Retraites : arrêter la casse pour tout reconstruire !

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Re: Retraites : arrêter la casse pour tout reconstruire !

Messagede vroum le Jeu 17 Oct 2013 18:59

Dax : Pétition contre la réforme des retraites

http://libertaire-landes.blogspot.fr/20 ... e-des.html

Ce 15 octobre 2013, les organisations syndicales CGT, FO et FSU 40 lançaient une pétition sous forme de lettre ouverte aux parlementaires landais pour protester contre le projet de loi portant réforme du système de retraite.
Dans cette lettre les syndicats écrivaient aux socialos élus dans les landes en ces termes:

"Vous êtes élus dans les landes. Vous n'êtes pas sans connaître le rôle que nous avons joué en tant que citoyen afin que Monsieur Sarkozy soit battu. Les salariés ont pris une part importante pour envoyer au parlement un changement de majorité, vous donnant même la majorité absolue. Nous attendons donc beaucoup du débat parlementaire et nous ne manquerons pas d'être vigilants tout comme les salariés des Landes sur votre vote relatif à ce projet de loi."


Vigilant, mon cul ! Le cégétiste au micro essayait de nous convaincre que rien n'était perdu il y avait déjà 700 pétitions signées ( qui partiront certainement à la poubelle )
Pour les débats parlementaires vous pourrez attendre longtemps; les seules voix que les socialos entendent sont celles du MEDEF.

De plus pas une seule fois ils n'ont critiqué leurs copains du PS, car il faut savoir que le secrétaire général de l'UD CGT des Landes est aussi membre du parti communiste. Dans les Landes il y aura des listes communes PS - PC aux élections municipales de 2014 et le parti socialiste n'aime pas qu'on ne lui soit pas soumis.

La présence de militants de la Fédération Anarchiste, du Collectif Libertaire Énergie Noire et de la Confédération Nationale du Travail avec nos drapeaux ce jour là a fortement dérangé le secrétaire général CGT qui faisait une tête comme quinze culs, eux qui voulaient se donner une image d'être l'organisation la plus combative, c'était raté!

On notera l'absence de Force Ouvrière malgré la mention du syndicat sur le tract.

Nous avons pu nous exprimer à l'aide d'un mégaphone et lire le texte ci-dessous :

Alors que la droite était au pouvoir en 2010 le député socialiste Henri Emmanuelli estimait que toucher à la retraite à 60 ans, "une conquête sociale majeure", serait "un très mauvais signal, un très mauvais symbole''.

Dans un tract du parti socialiste à cette époque on pouvait lire comme revendication :

1) Le maintien de l'âge légal de départ à 60 ans et la liberté de choix pour tous

2) Le financement des retraites par les revenus du capital et les banques

Et aujourd'hui Henri Emmanuelli, député PS s'est même dit favorable à son allongement :

« Je pense que la biologie fait qu'il faut quand même se poser la question de la durée de cotisation parce que je vois autour de moi des gens qui aujourd’hui auront passé plus de temps à la retraite que dans la vie active, c’est une situation qui ne peut pas perdurer ».


Normal t'es pas trop fatigué Henri, avec ce que tu fous !
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La réponse d’Henri Emmanuelli
Que les patrons payent ce qu'ils doivent, de toute façon ce n'est pas par des réformes que nous changerons le système, nous le détruirons qu'en le transformant radicalement.
Vouloir changer le système capitaliste par des réformes c'est vouloir collaborer avec lui, c'est vouloir à ce que rien ne change.

Collaborer avec le parti socialiste, c'est être du coté du patronat c'est être un ennemi des travailleurs et des plus pauvres.


Tous ceux qui feront le jeu des exploiteurs seront nos ennemis, à nous les anarchistes.


Pas de guerre entre les peuples, guerre entre les classes !



Vive la Révolution Sociale, Vive l'Anarchie !

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Re: Retraites : arrêter la casse pour tout reconstruire !

Messagede vroum le Mer 23 Oct 2013 16:40

Les retraites des salariés…une idée bourgeoise

http://www.autrefutur.net/Les-retraites ... laries-une

Être contre le régime des retraites, tel que nous le sommes, ce n’est pas être pour un soutien à la casse du système actuel au profit d’un asservissement toujours plus grand au salariat et d’un pillage de notre bien, celui de la sécurité sociale… Mais l’on peut combattre le patronat dans sa volonté de nous voler notre salaire indirect et dénoncer en même temps notre rapport au travail et au non travail, imposé, comme mode de pensée, par ce même capitalisme.

Le syndicalisme révolutionnaire, au tout début du XX siècle, pour petit rappel, était contre la mise en place du système des retraites pour diverses raisons. Premièrement, car la bourgeoisie cherchait également à ce moment à mettre une part importante de retraite par capitalisation dans les projets à venir. Deuxièmement, car la CGT refusait qu’une part soit prélevée sur le salaire direct de l’ouvrier et refusait également que le patronat ait son mot à dire dans la gestion du système. Troisièmement, et c’est ce qui nous importe ici, car c’était enfermer la classe ouvrière dans la société capitaliste et évacuer toute révolution ou évolution réformiste et que le problème n’était pas dans des aménagements de la société actuelle, mais bel et bien dans une transformation radicale des rapports du travail et au travail.

Ce rappel des réflexions au sein du syndicalisme qui était majoritairement révolutionnaire en France à cette époque, doit nous éclairer sans nous imposer un schéma. Après tout la société a changé, les conditions du travail ont énormément changé, le rapport au changement social également, notamment en raison d’une large acceptation du salariat par les travailleurs.

Cependant nous sommes pour un angle d’approche de la question du travail radicalement différent, qui remettrait en cause, l’idée même de retraite au seul moment de la vieillesse.

Le premier argument est le suivant, notre attente permanente des congés payés, des RTT, du moment de la retraite, ne traduit-il pas un malaise, au travail ? C’est à dire, que les conditions de travail sont telles que tout le monde veut fuir le travail, individuellement, et ne pas chercher à créer des rapports de force qui changeraient les conditions de travail, le rapport au travail. Sans attendre un processus révolutionnaire complet, il n’est pas admissible de perdre son temps, sa vie au travail et d’y être en malaise permanent.

Le second est que la société capitaliste a construit un système de divertissement tellement fort, que le travail n’est plus central dans le ressenti de la vie collective, et qu’on nous autorise à donner notre avis sur tout, sauf sur l’essentiel : la production et la répartition des richesses. Les formes démocratiques progressent mais s’arrêtent à la porte de l’entreprise. Depuis 1791, la bourgeoisie a barricadé son pré-carré : la propriété individuelle du moyen de production, et il est hors de question, d’élection, de négociation, pour savoir qui doit diriger l’entreprise. Les révolutionnaires ont toujours dit qu’il fallait réduire radicalement le temps de travail, mais en même temps prendre le pouvoir et instaurer une démocratie dans la sphère du travail et de la production. Or on nous a menti en nous faisant croire que la liberté était de moins travailler et de mettre le travail à côté de nos vie, que l’épanouissement était dans le consumérisme fut-il culturellement avancé. Tout est possible, du moment que la contestation du travail reste aux marges. Le consensus imposé est : je travaille dur, je revendique des choses qui ne remettent pas en cause le pouvoir du patronat et je m’évade ensuite grâce à une multiplicité de choix (sport, loisirs, culture, biens matériels…) qui prend l’apparence d’une liberté…

Mais, rappelons que l’aspiration profonde du mouvement ouvrier, initialement, est de se battre, en même temps, pour instaurer la démocratie partout, y compris au travail et de vivre pleinement aussi au travail. Que la vie ne devrait-être entre parenthèse à aucun moment !

Alors oui un autre rapport au travail, serait toute sa vie, d’être étudiant et travailleur, que ce travail évolue en fonction de nos capacités. Si les capacités physiques et nerveuses évoluent, diminuent souvent avec l’âge, d’autres, avec des formes nouvelles d’intelligence dues à l’expérience augmentent avec l’âge. De 15 ans à 80 ans, chacun peut apporter une contribution au monde du travail. De même que 35 ou 40h par semaine ne sont pas un problème à 35 ans, 8 ou 10 heures hebdomadaires seraient largement suffisants à 15 ou 75 ans…Idem les activités ne sont évidemment pas les mêmes au sein d’un collectif de travail à 15, 40 ou 60 ans… Le travail c’est aussi un collectif d’êtres humains qui construisent ensemble, et très nombreux sont les salariés, qui, faute de perspectives de bien être sur le lieu de travail, aspirent à être au chômage, ou à la retraite, et en sont très malheureux quand cela se produit. Malheureux car ils sont réduits au consumérisme et parfois même frustrés de ne pouvoir le réaliser cela faute de moyens…

Certains arguments pour défendre la retraite dans sa forme classique ne tiennent pas…

1, Il faudrait laisser la place aux plus jeunes et donc ne pas s’accrocher au boulot : ce type de raisonnement pourrait très bien conduire à écrire : les femmes ou les étrangers prennent la place des chômeurs qui voudraient travailler…on voit bien l’absurde de ce raisonnement !

2, Tous partir à soixante ans ce serait l’égalité absolue ! Comment fait-on pour les 40% de personnes qui ont cotisé et qui meurent souvent dans les quelques années avant leurs soixante ans ? Que fait-on du fait qu’un cadre va avoir quinze ans d’espérance de vie de plus en moyenne qu’un ouvrier ? N’y a-t-il pas une réplique du paradis dans cette assertion ? : Je trime toute ma vie dans l’espoir d’atteindre vivant l’âge où je pourrais vivre sans travailler…

Et en fonction des métiers, on est plus ou moins cassé à soixante ans, pour certains c’est déjà bien trop tard…

Notre réponse est la suivante, une véritable relation au travail, serait, de se battre pour être bien au travail et ne pas faire que certains vont vivre moins longtemps que d’autres en fonction du travail, mais surtout que la véritable égalité serait de prendre sa retraite (avoir des plages de libertés) tout au long de la vie et d’un autre côté de contribuer au monde du travail et de se former tout au long de la vie. Se former et former les autres.

En conclusion, nous trouvons malsain et individualiste (puisque inégalitaire au regard des statistiques sur la mortalité), ce fait de sacrifier les meilleures années physiques de sa vie entièrement au travail et d’un autre côté de ne plus du tout contribuer lorsqu’on est âgé et rempli d’expérience à transmettre du savoir au travail…

Soit d’un côté la vie à partir de 60 ans est difficile et pourquoi attendre ce moment pour vivre en dehors du travail sur des projets longs (voyages, autres…). Même si le travail devenait pour tous agréable, tout individu peut vouloir s’en échapper temporairement pour vivre une passion. Soit la vie est superbe après soixante ans et pourquoi ne pas continuer à participer au collectif essentiel qu’est le travail. Dans les deux hypothèses, l’idée de la retraite-couperet est absurde.

Cette réflexion sur les retraites doit se faire parallèlement au fait de refuser le casse du siècle qui est que le patronat et ses complices socialistes de gouvernement cherchent à voler les travailleurs de leurs cotisations retraites en réduisant leur droit à ces temps de hors travail, que ce soit tout au long de la vie comme après soixante ans.

Battons nous pour empêcher cette casse, mais impulsons des débats, ici et maintenant, autour de nous, pour penser un autre rapport au travail. Tout rapport de force, pour des choses concrètes ici et maintenant, ne se construira pas, sans espoir, perspective, rêve, pour un autre rapport au travail.

Enfin en conclusion et comme piste de réflexions, outre, le fait que les suicides, isolements, dépressions, sont très importants chez les jeunes retraités qui ne se remettent pas de la césure avec le collectif du travail et le sens qu’il porte ; je voudrais ajouter que les tenants de la domination, classe capitaliste et classe politique, ne s’imposent pas de retraites et que cela devrait nous interpeller. Alors qu’ils sont en première ligne pour s’attribuer ce qu’il y a de meilleur. Nous avons en exemple, dans nos vies, et à travers les médias, de nombreux exemples, de politiciens qui ne stoppent pas et qui pourtant travaillent largement plus de 35h par semaine à un âge très avancé, il en est de même des moyens et grands patrons. Et pourtant, ils ont les moyens de ne plus travailler du tout, mais ils veulent rester aux manettes et continuer à contrôler En dehors des classes dominantes, il y a de nombreux secteurs, où les travailleurs, qui ont de bonnes conditions de travail, ne stoppent qu’à la mort ou presque : chercheurs, ingénieurs, médecins, acteurs, musiciens, architectes et…pour terminer des artisans et paysans qui réduisent largement le temps de travail mais continuent tout de même le plus longtemps possible…

Cyrille Gallion
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