ZAD du Testet - Foret de Sivens (81)

Toutes les infos sur les luttes en cours

Re: ZAD du Testet - Foret de Sivens (81)

Messagede bajotierra le Mar 28 Oct 2014 10:03

Trois cent personnes hier soir a Toulouse , dans un rassemblement silencieux place du Capitole , une banderole associait la mort de remi et celle de Zied et Bouna à Clichy sous Bois le 27 octobre 2005 . ...
bajotierra
 
Messages: 4456
Inscription: Mar 19 Aoû 2008 16:28

Re: ZAD du Testet - Foret de Sivens (81)

Messagede loupi le Mar 28 Oct 2014 11:15

Entre 100 et 150 personnes se sont rassemblés hier devant la préfecture du rhône à Lyon puis ont commencé à défiler. Là aussi des banderoles en mémoire de Rémi, Zied, Bouna et Wissam. Les flics sont restés à distance (dans les rues adjacentes), aucun débordement n'a eu lieu.

Image

http://rebellyon.info/Manifestation-en- ... ssine.html
loupi
 
Messages: 104
Inscription: Ven 27 Sep 2013 11:55

Re: ZAD du Testet - Foret de Sivens (81)

Messagede acratack le Mar 28 Oct 2014 19:24

ambiance avant la mort de Rémi Fraisse.

acratack
 
Messages: 880
Inscription: Sam 12 Mai 2012 10:56

Re: ZAD du Testet - Foret de Sivens (81)

Messagede bajotierra le Mer 29 Oct 2014 11:41

TEMOIGNAGE SUR LE 25 OCTOBRE

Échos de la guerre en cours


Dans le brouillard ambiant on ne peut faire l'impasse sur quelques questions évacuées du débat public par les médias dominants et leur logique du spectacle permanent.
Le rassemblement prévu sur le site du projet de barrage était annoncé comme pacifique. Quelques jours avant, la préfecture faisait savoir qu’il n’y aurait pas de présence policière sur la zone pendant le weekend du 25 et 26 octobre. Sur le site tantquilyauradesbouilles.wordpress.com le 22, on pouvait lire que

« La préfecture du Tarn se plie déjà à l’événement: le préfet s’est engagé à ce qu’aucun gendarme ne soit présent sur la zone durant le week-end. Ce rassemblement sera sans risque de violence ni répression. C’est le nombre et la détermination qui montreront notre force et amèneront la victoire. Venez nombreux.ses. avec bonne humeur ! »

Pour qui en doutait, ceux et celles qui sont venu.e.s sur la zone ce weekend-là ne se préparaient pas à la guérilla.

Mais alors que les premiers participants arrivent vendredi soir, la nuit s'illumine. Il reste un préfabriqué et un générateur sur la zone, au niveau du parking construit pour accueillir les machines du chantier. Ce soir-là, ils partent en fumée.
Qui pouvait sincèrement penser que le matériel laissé sur la ZAD resterait intact alors qu'un rassemblement contre le projet de barrage était annoncé depuis plus d'un mois? Qui viendra nous dire que les équipes du barrage ont eu le temps de tout retirer de la zone sauf ces deux éléments, juste assez peu coûteux pour ne pas représenter une perte trop importante mais suffisamment pour donner un vernis de légitimité au retour des forces de l'ordre sur zone?
Cet incendie marque le retour des flics sur la zone et donc des affrontements.

Le lendemain, la matinée se déroule dans une ambiance familiale et festive. Cela fait drôlement plaisir de voir toutes ces bouilles de mômes courir partout, des personnes de tous les âges se balader autour de la Métairie, elle qui fût si souvent cernée par les milices en armures bleu marine. Les conférences, les témoignages, la pièce de théâtre et la cantine à prix libre, le programme se déroule sous le soleil et avec le sourire.

L'accalmie prend fin vers 16h30. Les bleus sont de retour au niveau du parking, la tension monte . Le face à face se déroule entre le parking et la colline qui remonte vers les bois. S'en suit environ 4h d'affrontements, ou plutôt de guerre asymétrique. 200 personnes à la louche, cagoulées ou non, violentes ou pas, clowns activistes et pacifistes font face à des robots en armures, boucliers, casques, et armes diverses à la main. Il parait qu’ils représentent l’ordre et la loi. Mais alors qu'est-ce qu'ils foutent là, à provoquer tout le monde? Que protègent-ils? Il n'y a plus rien à brûler ou à saboter. Pire, qui protègent-ils?
Visiblement personne. Par contre ils attaquent, manquant de faire cramer ce qu'il reste de forêt à Sivens avec leurs grenades incendiaires. Ils provoquent des incendies à plusieurs reprises, tirs tendus de lacrymos, puis les grenades assourdissantes, désencerclantes qui fusent de toutes parts. Ils visent au milieu des personnes présentes, « dans le tas ». Plusieurs blessé.e.s sont évacué.e.s alors que ces cinglés en uniforme continuent de les canarder. Un homme en état de choc s'effondre à côté de moi, on le met sur le côté en évitant autant que possible les palets de gaz qui nous sont volontairement lancés dessus. L'équipe médic prend le relai.
Oui, on a lancé des pierres. Et peut-être que quelques-unes d'entre-elles ont frôlées leurs casques. Oui, on a envoyé des patates. Et alors quoi? C'est cela que l’on appelle le terrorisme? Nous on n’éborgne personne, et on assassine encore moins. Oui on est plusieurs à préférer rester cagoulé.e.s.
Mais c'est pour des raisons toutes simples et bien moins romanesques que ce qu'on peut laisser entendre. Le fichage est une réalité. Les robots auxquels nous faisons face sont équipés de cameras et nous filment en permanence. Ils cherchent le moindre prétexte pour faire tomber ceux qui les gênent sous la loi réservée aux terroristes. L'anonymat est un droit, et on le prend. Non, on n’a aucune envie de donner des armes supplémentaires à leur dictature. La cagoule et le choix de vêtements plutôt sombres permettent également, à l'image des zapatistes, de créer une foule unie et soudée, sans différence de sexe, de statut ou de couleur. Et puis, de façon très pragmatique, pour continuer à respirer dans un nuage gaz lacrymogène il vaut mieux avoir quelque chose sur le nez. Voilà nos explications mais où sont les leurs? Pourquoi étaient-ils là le samedi après-midi alors que tout était calme et allait pour le mieux sur la zone? Pourquoi y avait-il plus de 40 camions de GM et une dizaine de fourgons de CRS?

Les affrontements de l'après-midi prennent fin quand, après une pause des deux côtés, les zadistes décident de partir d'eux-mêmes. On les laisse plantés là sur leur ligne stupide, sans adversaires. La soirée se déroule normalement jusqu'à 1h du matin. Sur le fameux parking il reste quelques fourgons et les bleus sont rassemblés autour. Ils ont deux grands projecteurs qui éblouissent les personnes venues voir ce qu'il se passe. Au départ elles ne sont pas nombreuses mais suite aux premiers effets d'annonce des policiers (« Gendarmerie Nationale, dispersez-vous, nous allons avoir recours à la force! ») d'autres les rejoignent. L'ordre est donné dans les rangs zadistes de ne pas tirer les premiers. « On attend qu'ils commencent, on ne fait rien avant. ».
Les premiers palets de lacrymo déchirent la nuit suivis des premières pierres. Certaines parviennent jusqu'aux carrosseries des fourgons. Le gros de la masse des personnes présentes s'éloigne un peu des grilles du parking. On y voit pas grand chose et plusieurs d'entre nous tombent dans les tranchées du chantier en courant pour échapper aux grenades. Quatre fusées d'artifice sont tirées, elles touchent le sol après avoir laissé un filament scintillant. Aucune d'entre-elles ne touche un véhicule et encore moins un flic. Par contre les grenades envoyées par le camp adverse passent très près, leurs explosions résonnent à travers la zone, ramenant le voile de la guerre sur l'ambiance festive.

J'ai quitté la zone du parking à 1h30 du matin. J'étais seule à ce moment-là. Sans binôme et fatiguée par la journée je ne me sentais plus de rester au front. J'ai passé le trajet du retour à la tente à me demander pourquoi ils étaient restés alors qu’à 20h tout était calme. Au milieu de ce face à face nocturne, j'avais peur de leurs armes et me sentais terriblement vulnérable dans mon pauvre pull à capuche.

Le lendemain matin au café on apprend la mort de Rémi. On est tous.te.s sonné.e.s, sous le choc. Puis viennent un mélange de tristesse et de rage et l'urgence d'une réponse.

Maintenant il reste beaucoup de questions. J'aimerai vraiment qu'on m'explique pourquoi il y avait des flics sur zone, surtout le samedi alors qu'il n'y avait plus rien à protéger. Personnellement je ne peux pas m'empêcher d'y voir le moyen de gâcher un weekend festif qui avait ramené du monde sur la zone du projet. Je ne peux pas croire que les promoteurs du barrage aient pu oublier ou ne pas avoir le temps de sortir l'Algeco et le générateur avant le rassemblement. Rémi semble être la victime d'une stratégie de pyromanes et de flics à qui cela fait bien longtemps qu'on a donné carte blanche sur cette zone.

C a m i l l e


bajotierra
 
Messages: 4456
Inscription: Mar 19 Aoû 2008 16:28

Re: ZAD du Testet - Foret de Sivens (81)

Messagede Groucho Marx le Ven 31 Oct 2014 11:49

http://www.liberation.fr/politiques/201 ... er_1133243

Sivens: le président du conseil général «prend acte de l’impossibilité de poursuivre» le chantier
AFP 31 OCTOBRE 2014 À 10:13 (MIS À JOUR : 31 OCTOBRE 2014 À 10:36)

Le président socialiste du conseil général du Tarn, Thierry Carcenac, a «pris acte de l’impossibilité de poursuivre» le chantier du barrage de Sivens après la mort d’un manifestant, lors d’un discours prononcé vendredi au siège du département à Albi.
«Le drame intervenu dans la nuit de samedi à dimanche conduit l’assemblée départementale à prendre acte de l’impossibilité de poursuivre toute activité liée au déroulement du chantier sur le site de Sivens», a déclaré M. Carcenac.

AFP
Groucho Marx
 
Messages: 311
Inscription: Sam 8 Sep 2012 19:31

Re: ZAD du Testet - Foret de Sivens (81)

Messagede bajotierra le Mar 4 Nov 2014 15:47

Ce soir à 18h à Paris, des opposants au barrage seront reçus par le ministère de l’écologie. Nous avons été informé des revendications qui y seront déposées : liste des revendications 4 nov 2014. Aucune de ces personnes ne représente le collectif d’occupation de la vallée du Testet, avec toutes ses nuances. Dimanche 2 novembre, l’assemblée du mouvement du Testet a acté qu’elle ne se laissera pas prendre au piège de la démocratie technique. Nous n’attendons rien d’un Premier Ministre qui a donné son feu vert pour l’utilisation de forces armées violentes contre nous, qui tente aujourd’hui de maquiller le meurtre de Rémi en une sorte d’accident « regrettable ». Nous sommes toujours plus nombreux à prendre confiance dans notre capacité à déjouer ces pièges du « cause toujours ». Les médias bourgeois peuvent bien continuer à créer le spectacle de démocratie. Cela ne changera rien à l’évolution des consciences. Le masque de l’état est tombé au Testet, révélant l’ignoble visage du pouvoir central, sa domination totalement arbitraire, sa mentalité de marchands d’esclaves, son vil désir de toute-puissance absolue, sa haine de notre culture populaire, paysanne, irréductiblement ancrée dans la terre.



https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/
bajotierra
 
Messages: 4456
Inscription: Mar 19 Aoû 2008 16:28

Re: ZAD du Testet - Foret de Sivens (81)

Messagede bajotierra le Jeu 6 Nov 2014 17:55

[
Barrage de Sivens : les zadistes affluent sur le site




Après la suspension du chantier, Ségolène Royal a souhaité une évacuation rapide du site du barrage de Sivens. Au contraire, les zadistes de plus en plus nombreux ne partiront que s'ils ont l'assurance «d'un projet redimensionné respectueux de la vallée du Tescou».

Ici, c'est une maison en palettes et torchis qui se monte à toute vitesse. Elle voisine avec des grandes tentes ou dômes en gros bambous bâchés. Près de la caisse en forme de cercueil entourée de fleurs, là où Rémi Fraisse a trouvé la mort, un campement sort de terre ; de la boue plutôt, il y en a bien dix centimètres d'épaisseur, car nous sommes dans la zone du chantier aujourd'hui suspendu du barrage de Sivens. Élisant domicile sur une butte artificielle édifiée par les engins, surplombant la zone humide défigurée du Testet, une dizaine de jeunes gens dressent tant bien que mal des poteaux dans la boue. «Allez voir la cuisine, comme c'est astucieux!», invitent-ils. «Garçons ou filles, ils ont une énorme envie de faire», approuve Fred, 36 ans et ancien boulanger, qui nous fait visiter.
Une tour de guet pointe à cinq ou six mètres de haut. Une parmi d'autres. Une noria de voitures achemine des matériaux de fortune. On se croirait au temps des pionniers du Far west, où il n'y avait rien le matin et le soir des habitations partout.
Le souhait exprimé mardi soir par Ségolène Royal de voir évacuée la «zone à défendre (Zad)» n'est pas prêt d'être exaucé. «Il arrive des zadistes tout le temps, par petites vagues», constate Maurice, là «depuis une grosse semaine» avec son chien Fracasse «comme le capitaine», pique-niquant au soleil avec Saro, une Gersoise venue la journée «dire bonjour à son pote». Arrivé mardi de Corrèze, Thibault, «chrétien de 23 ans là pour défendre la nature», rameute ses copains par portable : «Venez si vous pouvez dans le Tarn, il faut du monde contre un projet de barrage.» Un couple de retraités débarque les bras chargés de nourritures pour les zadistes et est aiguillé vers la Métairie Blanche. Ouvrier dans... les travaux publics, David, 29 ans, de Lavaur, a planté sa tente pour «une semaine de vacances», fraternisant avec les zadistes plus anciens. «On doit être entre 300 et 500. La Zad du Testet va prendre plus d'ampleur que Notre-Dame-des-Landes», pronostique Fred. Il a vu «du bon dans les propos de la ministre de l'Environnement, comme les alternatives avec les trois bassines en aval sur le Tescou pour l'irrigation. Mais tant qu'on n'aura pas l'assurance d'un projet redimensionné, plus petit, respectueux de la vallée et qui ne sera pas dans l'illégalité avec la CACG qui fait à la fois études et travaux, on ne partira pas.»

«Où est le trouble à l'ordre public ?»


Et Fred de répondre aussi à Maryline Lherm, la maire de Lisle-sur-Tarn : «Il est où le trouble à l'ordre public créé par les zadistes ? J'ai beau chercher. Je ne trouve pas. Qu'elle vienne nous voir. Au contraire, on embellit sa commune!», dit-il, montrant un parterre de fleurs improvisé au milieu de la boue. «Quant à la maison de Mme Maurel, la retraitée partie de chez elle évoquée par la ministre, personne n'y a touché», dit le guide improvisé, montrant un panneau à l'entrée invitant à respecter les lieux.

Un autre renchérit : «On ne bougera pas car on est là pour faire bouger.»
bajotierra
 
Messages: 4456
Inscription: Mar 19 Aoû 2008 16:28

Re: ZAD du Testet - Foret de Sivens (81)

Messagede vroum le Jeu 6 Nov 2014 18:00

Appel à une coordination des Zones A Défendre

https://nantes.indymedia.org/articles/30428

La lutte contre le barrage de Sivens et pour un autre monde sort fortifiée de ce week-end de mobilisation et ce, malgré la mort de Rémi. La réoccupation est amorcée, dynamisée par les nombreuses personnes qui restent sur la ZAD pour se battre contre la folie meurtrière de quelques dirigeant-e-s qui s'appuient sur plusieurs dispositifs policiers d'une violence: inouïe.

Cela dit, la lutte qui nous réunit au Testet a besoin d'un soutien national, international et décentralisé. La solidarité est notre plus belle arme. Quelles que soit sa forme, elle doit s'exprimer partout où c'est possible, aussi loin que possible.

En cela, nous remercions fraternellement la ZAD de Notre-Dame des Landes d'avoir appelé ses comités de soutien à rejoindre, eux aussi, la lutte du Testet. Et nous appelons à la création de nouveaux comités, partout où cela n'a pas encore été fait. Nous encourageons ces comités à mener des actions de solidarité dès que les conditions le leur permettent et notamment lorsque les bras armés de l'état menacent nos ZADs.

Mais les ZADs de Notre Dame des Landes et du Testet ne sont pas les seuls lieux de résistance face aux Grands Projets Inutiles et Imposés (GPII), et dévastateurs. Dans d'autres lieux, des occupant-e-s luttent: contre la construction d'un stade de football "OL Land" à Lyon, contre la construction de la ferme-usine des 1000 vaches, contre la construction du barrage de Belo Monte au Brésil. Et bien d'autres encore. Les membres de l'Assemblée Générale du mouvement de la ZAD du Testet tiennent à leur apporter son soutien.

Pour aller plus loin, il nous semble opportun d'appeler à une coordination des ZADs d'ici et d'ailleurs, afin de préparer ensemble des journées d'actions et de solidarité communes qui s'adresseront, non pas à une entreprise ou à une institution particulière, mais à l'ensemble du monde politico-économique qui nous condamne à un avenir promis à la destruction de la nature, à la domination perpétuelle des uns sur les autres et à la haine de la différence.

Zadistez-vous !
"Prolétaires du monde entier, descendez dans vos propres profondeurs, cherchez-y la vérité, créez-la vous-mêmes ! Vous ne la trouverez nulle part ailleurs." (N. Makhno)
Image
Avatar de l’utilisateur
vroum
 
Messages: 6910
Inscription: Mar 22 Juil 2008 23:50
Localisation: sur les rails

Re: ZAD du Testet - Foret de Sivens (81)

Messagede rastanar le Sam 6 Déc 2014 14:38

Rémi Fraisse: pas de "faute professionnelle" des gendarmes selon l'enquête administrative.


:arrow: http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/12/02/mort-de-remi-fraisse-les-gendarmes-n-ont-commis-aucune-faute-professionnelle-selon-l-enquete-administrative_4533045_3244.html
(accompagné d'un rapport + une vidéo).

23 grenades offensives tirées.
les gendarmes font leurs premiers avertissements : à la voix ou par haut-parleur et précisent le type des munitions qui vont être lancées ou tirées.


Ce n'est pas un accident,c'est voulu,donc ses gens assument leurs ignominies !.
Le soulèvement aura lieu...tu aura beau prier ton dieu---La Canaille

"C'est pas des trous de balle qui vont nous empêcher de vivre.
D'ailleurs j'en ai un et je vis très bien avec"---Karin Viard
Avatar de l’utilisateur
rastanar
 
Messages: 2035
Inscription: Mar 27 Sep 2011 22:48

Re: ZAD du Testet - Foret de Sivens (81)

Messagede bajotierra le Mar 20 Jan 2015 10:11

bajotierra
 
Messages: 4456
Inscription: Mar 19 Aoû 2008 16:28

Re: ZAD du Testet - Foret de Sivens (81)

Messagede bajotierra le Dim 1 Fév 2015 18:54

[Dimanche 1er février 2015] Des miliciens bloquent les entrées à la Zad !!

Publié le février 1, 2015


[16h] RENDEZ-VOUS devant la gendarmerie à Gaillac, la convergence des résistants va porter plainte contre les nombreuses exactions perpétrées ce matin par les miliciens pro-barrages avec la complicité des forces de l’ordre aux abords de la vallée du Testet. Ce matin, un maire d’une commune du Tarn, s’est fait agressé par les miliciens pro-barrage , s’est fait cassé pare-brise et vitre latérale de son véhicule. Un militant retraité s’est vu ouvrir la voiture par les miliciens qui lui ont volé des affaires personnelles qui étaient à l’intérieur. Plusieurs personnes ont été violemment bousculées, empêchées de filmer…

[12h] Un camion de pompier venu parce qu’un occupant a fait un malaise a été empêché pendant 1/4 d’heure d’accéder à la vallée par les miliciens, sous le regard débonnaire des gendarmes.

Autre info : les para-militaires en quad et 4×4 seraient payés par des agriculteurs, c’est qu’on a pu recueillir comme info ! On a donc raison de les appeler des miliciens en bande organisée ! Ils circulent librement, s’en prennent aux gens qui viennent dans la vallée, librement.

Aux zad militants !! Appel à tous les médias honnêtes, aux auto-médias, aux gens en soutien à venir constater le blocage en force de la Zad par des milices en tenue de chasseur avec la complicité des Gardes Mobiles. Soyez groupés et calmes, en face ils cherchent la bagarre.

Depuis 9h30 ce dimanche des dizaines de pro-barrages couplés aux Gendarmes Mobiles bloquent les entrées et sorties de la Zad du Testet. La D32 avant Barat ainsi que l’accès D132 depuis D999 sont bloqués par le véhicules des pro-barrages en travers des routes et les gens sont refoulés. Les 4 fourgons de GM postés au carrefour de Barat et ceux aux autres entrées laissent faire (consentent) les pro-barrages !!! Attention, les chemins de traverse sont, eux aussi, gardés ce matin, par des flics qui bloquent aussi ces entrées (mais quelques militants arrivent à passer).
Leur objectifs ? :
Empêcher la tenue des AG du jour des résistants au barrage. A 10h devait se tenir l’AG de coordination, à 14h l’AG du collectif Bouilles pour organiser la suite de la lutte.
Empêcher en cette journée mondiale de zones humides que l’on accède à celle du Testet qui a déjà tant souffert.
Encore et toujours les pro-barrages tiennent à leurs bas intérêts personnels : du pognon pour des cultures aux pesticides, des subventions ou vol d’argent public, des magouilles pour leurs collusions d’intérêt et que leur importe la planète, le vivant, les générations futures !!

SCANDALEUX ! Ce 1er février, journée mondiale des zones humides, défendons la Zad du Testet ! De toute évidence nos réunions et notre union face à leur déni d’écologie, leur fait peur. Soyons plus nombreux.euses encore !!! Venez avec vos appareils photo, vos caméras et votre calme défendre le Testet!!

Telle est la situation à 11h10, rdv et actualisations à suivre dans la journée.

https://tantquilyauradesbouilles.wordpr ... d/#respond
bajotierra
 
Messages: 4456
Inscription: Mar 19 Aoû 2008 16:28

Re: ZAD du Testet - Foret de Sivens (81)

Messagede bajotierra le Jeu 26 Fév 2015 16:07

Procès du 24 février 2015 à Albi

E. a été interpelée le 3 octobre vers la Maison des Druides, accusée de jet de pierre sur un militaire de la gendarmerie dans l'exercice de ses
fonctions. Une nullité pour vice de procédure a été demandée par l'avocat de E., nullité qui a été rejetée.
Le gendarme dit avoir reçu une pierre jetée par une femme, qu'il identifie par une description vestimentaire. Description qui ne correspond pas au
vêtement que E. portait à ce moment-là. E. explique qu'elle était entourée de plusieurs autres femmes à ce moment. La juge demande alors << qui a jeté
ce cailloux ? >>. Pas de réponse, évidemment mais ce n'est en tout cas pas E.
La partie civile demande 500 EURO de préjudice moral et physique.
Le procureur ne demande aucune peine : le gendarme n'est pas présent pour reconnaitre E. et aucune mesure suite à l'arrestation n'a été prise pour
identifier E. à la personne qui aurait envoyé la pierre.
E. rajoute que suite à cette interpellation très violente, elle a eu 21 jours d'ITT et qu'elle reste très choquée encore aujourd'hui de ces
violences.
Verdict : RELAXE ! << au bénéfice du doute >> dixit la juge...


A. a été interpelé le 1er octobre sur la zone de chantier pendant les travaux, lors d'une mission << de maintien de l'ordre >> des gendarmes. Il
est accusé de violence, sans ITT, sur personne dépositaire de l'autorité publique.
Le parquet ayant été avisé de l'arrestation 55min après l'interpellation, l'avocat de A. demande une nullité, qui sera rejetée également.
Lors d'une énième journée de confrontation avec les forces de l'ordre, qui encadraient les travaux illégaux de déboisement de la forêt de Sivens, un
gendarme dit avoir reçu une pierre sur la hanche. Le lanceur de pierre aurait été identifié comme porteur d'un panneau/bouclier bleu. Lorsque A.
s'est fait interpelé, il était en possession d'un bouclier bleu.
La juge demande qui lui avait donné ce bouclier. Réponse : ce sont des objets collectifs, qui passent de mains en mains selon le besoin. A. répète
ce qu'il avait déclaré en garde-à-vue ; il avait récupéré ce bouclier 10 min avant son arrestation. Alors que le jet de pierre a eu lieu 40 min
avant l'interpellation de A.
Le gendarme dit reconnaitre A. sur planche photographique. Planche où A.est le seul sans barbe et sans cheveux long... comme ça, on est sûr qu'il
corresponde à la vague première description du lanceur de pierre.
Le procureur réclame 3 à 4 mois de prison assorti de sursis.

L'avocat de A. commence son plaidoyer. Pour accuser A. il faudrait pouvoirprouver que la personne ayant le bouclier bleu 40 min avant
l'interpellation de A. était bien A.
Surtout que le gendarme ayant reçu la pierre était lanceur, donc endeuxième ligne, derrière un autre gendarme en bouclier qui le protégeait
pendant qu'il attaquait les opposants aux travaux. Il ne devait pas avoirune grande visibilité à ce moment-là, et n'a pas participé ni même vu
l'interpellation de A. 40 minutes après. D'autant plus que le gendarme enpremière ligne a << appris >>, donc a posteriori, qu'un de ses collègues
avait été touché. Il n'a donc rien vu non plus.
Le gendarme victime affirme qu'au moment où il a été touché, seulement unepersonne jetait des pierres, et c'était la personne derrière le bouclier
bleu. Donc que la personne arrêtée avec un bouclier était la personne ayantlancé la pierre. Or leurs collègues du PSIG, dans leurs déclarations, eux,
affirment que les affrontements étaient mouvementés et que de nombreusespersonnes envoyaient de nombreux projectiles de tout genre.
En rappelant que le bouclier était un équipement collectif qui passait demain en main, l'avocat dit que le gendarme confond l'identification du
porteur de bouclier à ce moment et celle de la personne qui 40 min plus tôtaurait jeté le cailloux.
A. tient à préciser qu'il a été lui aussi interpellé violemment, et qu'il aeu des douleurs aux côtes longtemps après cette arrestation. Il était
également en possession d'un appareil photo lors de ces évènements. Qui luia été confisqué, puis rendu sans la carte mémoire. Comme ça, la preuve
qu'il n'était pas en train de jeter des pierres 40 min avant soninterpellation a disparu à la gendarmerie.
L'avocat plaide la relaxe.

Verdict : Coupable : 3 mois de prison avec sursis, qui planeront au-dessus
de sa tête pendant 5 ans de mise à l'épreuve.
bajotierra
 
Messages: 4456
Inscription: Mar 19 Aoû 2008 16:28

Re: ZAD du Testet - Foret de Sivens (81)

Messagede bajotierra le Mer 4 Mar 2015 16:05

A
l'heure ou nous publions ce statut des compagnons sur la ZAD sont blessés à cause de l'action violente de milices capitalistes protégées par la police. Pour les manif ils savent nous disperser mais quand c'est la FNSEA soutenue par les occitanistes du conseil général du Tarn la violence envers les personnes est autorisée. Solidarité avec les combattants du Testet !

Demain mercredi 04 mars 2015: Marche au départ de Toulouse en direction de la ZAD. Départ 09h00 de la place du Capitole. RDV à 14h00 sur la place de la Libération pour un convoi alimentaire pour rejoindre la ZAD.


La situation est très tendue sur place de par les miliciens pro-barrage qui bloquent la ZAd depuis hier et jusqu'à vendredi.



https://www.facebook.com/pages/Cnt-ait- ... 0011469841
bajotierra
 
Messages: 4456
Inscription: Mar 19 Aoû 2008 16:28

Re: ZAD du Testet - Foret de Sivens (81)

Messagede bajotierra le Ven 6 Mar 2015 17:35

Lu sur CNT Toulouse : "Un témoignage de Nadzieja qui participait hier au rassemblement à Gaillac pour le convoi alimentaire.
"Hier, mercredi 04 mars 2015, nous nous sommes donné RDV place de la Libération à Gaillac à 14h, afin de soutenir et d'approvisionner (notamment en eau, ressource leur manquant actuellement) des militants défenseurs de la Nature et de l'Humanité, séquestrés sur la Zad du Testet depuis plusieurs jours par des fachos en quête d'occupation leur permettant de se défouler et de passer le temps.
Des personnes sont venues d'un peu partout ; Millau, Agen, Toulouse, Albi, Gaillac (bien entendu), etc.
Parmi elles, des zadistes d'Agen qui se sont fais agressés par les fachos-anti-zadistes (FAZ) en voulant passer par la D999, axe routier important bloqué depuis lundi par cette milice-fasciste armée.
Lire la suite https://www.facebook.com/permalink.php? ... 0011469841


http://endehors.net/
bajotierra
 
Messages: 4456
Inscription: Mar 19 Aoû 2008 16:28

Re: ZAD du Testet - Foret de Sivens (81)

Messagede bajotierra le Sam 7 Mar 2015 16:20

SIVENS: COMMENT L'OPPOSITION AU BARRAGE S'EST FAITE EMBARQUER
http://blogs.mediapart.fr/blog/bernard- ... -embarquer


Ayant été jadis avocat dans l'affaire du barrage de Fourogue (près d'Albi) et avant cela président d'une association agréée de défense de l'environnement, c'est à double titre et avec une particulière consternation que j'ai vu depuis la mort de Rémi Fraisse l'évolution de l'affaire de Sivens. Je ne sais ce qui me consterne le plus. Est-ce le résultat de tout cela aujourd'hui avec l'expulsion des occupants du site et le projet de nouveau barrage? Est-ce le détournement de l'action associative auquel se sont livrés Ben Lefetey et France Nature Environnement depuis 4 mois ou bien le sabotage des recours juridiques quand les mêmes ont refusé d’obtenir une décision de justice en faveur des opposants alors que tous, je dis bien tous les éléments étaient réunis pour en obtenir une ?

Aujourd’hui, 6 mars 2015, le Conseil général vient de décider de construire un barrage plus petit à Sivens, comme le lui avait demandé instamment Ségolène Royal. Le principe de libre administration des collectivités locales vient-il ainsi de voler en éclats ? Croit-on une seconde que les conseillers généraux auraient agi de la sorte s'ils avaient vraiment pensé que "leur barrage" était légal, comme ils le répètent depuis des mois ? Si pour les élus, le gouvernement et les experts mandatés par lui, le projet de barrage prévu initialement était entaché d’illégalité, pourquoi et comment aucune décision de justice n'a été rendue à ce jour en faveur des opposants ? C'est ce que je souhaite expliquer ici.



Avant toute chose, il faut savoir que l'opposition au barrage de Sivens s’est développée sur deux fronts: d'un coté, la "partie légaliste", représentée par Ben Lefetey et Collectif Testet qui est une association qui regroupe des adhérents individuels et des associations ; de l'autre coté, la "partie activiste" qui comprend les zadistes et les opposants dits "des Bouilles", qui ne sont pas regroupés en association. Ces groupes ne sont pas étanches de sorte que des opposants font partie des Bouilles et de l'association Collectif Testet. Une "coordination" essaie de relier tout le monde en se réunissant régulièrement.

Il faut savoir aussi que le barrage de Sivens a été autorisé par deux arrêtés préfectoraux des 2 et 3 octobre 2013 (déclaration d'utilité publique dite DUP et déclaration d'intérêt général dite DIG).

Ce que j'appelle "la partie légaliste" a attaqué ces arrêtés fin 2013 devant le tribunal administratif pour les faire annuler, l'affaire n'étant pas jugée à ce jour. C'est elle qui "détient" l'action devant le tribunal administratif. Ce que j'appelle la "partie activiste" a occupé le site ou soutenu les occupants par les moyens les plus divers. En ce qui me concerne, simple opposant au barrage, j'ai contribué à la fois au site de Collectif Testet et au site "Tant qu'il y aura des Bouilles".

Voilà pour la présentation du décor.

Maintenant, ce que je vais écrire dans ce texte l'est sous la réserve suivante: depuis novembre 2014, Ben Lefetey refuse de communiquer les requêtes introductives d'instance aux membres individuels de Collectif Testet qui les ont demandées ainsi qu'aux opposants des Bouilles. Pour refuser communication de ces documents de base aux adhérents, ce chantre de la démocratie a invoqué les "arguments" les plus fallacieux : qu'il fallait l'autorisation des avocats, qu'il ne fallait pas donner d'arguments à l'adversaire, "que n’importe quel probarrage/CACG peut être adhérent pour récupérer des infos." (sic) Or, il faut savoir que la procédure administrative est écrite, c'est à dire que les parties sont obligées de communiquer aux adversaires leurs mémoires devant le tribunal administratif. De sorte qu'à Sivens l'Etat, le Conseil général et la CACG ont les mémoires déposés par Collectif Testet alors que les simples adhérents de Collectif Testet ne les ont pas !

Que Ben Lefetey craigne que des juristes constatent que les dossiers ouverts en début d'instance n'aient pas été très bien défendus, cela importe peu depuis le mois d'octobre 2014. En effet, en octobre et novembre 2014, plusieurs arguments imparables ont été fournis aux requérants, clefs en main, pour faire annuler les arrêtés ou pour démontrer devant le juge administratif des référés qu'il y avait des doutes sérieux sur la légalité des décisions. Ce qui permet d'obtenir ce qu'on appelle la "suspension" de ces arrêtés, suspension qui permet elle-même d'accélérer les procédures en annulation...

Ces moyens de droit sont incontournables puisqu'ils ressortent de documents officiels, qu'il s'agisse du rapport d'experts commandé par Ségolène Royal ou de la mise en demeure-infraction N° 2014/2256 du 26 novembre 2014 de la commission européenne.

Ils sont si incontournables que nous venons d'apprendre par l'AFP (3 mars 2015) que la ministre de l'Environnement vient d'écrire au Conseil général du Tarn que "l’autorisation du projet initial est « soumise à un risque élevé d’annulation » par la justice administrative française"! Du jamais vu pour un ministre alors que les instances en annulation contre les arrêtés de l'Etat sont en cours.

Ce "risque élevé", certaines personnes le connaissent depuis fin octobre 2014. N'ayant pas alors de balance sous la main, j'avais pris moi-même... le risque de l'évaluer à "100%" dans mon entretien avec Nicolas Bérard (http://www.mediapart.fr/journal/france/ ... re-illegal). Début novembre, en ma qualité de simple opposant au barrage, j'en avais informé Ben Lefetey, porte-parole-dirigeant de Collectif Testet, et j'avais alors demandé l'ouverture d'une procédure de référé, ce qu'avec France Nature Environnement il a refusé de faire comme on va le voir.

Sans entrer ici dans les détails du rapport Forray-Rathouis, tous ceux qui l'ont lu savent qu'il est accablant pour les promoteurs du fameux barrage. Comme je l'avais indiqué à Médiapart début novembre, "l'insuffisance des études", qui est un moyen de droit souvent difficile à soutenir devant un juge, y est démontrée de la manière la plus nette. Il est écrit que le dossier a été monté "sans réelle analyse des solutions alternatives possibles", "sur des données anciennes" et dépassées, en termes polis que "le contenu de l'étude d'impact est considéré comme très moyen, au-delà de la stricte question des solutions alternatives", qu'alors que la CACG faisait état de 81 bénéficiaires... "nous estimons que le nombre de bénéficiaires du barrage de Sivens se situant dans l’optique sécurisation/substitution est de l’ordre de 30" , chiffre qui apparaît aujourd'hui surévalué par rapport aux dernières études de terrain ! Et j'en passe...

Si Collectif Testet avait invoqué ce moyen de droit devant le juge des référés, imagine-t-on son adversaire, l'Etat, soutenir que le rapport Forray-Rathouis ne tenait pas debout, et que les études faites par la CACG pour ce barrage étaient un modèle du genre ? Alors qu'il est démontré qu'elles sont un parfait exemple de ce qu'il ne faut pas faire !

Et que dire du dimensionnement du barrage, sauf qu'il relève d'une "erreur manifeste d'appréciation" du maître d'ouvrage comme on dit en droit administratif. Rapport, page 3: "la mission conclut à une surestimation des besoins de substitution de l'ordre de 35%. Elle propose de ramener le volume contractualisable de substitution de 726 000 à 448 000 m3"

Imagine-t-on l'Etat, auteur des arrêtés de DUP et de DIG, soutenir devant le juge des référés le contraire du rapport qu'il venait lui-même de commander ? Pourtant, les "opposants légalistes" ont décidé de ne pas se servir de ce rapport devant le juge des référés! Ce rapport qui concluait :" la mission souhaite que Sivens soit considéré comme un tournant dans la gestion de l’eau en Adour-Garonne, dernier projet d’une époque, (souligné par moi) première étape d’une évolution majeure."

Et comme si cela n'était pas suffisant, la commission européenne a caractérisé les infractions à la directive européenne sur l'eau du 23 octobre 2000 dans sa mise en demeure du 26 novembre 2014. Cette mise en demeure de 18 pages détaille plusieurs infractions ! Accessoirement, elle revient de manière très précise sur l'insuffisance de l'Etude d'impact. Notez que cette question particulière, toujours invoquée par les requérants dans les dossiers de ce type, est très difficile à défendre devant le juge administratif qui refuse généralement de prendre parti dans les appréciations des uns ou des autres, faute de documents probants pour étayer les arguments. Mais à Sivens, il y a un document officiel pour la défendre ! Et les opposants légalistes ont aussi décidé de ne pas s'en servir devant le juge des référés!

Fin novembre, les opposants légalistes disposaient donc d'au moins trois motifs imparables pour obtenir une décision de justice en leur faveur. Alors qu'UN SEUL motif suffit légalement, ils ont décidé délibérément de ne pas le faire. Pourquoi ?

Pour une raison bien simple, qui ressort de nombreux communiqués et déclarations de Ben Lefetey et de FNE depuis novembre 2014: ils ont choisi une approche politicienne et partisane, celle du compromis, et cela malgré tout ce qui venait de se passer et malgré la mort de Rémi Fraisse. Exemples parmi tant d'autres : Ben Lefetey à l'AFP, 5 novembre 2014 :" "Un processus de négociations est lancé pour identifier un compromis de sortie de crise" ou, communiqué de Collectif Testet, 20 décembre 2014 :"lors de l’entretien avec la Ministre hier midi, le Collectif Testet, France Nature Environnement et la Confédération Paysanne ont rappelé leur volonté d’aboutir à un compromis au plus tôt".

Pour FNE, si prompte à dénoncer chez les autres les conflits d'intérêts, l'affaire est entendue. Comment croire que cette fédération, financée essentiellement par l'Etat et certains de ses organismes sous tutelle, puisse pousser le bouchon et aller au bout d'un conflit dans lequel la responsabilité de l'Etat était si gravement engagée ?

(sur cette question voir: https://tantquilyauradesbouilles.files. ... itc3a9.pdf )

Pour Ben Lefetey, il se trouve qu'il est ouvertement engagé chez Europe Ecologie avec le petit noyau dont il s'est entouré pour diriger Collectif Testet. Depuis début novembre, il utilise visiblement sa position de dirigeant de Collectif Testet pour entrer dans un jeu médiatico-politique. Il a abandonné la bataille juridique qu'il avait lui-même lancée. En novembre et décembre 2014, en lieu et place d'agir pour obtenir enfin une décision de justice favorable, il n'a eu de cesse que de mettre en avant l'action de Catherine Grèze, députée EELV, devant la commission européenne (action que nul ne conteste au demeurant). Le 19 novembre, il déclare (AFP Gazette des communes) : « Je m’attends à ce qu’ils lancent [la commission] une procédure d’infraction » (...) « Cela arrangerait le gouvernement car tout le monde se renvoie la patate chaude et il pourrait alors dire que c’est Bruxelles qui a arrêté le projet ». Comme si Bruxelles pouvait arrêter un tel projet !

Dans un mail adressé collectivement aux Bouilles le 30 décembre 2014, pour justifier son refus d'agir en justice, il écrit : "Actuellement, Sivens s’est pris un rapport officiel critique et une infraction européenne, inutile qu’un échec au TA de Toulouse vienne redorer le blason du barrage !"(sic)

Ben voyons! Ayons peur d'utiliser de tels moyens de droit devant un juge !

Pourquoi maintenir l'action en justice alors ? Pourquoi même l'avoir engagée puisque les difficultés qui ont conduit à l'arrêt du chantier sont essentiellement les difficultés générées par les opposants activistes ?

Mais le sommet a été atteint quand nous avons appris qu'une demande d'abrogation des arrêtés avait été déposée le 21 novembre 2014, sans que l'association Collectif Testet et à plus forte raison sans que les autres opposants n'en aient discuté (par exemple à la "coordination" des opposants).

Stupéfaction quand nous avons fini par apprendre, après plusieurs demandes, le 4 décembre, que cette lettre était signée par FNE national (qui n'est pas partie aux procès de Sivens!), FNE Midi-Pyrénées et surtout par Ben Lefetey "au nom de Collectif Testet"! (sic) Alors que personne n'en avait discuté en assemblée de l'association, alors que les instances en annulation étaient en cours, ce chantre de la démocratie a bien signé une lettre au préfet lui demandant d"Abroger sans délai toutes les autorisations administratives que vous avez délivrées sur ce projet, entachée d’évidentes erreurs d’appréciation : une telle décision apparaît comme la seule envisageable pour restaurer la confiance des citoyens envers l’appareil étatique" .

De nombreux opposants se sont émus de cette démarche ahurissante qui a généré une grosse polémique.

voir: https://tantquilyauradesbouilles.files. ... ridico.pdf

Des explications ont été demandées à Ben Lefetey.

Aucune explication ou justification valable n'a pu être donnée depuis début décembre 2014.

Et pour cause :

Dès lors qu'une instance en annulation d'une décision est en cours ET que cette instance a toutes les chances d'être gagnée, il ne peut y avoir qu'une raison pour le demandeur de demander l'abrogation de la décision : un arrangement entre les parties ou un projet d'arrangement entre les parties !

Une telle demande d'abrogation pourrait, certes, relever d'une grave incompétence de quelque requérant agissant sans avocat (je plaisante un peu... mais ça c'est vu), mais quand on note que cette demande a été cosignée par Denez L'Hostis, président de FNE national, et cautionnée par au moins un avocat (qui certes a été jadis salarié de FNE - là je ne plaisante pas...) on peut penser qu'elle est délibérée. FNE étant subventionnée chaque année à hauteur de plus de 1 million d'euros par le seul ministère de l'Environnement, on peut aussi comprendre la démarche...

Fort heureusement, sans accord formel du Conseil Général et de la CACG, une telle demande ne pouvait aboutir. C'est ce qui s'est passé en décembre 2014. FNE et Ben Lefetey savaient ce qu'ils voulaient labourer mais ils avaient mis la charrue avant les bœufs... D'où la situation depuis 3 mois.



Nous sommes début mars 2015, le Conseil général vient de décider la construction d'un barrage plus petit à Sivens, qui va tout de même porter gravement atteinte à la zone humide du Testet qui était une des zones humides les plus intéressantes du Tarn.

Ben Lefetey va sortir un livre ... préfacé par José Bové, dont le titre comprend le mot "démocratie". Une association que je ne nomme pas par courtoisie propose "Un reçu fiscal pour déduire de vos impôts 66% du montant de votre don" s'il est supérieur à 50€, avec en prime le livre de Ben Lefetey et des autocollants... On ne perd pas le nord chez Lefetey.

Depuis novembre 2014, FNE a fait plusieurs appels aux dons et adhésions en invoquant explicitement la mort de Rémi Fraisse et les actions en justice à engager, alors que Rémi Fraisse était à Sivens à titre individuel avec ses amis les 25-26 octobre, à une manifestation à laquelle FNE Midi Pyrénées n'avait pas appelé, et alors que FNE a refusé d'agir en justice depuis novembre! On ne perd pas le nord non plus chez FNE. Vous me direz qu'il se vend sur internet des dessins dédicacés gratuitement pas Cabu.

Depuis novembre, dans les conditions qui viennent d'être évoquées, aucune décision favorable n'a été rendue par le juge administratif en faveur des opposants, de sorte qu'on a pu entendre des élus tarnais et la FNSEA nous chanter le refrain de "l'Etat de droit", eux qui n'ont rien dit (bien entendu) quand le barrage de Fourogue a été construit en toute illégalité en 1997 malgré les décisions de justice (voir mon article http://www.liberation.fr/politiques/201 ... bi_1134663).

Depuis novembre, MM Folliot et Valax ont pu rabâcher que les opposants ne pouvaient pas contester des décisions qu'ils "avaient prises légalement". "Tous les décideurs savent dorénavant qu’un projet administrativement, financièrement et juridiquement bordé peut être arrêté par la volonté d’une minorité agissante appuyée par des casseurs, et ce, malgré le rejet des procédures intentées contre lui" déclarait M.Folliot à l'Assemblée Nationale le 26 nov 2014...

Pourtant, MM Folliot, Valax et autres ont abandonné en chœur aujourd'hui le fameux dossier si bien "financièrement et juridiquement bordé". Vu l'état des lieux à Sivens, où tout a été rasé, on peut dire qu'ils ont capitulé en rase campagne devant l'Etat !

La FNSEA a répandu tranquillement en ville des tonnes de fumier et de lisier...

Ces jours ci, elle a barré les routes dans la région de Sivens en violation flagrante de l'article L412-1 du code de la route (délit d'entrave). Ses adhérents ont empêché des habitants de la région de circuler librement sous l'œil complaisant des forces de l'ordre. Ils ont fait le coup de main pour expulser les zadistes de terrains... qui ne leur appartiennent pas (pas plus qu'ils n'appartiennent aux zadistes c'est vrai aussi!), pour un barrage qui ne les concerne pas directement pour la plupart.

On peut entendre partout dans les médias que la vingtaine d'agriculteurs qui devaient bénéficier du barrage prévu pour 8,5 millions d'euros sont devenus "les agriculteurs". Oui, ces 20 personnes sont "les agriculteurs" en général, ce qui est très fort j'en conviens et qui ferait exploser le budget de la nation si on appliquait aux agriculteurs le coût du barrage de Sivens par agriculteur concerné. Très fort. Aussi fort que la fameuse phrase "les agriculteurs ont besoin d'eau", qui devrait permettre d'avoir saccagé Sivens et surtout de pouvoir faire n'importe quoi ailleurs, d'où la présence à la manifestation d'Albi du 15 novembre 2014 d'agriculteurs du Gers, des Landes, du Lot et Garonne, etc

Comme il n'y a pas eu de décision de justice en faveur des opposants, depuis novembre et encore plus ces derniers temps, des conseillers généraux et la FNSEA ont pu claironner qu'il fallait défendre "l'Etat de droit", en tout cas le leur.

Ce sont Ben Lefetey et FNE qui leur ont donné le pavillon du clairon. Ils avaient l'embouchure depuis longtemps.

(à suivre)
bajotierra
 
Messages: 4456
Inscription: Mar 19 Aoû 2008 16:28

Re: ZAD du Testet - Foret de Sivens (81)

Messagede bajotierra le Lun 16 Mar 2015 13:23

bajotierra
 
Messages: 4456
Inscription: Mar 19 Aoû 2008 16:28

Re: ZAD du Testet - Foret de Sivens (81)

Messagede bajotierra le Sam 27 Juin 2015 15:07

JOURNÉE DE SOUTIEN AUX INCULPÉ.ES DE SIVENS & SOUTIEN À LA LUTTE DE LA ZAD DU TESTET

& contre le barrage de Sivens

Dimanche 28 juin à partir de 12h à la Chapelle,

36 rue Danielle Casanova à Toulouse

Une journée entière pour faire le point sur et relancer la lutte de Sivens avec de beaucoup de ses acteurs.trices : Bouilles, Zadistes, militant.es solidaires, avocats de la cause, et des individu.es. Tous et toutes ensemble nous avons résisté et empêché jusqu'ici la construction de l'aberrant barrage de Sivens. Après une année et demie de lutte, un homme est mort, une forêt a été arrachée, les bléssé.es et inculpé.es sont nombreux.euses, la Zad a été expulsée et les mafieux Tarnais viennent de détruire la Métairie neuve. Mais nous avons crée un élan, une force, une prise de conscience de l'urgence de la lutte. À ce jour, la zone humide est toujours vivante et ce, grâce à nos efforts conjugués, alors ON NE LÂCHE RIEN !!

L'événement de ce dimanche 28 juin est l'occasion de nous retrouver et de rencontrer de nouveaux résistant.es. Et aussi de récolter des fonds pour continuer à défendre les personnes inculpées pour leur soutien à la lutte du Testet : résistance active et occupation de terrains notamment. En septembre plus de 20 résistant.es passent en procès sur Toulouse pour leur refus de quitter la Zad du Testet le 6 mars dernier, un délibéré d'appel est attendu le 1er juillet et concerne 2 copains, avec Charlie-le-clown on monte sur Paris que le procès en cassation… … ...

Au programme du dimanche 28 juin à la Chapelle, 36 rue Danielle Casanova à Toulouse :

-Des témoignages : de divers Bouilles, de Zadistes, d'associations, de militants.es impliquées de diverses manières...

-Un point juridique sur le inculpé.es depuis le début de la lutte et les procès à venir avec l'avocate Claire Dujardin

-Des expos : photos de la résistance la Zad du Testet prises par des opposants professionnels ou amateurs,photos des murs d'Athènes et des photos venant du site de http://www.tantquilyauradesbouilles.wordpress.com

-Des moments festifs, musiqueS et chansonS avec Guillaume Barraband, Nicolas Bacchus, Serge Pey, la choral ONPC (On N'est Pas Couché), la présence du réalisateur Greco-Tarnais,Yannis Youlountas auteur du film « Ne vivons plus comme des esclaves » et des surprises. . .

- Des stands de collectifs militants solidaires et présents dans la lutte depuis le début...

- Des films, des sons, des diaporamas…

- Du pain « de la Zad », des affiches militantes (des collectors aussi), des cartes postales et badges militant.es...

C'est dimanche aussi il y aura à manger, à boire, des jeux (belote, pétanque…), et on espère beaucoup de soleil tout au long de la journée ! Entrée à prix libre.

Pour aider à l'organisation, bienvenue ! Contact : amisdesbouilles@riseup.net

QUELQUES CHIFFRES :

La répression, à Sivens, c’est plus de 100 personnes concernées :

70 cas d’inculpation en justice répertoriés dont 61 suivis :

Plus 80 % des cas concernent des accusations d’attroupement illégal, outrages/rébellion, violence sans ITT (Incapacité Temporaire de Travail).

La seule accusation de violence avec ITT basée sur les seuls témoignages de gendarme s’est avérée fausse, en appel, sur la base d’une vidéo (des infos plus détaillées vous serons données le 28 juin)

A ce jour les 53 condamnations prononcées se traduisent par:

- 12 condamnés à la prison ferme

- 20 condamnés à de la prison avec sursis (6 ont fait appel) totalisant plus de 100 jours d e prison.

- 7 condamnés à des jours amendes (140) ou à des Travaux d’intérêts généraux (770 heures).

- 9 condamnations à amendes sans peine

- 5 relaxés

Les frais d’avocats (15.000 €) , amendes et frais de justice (10.000 €), indemnités (65.000€, dont une condamnation à 45.000 euros de dommage et intérêts) sont évalués à environ 90.000 euros.

Plus de 30 personnes ayant subi des dégâts :dégradations de voitures et d’affaires par les milices pro barrage et les gendarme ou contraventions. Il se chiffrent à plus de 5.000 €.

A ce jour la solidarité à permis de prendre en charge plus de 20.000 €.


L’illégalité du projet de barrage de Sivens dénoncée par l’Europe, la reconnaissance de son aberration par les experts nommés par Ségolène Royal, sont des reconnaissances officielles de la justesse du combat mené par les opposants.


TANT QU'IL Y A DES BOUILLES, IL N'Y AURA PAS DE BARRAGE !!!


+ d'infos : http://www.tantquilyauradesbouilles.wordpress.com
bajotierra
 
Messages: 4456
Inscription: Mar 19 Aoû 2008 16:28

Précédent

Retourner vers Luttes actuelles et manifestations

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 26 invités