Hier , annulation du festival Rio Loco a Toulouse
http://next.liberation.fr/musique/2014/ ... ee_1038729
http://www.ladepeche.fr/article/2014/06 ... -loco.html
Intermittents: le ministère de la culture veut empêcher les annulations de festivals
Annulera, annulera pas ? Dès les premiers jours de grève au Printemps des comédiens, à Montpellier, la question s'est incrustée dans le paysage : faut-il maintenir le festival de théâtre, essentiellement financé par le conseil général (département de l'Hérault), alors qu'aucune représentation n'a eu lieu depuis son ouverture, mardi 3 juin ?
Cela fait neuf jours que la grève est votée et reconduite, tantôt pour 24 heures, tantôt pour 48 heures, selon les événements. Les dépenses s'accumulent (hébergement des équipes artistiques et techniques invitées, repas…) et la colonne des recettes de billetterie reste vide, évidemment. Mardi 10 juin, sous l'influence du vice-président du conseil général chargé de la culture, Jacques Atlan, le conseil d'administration a tranché : il a refusé de prononcer l'annulation du festival, pour des raisons financières.
En effet, l'annulation du festival, qui s'apparenterait à une rupture du contrat de travail par l'employeur, rendrait le Printemps des comédiens « redevable du paiement de prestations non effectuées » par les grévistes, lit-on dans le communiqué. Le conseil d'administration « décide de ne pas acquitter aux intermittents, artistes et compagnies, les engagements financiers prévus aux divers contrats, sauf dans les cas qui seront examinés dans les meilleurs délais, et qui n'auront pas été exécutés (…) Décide de prendre toute mesure de nature à limiter autant que possible les dépenses à venir. »
Préparez vous à être surpris !
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LES INTERMITTENTS FERONT GRÈVE, À LEURS FRAIS
Les intermittents décideront, chaque jour, s'ils maintiennent ou non la grève. Celle-ci a été revotée pour 48 heures, jeudi 12 juin. Il n'y aura donc pas de spectacle ce soir, vendredi 13. Le message est clair : les intermittents feront grève, à leurs frais. Quitte à « perdre » les 507 heures de travail requises pour bénéficier de l'assurance-chômage. Dilemme, mais aussi colère des intermittents, lorsqu'ils ont découvert les propos du vice-président du conseil général chargé de la culture, le 11 juin, dans Le Figaro. Qualifiant la grève de « farce très, très amère », Jacques Atlan a déclaré au quotidien : « Le conseil général perd 1,9 million d'euros dans une affaire dont il est, au travers du Printemps des comédiens, une victime expiatoire ».
La phrase suivante a fait bondir les professionnels de la culture : « Qu'il y ait eu un mouvement symbolique fort durant deux, trois, quatre jours… très bien ! Mais trois semaines… (…) Nous nous sentons injustement abusés. Le mouvement pénalise ceux qui donnent à manger aux artistes (…) Je remarque qu'il est sans doute plus facile de tenir des assemblées générales dans la pinède du Domaine d'O, sous le soleil de Montpellier, que de faire la grève de la faim devant le ministère de la culture ou le siège du Medef à Paris », a raillé Jacques Atlan.
A Montpellier, ces propos ont semblé très éloignés de la fibre politique et sociale du conseil général, et de son président, le socialiste André Vézinhet. Celui-ci avait tenu à faire un discours jugé « très digne » sur la colère du monde de la culture, mardi 3 juin, le soir de l'inauguration du Printemps des comédiens, alors que le premier jour de grève avait été voté.
AU MINISTÈRE DE LA CULTURE, LA CRAINTE DE L'ANNULATION
La non-annulation du Printemps des comédiens n'est pas pour déplaire au gouvernement. L'expression « annulation de festival » est chargée d'une symbolique forte, rappelant le cauchemar de l'été 2003. Il suffirait qu'un festival soit annulé pour en entraîner d'autres dans le mouvement, par un effet domino : telle est la crainte du ministère de la culture et de la communication.
L'annulation ? Jean-Claude Montanari, directeur du festival Montpellier Danse, s'y était pourtant préparé, au vu de la tournure des événements. Sollicité par Le Monde, il n'a pas souhaité s'exprimer mais les nombreux professionnels ayant participé à des réunions de préfiguration l'ont entendu dire, ces derniers jours : « J'entends une fois le mot grève et j'annule ». Aussitôt, la rue de Valois a dépêché à Montpellier le directeur général de la création artistique (DGCA) du ministère de la culture, Michel Orier. L'ancien patron de la MC2 de Grenoble, l'une des plus grandes scènes nationales du territoire, a fait passer le message : on n'annule pas un festival par anticipation. Les équipes techniques et artistiques décideront, au jour le jour, d'annuler ou pas les spectacles à venir. Visiblement, le message est passé.
Mais le festival a commandé une banderole qui devrait bientôt flotter sur la façade du bâtiment – si ce n'est déjà le cas : « Montpellier Danse soutient les intermittents ». Lundi 16 juin, journée de mobilisation nationale, les intermittents et les salariés permanents de Montpellier Danse voteront à bulletin secret « pour ou contre » la grève. Car le temps du montage des spectacles va bientôt sonner. Le chorégraphe Angelin Preljocaj doit théoriquement ouvrir le festival, du 22 au 26 juin, avec Empty Moves (Parts I, II & III).
La coordination des intermittents et précaires de Midi-Pyrénées bloque la première représentation de l'opéra Daphné au théâtre du Capitole qui devait avoir lieu ce dimanche à 15 heures. Les musiciens de l'opéra auraient fait savoir qu'ils refuseront de jouer si la police déloge les intermittents.
Visiblement, le blocage n'est pas du goût de tous. Des heurts auraient éclaté entre public et artistes et techniciens en lutte. La police municipale est intervenue pour les séparer comme on le voit sur cette vidéo posté sur la page facebook de la Coordination des Intermittents et Précaires de Midi-Pyrénées :
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