GEMENOS : Fralib une defaite de la CGT

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Re: GEMENOS : Fralib une defaite de la CGT

Messagede MélusineCiredutemps le Sam 8 Sep 2012 22:12

Johan.M a écrit:Pour pratiquer la lutte des classes faut être brune et tirer la tronche ? Je vois d'ailleurs mal ce qu'un trait physique vient faire dans ce sujet.


Ouep ! Comme Céline Bara. Ok c'est une "sale gauchiste" comme diraient certains individus habités par un fort sentiment de persécution qui n'ont pas compris que le syndicalisme, c'est super mais ça n'a rien de révolutionnaire (voir les écrits de Malatesta aux éditions libertaires à ce sujet... très convainquant) , et en plus, Céline Bara s'est présenté à des élections... Mais comme elle fait du porno, elle ne gâche pas leurs fantasmes de domination, elle... En tout cas, son clip de campagne est hilarant (un peu comme le film "300"... Le même genre d'humour) !
Voyez vous mêmes :

http://www.youtube.com/watch?v=sCCpmDp6XcA

:haha: :haha: :haha: :haha: :haha:
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Re: GEMENOS : Fralib une defaite de la CGT

Messagede MélusineCiredutemps le Sam 8 Sep 2012 22:17

MélusineCiredutemps a écrit:
Johan.M a écrit:Pour pratiquer la lutte des classes faut être brune et tirer la tronche ? Je vois d'ailleurs mal ce qu'un trait physique vient faire dans ce sujet.


Ouep ! Comme Céline Bara. Ok c'est une "sale gauchiste" comme diraient certains individus habités par un fort sentiment de persécution qui n'ont pas compris que le syndicalisme, c'est super mais ça n'a rien de révolutionnaire (voir les écrits de Malatesta aux éditions libertaires à ce sujet... très convainquant) , et en plus, Céline Bara s'est présenté à des élections... Mais comme elle fait du porno, elle ne gâche pas leurs fantasmes de domination, elle... En tout cas, son clip de campagne est hilarant (un peu comme le film "300"... Le même genre d'humour) !
Voyez vous mêmes :

http://www.youtube.com/watch?v=sCCpmDp6XcA

:haha: :haha: :haha: :haha: :haha:


Houlala je sens que je vais être "modérée à priori" moi aussi... :peur: :gay:
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Re: GEMENOS : Fralib une defaite de la CGT

Messagede bajotierra le Dim 9 Sep 2012 16:12

Et Aspasie elle était blonde ou brune ?
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Re: GEMENOS : Fralib une defaite de la CGT

Messagede acratack le Sam 29 Sep 2012 10:41

voici un article qui concerne une entreprise ou les salariés luttent aussi depuis des années selon la stratégie des syndicats et du comité d'entreprise. Si je suis solidaire de toutes les personnes victimes du capitalisme je ne peux que critiquer les syndicats locaux qui n'ont fait qu'accompagner la fermeture de la boite et faire croire aux travailleurs qu'ils pouvaient gagner en faisant confiance aux syndicats et aux politiques.

Malgré 30 mois de lutte, les ouvrières de Sodimédical perdent leur emploi



Les 52 ouvrières de Sodimédical perdront leur emploi après trente mois de lutte - ici, quelques-unes d'entre elles posent le 3 septembre devant leur entreprise à Plancy-l'Abbaye.

Vendredi 28 septembre au soir, les salariées de Sodimédical avaient organisé, dans la banlieue de Troyes, une grande fête de soutien à leur lutte , qui dure depuis trente mois pour conserver leur emploi. Une date fixée il y a plusieurs mois.

Hasard du calendrier, le matin même, une très mauvaise nouvelle les a assommées : la validation, par la cour d'appel de Reims, de la mise en liquidation judiciaire de Sodimédical, société de textile médical basée à Plancy-l'Abbaye (Aube), prononcée dix jours plus tôt par le tribunal de commerce de Troyes. Dès lundi 1er octobre, les 52 ouvrières, qui ne sont plus payées depuis un an, seront licenciées. "On a perdu la bataille de l'emploi", constatait amèrement Catherine Berlin, secrétaire adjointe du comité d'entreprise, en se rendant malgré tout à cette fête, où 400 personnes étaient attendues.

BATAILLES JUDICIAIRES

Le florissant groupe allemand Lohmann et Rauscher, maison mère de Sodimédical, va donc pouvoir fermer cette unité. Depuis avril 2010, son projet de fermeture s'est heurté à d'innombrables décisions de justice le lui interdisant. Le tribunal de commerce avait notamment rejeté, en mars 2011, l'état de cessation de paiement de Sodimédical. Le juge avait caractérisé un "abus de droit" de la part de Lohamnn et Rauscher, unique client de Sodimédical, qu'il avait asphyxié en cessant de lui passer commande, au profit d'une unité délocalisée en Chine . Mais la chambre commerciale de la Cour de cassation avait invalidé ce rejet, le 3 juillet 2012, estimant que, quels qu'en soient le contexte et les mobiles, la cessation de paiement de Sodimédical existait bien. Ce qui avait conduit le groupe à demander à nouveau, et cette fois à obtenir, la liquidation judiciaire, le 18 septembre.

Dans son arrêt du 28 septembre, la cour d'appel rappelle que des décisions de justice "ont retenu l'existence d'un détournement de procédure et un abus de droit de la part de Lohmann et Rauscher". Elles ont aussi "stigmatisé cette volonté [du groupe] de liquider au meilleur coût une filiale devenue déficitaire". Pour autant, la Cour valide donc la liquidation pour sortir "de l'impasse" actuelle. Le juge "vient de dire qu'en droit commercial, les entreprises peuvent frauder impunément, analyse Nathalie Campagnolo, l'avocate du comité d'entreprise (CE), membre du cabinet Philippe Brun. Cela signifie qu'il n'existe plus de droit commercial."

Les ouvrières vont, dans les prochains jours ou les prochaines semaines, récupérer du fonds de garantie des salaires, l'AGS, les rémunérations dont leur employeur les a privées depuis octobre 2011. "C'est un soulagement mais on aurait préféré que ce soient les Allemands qui paient plutôt que la collectivité", pointe Mme Berlin. Le groupe Lohmann et Rauscher avait d'ailleurs été condamné à le faire, le 11 juillet, par la cour d'appel de Reims, et aussi à redonner du travail aux salariées. Une décision exécutoire... qui n'a jamais été exécutée.

"Le ministère de la justice, celui du redressement productif, François Hollande, tous nous avaient dit cet été qu'ils allaient nous soutenir pour faire appliquer cette décision, souligne Mme Berlin. Mais nous n'avons rien vu." " Sous la droite, ajoute-t-elle, on en a bavé. Sous la gauche, c'est pire, puisqu'on perd notre emploi. On est dégoûtées, on éprouve un sentiment d'injustice."

UN PSE VIDE

Le licenciement collectif des salariés de Sodimédical s'accompagnera d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE, plan social) réduit à sa plus simple expression, le liquidateur judiciaire disposant de très peu de moyens. Il n'y aura pas de plan de reclassement interne, pas de cellule de reclassement, etc. "C'est un PSE vide", déplore Mme Campagnolo.

Si la bataille pour l'emploi est perdue, la bataille juridique, elle, va continuer, notamment devant les prud'hommes, pour obtenir des dommages et intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse. "J'interpelle Arnaud Montebourg [ministre du redressement productif]", lance Mme Campagnolo. Il vient de déclarer que la proposition de loi obligeant une entreprise qui veut fermer une usine à chercher un repreneur sera inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale dès la semaine prochaine. Très bien, dit-elle, cela pourrait sauver des emplois. Mais ce qui en sauverait beaucoup plus, c'est la loi promise contre les licenciements économiques abusifs."

Or, ce sujet est renvoyé aux débats entre les partenaires sociaux. "C'est-à-dire aux calendes grecques", commente l'avocate, qui n'imagine pas possible de parvenir à un accord entre les partenaires sociaux sur ce sujet hypersensible. Aussi, pour elle, cette loi, "c'est une responsabilité que devrait assumer le gouvernement." Et "en urgence".

Francine Aizicovici


Je ne pense pas m'etre trompé en nommant ce sujet "une défaite de la CGT". on voit bien que la situation est la même ci dessus. La stratégie des syndicats est des plus désuette face a des entreprise multinationales ultra puissante qui ont en plus le soutien de la justice et de l'Etat. Personellement j'estime que les syndicats et les syndicalistes sont responsables de ces fermetures d'usines en serie par les choix strétégiques qu'ils font. Et organiser des rencontres avec Hollande ou Montebourg pour faire croire au miroir aux allouettes c'est d'un cynisme.
D'ailleur a ce sujet je voudrais revenir sur la rencontre entre les syndicalistes de Fralib et le président Hollande. il y a quelques semaines la CGT organisait une mascarade destinée à endormir un peu plus les salariés. Il fallait etre aveugle pour ne pas comprendre que la rencontre etayée de déclarations démago et mensongères, étaient destinée à noyer le poisson et à étouffer la couverture médiatique du sujet en ce début de quinquénat marqué par l'espérance de certains envers la gauche au pouvoir. On peux constater que depuis plus rien ne filtre dans les médias et que aussi bien le gouvernement que les syndicats alliés a unilever (CGT) sont complètement muets sur le sujet. Je dirais que les anarchistes qui collaborent avec ces syndicats jaunes sont aussi du coté d'Unilever et du capitalisme. Et malheureusement il semble clair que les jours de Fralib sont comptés.
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Re: GEMENOS : Fralib une defaite de la CGT

Messagede Johan.M le Sam 29 Sep 2012 11:32

acratack a écrit:
Je ne pense pas m'etre trompé en nommant ce sujet "une défaite de la CGT". on voit bien que la situation est la même ci dessus. La stratégie des syndicats est des plus désuette face a des entreprise multinationales ultra puissante qui ont en plus le soutien de la justice et de l'Etat. Personellement j'estime que les syndicats et les syndicalistes sont responsables de ces fermetures d'usines en serie par les choix strétégiques qu'ils font.


C'est grave ce que tu dis la. On dirait la rhétorique patronale du /si nous devons c'est a cause de l'irresponsabilité des syndicats qui font grève tout le temps/. Veux-tu étayer tes propos ?
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Re: GEMENOS : Fralib une defaite de la CGT

Messagede acratack le Sam 29 Sep 2012 11:57

non! c'est tout a fait clair il n'y a que toi et ta mauvaise foi qui ne comprennent pas ^^
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Re: GEMENOS : Fralib une defaite de la CGT

Messagede Johan.M le Sam 29 Sep 2012 12:15

Eh bien explique. En quoi est-ce la faute de la CGT si les usines ferment ?
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Re: GEMENOS : Fralib une defaite de la CGT

Messagede Specifix le Sam 29 Sep 2012 17:04

C'est la faute des syndicats, CGT par exemple, parce qu'ils soutiennent le système capitaliste. Ils sont la garantie d'un contrôle des travailleurs au plus près ... pour mieux désamorcer la colère, pour dérouter les travailleurs, les empêcher de s'organiser de façon autonome, empêcher l'action directe, ...
Une fois l'entreprise fermée, les travailleurs se séparent, .......... et oublient, ... ce qui ne serait pas le cas s'il y avait une véritable autonomie de la lutte ...
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Re: GEMENOS : Fralib une defaite de la CGT

Messagede Johan.M le Sam 29 Sep 2012 17:19

Ne change pas de sujet acratack a dit que c'est a cause de la CGT que les usines ferment. Ce n'est plus les capitalistes qui ferment mais la CGT. J'aimerais donc des explications. Je ne parle pas de l'après mais d'avant que ça ferme.
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Re: GEMENOS : Fralib une defaite de la CGT

Messagede acratack le Dim 7 Oct 2012 10:31

Cet article porte un regard critique sur la stratégie des syndicats de Fralib, plus occupé à faire dans le spectacle qu'a se préoccuper du sort des salariés.


Fralib : "Plus on promet la lune, plus on expose aux déconvenues"



Une délégation de Fralib est venue plaider sa cause à l'Elysée vendredi 31 août. Les salariés ont renouvelé leur demande d'intervention du gouvernement pour que la marque Eléphant leur soit cédée. En pleine campagne électorale, François Hollande s'était emparé du dossier Fralib. En février, lors d'un meeting de soutien aux salariés sur le site de Gémenos dans les Bouches-du-Rhône, il avait fait cette déclaration en forme d'engagement : "Il faut que cette marque qui est la vôtre puisse être cédée gratuitement". Mais pour Unilever, propriétaire de la fameuse marque Eléphant, cet abandon est tout simplement hors de question. Et face aux pressions de la France, le groupe anglo-néerlandais a averti le gouvernement : "Si la France ne respecte pas ses lois, cela fera peser un risque sur les investissements en France".

Avocat au Barreau de Paris, Henri-José Legrand porte un regard extérieur sur ce bras de fer. Son cabinet s'occupe principalement de conseil et d’assistance contentieuse aux syndicats et comités d’entreprise de tous secteurs d’activités, notamment lors des processus de restructuration des entreprises.

Quels sont les éléments de pression dont peut disposer le gouvernement dans ce conflit ?

- Les pouvoirs publics n'ont aucun moyen d'imposer à une société de céder sa marque. C'est tout à fait clair. Je suis très perplexe. Non pas devant la revendication qui, elle, est judicieuse : il ne sert effectivement à rien de posséder les murs et les machines sans les débouchés. Mais c'est bien la marque qui est le signe de reconnaissance. C'est elle qui permet d'assurer la commercialisation. Unilever ne va pas abandonner la production et la commercialisation de ce qui correspond à la marque Eléphant.

Comment François Hollande peut-il sortir de cette impasse ?

- Plus on promet la lune plus, plus on expose ceux à qui on a fait miroiter la lune à des déconvenues, des frustrations, de la rancœur. Je ne connais aucun élément de pression possible dans ce dossier.
Je pense que la CGT est autant responsable que Hollande car elle fait croire aussi n'importeq quoi aux gens pour pourvoir canaliser la colère des travailleurs. le point positif c'est que la CGT ressortira avec un déficit de crédibilité (sauf pour béatrice et Denis évidemment. la preuve ils ont effaçé cet article du FAR et ont supprimé le compte de celui qui l'avait posté, ils jouent le jeu de la CGT ces gens la ! pas étonnant que sur ce forum les gens aient appelé a voter hollande aux dernières elections !)

Cela met d'ailleurs en évidence les limites d'un projet du groupe socialiste au moment des élections. Lorsqu'une entreprise veut fermer un site, il s'agit de permettre la saisine du tribunal du commerce. Ce dernier pourrait chercher un repreneur, comme en cas de procédure collective. Et le tribunal serait en droit d'imposer la cession. Quand il s'agit des facteurs matériels de production, c'est concevable.

Mais ce projet n'est pas complètement pensé. Envisager une telle démarche ne se conçoit pas sans imaginer les manœuvres de contournement qu'elle peut susciter : pour fermer un site, il suffirait à l'entreprise de filialiser le site en question et ensuite, de mettre cette filiale en dépôt de bilan.

Faut-il prendre au sérieux le chantage au désinvestissement d'Unilever ?

- Qu'Unilever fasse cette menace, ce n'est pas farfelu. Il faut que la France soit beaucoup plus attentive aux effets induits, aux retours de manivelles que peuvent provoquer de trop grandes difficultés opposées à des entreprises dans leurs initiatives de redéploiement.

Que penser du projet de Scop des salariés de Fralib ?

- Je n'en sais rien, je ne suis pas en mesure d'apprécier. Mais j'ai quand même tendance à être sceptique quant à la pérennité d'une Scop sur les décombres d'une entreprise qui allait fermer. Il vaut mieux que les salariés reprennent des entreprises qui ont du potentiel et qui sont plutôt prospères.
sur ce point la société chargé par la CGT de calculer la viabilité de la scoop a carrement menti sur les bénéfices possibles.

A ce stade, quelle peut être la sortie de crise ?

- Sans connaître le dossier, ce qui m'intéresse, c'est l'avenir des salariés. Et leur avenir professionnel ne dépend pas exclusivement de l'avenir de cette usine. Mais ça on dirait que la CGT s'en fout, tout comme a Molex ou la CGT a fait n'importe quoi et ou les cgtistes ont agit pour leur carrière. Quelle promotion vont avoir les Cgtistes de Fralib a la fin? le temps nous le dira ! Une entreprise donnée n'a pas existé de tout temps. Elle a été créée, elle peut aussi cesser. Ce qui est important, c'est plus les créations que les cessations. Et dans les cessations, c'est plus le soin apporté et les moyens déployés pour offrir aux salariés un avenir professionnel que de s'accrocher de toute force au passé. Ce point de vue est sans doute très iconoclaste mais j'ai eu malheureusement beaucoup d'expérience de ce genre de choses. Il est beaucoup plus fécond de travailler à la mobilisation des moyens pour assurer l'avenir des salariés que d'entreprendre des actions de résistance à tout crin pour la sauvegarde de ce qui n'est généralement qu'un site.

Même si je suis pas d'accord avec tout ce que dit l'article on ne peux que constater l'"echec" de la stratégie de la CGT sur cette lutte.
d'ailleur on voit bien que suite a la dernière table ronde la CGT occulte le fait que les choses soient compromisent et pour la scoop et pour les reclassements de salariés. Encore du mensonge de la part de la CGT, point commun avec leurs amis les politiciens (béatrice et Denis inclus)

Flou artistique après la nouvelle table ronde sur le dossier Fralib


La table-ronde sur le devenir du site Fralib à Gémenos (Bouches-du-Rhône), qui s'est tenue à Marseille mercredi 3 octobre sous l'égide du préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), semblait avoir satisfait tant Unilever, maison-mère de l'usine de thé fermée, que les représentants du personnel. Problème : les deux parties ne donnent pas la même version de cette réunion, à laquelle participaient aussi le conseil régional de PACA et la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM), notamment.

Selon Gérard Cazorla, secrétaire du comité d'entreprise on parle beaucoup de ce Cazorla, je ne serais pas surpris qu'après avoir tant menti et servi les interets du gouvernement et des capitalistes il ait droit a une belle promotion! (CE) de Fralib, "Unilever s'est engagé à reclasser en contrat à durée indéterminée" les 163 salariés licenciés. Concernant la convention de revitalisation du site, qu'Unilever doit signer avec l'Etat, le préfet "a proposé la création d'un comité d'engagement" réunissant, sous l'autorité de l'Etat, les représentants des salariés, d'Unilever, de MPM et du conseil régional. Son rôle sera de "valider les projets d'avenir", indique M. Carzola, celui de la coopérative de thé porté par les salariés et le CE étant "sur le dessus de la pile".

Pour les représentants des salariés, c'est une nouvelle avancée. Alors qu'Unilever a déjà affirmé plusieurs fois que les discussions sur ce dossier étaient closes,
"on a obtenu d'ouvrir une nouvelle phase de négociation", se félicite M. Carzola. Toutefois, à lire le communiqué d'Unilever, il ne s'est pas passé grand-chose le 3 octobre. Le groupe indique que la réunion était une "table ronde de clôture sur Fralib", sans faire aucune mention de sa participation au comité d'engagement. Il indique aussi que les mesures d'accompagnement des salariés licenciés seront assorties "d'une obligation de résultat permettant un reclassement effectif".

Interrogé, Unilever explique qu'il s'agit "de proposer à chaque salarié 2 offres valables d'emploi".
Ces postes doivent avoir une qualification équivalente à celle de l'emploi occupé chez Fralib, être situés à moins de 65 kilomètres et rémunérés à un niveau qui n'est pas inférieur à 80 % du salaire antérieur. Mais s'agit-il de CDI ? Ce sera "ce que veulent les personnes, indique le groupe. Tout le monde ne veut pas un CDI." La préfecture n'éclaircit pas cette question : dans un communiqué du 3 octobre, elle mentionne juste les "objectifs poursuivis par l'Etat" et "réitérés très récemment pas Arnaud Montebourg" de reclassement des salariés "sur un emploi durable". Un flou artistique qui a eu le don d'énerver les syndicalistes...

Francine Aizicovici

On voit bien que la lutte est loin d'etre gagnée et pourtant la CGt continue a prétendre le contraire. Quel mensonge éhonté.
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Re: GEMENOS : Fralib une defaite de la CGT

Messagede acratack le Ven 29 Mar 2013 11:17

Je suis passé voir les nouvelles dans l'annexe de la CGT qui est le FAR et j'ai pu voir un spectacle affligeant. On à la bas Denis "le flic" et sa femme en train de faire l'apologie de la CGT, se réjouir du congrès de Toulouse de la CGT, finir chaque post avec un lien vers un site de la CGT. Pour un forum qui s'autoproclame anarchiste révolutionnaire c'est un peu bizarre.
Après chacun vend son cul à sa guise pas de problème.
Mais tout ceci montre bien que le titre de ce post était le bon. On voit en effet que à Gemenos ce qui se joue c'est une bataille entre la CGT et UNILEVER. Ils ont beau claironner qu'ils défendent les travailleurs, on ne peux que constater que la CGT joue uniquement sur un jeu de communication qui lui sert à la rendre plus combative , en gros lui faire de la pub, de la politique quoi. et du coup tout ça masque mal le vide du projet de société véhiculé par ces gens.
Enfin quel interet ont ces soit disants anarchiste à prostituer l'anarchisme de la sorte? des place au soleil surement...
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Re: GEMENOS : Fralib une defaite de la CGT

Messagede pit le Sam 30 Mar 2013 12:44

Encore une fois parce que le moulin il veut pas comprendre, et parce qu'évidemment çà fait tourner le moulin...
Lui condamne la lutte ouvrière parce que les ouvriers-ères sont syndiqué-es à la CGT, et excommunie celles et ceux qui soutiennent cette lutte du haut de son petit clocher d'Eglise, alors que nombreux sont les soutiens, et beaucoups dans le mouvement anarchiste, même à l'international, et comme il est constatable aussi du côté de la CNT-AIT espagnole.

Cette liste est justement reprise du travail de Bea

Cnt Construcción ( Madrid )

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Oficios Varios Capital Fora ( Buenos Aires )

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Cnt Logroño (Cnt Logrono)

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Andalucía Libertaria

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Anarchici Valcesano

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Emt Cgt Valencia (Cgt Emt Valencia)

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Cnt Burgos

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Cnt Ait Cadiz

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Cnt-ait La Safor (Cnt La Safor)

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Emt Cgt Valencia (Cgt Emt Valencia)

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Gaas Cgt Barcelona Barcelona

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Cnt Arnedo Nucleo Confederal

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Cnt Puerto Real Ait

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AlternativeLibertaire Mtp

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Derry Anarchists

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Cnt Aranjuez Anarcosindicalismo

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Cnt Santander

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Re: GEMENOS : Fralib une defaite de la CGT

Messagede Cheïtanov le Sam 30 Mar 2013 15:29

C'est quoi cette liste ?

(l'UGT qui intervient au congrès de la CGT, c'est Pitou qui doit être heureux)
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Re: GEMENOS : Fralib une defaite de la CGT

Messagede rastanar le Dim 31 Mar 2013 16:59

IL y a même les AL 34 sur cette liste,c'est t'y pas beau ?.C'est quoi ce mélange des genres ?.

C'est la lutte finale...tous ensemble dans la mouise,merci Pit !.
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Re: GEMENOS : Fralib une defaite de la CGT

Messagede acratack le Jeu 4 Avr 2013 23:48

pit a écrit:Encore une fois parce que le moulin il veut pas comprendre, et parce qu'évidemment çà fait tourner le moulin...
Lui condamne la lutte ouvrière parce que les ouvriers-ères sont syndiqué-es à la CGT, et excommunie celles et ceux qui soutiennent cette lutte du haut de son petit clocher d'Eglise, alors que nombreux sont les soutiens, et beaucoups dans le mouvement anarchiste, même à l'international, et comme il est constatable aussi du côté de la CNT-AIT espagnole.

Cette liste est justement reprise du travail de Bea



mon intervention vise seulement à apporter une critique de la stratégie syndicale de la CGT en général en prennant l'exemple de Géméos. Bien sur je soutien les travailleurs mais ici il est clair que ce n'est pas une lutte des travailleurs mais une lutte de pouvoir de la part de la CGT. La CGT ici est organisée de manière complètement horizontale, les seuls qui s'expriment sont les chef de la CGT, leurs noms passent dans tout les médias, assurant au passage une belle carrière a ces gens. La CGt à axée sa stratégie uniquement sur la promesse que le PS une fois élu viendrais sauver l'entreprise. Cette stratégie est evidemment des plus criticables. mais elle est aussi risible quand on voit comment le PS à menti et à laissé tomber les fralib. La critique viens aussi des slogans plus que douteux, du légalisme comme seul mode d'action. Pour ce qui est des soutien internationaux je ne vois pas en quoi c'est une preuve de quoi que ce soit. De l'exterieur on n'a pas tout les éléments. Quand a la CNt espagnole elle est tellement hétéroclite que le soutien par telle ou telle section d'une lutte n'est surement pas une preuve de quoi que ce soit. Cette organisation contient elle aussi des militants et des sections réformistes, autoritaires et autre. D'ailleurs on peut très bien etre solidaire avec les travailleurs en lutte à Fralib comme c'est mon cas mais refuser de passer sous silence les critiques de la méthode de la CGt et meme de la lutte en soi. Mais ça il semble que pour certain ce ne soit pas possible... de plus tout ce qui tourne autour de la scoop je trouve que ça ne fait que mettre un vernis autogestionnaire (et encore) au capitalisme, tout comme l'écologie politique ne fait que verdir le capitalisme.
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Re: GEMENOS : Fralib une defaite de la CGT

Messagede Cheïtanov le Ven 5 Avr 2013 16:39

acratack a écrit: La CGT ici est organisée de manière complètement horizontale,

Verticale tu voulais dire...

Et en effet on peut soutenir une lutte en étant critique, même si pour les gauchistes ça existe pas. Nous on le fait beaucoup.
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Re: GEMENOS : Fralib une defaite de la CGT

Messagede acratack le Ven 5 Avr 2013 17:34

oui verticale. merci pour la correction.
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Re: GEMENOS : Fralib une defaite de la CGT

Messagede acratack le Ven 5 Avr 2013 23:47

D'ailleurs une question me taraude l'esprit. Comment se fait-il que dans la liste donnée par Pit il n'y ait quasi aucune organisation anar ou libertaire française? il n'y à que quelques SUD qui soutiennent. Tout les autres soutiens sont étrangers.
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Re: GEMENOS : Fralib une defaite de la CGT

Messagede Cheïtanov le Sam 6 Avr 2013 05:03

Bonne question...
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Re: GEMENOS : Fralib une defaite de la CGT

Messagede acratack le Dim 2 Mar 2014 19:40

Un texte dont le titre est très pertinent. L'autogestion suposée est une illusion qui masque une réalité contradictoire. La "coop" est juste une forme de capitalisme qui n'a aucune visée révolutionnaire.

source:
http://www.cntaittoulouse.lautre.net/sp ... article658


L’ILLUSION COOPERATIVISTE

Le coopérativisme a, récemment, été proposé dans le milieu libertaire, sinon comme LA solution, du moins, comme une bonne solution aux problèmes économiques actuels. Je voudrais discuter ce point de vue en posant, au préalable, la question économique (c’est-à-dire celle de savoir quel système économique nous voulons : quoi, pour qui, comment).

Dans cette réflexion, le statut juridique de la propriété (familiale, actionnariale, collective, coopérative, sociale, municipale, étatique) a une grande importance. De multiples formes de propriété économique existent (Gaec, coopératives de production, de distribution ou d’achat, mutuelles, SARL, SA, etc.). Que la propriété soit représentée par des parts sociales, des actions ou simplement par l’adhésion à une association 1901 ; le cadre est très clair : il s’agit d’une propriété capitaliste, collective et privée. Ces divers cadres juridiques de la propriété sont, principalement, la conséquence de raisons comptables et fiscales ; et, accessoirement, d’autres raisons. Il serait trop long de détailler l’ensemble des dispositifs fiscaux, qui sont d’ailleurs régulièrement modifiés en fonction des objectifs gouvernementaux (ainsi, la part des prélèvements obligatoires sur les salaires varie en fonction du statut et de la taille de l’entité économique ; l’imposition fiscale suit cette logique,...). Le cadre juridique de la propriété capitaliste pose un premier problème. Nous avons, d’un coté, le ou les propriétaires du capital (les capitalistes), de l’autre, le non-propriétaire qui loue au capitaliste sa force de travail contre un salaire (le prolétaire)*1. Un premier champ de forces s’établit. Les propriétaires, considérant que rien ne doit entraver la jouissance du droit de propriété, suivant la logique du libéralisme économique, fixent, à ce titre, la condition salariale (embauche et licenciement de qui leur plaît, niveau des salaires, délocalisation, vente ou achat du capital, etc.). De l’autre côté, le prolétaire qui, au constat de la nuisance de ce droit de propriété, agit pour contraindre cet usage par des lois — quant il ne vise pas, en tant que révolutionnaire, à abolir tout, ou partie, de la propriété privée du capital économique. Donc, le premier problème qui se pose est celui du droit d’usage de la propriété économique capitaliste. C’est aussi la question de la démocratie.

Deuxième problème. Nous savons que le capitaliste tire son bénéfice du travail, car la force de travail crée de la valeur. Que fait le propriétaire ? Il s’approprie une partie de cette valeur pour son usage privé. Le salarié ne reçoit, donc, pas la totalité de la valeur qu’il est le seul à produire. La « plus value » est la part que le propriétaire prélève. Le niveau de ce prélèvement (ou «  taux de plus-value ») détermine la part qui revient aux propriétaires et aux salariés et, par là même, la condition de vie des parties. Il y a là, aussi, un conflit : Le propriétaire veut un maximum de cette plus-value, tandis que le salarié tente de la réduire à un minimum, voire, comme révolutionnaire, de l’abolir complètement. En résumé, la propriété privée capitaliste permet l’exploitation par une extraction de la plus-value.

Troisième problème  : Le cadre de l’échange. Nous savons que le travail fabrique un produit qui, de nos jours, est presque exclusivement échangé : c’est cela que l’on appelle « la marchandise ». Cet échange se fait selon l’offre et la demande, ainsi que selon le prix ; c’est cela que fixe l’échange dans le système d’une économie de marché concurrentiel. Une des composantes principales du prix d’une marchandise est le coût salarial. Plus ce coût est élevé, plus, en général, le « produit-marchandise » est cher. Par le jeu de l’économie concurrentielle du marché, le prix du produit tourne à l’avantage de la marchandise la moins coûteuse. Le capitaliste le plus compétitif vend davantage et augmente sa part de marché. Le concurrent, pour rétablir une part suffisante du marché et, par là, son chiffre d’affaire et la validité de son activité, restructure son entité économique, puis, à son tour, le premier fait de même, et ainsi de suite. Comme la valeur de la force de travail est, souvent, le facteur principal de la valeur d’échange (ou si on préfère, le coût du travail est l’essentiel du prix de la marchandise), les coûts salariaux sont les variables des ajustements concurrentiels. Dans la situation du marché très concurrentiel des économies capitalistes développées ; la variable « coût du travail » est l’éternelle rengaine de tous les capitalistes. Par exemple, le fait que les socialistes allemands, par l’action gouvernementale, aient réduit le coût du travail expliquerait, selon les libéraux et les sociaux-démocrates, la bonne santé de l’économie Allemande. Donc, cela signifie que l’économie de marché concurrentiel induit une logique de dégradation permanente de la condition des salariés. Quatrième problème  : L’offre et la demande. L’entrepreneur, en théorie, fait une étude de marché pour déterminer la demande et produire son offre sur le marché de la marchandise, ce qui permet en principe de satisfaire les besoins. Mais, en réalité, si le marché est peu porteur, ou ne dégage qu’un faible excédent d’exploitation, ou un excédent d’exploitation nul, le capitaliste n’investit pas dans cette production. De ce fait, l’offre de produits à faible valeur ajoutée revient en général aux services dit publics (ou aux délégations de service public). Le déficit d’exploitation est, alors, comblé par des subventions et des avantages fiscaux ; des associations loi 1901 sont dans cette logique.

Quand le marché est couvert et saturé, c’est-à-dire quand il ne peut plus absorber ce qui est produit (ex : le téléphone portable), le producteur va modifier le produit pour maintenir l’offre. Par exemple, il peut le rendre moins durable (fragilité, usure,...) ou irréparable (telle pièce n’existe plus, ne se change pas,...) ou encore inadapté à l’usage (dépassé, pas compatible,...). C’est ce que certains appellent l’obsolescence programmée. La demande part du besoin du client. Mais, en fait, cette demande est impactée par le pouvoir d’achat. C’est bien le revenu, et non pas le besoin, qui détermine, principalement, la demande. De plus, quand une politique d’austérité (restrictions budgétaires, réductions du pouvoir d’achat) est à l’œuvre, la demande ne stimule pas l’offre. Retenons, de plus, que la demande est, largement, formatée, non par le besoin réel, mais par le consumérisme. La publicité normalise : au-delà du vêtement on achète, bien cher, une marque de distinction, ou une voiture pour le standing et autres dépenses de prestige. Présenter l’offre et la demande comme l’ordre naturel de l’échange ne tient pas compte du fait que ce sont les capitalistes qui organisent l’échange à leur profit. Cinquième problème : Le rapport producteur-consommateur. Le producteur (le salarié, comme le capitaliste) entend tirer le plus d’avantages possibles de la vente de la marchandise pour obtenir lui-même un meilleur pouvoir d’achat. Le consommateur, lui, entend acquérir la marchandise au moindre coût. Contradiction : L’avantage de l’un tourne au désavantage de l’autre. Paradoxe : L’augmentation du salaire dégrade la condition du consommateur. Exemples : L’augmentation du revenu des acteurs de santé entraîne la baisse de la couverture médicale et l’augmentation des prélèvements sur les salaires ; l’augmentation de salaire des acteurs du transport entraîne plus de frais pour aller travailler, etc. Cette situation est perverse et fait oublier que ces deux qualités sont liées. N’en voir qu’une, fait le plus grand bonheur des capitalistes qui savent, par pure démagogie, utiliser, alternativement, telle ou telle autre qualité pour les attaquer toutes. Sixième problème : La concurrence libre et non faussée. En fait, le prix des marchandises, par le jeu des incorporations des diverses marchandises dans le produit fini, tend vers un prix moyen. Certains secteurs, en situation d’oligopole, s’entendent (d’où, parfois, les retentissants procès sur les ententes de cartel). Les multinationales peuvent exploiter de la main d’œuvre, à vil prix. Tout cela prouve que, contrairement à ce qui est impudemment claironné par les capitalistes, la concurrence est faussée.

PREMIER CONSTAT

Un premier constat s’impose donc : L’économie de marché concurrentiel aboutit à renforcer l’exploitation, à mettre en concurrence féroce les salariés, à délocaliser, à intensifier les flux migratoires, à condamner et réduire l’individu à un rôle de travailleur-consommateur, à le précariser et à provoquer le chômage ; les désastres écologiques, la dégradation des conditions de vie d’une fraction grandissante de la population ; cela alors que ce système nous est présenté comme parfait et comme étant celui d’une société issue de l’ordre naturel du monde ! L’économie capitaliste n’est pas naturelle. C’est une idéologie, qui plus est, une subjectivité qui organise l’économie politique pour garantir les privilèges d’une infime fraction de la population.

Pour répondre à ces désordres de l’économie, certains préconisent la propriété collective des travailleurs ou des consommateurs, sous forme, principalement, de coopératives (Scoop, Coop) d’associations loi 1901, ou de syndicats. Ces types de regroupements sont anciens (compagnonnage, socialisme utopique, proudhonisme). Si des structures, préalablement, collectivisées sont avantageuses pour une Révolution, elles sont, pour l’instant, confrontées à la réalité du marché concurrentiel, et ne peuvent, malgré quelques avantages, s’y soustraire. Prenons l’exemple récent de la coopérative Fagor qui dépend d’une autre coopérative bien connue : Mondragon. Fagor, cinquième groupe européen d’électroménager (5 600 salariés, 13 sites de production — Espagne, France, Pologne, Italie, Maroc) subit une baisse des ventes depuis 2007 avec une dette de 600 millions €. Mondragon, les banques, le gouvernement basque refusent de refinancer la dette. Pour tenir à court terme (dans l’attente de licenciements) une baisse des salaires de 7 % est votée par les salariés, qui sont, en tant que coopérateurs, actionnaires. Cet exemple, hélas, n’est pas unique. Le fait que certains penseurs de gauche, alter-mondialistes ou d’extrême-gauche avancent le coopérativisme comme solution aux fermetures ou restructurations d’entreprises, sans remise en cause de la concurrence, est de l’illusionnisme ; surtout, quand des salariés s’endettent, versent leurs indemnités de départ, ou leur épargne, pour alimenter le capital de la dite coopérative. La reprise, sous cette forme, d’une entreprise en faillite risque fort de voir l’argent des coopérateurs disparaître dans les dettes. De plus, des conflits d’intérêts surgiront entre les salariés (incluant les précaires), les sociétaires, les usagers, mais, aussi, entre les coopératives par le seul fait du jeu concurrentiel. En outre, souvent, dans les coopératives, les inégalités de traitement existent (salaires, commandement, hiérarchie, non-sociétaire prioritairement licenciable, plus-value) et, bien souvent aussi, le sociétaire ou le consommateur n’ont aucun pouvoir, leur statut étant une façade du pouvoir technocratique. Je rappelle, aussi, que ce type de propriété sert un favoritisme éhonté (embauche de militants de partis, de syndicats, d’associations, dans des postes lucratifs de direction).

EN CONCLUSION

En conclusion, je dirai que, dans certains cas, l’usage du coopérativisme peut éviter le pire ou stabiliser, un temps, la condition de certains. Mais, le fait que les capitalistes sauront, par la concurrence ou des lois, détruire toute entreprise qui les menace, nous oblige à un discours de vérité. Le coopérativisme, pour prospérer, doit penser la destruction du marché concurrentiel. La simple question du mode de propriété ne résout rien. Ne penser que celle de la propriété collective des moyens de productions par les salariés est dépassé. Cela ne tient pas compte du fait que le salarié n’est qu’une part : du travail (travail non salarié), du temps (1/3 de la vie, de la population, variable selon les pays), de la réalité économique (usagers, consommateurs, économie domestique). L’économie ne doit pas, seulement, s’intéresser à ceux qui travaillent ; mais, elle doit, aussi, viser à satisfaire l’ensemble des besoins sociaux. C’est l’ensemble de la population qui doit décider sur ces questions.

Lors de discussions dans l’union locale de Caen, tout ceci a été abordé et le débat continue. Il ressort que dans un processus révolutionnaire, une propriété individuelle de type artisanat résiduel peut exister ; une propriété collective des salariés sur des entités à caractère local, régional ou de moyenne importance, aussi. Les entités stratégiques, qui couvrent de vastes territoires et concernent la vie fondamentale de toute une population, devraient être placées sous le contrôle des populations concernées, c’est-à-dire qu’elles devraient être socialisées. Les discussions ont, également, porté sur l’échange des biens. Plusieurs approches — répartition par gratuité des services publics, prise au tas, solde quantifié, redistribution en équivalent monétaire, voire combinaisons de diverses formules — ont été envisagées. De même, pour satisfaire les besoins, il faudrait partir de ceux déterminés par la population et que, ensuite, les diverses entités économiques — par leurs travailleurs — fassent des propositions pour les satisfaire, c’est-à-dire que l’ont fonctionnerait par objectif ou plan. C’est, donc bien, une économie largement planifiée — et non par un État, une technostructure, ou des bureaucrates, mais par la population — qui nous semble souhaitable.

Jean Picard Caen
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