L'arrêté municipal intitulé «troubles prostitution», pris lundi dernier par le maire de Toulouse
Jean-Luc Moudenc, afin de répondre aux associations de riverains des quartiers des Minimes, Ponts-Jumeaux, gare Matabiau et Roquelaine, excédés par la présence permanente de prostituées, a mis en colère les travailleuses et travailleurs du sexe. Une centaine d'entre eux a manifesté, hier vers 18 heures, place du Capitole, et certaines filles en tenue légère n'avaient pas leur langue dans la poche. «On n'est pas que belles, on est rebelles, des salopes professionnelles», ont scandé les manifestantes devant une banderole. Surtout, tous étaient ici pour une chose : le retrait de l'arrêté municipal anti-prostitution qui empoisonne leur quotidien. D'ailleurs, les services de police ont déjà commencé à verbaliser : plus d'une trentaine de procès-verbaux dressés entre mercredi et jeudi (le montant de l'amende est de 38 euros). «On a vraiment envie que ça s'arrête, a expliqué hier AJ, porte-parole du syndicat du travail sexuel (Strass). Et puis pourquoi la mairie n'est pas venue nous voir pour parler ? Maintenant, le résultat de cet arrêté c'est que les filles, qui doivent aller travailler encore plus loin vont être en danger. Déjà que les policiers ne sont pas toujours gentils avec elles, elles vont se retrouver dans de sombres périphéries avec les dangers que ça comporte».
Les associations TravailleurSEs du sexe Toulousain et le Strass réclament également «l'abrogation immédiate et sans condition du délit de racolage public, mais aussi «une réelle politique de lutte contre les violences et les abus» et «la délivrance d'un titre de séjour avec autorisation de travailler pour les travailleuses du sexe migrantes». Les associations veulent également aller plus loin en demandant le «retrait de la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel». «La précarité et la répression exposent déjà les femmes aux violences sexuelles (…) Au lieu de garantir l'accès aux droits des travailleuses du sexe, l'État et la mairie de Toulouse se font les chiens de garde des riverains qui veulent notre disparition», dénoncent les manifestants.
G.C.
TOULOUSE SOCIÉTÉ
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