Le racket sur nos retraites c'est le Capitalisme et l’État. Combattons-les et développons les luttes sociales !
La réforme proposée par le gouvernement ce mois de septembre annonce une nouvelle étape dans le démantèlement du système de retraite qui, dans la lignée des réformes engagées depuis 20 ans, va se traduire par une diminution des pensions, que cela soit cette fois-ci par une augmentation de la CSG, des suppressions d'avantages fiscaux, ou encore une sous-indexation des pensions et des salaires portés au compte. A long terme, les mesures envisagées comprennent le relèvement de l'âge de l'ouverture aux droits à la retraite et de la retraite sans décote, un allongement des durées de cotisations pour un taux plein, et la possibilité pour le gouvernement de réduire les pensions très rapidement selon la situation économique et sociale.
Racket sur nos retraites
Le travail salarié, c'est déjà le vol organisé des richesses que nous produisons, mais aussi celui de notre vie, par les patrons et les actionnaires et l’État. Le racket sur nos retraites, c'est l'extension de ce vol légal, qui aura pour conséquence de baisser encore le niveau des pensions de retraite et de nous déposséder de quelques années de plus de notre vie, avec à la clé une explosion prévisible des maladies professionnelles, des accidents du travail et le renforcement de la précarité des plus âgé-e-s d'entre nous.
Bien que déjà très inégalitaire, le système par répartition, concession que la bourgeoisie et l’État avaient dû faire, face aux luttes ouvrières, leur est intolérable, parce qu'il repose sur le principe de la solidarité face aux risques de la vie, et parce qu'il représente un immense gâteau, le salaire indirect, que veulent se partager les assurances et les fonds de pension.
Quoi qu’il prétende, l'enjeu de cette réforme pour le gouvernement n'est donc pas de sauver le système par répartition mais de rendre la capitalisation incontournable. Nous n'aurons alors plus que le choix de confier nos retraites aux assureurs et aux fonds de pension qui joueront notre vie en bourse, ou bien de partir avant l'heure avec des pensions de misère, à mesure que gagnera la logique capitaliste selon laquelle chacun-e devra cotiser pour sa propre retraite, sa propre santé et son chômage.
L’État au service du Capitalisme
L’État se fait l'instrument de la liquidation du système par répartition, comme des autres attaques contre les travailleurs et travailleuses, fidèle à son rôle d'instrument des classes dominantes. Ainsi c'est lui qui organise le glissement vers le marché privé de l'ensemble des activités essentielles pour la société que sont la santé, l'éducation, l'énergie, la culture, la communication.
Dans tous les pays, c'est lui qui organise pour les classes dirigeantes - économique et politique – le hold-up social sur notre dos. Il n’y a donc rien à attendre de lui, ni des gouvernements quel que soit leur parti, ni des réseaux de la gauche institutionnelle qui dépendent des socialistes (notamment en vue d’accords électoraux aux municipales).
Ni grèves de 24h, ni accords syndicaux
De même, il n’y a rien à attendre des bureaucraties syndicales car elles nous ont toujours prouvé, comme c’était le cas lors des derniers mouvements, qu’elles se résignent à accompagner le recul social en brisant toute dynamique de lutte réelle par des journées d’action sans lendemain et en inscrivant leurs perspectives revendicatives dans le cadre du Capitalisme, qu’elles considèrent comme indépassable.
Si la CGT, FO, la FSU et Solidaires affirment s’opposer à cette réforme, leurs perspectives de mobilisation ne dépassent pas pour l’instant l’appel timide à une mobilisation ponctuelle pour le 10 Septembre, et cette unité syndicale de façade volera en éclat dès que les bureaucraties chercheront à négocier, sous la pression de fractions politiques clientes du gouvernement, ou pour préserver leur statut d’interlocuteur et de partenaire du pouvoir.
De plus, s’en remettre à des négociations menées au sommet par les bureaucraties syndicales avec les organisations patronales et orchestrées par le gouvernement ne nous conduira qu’à une impasse. Le dernier Accord National Interprofessionnel (ANI) conclu en Janvier et transformé en loi en Mai 2013 a démontré une fois de plus que de telles négociations ne servaient que de chambre d’enregistrement pour les régressions sociales voulues par les classes dirigeantes.
Construire la Grève Générale à la base
Si comme nous l’assènent les bureaucraties syndicales, « la grève générale, ça ne se décrète pas », encore faut-il avoir la volonté de la construire. C’est cette volonté qui doit animer à la base tous les travailleurs et toutes les travailleuses, au-delà des appartenances syndicales.
Pour les travailleurs et travailleuses syndiqué-e-s, il s’agit de développer dans nos syndicats les conditions d’une lutte de masse, de créer des liens intersyndicaux et interprofessionnels, à la base, permettant ainsi de faire face en toutes circonstances aux manoeuvres bureaucratiques.
Surtout et au-delà, il nous faut développer des espaces d’organisation permettant d’entraîner tous ceux et toutes celles qui ne veulent plus subir dans une lutte interprofessionnelle prolongée, permettant aussi la coordination de l’action entre tous les secteurs de la population.
L’expérience du dernier mouvement des retraites de 2010 doit être mise à profit : ce dont nous avons besoin, c’est d’une grève active, avec blocage de la production, des transports, des centres économiques névralgiques. Ce dont nous avons besoin, c’est de multiplier les initiatives menées par l’ensemble de la population, dans les entreprises, les quartiers, les communes, fondées sur la construction du rapport de force.
Nous devons aussi organiser la solidarité de classe afin que l’acte de grève et la perte de salaire qui l’accompagne ne soient pas un frein à la mobilisation, notamment pour les travailleuses et travailleurs les plus précaires d’entre-nous. Cette solidarité peut prendre de nombreuses formes : caisses de grève, soutien logistique…
Face à la barbarie capitaliste, pas de statu quo : révolution sociale
Tout en participant pleinement aux mobilisations contre cette nouvelle réforme des retraites, on ne peut se contenter de revendiquer seulement l’ouverture des droits à 60 ans ou la taxation des dividendes. Ces mesures, en s’inscrivant dans le système capitaliste, n’empêcheraient pas la privatisation du système des retraites, et au-delà le démantèlement de la protection sociale, la généralisation de la précarité concernant l’emploi et les salaires, et le renforcement des inégalités sociales.
Recourir à l’État pour réguler l’offensive capitaliste est illusoire. Loin d’être le garant de l’intérêt commun, il est la force organisatrice des inégalités au service du Capitalisme. Ainsi, la résignation ou un vote sanction aux prochaines Municipales n’y changeront rien. Pour ne plus subir la dégradation de nos conditions de vie, nous devons ouvrir des perspectives de rupture avec le Capitalisme. En opposition avec ce système fondé sur l’exploitation et l’injustice sociale, nous proposons de construire une société basée sur l’égalité politique, économique et sociale, une société solidaire, sans classes et sans État, fondée sur la propriété commune des moyens de production et de distribution. Pour répondre aux questions sociales et politiques, nous proposons une organisation sociale basée sur l’autogestion généralisée de la société et sur le fédéralisme.
C’est à partir des mouvements sociaux que nous pouvons construire la gestion directe de la société, de la production et de la distribution des biens et des services pour satisfaire nos besoins. Au sein des luttes, nous pouvons dès maintenant nous organiser toutes et tous, ensemble, et décider et gérer la conduite des mobilisations, pour demain prendre en charge collectivement la conduite de la société. Ainsi ce projet de société ne peut devenir réalité qu’à travers les luttes, portées par le plus grand nombre, pour enfin sortir du Capitalisme.
Mettons le Capitalisme à la retraite…
Le chacun pour soi c’est tout le monde dans la merde…
Partageons les richesses, pas la misère !
Groupe de Travail sur les Retraites
Relations Extérieures de la CGA
le 15 août 2013
3. La lutte économique
Malatesta in Le Programme anarchiste
L'oppression qui aujourd'hui pèse le plus directement sur les travailleurs, et qui est la cause principale de toutes les sujétions morales et matérielles qu'ils subissent, c'est l'oppression économique. Autrement dit, c'est l'exploitation que les patrons et les commerçants exercent sur le travail, grâce à l'accaparement de tous les grands moyens de productions et d'échange.
Pour supprimer radicalement et sans retour possible cette exploitation, il faut que le peuple, dans son ensemble, soit convaincu qu'il possède l'usage des moyens de production, et qu'il applique ce droit primordial en expropriant ceux qui monopolisent le sol et la richesse sociale, pour la mettre à la disposition de tous.
Mais, est-il possible de passer directement, sans degrés intermédiaires, de l'enfer où vit aujourd'hui le prolétariat au paradis de la propriété commune ? La preuve que le peuple n'en est pas encore capable, est qu'il ne le fait pas. Que faire pour arriver à l'expropriation ?
Notre but est de préparer le peuple, moralement et matériellement, à cette expropriation nécessaire ; d'en tenter et d'en renouveler la tentative, autant de fois qu'une secousse révolutionnaire nous en donne l'occasion, jusqu'au triomphe définitif. Mais de quelle manière pouvons-nous préparer le peuple ? De quelle manière pouvons-nous réaliser les conditions qui rendront possible, non seulement le fait matériel de l'expropriation, mais l'utilisation à l'avantage de tous de la richesse commune ?
Nous avons dit plus haut que la seule propagande, orale ou écrite, est impuissante à conquérir à nos idées toute la grande masse populaire. Il faut une éducation pratique, qui soit tour à tour la cause et le résultat de la transformation graduelle du milieu. Il faut faire se développer peu à peu chez les travailleurs le sens de la rébellion contre les sujétions et les souffrances inutiles, dont ils sont victimes et le désir d'améliorer leurs conditions. Unis et solidaires, ils luttent pour obtenir ce qu'ils désirent.
Et nous comme anarchistes et comme travailleurs, nous devons les inciter et les encourager à la lutte, et lutter avec eux.
Mais ces améliorations sont-elles possibles en système capitaliste ? Sont-elles utiles du point de vue de la future émancipation intégrale par la révolution ?
Quels que soient les résultats pratiques de la lutte pour les améliorations immédiates, leur utilité principale est dans la lutte elle-même. C'est par elle que les travailleurs apprennent à défendre leurs intérêts de classe, comprennent que les patrons et les gouvernants ont des intérêts opposés aux leurs, et qu'ils ne peuvent améliorer leurs conditions, encore moins s'émanciper, autrement qu'en s'unissant entre eux et en devenant plus forts que les patrons. S'ils réussissent à obtenir ce qu'ils veulent, ils vivront mieux. Ils gagneront davantage, ils travailleront moins, ils auront plus de temps et de force pour réfléchir aux choses qui les intéressent ; et ils sentiront soudain des désirs et des besoins plus grands. S'ils ne réussissent pas, ils seront conduits à étudier les causes de leur échec et à reconnaître la nécessité d'une plus grande union, d'une plus grande énergie ; et ils comprendront enfin que pour vaincre sûrement et définitivement, il faut détruire le capitalisme. La cause de la révolution, la cause de l'élévation morale des travailleurs et de leur émancipation ne peuvent que gagner du fait que les ouvriers s'unissent et luttent pour leurs intérêts.
Mais encore une fois, est-il possible que les travailleurs réussissent dans l'état actuel des choses, à améliorer réellement leurs conditions ?
Cela dépend du concours d'une infinité de circonstances. Quoi qu'en disent quelques-uns, il n'existe aucune loi naturelle (loi des salaires) qui détermine la part qui va au travailleur sur le produit de son travail. Ou, si l'on veut formuler une loi, elle ne pourrait être que la suivante : le salaire ne peut descendre normalement au-dessous de ce qui est nécessaire à la conservation de la vie, et ne peut normalement s'élever au point de ne plus laisser aucun profit au patron. Il est clair que, dans le premier cas, les ouvriers mourraient, et ainsi ne recevraient plus de salaire ; et que, dans le second cas, les patrons cesseraient de faire travailler et par conséquent ne paieraient plus rien. Mais entre ces deux extrêmes impossibles, il y a une infinité de degrés, qui vont des conditions presque animales de beaucoup de travailleurs agricoles, jusqu'à celle presque décentes des ouvriers, dans de bons métiers, dans les grandes villes.
Le salaire, la longueur de la journée et toutes les autres conditions de travail sont le résultat des luttes entre patrons et ouvriers. Les premiers cherchent à donner aux travailleurs le moins possible et à les faire travailler jusqu'à épuisement complet ; les autres s'efforcent - ou devraient s'efforcer - de travailler le moins possible et à gagner le plus possible. Là où les travailleurs se contentent de tout et, même mécontents, ne savent pas opposer de résistance valable aux patrons, ils sont bientôt réduit à des conditions de vie presque animale. Là, au contraire, où ils ont une haute idée de ce que devraient être les conditions d'existence des êtres humains ; là où ils savent s'unir et, par le refus du travail et la menace latente ou explicite de la révolte, imposer que les patrons les respectent, là ils sont traités d'une manière relativement supportable. Ainsi, on peut dire que, dans une certaine mesure, le salaire est ce que l'ouvrier exige, non en tant qu'individus, mais en tant que classe.
En luttant, donc, en résistant aux patrons, les salariés peuvent s'opposer, jusqu'à un certain point, à l'aggravation de leur situation ; et même, obtenir des améliorations réelles. L'histoire du mouvement ouvrier a déjà démontré cette vérité.
Il ne faut cependant pas exagérer la portée de ces luttes entre exploités et exploiteurs sur le terrain exclusivement économique. Les classes dirigeantes peuvent céder, et cèdent souvent, aux exigences ouvrières énergiquement exprimées, tant qu'elles ne sont pas trop grandes. Mais quand les salariés commencent - et il est urgent qu'ils le fassent - à réclamer des augmentations telles qu'elles absorberaient tout le profit patronal et constitueraient ainsi une expropriation indirecte, il est certain que les patrons feraient appel au gouvernement et chercheraient à ramener par la violence les ouvriers aux conditions de tous les esclaves salariés.
Et avant, bien avant que les ouvriers puissent prétendre à recevoir en compensation de leur travail, l'équivalent de tout ce qu'ils ont produit, la lutte économique devient impuissante à assurer un sort meilleur.
Les ouvriers produisent tout et sans leur travail, on ne peut vivre. Il semble donc qu'en refusant de travailler, les travailleurs pourraient imposer toutes leurs volontés. Mais l'union de tous les travailleurs, même d'un seul métier, même d'un seul pays, est difficilement réalisable : à l'union des ouvriers s'oppose l'union des patrons. Les premiers vivent au jour le jour, et, s'ils font grève, ils manquent bientôt de pain. Les autres disposent par l'argent de tout ce qui a été produit ; ils peuvent attendre que la faim réduise les salariés à leur merci. L'invention ou l'introduction de nouvelles machines rend inutile le travail d'un grand nombre de travailleurs, accroissant l'armée des chômeurs, que la faim oblige à se vendre à n'importe quel prix. L'immigration apporte soudain, dans les pays où les conditions sont plus favorables, des foules de travailleurs affamés qui, bon gré mal gré, donnent au patronat le moyen de baisser les salaires. Et tous ces faits, dérivant nécessairement du système capitaliste, réussissent à contrebalancer le progrès de la conscience et de la solidarité ouvrière. Souvent même, ils ont un effet plus rapide que ce progrès qu'ils arrêtent et détruisent. Ainsi il reste toujours ce fait primordial que la production dans le système capitaliste est organisée par chaque employeur pour son profit personnel, et non pour satisfaire les besoins des travailleurs.
Le désordre, le gaspillage des forces humaines, la pénurie organisée, les travaux nocifs et malsains, le chômage, l'abandon des terres, la sous utilisation des machines, etc., sont autant de maux qu'on ne peut éviter qu'en enlevant aux capitalistes les moyens de production, et par conséquent la direction de la production.
Les ouvriers qui s'efforcent de s'émanciper ou ceux qui ne cherchent qu'à améliorer vraiment leurs conditions, doivent rapidement se défendre contre le gouvernement, l'attaquer, car il légitime et soutient par la force brutale le droit de propriété, il est un barrage au progrès, barrage qu'il faut faire sauter, si on ne veut pas rester indéfiniment dans les conditions présentes ou d'autres, pires.
De la lutte économique, il faut passer à la lutte politique, c'est-à-dire contre le gouvernement. Au lieu d'opposer aux millions des capitalistes, les quelques centimes réunis péniblement par les ouvriers, il faut opposer aux fusils et aux canons qui défendent la propriété, les moyens les meilleurs que le peuple trouvera pour vaincre la force par la force.
vroum a écrit:La pension de retraite n'étant qu'un salaire différé, c'est à dire une part de la richesse divisée entre le travail d'un coté et le capital de l'autre
source : Organisation internationale du Travail (OIT)
on voit bien que le vol du capital et de la finance sur la production globale de richesses réduit continuellement la part des salaires et donc des pensions de retraite pour les pays ayant un système de retraite par répartition comme la France.
Donc exproprier les patrons, c'est récupérer la part des revenus volés, ce qui permet largement de financer les retraites
on peut aussi parler de la fraude fiscale, 80 milliards qui échappent à l'imposition chaque année alors que le gouvernement dit qu'il manque 20 milliards sur 6 ans pour financer les retraites soit 3,5 milliards par an
vroum a écrit:Enfin Gloubi le préalable à une société communiste libertaire et sans monnaie c'est l'expropriation et la gestion directe et généralisée de l'économie
vroum a écrit:Parce que la société qui précède à la grève générale exprpriatrice et autogestionnaire, c'est une société de classes et monétisée pardi !
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