas une marchandise comme les autres, mais un droit fondamental. Aujourd'hui pétrole, nucléaire et désormais huiles et gaz de schiste aiguisent les appêtits du CAC 40, au mépris de la démocratie, de la sécurité des populations et de l'environnement. La privatisation de la filière nucléaire et la force de ses lobbies industriels ont fait de l'énergie un secteur marchand et capitaliste. Or le système capitaliste et sa recherche de profit sont incompatibles avec l'écologie et le bien commun.

La catastrophe que vit le Japon est aussi la preuve concrète du danger que fait courir la course au profit et au tout marché. Tchernobyl était la démonstration de l'échec du système bureaucratisé lié au modèle productiviste, Fukushima restera comme l'échec du système capitaliste et du modèle productiviste.

***

Pour toutes ces raisons, le Parti de Gauche est signataire de l'appel solennel commun au gouvernement, signé par de nombreuses organisations, associations, partis et syndicats, et sera présent au rassemblement de dimanche à 15h devant l'Assemblée Nationale à Paris et dans différentes villes de France devant les préfectures.

Le Parti de Gauche appelle à la sortie du nucléaire par la planification écologique : économies d'énergie et développement des énergies renouvelables (éoliennes, solaire, géothermie...) et demande immédiatement :

la fermeture de la centrale de Fessenheim et de tous les réacteurs ayant atteint ou dépassé les 30 ans de fonctionnement
un audit public sur les risques sismiques et d'inondations liés aux centrales françaises et au centre de recherches nucléaires ITER à Cadarache
l'arrêt de tous les projets nucléaires de type EPR
un moratoire sur tous les centres de stockage des déchets nucléaires
l'organisation d'un grand débat public suivi d'un référendum portant sur la question de notre production énergétique, et d'un service public de l'énergie pour mettre en oeuvre la sortie progressive et maitrisée du nucléaire ainsi que la diminution du recours aux énergies fossiles
Nico37
 

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Dim 3 Avr 2011 10:42

Jean-Luc Mélenchon et la guerre en Libye 29-03-2011

Jean-Luc Mélenchon a pris position en faveur de l’intervention militaire en Libye. Dans une interview publiée par Libération, le 21 mars, il affirme que si le Front de Gauche était au pouvoir, il aurait adopté la même démarche que Sarkozy : « Si le Front de gauche gouvernait le pays […] serions-nous intervenus directement ? Non. Nous serions allés demander à l’ONU un mandat. Exactement ce qui vient de se faire. Je peux appuyer une démarche quand l’intérêt de mon pays coïncide avec celui de la révolution. »

Jean-Luc Mélenchon répète les mensonges de l’ONU et des gouvernements impliqués dans les bombardements : « Kadhafi tire sur sa population. Au nom du devoir de protéger, l’ONU demande d’intervenir », affirme-t-il. Or la « protection des civils » n’est en réalité que le prétexte de cette guerre. Il permet de masquer ses véritables objectifs, à savoir la protection des intérêts des puissances impérialistes en Libye. Il faut expliquer cette vérité à la population et déchirer le voile d’hypocrisie et de mensonges qui la dissimule. Cette guerre ne vise pas à appuyer la révolution des exploités, mais à la contrecarrer et l’étouffer. C’est une guerre réactionnaire et impérialiste, de tous les points de vue. D’ailleurs, Mélenchon devrait nous expliquer comment il se fait que des réactionnaires notoires comme Sarkozy et Cameron veulent soutenir une révolution, de l’autre côté de la Méditerranée.

Dans une note publiée sur son blog, le 24 mars, Mélenchon rejette l’idée que cette intervention puisse être liée aux intérêts économiques et stratégiques des puissances impérialistes. Il cite un article de l’association « Mémoires de luttes » : « L’action armée en cours contre les cibles militaires libyennes ne vise pas à s’approprier le pétrole du pays, pour une raison bien simple : c’est déjà le cas ! Total (France), ENI (Italie), Repsol (Espagne), OMV (Autriche), Petro Canada (Canada), Wintershall (Allemagne) etc., exploitent déjà des gisements. » Ce serait risible si le sujet n’était pas aussi sérieux. Il ne vient pas à l’esprit de Mélenchon que les impérialistes puissent vouloir protéger leurs intérêts. Il n’a pas compris – ou fait semblant de ne pas comprendre – que les révolutions arabes, y compris la révolution libyenne, menacent les énormes intérêts des impérialistes dans cette région hautement stratégique. Pour eux, toutes ces révolutions sont autant de cauchemars. Ils feront ce qu’ils peuvent pour y mettre un terme et stabiliser des régimes dociles garantissant l’exploitation des travailleurs et des ressources naturelles de la région au profit des grandes multinationales américaines, françaises, britanniques, etc. Tel est leur objectif fondamental en Libye.

Selon Mélenchon, l’intervention militaire serait « conforme à l’intérêt de la France ». L’intérêt de quelle France ? Celle des capitalistes, des banquiers et des spéculateurs ? Ou celle des travailleurs ? Il n’y a pas vraiment d’intérêt national, puisque la « nation » est divisée en classes aux intérêts diamétralement opposés. L’approche de Mélenchon fait totalement abstraction de la lutte des classes et de leurs intérêts contradictoires.

Un peu plus loin, Mélenchon précise son idée : « la politique menée [par Sarkozy] est conforme à l’intérêt de la France : être lié avec le monde maghrébin. Il n’y a pas de futur possible pour la France si elle est opposée au sentiment majoritaire des populations au Maghreb. » On croit rêver. Sarkozy et sa clique ne cessent d’alimenter le racisme à l’égard des travailleurs d’origine maghrébine, en France. Sous couvert de « débat sur l’Islam », ils vont encore stigmatiser les jeunes et travailleurs arabes. Au Maghreb, l’impérialisme français a toujours soutenu, financé et armé les dictatures. Aujourd’hui même, Sarkozy soutient les régimes réactionnaires au Maroc et en Algérie. Il couvre d’un silence complice la répression, les arrestations et la torture qui frappent les militants de gauche, dans ces pays. Voilà comment Sarkozy et le capitalisme français sont « liés au monde maghrébin » !

Le rôle de l’ONU

Mélenchon soutient l’idée, véhiculée par les impérialistes, selon laquelle l’ONU est une institution progressiste oeuvrant au bien de l’humanité. Il ne jure que par l’ONU. « Je suis partisan d’un ordre international garanti par l’ONU », dit-il. « Depuis vingt ans, mes positions ont toujours été fermes et constantes : je me suis toujours opposé à ce qui n’était pas l’ONU. » Mais là encore, Mélenchon fait abstraction des intérêts de classe que représente l’ONU. Cette institution n’est pas neutre. Elle est l’instrument des grandes puissances impérialistes qui la contrôlent et qui s’en servent comme une couverture légale et « humanitaire » à leurs interventions. Par exemple, l’ONU a justifié la première guerre du Golfe (« protéger les Koweitiens »), la guerre en Serbie (« protéger les Kosovars ») et la guerre en Afghanistan (« lutter contre le terrorisme »). L’ONU a également justifié et organisé l’embargo de l’Irak qui, en douze ans, a fait plus d’un million de victimes irakiennes. Est-ce là « l’ordre international » que Mélenchon appelle de ces vœux ?

Mélenchon pousse jusqu’au ridicule son soutien à l’ONU : « Si la Russie et la Chine avaient mis leur veto à la résolution et que l’OTAN avait décidé d’intervenir, j’aurais été contre l’intervention » en Libye, explique-t-il dans Libération. Face à une guerre impérialiste, Jean-Luc Mélenchon détermine sa position en fonction de ce qu’en pensent… les régimes réactionnaires de Pékin et Moscou. Soit dit en passant, le Front de Gauche est censé élaborer une « programme partagé » avec la population, mais nous n’avions pas compris qu’il était question de le « partager » aussi avec Poutine et Hu Jintao !

La référence à l’OTAN ne vaut pas mieux. L’ONU est aussi réactionnaire que l’OTAN – et aussi dominée par l’impérialisme américain. Il est complètement absurde de prétendre que l’intervention en Libye changerait de nature si elle était dirigée par l’OTAN. Les impérialistes s’efforcent – non sans mal, du fait de leurs rivalités – de s’entendre pour passer à l’OTAN tout ou partie de la direction des opérations militaires. Mélenchon y voit la main des Américains et s’en offusque. Mais pour l’information du dirigeant du Parti de Gauche, la résolution de l’ONU était déjà conforme aux intérêts des impérialistes américains, qui ont dès le premier jour dirigé les opérations militaires. Que les bombes larguées sur la Libye portent le sigle de l’ONU ou de l’OTAN ne change strictement rien au caractère réactionnaire de cette guerre.

Le 23 mars, Mélenchon écrivait sur son blog : « La résolution 1973 de l’ONU concernant la Libye doit être fidèlement appliquée. Son objet est clairement délimité. Il s’agit de mettre en place une zone d’exclusion aérienne, actuellement effective, pour protéger les civils libyens. La résolution 1973 n’a pas d’autre objectif et exclut clairement toute autre intervention militaire. » Or, premièrement, il n’est pas vrai que la résolution 1973 exclut « toute autre intervention militaire » que la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne. Au contraire, l’ONU autorise « toutes les mesures nécessaires » pour prétendument « protéger les civils » – à l’exclusion d’une intervention terrestre (pour le moment). Mélenchon devrait savoir que le bombardement de blindés et de soldats loyalistes ne relève pas d’une zone d’exclusion aérienne. Les chars ne volent pas, à notre connaissance. Mais abstraction faite de ce petit détail, ce qu’il y a de plus scandaleux, dans le propos de Mélenchon, c’est le soutien qu’il apporte une fois de plus au prétexte mensonger de cette intervention impérialiste : « protéger les civils ».

Risques d’enlisement

L’intervention impérialiste en Libye présente les mêmes risques que les guerres en Irak et en Afghanistan. C’est ce risque d’enlisement, conjugué à la rivalité entre puissances impérialistes, qui explique les réticences de l’Allemagne, de la Russie et de la Chine. Le gouvernement des Etats-Unis était réticent à s’embarquer dans une nouvelle guerre. Sarkozy, par contre, voulait que la guerre commence dans les plus brefs délais. Il y a quelques semaines, les diplomates français du « groupe Marly » condamnaient publiquement « l’impulsivité et l’amateurisme » qui caractérisent la politique internationale de Nicolas Sarkozy. Ces diplomates ne sont certainement pas du même bord politique que nous, mais il faut reconnaître qu’ils ont raison, sur ce point. Après la chute de Ben Ali et Moubarak, les insurrections qui ont eu lieu à Benghazi et ailleurs, en Libye, ont convaincu Sarkozy que Kadhafi tomberait très rapidement, lui aussi. Critiqué pour sa « lenteur » à abandonner ses amis dictateurs en Tunisie et en Egypte, il a voulu prendre les devants en Libye. Il a hâtivement exigé le départ de Kadhafi et reconnu le Conseil National de Transition comme le seul « gouvernement » légitime du pays. Selon les calculs de Sarkozy, une chute rapide de Kadhafi lui permettrait de redorer son image aux yeux de l’électorat français – tout en protégeant les intérêts du capitalisme français en Libye.

Les événements, cependant, ont pris Sarkozy à contre-pied. Kadhafi a résisté. Ayant conservé le contrôle d’une partie importante des forces armées, le dictateur a lancé une contre-offensive. Or, si Kadhafi se maintient au pouvoir, Sarkozy risque gros. D’où son activité frénétique pour une intervention militaire visant à renverser Kadhafi. Malgré des réticences, Sarkozy a fini par obtenir le soutien de l’ONU. La résolution 1973 était une déclaration de guerre contre le régime libyen. Elle prévoit non seulement une zone d’exclusion aérienne, mais aussi des opérations contre des forces terrestres.

Rien n’est plus imprévisible que le déroulement des guerres. Mais le risque d’un enlisement de la coalition est évident. Moins d’une semaine après le début des opérations, des voix se levaient déjà, dans les milieux gouvernementaux, pour évoquer cette perspective. Les frappes aériennes peuvent détruire un certain nombre de blindés et d’avions au sol. Elles peuvent détruire des bunkers et des dépôts d’armes. Elles peuvent également gêner des convois de troupes et d’autres manœuvres militaires en dehors des villes. Mais il est très difficile de renverser un régime au moyen de bombardements aériens. Les impérialistes espèrent que sous la double pression des frappes aériennes et des offensives menées par les insurgés, ce qui reste du régime de Kadhafi finira par se disloquer. Mais ce n’est pas garanti.

L’objectif des impérialistes engagés dans cette guerre est de renverser Kadhafi pour lui substituer un gouvernement stable qui sauvegarde leurs intérêts. Dans ce domaine, ils comptent sur le Conseil National de Transition, qui n’a rien à voir avec la révolution. L’insurrection à Benghazi et d’autres villes du pays était le fait des travailleurs et de jeunes. Inspirés et encouragés par les révolutions en Tunisie et en Egypte, ils se sont révoltés dans l’espoir d’en finir avec Kadhafi. Mais l’insurrection n’a été que faiblement suivie dans la capitale – et, à la différence de Ben Ali ou de Moubarak, Kadhafi a pu compter sur une grande quantité de soldats fidèles – sans parler d’un nombre impressionnant de mercenaires. Le Conseil National de Transition a pris forme par-dessus la tête de l’insurrection, à laquelle la plupart de ses membres n’ont pas participé. Ce Conseil est dirigé par Mustapha Mohamad Abdeljalil, l’ancien Ministre de la « Justice » de Kadhafi – autrement dit, l’ancien bourreau-en-chef du régime. Devant la multiplication des soulèvements, des transfuges de ce genre – diplomates, ministres, hommes d’affaires – ont quitté le navire qu’ils croyaient en perdition. Ils ne valent pas mieux que Kadhafi. Leur objectif est de prendre sa place, d’être « Calife à la place du Calife », avec l’aide des grandes puissances impérialistes. Ils ont été rejoints par des « intellectuels » et des hommes d’affaires qui vivaient aux Etats-Unis ou en Europe. Depuis des décennies, des « opposants » libyens en exil ont été démarchés par les services secrets. Un certain nombre d’entre eux ont accepté leurs propositions. Ceux qui se trouvent « spontanément » au CNT en font partie. Le CNT est une coalition d’anciens kadhafistes et d’agents impérialistes. De toute évidence, les impérialistes ne soutiendraient pas le CNT s’ils n’avaient pas de bonnes raisons de penser qu’il défendra leurs intérêts.

La position du PCF

Dans l’interview du 21 mars à Libération, Mélenchon affirme avoir « voté la résolution du Parlement européen [favorable à une intervention] en accord avec la direction du PCF et de la Gauche unitaire, en accord avec mon collègue eurodéputé communiste Patrick Le Hyaric. » Il est exact que la position de Patrick Le Hyaric, telle qu’il la défend dans l’Humanité Dimanche du 24 mars, est proche de celle de Mélenchon. Mais quelle est la position de la direction du PCF ? Ce n’est pas très clair. Dans son communiqué du 8 mars, le PCF exprimait son « opposition totale à une intervention militaire en Libye ». Mais le 18 mars, un nouveau communiqué du parti appelait seulement à la « vigilance » et rangeait, à tort, le Conseil National de Transition parmi les « forces qui agissent pour la démocratie en Libye ». Par contre, Jacques Fath, membre de l’exécutif national du parti et responsable aux relations internationales, condamnait l’intervention et la résolution de l’ONU, dans l’Humanité du 25 mars (ici).

La direction du PCF doit prendre clairement et formellement position contre cette guerre impérialiste. Les militants communistes ne soutiennent pas Kadhafi. Ils sont solidaires des révolutionnaires en Libye et dans les autres pays arabes. Mais il ne fait pas de doute que dans leur immense majorité, les militants communistes s’opposent à cette intervention impérialiste, tout comme ils s’opposaient à la guerre en Irak. Les déclarations de Mélenchon n’engagent que lui. Ce n’est pas à lui de déterminer la politique internationale du Front de Gauche. Le PCF est, de loin, la composante la plus importante du Front de Gauche. En outre, de nombreux militants du Parti de Gauche ne sont pas d’accord avec Mélenchon, sur cette question. Le PCF doit adopter une position indépendante. Il doit s’opposer à l’intervention, expliquer ses véritables objectifs, se dissocier du Conseil National de Transition et autres « faux amis » de la révolution, comme Bernard Henri-Lévy – et soutenir la cause révolutionnaire en Libye et à travers le monde arabe.

Post-Scriptum : En réaction à cet article, plusieurs lecteurs nous demandent : « D’accord, mais quelle est l’alternative, pour le peuple libyen ? » Nous avons répondu à cette question dans notre article : Les objectifs de l’intervention impérialiste en Libye. La jeunesse et les travailleurs libyens ne peuvent compter que sur leurs propres forces et celles de leurs frères et sœurs d’Egypte, de Tunisie et de toute la région. Le fait est que beaucoup de Libyens ne veulent pas se battre pour mettre au pouvoir l’ex-ministre de la Justice de Kadhafi, aujourd’hui dirigeant du CNT. De ce point de vue, les impérialistes et le CNT ont affaibli la révolution. Les révolutionnaires libyens ont besoin d’un programme indépendant, dirigé contre le capitalisme et l’impérialisme. La révolution doit rester sous le contrôle de ceux qui l’ont commencé : la jeunesse, les pauvres et les travailleurs – y compris sur le plan militaire.

Greg Oxley et Jérôme Métellus (PCF Paris)
Nico37
 

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Mar 5 Avr 2011 23:24

Nico37
 

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Jeu 7 Avr 2011 00:04

Jean Luc Mélenchon: les raisons d’un effondrement 07 février 2011

Longtemps j’ai été adhérent du PCF. Une adhésion viscérale, avec au corps chevillée la conviction que le capitalisme emmenait notre monde à sa perte, et que la population en ferait les frais. Cette conviction est toujours mienne. En 2004, j’ai été minoritaire deux fois dans mon parti. Une première fois lorsque j’ai voté pour que le PCF présente des listes autonomes à l’élection régionale en Ile de France, la seconde lorsque j’ai voté pour des listes d’union avec le PS, comme l’avaient décidé les communistes lors du premier vote organisé par la direction où j’avais été battu, et autant par respect de l’avis majoritaire, que convaincu par de longues discussions. Le bilan 6 ans après se solde par une diminution de 50% du nombre d’élus du PCF au Conseil Régional, une identité perdue et l’absence de projet politique pour la région capitale.

Aujourd’hui, se pose pour le PCF la question de la présidentielle. Je sais combien dans ce parti la question de l’élection présidentielle est douloureuse. Le régime présidentiel est rejeté. Les communistes ont raison. Toutefois, la réalité politique impose de s’emparer au mieux de cette échéance.

Or, les calculs de la direction nationale, et faits notamment par MG Buffet, semblent encore une fois à bien courts termes.

Tout d’abord, il a été admis par nombre de dirigeants communistes qu’il n’était plus possible d’être communiste. Dit autrement, l’affirmation d’un programme rassembleur, pertinent, semble aujourd’hui un objectif politique trop éloigné. Soit.

Ceci amène nombre de communistes, dont la direction nationale, à se cacher derrière une candidature Jean-Luc Mélenchon. Pourtant, on le constate, dans la période récente, tous les sondages montrent la défiance des français à l’encontre de la politique. Jean-Luc Mélenchon, loin d’en profiter, est particulièrement touché par cette défiance, tout en étant un des facteurs de la montée de l’anti-parlementarisme.

En quoi et pourquoi la direction nationale du PCF fait-elle un mauvais calcul ?

Tout d’abord sur la forme. On veut faire croire que JLM sera une martingale électorale imparrable, que sa verve inoxydable serait une garantie pour un score honorable. Double erreur. Le discours de rejet des institutions que porte JLM n’est pas de nature à rassembler, à provoquer l’adhésion durable des électeurs. Il peut coller à l’air du temps, sa véhémence peut attirer l’attention des médias, sa traduction électorale est aussi discutable qu’incertaine. On verra dans son “qu’ils s’en aillent tous” une prophétie auto-réalisatrice.

Ensuite, en ouvrant le flan à des critiques aussi injustes qu’excessives, tel que le dessin de Plantu l’exprimait, le personnage de Mélenchon clive, et il clive sur des thématiques qui ne servent à construire aucune alternative à gauche. Faire du bruit dans les médias restent encore du bruit médiatique, fut-il bien mis en scène. Et en l’occurence, c’est un bruit désagréable, anguleux, rugueux et agressif.

Deuxième erreur, de fond, faite par la direction du PCF : considérer identique les situations politiques après et avant le premier tour. Considérer que les accords passés avant (70% de députés PCF dit-on, 15% des votes insinue-t-on aussi) tiendront après ce scrutin est soit naïf, soit malhonnête.

On l’a vu là encore en Ile-de-France, en 2010, lors des Régionales : dès l’élection passée, vole malheureusement en éclat l’alliance fictive du Front de Gauche et se crééent deux démarches, deux groupes, enfermés dans une compétition aussi inutile institutionnellement qu’elle est incompréhensible pour nos électeurs.

Voici donc l’erreur funèbre de la direction nationale du PCF. Abandonnés par leur direction, les adhérents se trouvent désemparés, tant est encore indiscible la critique de cette direction. 30 ans de rigueur marchaisienne laissent des traces. Pour quelques uns, le refuge à l’absence de ligne stratégique se trouve dans le choix tactique imposé, malheureusement populiste et stérile.
Le poisson pourrit toujours par la tête. C’est dommage pour un parti où tant de français on passé leur jeunesse, grâce auquel tant de conquêtes sociales ont été réalisées, et au final, un parti qui pourrait être si utile pour espérer demain une société faite pour l’homme.
Nico37
 

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede bim le Jeu 7 Avr 2011 02:34

Nico37 a écrit:


Quelle courtoisie :baille:
bim
 
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Sam 9 Avr 2011 15:15

Texte d’accord du Front de Gauche pour les présidentielles et les législatives
LEPARTIDEGAUCHE.FR | SAMEDI, 02 AVRIL 2011 07:24
samedi 2 avril 2011

 Après le très bon résultat du Front de Gauche aux élections cantonales, les trois formations qui le composent se sont réunies pour faire le point de leurs échanges concernant le développement et l’élargissement de leur action, notamment en vue des échéances de 2012.

Ils ont adopté un texte sur leurs orientations stratégiques (ci joint) en vue d’un accord global pour les élections présidentielles et législatives. Dans ce cadre, ils poursuivent leurs discussions sur les deux autres volets de leur accord global, celui des législatives et celui du programme partagé du Front de Gauche.

Ils s’adresseront sur cette base aux forces de la gauche de transformation sociale et écologique et à toutes celles et ceux qui partagent leurs orientations stratégiques. Ils ont décidé également de l’organisation d’un meeting commun début mai contre "le pacte pour l’Euro" proposé par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel et pour une autre Europe.

Cet accord comportera au final ce texte « stratégique » et deux annexes : nos principales mesures du programme populaire et partagé et un accord cadre pour les législatives.

Les élections cantonales viennent de confirmer le rejet massif de la politique de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement. Elles ont aussi confirmé que rien n’est plus urgent que la construction d’une réponse alternative, de gauche, à cette politique.

L’abstention massive de nos concitoyen-ne-s a traduit l’écart grandissant entre les aspirations populaires et les réponses apportées par la politique à leurs attentes. Nous sommes dans une véritable crise du pouvoir politique. Et la montée des votes en faveur du Front National, encouragée par la banalisation honteuse de ses thèmes favoris par l’UMP a renforcée encore cette crise.

Le défi à relever est donc de la toute première importance. Cette question est au cœur de la création du Front de Gauche et de son activité. Les résultats à la hausse qu’il a obtenus dans ces élections cantonales valident ces choix. Ils créent une dynamique dont le Front de Gauche entend profiter pour ouvrir une véritable alternative.

Le présent document s’efforce de présenter cette démarche, constitutive du Front de Gauche, pour les prochaines échéances politiques.

Notre pays et notre peuple, comme ceux de l’Europe et du Monde, subissent de plein fouet les effets de la crise capitaliste. Cette crise est historique : elle est lourde de danger sur le plan social, écologique, démocratique, culturel et pour la paix. Elle risque d’entraîner une régression majeure pour l’humanité. Elle se note dans l’approfondissement de la crise de l’écosystème humain. Le tremblement de terre et le raz de marée au Japon ont rappelé l’unité de la communauté humaine et son intérêt général. L’activité économique ne peut plus être pensée sans partir de son impact à long terme sur l’écosystème qui rend possible la vie humaine.

Les logiques financières à l’œuvre ont fait la démonstration de leur nocivité à l’encontre des besoins humains et de la planète. Elles ne sont pourtant jamais remises en cause. Les plans de rigueur se multiplient sur la base des mêmes principes de réduction de la dépense publique, de pression sur les salaires et sur les conditions de travail avec comme conséquence le développement du chômage et de la précarité. Sous l’impulsion d’Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy, les dirigeants de l’Union européenne enfoncent les peuples dans l’hyper austérité et laminent les acquis sociaux et les services publics. Ils veulent même désormais museler les Parlements et les budgets nationaux. Ces politiques exclusivement tournées vers le profit de quelques uns font exploser les inégalités et les injustices et engendrent une crise sociale, démocratique et écologique sans précédent.

Face à la crise, la cupidité des marchés financiers et des gros actionnaires est de plus en plus insupportable.

Insupportable quand le chômage frappe durement chaque famille et que les groupes du CAC 40 annoncent fièrement que plus de 43 milliards d’euros auront été distribués à leurs actionnaires en 2010.

Insupportable quand, inquiets pour leur avenir, les femmes et les hommes de notre pays doivent faire face à l’arrogance d’un pouvoir UMP-MEDEF qui annonce clairement sa détermination de s’attaquer à toutes les avancées sociales conquises depuis la Libération.

La société que nous construit Nicolas Sarkozy et sa majorité en plein accord avec la présidente des patrons, Mme Parisot, est celle de la régression sociale généralisée au seul profit des actionnaires.

La société que nous prépare la droite est foncièrement injuste, elle est une impasse pour notre pays, pour l’Europe, pour les peuples du monde entier. En France, des voix de plus en plus nombreuses s’y opposent, à l’image du fort mouvement social qui aura marqué la fin de l’année 2010. Ces voix portent l’intérêt général et constituent un appui formidable pour le changement.

En Tunisie et en Égypte, et dans le monde arabe en général, les révolutions citoyennes et sociales en cours se font au nom de droits universels : la démocratie, les libertés et le partage des richesses. De nature différente, ces mouvements se font écho. Les peuples tunisiens et égyptiens renversent des régimes soutenus jusqu’à la dernière minute par le gouvernement français et des deux côtés de la Méditerranée, les oligarchies entendent le même message : dégage ! Ce nouveau « printemps des peuples » confirme que nous sommes entrés dans une période de profonds bouleversements.

De l’autre côté de la Méditerranée comme en France, le Front de gauche est aux côtés de ceux qui combattent pour un monde meilleur et résistent à cette politique

Comme il l’a déjà fait en 2010, il soutient les luttes qui continuent de se développer chaque jour. Nous sommes au rendez-vous, avec des propositions, dans les batailles pour les libertés, l’égalité des droits, l’école, la santé, la justice et tous les services publics, face aux réformes gouvernementales sur la dépendance et la fiscalité. Nous agissons contre le chômage et la précarité, pour la défense de l’emploi, pour le pouvoir d’achat, le droit au logement de qualité pour tous, la préservation de l’environnement, pour l’égalité des droits entres les femmes et les hommes... Le Front de gauche est disponible pour contribuer aux rassemblements les plus larges sur toutes ces questions.

Mais il ambitionne davantage. A la désespérance du système capitaliste doit répondre une idée neuve : le bonheur. Voilà ce qu’il est temps de proclamer de nouveau à gauche, voilà ce qu’il convient d’incarner devant le suffrage universel en présentant une politique de progrès humain durable qui réponde aux exigences sociales et réduise les inégalités.

Pour cela il est nécessaire de proposer une alternative aux politiques libérales et sociales libérales menées en France ces dernières années.

Nous ne voulons pas nous contenter d’une simple alternance, telle qu’elle est mise en œuvre par la sociale démocratie en Europe, qui se contente d’accompagner le libéralisme.

Face à la gravité de la crise, aux enjeux de civilisation qui sont ceux de notre époque, face à la droite et à la menace de l’extrême-droite, la gauche est placée devant le défi de porter une véritable ambition de changement en rompant clairement avec la logique du système capitaliste et des modèles productivistes. Elle doit faire renaître l’espoir et redonner son sens à l’action politique en plaçant les citoyennes et les citoyens au cœur même des processus politiques sous peine de se « disloquer » comme on le constate dans d’autres pays européens. Parce qu’il est le seul à proposer d’unir toutes celles et ceux qui veulent rompre concrètement avec le système et à vouloir créer les conditions pour rassembler une majorité autour d’’un programme de transformation, le Front de gauche est la force la plus utile et crédible pour porter cette ambition.

De nombreuses femmes et de nombreux hommes à gauche sont en attente d’une véritable alternative. Celles et ceux, syndicalistes et militants associatifs qui construisent au quotidien les résistances aux politiques de la droite. Celles et ceux qui se reconnaissent dans les courants alternatifs ou de transformation sociale de la gauche. Mais aussi nombre de celles et ceux qui sympathisent pour le Parti Socialiste ou Europe Ecologie-Les Verts et qui constatent aujourd’hui que les politiques d’accompagnement du libéralisme mènent la gauche à l’impasse.

Pour ces raisons, le Front de Gauche souhaite développer la logique de rassemblement qu’il porte, l’enraciner partout dans le pays, s’ouvrir à toutes celles et tous ceux qui veulent contribuer à notre démarche dans le prolongement de leur engagement citoyen, syndical ou associatif. Toutes les voies de cet engagement peuvent être imaginées, dans des formes d’association à notre démarche dont nous voulons débattre avec elles et eux. Cela pourrait, par exemple prendre la forme d’Assemblée citoyenne du Front de Gauche. L’essentiel est que nous impulsions tous ensemble cette démarche de rassemblement.

Le Front de gauche est dans cet esprit favorable à s’élargir à des formations politiques qui partageraient les orientations stratégiques qu’il propose et les grandes lignes de son programme. C’est sur cette base, qu’il répondra aux organisations qui demandent à construire ce rassemblement.

C’est avec cette ambition que nous voulons aborder les échéances électorales de 2012.

Nous voulons battre Sarkozy, créer les conditions d’une victoire durable de la gauche avec un gouvernement qui remette en cause les logiques financières dominantes, rassembler largement sur les contenus d’un programme populaire partagé construit avec nos concitoyen-ne-s, donner à voir une autre façon de faire de la politique par des campagnes collectives menant de front les échéances présidentielles et législatives. Notre mettrons tout en œuvre pour empêcher Sarkozy de faire un second mandat.

Sarkozy doit être battu en 2012. Le bilan de celui dont l’histoire retiendra qu’il fut le « Président des riches », est catastrophique. Les inégalités ne cessent de s’approfondir entre une toute petite minorité de « profiteurs » et l’immense majorité de notre peuple. Toutes les mesures que prend ce gouvernement ne font qu’accroitre ce fossé.

Cinq ans de Sarkozysme auront mis à mal plusieurs décennies d’avancées sociales et démocratiques en hypothéquant gravement l’avenir de notre pays, les conditions de vie de millions de femmes et d’hommes et les perspectives d’avenir de notre jeunesse. Cinq années supplémentaires de Sarkozy et de sa majorité seraient un désastre.

Battre Sarkozy c’est aussi gagner la bataille des idées, contester les logiques que veulent nous imposer ceux qui profitent de cette collusion entre la finance et les représentants politiques qui les servent. Nous voulons combattre résolument le Front National

Battre la droite et l’extrême droite, c’est aussi s’attaquer au venin que constitue le Front National et le dénoncer sans aucune concession. Loin d’être une réponse à la question sociale, sa politique discriminatoire de « préférence nationale » constitue un réel danger pour l’ensemble du monde du travail. Le Front National c’est la violence du libéralisme conjuguée au racisme et à la xénophobie. Le Front National est un relais des politiques libérales et anti sociales qui vise en réalité à détourner l’aspiration au changement de nos concitoyens.

Il peut servir d’épouvantail pour étouffer toute véritable alternative en étant utilisé comme la caution du bipartisme. Comme dans de nombreux pays d’Europe, il pourrait devenir l’allié indispensable d’une droite totalement décomplexée qui ne cesse de banaliser ses discours. Pour faire reculer le Front National, il faut une alternative politique qui incarne la transformation radicale du système. C’est ce que le Front de Gauche propose.

Nous élaborons un programme populaire et partagé.

Pour élaborer notre programme, nous avons ouvert un processus qui, au travers d’une multitude d’initiatives à travers le pays, permette de construire à des dizaines de milliers de mains le contenu des grandes réformes qu’un gouvernement de gauche devra engager.

Ce programme répondra aux impératifs écologiques et donnera clairement priorité à la satisfaction des besoins sociaux, éducatifs et culturels grâce à une politique de progrès humain.

Nous voulons faire sauter les interdits et les dogmes capitalistes, qui verrouillent déjà le débat présidentiel tel qu’on veut nous l’imposer, même à gauche.

Nous voulons une autre répartition des richesses pour qu’elle profite davantage au plus grand nombre. Il faut récupérer les 195 milliards qui sont partis des poches du travail vers ceux du capital ! Nous proposons l’instauration d’un salaire et d’un revenu maximum, et le SMIC à 1600 euros net.

Nous repenserons librement la création et l’utilisation de ces richesses pour construire de l’égalité, de la justice, de la solidarité, de l’emploi, de la formation et du bien être durable et partagé. L’argent sera orienté vers ces objectifs avec, à cette fin, la mise en place d’un pôle financier public

Les enjeux écologiques (réchauffement climatique, perte de biodiversité, pollutions) seront au cœur des politiques proposées, notamment, par la mise en œuvre de la Planification écologique débattue et votée au Parlement, afin d’organiser les moyens nécessaires à moyen et court termes.

Nous voulons une assemblée constituante pour construire une nouvelle République en impliquant totalement le peuple. La 6ème République sera le résultat d’une pratique politique et d’une conception de la démocratie qui tourne le dos au présidentialisme de la 5ème République.

Pour gouverner à gauche et changer d’Europe, cela commence par se libérer du carcan du traité de Lisbonne. Le Front de gauche veut rompre avec les politiques néolibérales imposées par l’UE et les gouvernements nationaux pour construire de nouvelles logiques solidaires de progrès, de partage et de coopération librement consenties par les peuples, avec eux et pour eux.

Enfin nous voulons une France qui, en toute indépendance des intérêts américains et en solidarité avec les pays du sud, agira pour la paix et la coopération internationale. Cela commence par la sortie de nos troupes d’Afghanistan et de l’OTAN, la rupture avec les relations néo coloniales et la Françafrique, la construction de nouveaux rapports Nord Sud.

Pour construire plus en avant ce programme, des espaces de débats, forums, ont été ouverts dans toute la France : Face à la crise du régime, quelle République ? Face au tout-marchand, quels services publics et biens communs ? Face à l’échec du Traité de Lisbonne, quelle Europe ? Face à l’impasse de la financiarisation, l’argent pour quoi faire ? Face à la catastrophe écologique, quelle alternative ? Face à l’exploitation, au chômage et à la précarisation, comment changer la place du travail ? Face à la mondialisation capitaliste et aux guerres, quelle politique internationale ? Face à la marchandisation des savoirs, quelle école nous voulons ?

D’autres initiatives ont été ou sont engagées : sur la question de l’agriculture, des retraites, le droit des femmes ou sur l’art et la culture.

Ce processus est ouvert largement à toutes celles et ceux qui partagent nos objectifs de changement. Ils et elles sont les bienvenus pour élaborer à égalité de responsabilité ces propositions.

Le Front de gauche adoptera son programme populaire et partagé au printemps et c’est sur la base de ce programme qu’il désignera ses candidatures.

Nous voulons incarner à gauche une ambition politique qui réponde aux attentes populaires et soit en rupture avec les logiques imposées par les marchés financiers.

Nous voulons initier une démarche inédite qui vise à créer les conditions d’une majorité de gauche dans notre pays qui réponde à ces objectifs. Seule la conduite d’une autre politique peut permettre une victoire durable sur la droite.

Tout cela nécessite un changement du rapport des forces au sein de la gauche en faveur des forces de la transformation sociale.

Pour y parvenir, nous voulons impulser une véritable dynamique populaire, liée aux luttes sociales, en construisant des propositions, un programme populaire partagé par celles et ceux qui veulent prolonger leurs luttes dans une perspective de changement durable.

Notre voulons faire de l’intervention populaire la force motrice de la construction d’une véritable alternative.

Ce qui se passe, dans des contextes politiques différents, en Amérique du sud, en Tunisie, en Égypte... témoigne que c’est l’intervention des peuples qui peut changer la donne.

En France rien ne sera non plus possible sans cette intervention populaire.

Avec le programme du Front de Gauche, nous entendons engager dans tout le pays une grande campagne mobilisatrice de celles et ceux qui se situent dans cet objectif. Nous voulons convaincre tous les électeurs de gauche, mais aussi ceux et celles qui s’abstiennent, ceux et celles qui ne croient plus en l’action politique pour reconstruire un véritable espoir. Nous voulons mettre en débat publiquement et porter le plus largement possible les mesures de ruptures nécessaires au changement.

Nous ambitionnons de les rendre majoritaire à gauche, pour changer vraiment de politique et retrouver ainsi la confiance des classes populaires.

Par notre action et nos initiatives, nous voulons faire émerger un rassemblement à gauche sur un programme de transformation ce qui implique de créer les conditions pour faire bouger la gauche dans cette direction. C’est pourquoi nous allons mener une véritable confrontation des points de vue à gauche sur le contenu et la mise en œuvre des grandes transformations sociales nécessaires. Un rassemblement majoritaire est une condition indispensable pour faire émerger une alternative, mais celui-ci doit se faire sur des propositions à la hauteur des défis auxquels nous sommes confrontés. Nous soumettrons au débat public les principaux axes d’une politique de transformation sociale et écologique et de rupture avec les politiques libérales et productivistes portées par notre programme et nous proposerons aux autres forces de gauche, dont le Parti Socialiste et Europe Ecologie - Les Verts, de se positionner sur ces enjeux incontournables.

Loin de toute conception d’aménagement du système, nous voulons rendre majoritaire dans notre peuple et dans la gauche les idées de transformation sociale et écologique.

Nous entendons ainsi œuvrer à clarifier le débat à gauche auprès de nos concitoyennes et concitoyens afin qu’ils tranchent en connaissance de cause devant le suffrage universel, entre deux orientations qui parcourent la gauche, celle de l’accommodation au système et celle de son rejet.

Ce processus concerne les forces qui composent aujourd’hui la gauche. Et l’enjeu pour impulser une véritable alternative est d’unir le peuple lui-même sur un projet de transformation. Voilà la tache principale qui attend le Front de Gauche s’il veut atteindre ses objectifs.

Notre volonté est de construire une victoire aboutissant à l’élection d’un président de gauche et d’une majorité de gauche au parlement permettant de former le gouvernement de transformation sociale, écologique et démocratique qui prendra immédiatement les mesures de ruptures concrètes avec le libéralisme et le productivisme dont notre pays a besoin. A l’inverse, qu’on ne compte pas sur nous pour appliquer une politique qui ferait encore payer aux salariés et aux classes populaires la crise du capitalisme.

Avec les échéances de 2012 nous voulons donner à voir une autre façon de faire de la politique, et pour cela animer des campagnes résolument collectives, en menant de front les échéances présidentielles et législatives.

Nous voulons mener campagne en donnant déjà à voir notre conception de la république et de la démocratie. L’élection présidentielle, dont nous combattons le principe, est conçue pour bipolariser la vie politique, et marginaliser les projets réellement alternatifs dans le débat politique. En minimisant les élections législatives, et donc le rôle du Parlement, en privilégiant le choix d’un seul homme ou d’une seule femme et en personnalisant ce débat à outrance, elle dénature la démocratie. Nous allons rompre avec cette manière de concevoir le débat politique, qui éloigne le peuple de l’engagement politique nécessaire.

Les candidatures du Front de gauche que nous construisons pour les élections présidentielle et législatives vont incarner la démarche collective et partagée du Front de gauche.

Nous allons « subvertir » la logique présidentielle de la 5ème République en menant de front, élections présidentielles et législatives. Le Front de Gauche aura plus de 1200 candidats, un ou une candidate à la présidentielle tout autant que nos candidat-e-s titulaires et suppléants aux législatives.

Des collectifs de circonscription animés par nos candidats, et d’autres personnalités jugés nécessaires, permettront aux femmes et aux hommes qui le souhaitent d’être actrices et acteurs de la dynamique du Front de Gauche.

Un collectif national, présidé par une personnalité du Front de Gauche qui ne soit pas la ou le candidat(e) à la présidentielle, se mettra en place pour les deux élections. Il rassemblera des représentants de nos partis, des personnalités à l’image de la diversité de notre rassemblement et plusieurs des candidats et candidates aux législatives à qui il sera proposé d’être des porte-paroles nationaux de nos thèmes de campagne. Il sera chargé d’animer la campagne collective dans le respect de nos engagements et accords communs, la finalisation, la mise en débat et la popularisation de notre programme partagé

Ces candidat(e)s aux présidentielle et législatives porteront, ensemble, tout à la fois la démarche qui a présidé à la création du Front de Gauche, le programme partagé adopté par le Front de Gauche et la stratégie de changement voulue par notre Front.

Un accord national (à venir en annexe) fixera les modalités de désignation des candidat-e-s en tenant compte de leur aptitude à rassembler un maximum d’électeurs sur notre programme ainsi que d’une représentativité équitable des formations politiques actuelles et à venir du Front de Gauche. Il rappellera notre volonté commune de faire réélire les député-e-s sortant(e)s Front de Gauche et de réunir nos élu-e-s dans un même groupe à l’assemblée nationale. Il fixera également les modalités financières.

Nous aurons ainsi au total une campagne présidentielle et législative collective avec un programme partagé, des candidatures partagées, des temps de paroles partagés, des tribunes partagées, un matériel officiel partagé et une ambition partagée

Avec cet accord, nous voulons engager un véritable élargissement populaire et citoyen du Front de Gauche, en nous adressant largement aux électeurs et électrices socialistes, écologistes, républicain-ne-s, communistes, alternatifs mais plus largement à tous les hommes et les femmes qui veulent que ça change, au peuple qui n’en peut plus des oligarques qui l’étranglent ici comme là-bas...

Paris, le 31 mars 2011
Nico37
 

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