Grève des salariés de TransGourmet d’Argenteuil (Val d ’Oise)
http://cnt-ait.info/rubrique.php3?id_rubrique=45jeudi 4 septembre 2008
Non à la délocalisation et aux licenciements
Quand on passe en voiture sur les quais de Seine, à Argenteuil, au 130 quai de Bezons, on ne peut pas ne pas voir les salariés en grève qui se sont regroupés à l’entrée de leur entreprise TransGourmet : des banderolles et des bannières sont accrochées sur les grilles de la société : « non aux licenciements ».
Car depuis lundi 22 aout une trentaine de salarié(e)s de TransGoumet se mis sont en grève pour lutter contre la délocalisation du site vers Wissous (91) et ’Orly (94). Ce sont principalement les chauffeurs, les préparateurs et les réceptionnaires qui occupent l’entrée de la société. La direction interdit aux salariés en grève de rentrer sur leur lieu de travail et bloque toutes négociations. Mais les salariés sont bien décidés à maintenir leur action, ils s’opposent à la délocalisation enclenchée par la direction.
En quelques années, la société d’origine, Modirest, a été rachetée plusieurs fois (Par le groupe Carrefour notamment qui reste actionnaire), finalement une « fusion » avec la société Aldis et le Comptoir des Artisans a créé en juillet 2008 TransGourmet (3800 personnes, appelées "collaborateurs"), spécialisé dans la confection de repas aux collectivités et restaurateurs.
Aujourd’hui la direction demande aux salariés de partir sur d’autres sites en échange pour ceux qui pourront suivre de quelques compensations financières ridicules (3x1000 euros) et pas d’ajustement des salaires, plus faibles sur Argenteuil , sur ceux de leurs collègues des autres sites (91 et 94).
Pour ceux qui ne pourront pas suivre : 3 mois de salaires comme primes de départ et pour ceux qui ont plus de 3 ans d’ancienneté : 1500 euros en sus (c’est à dire qu’en plus, les plus récents embauchés ne toucheront rien).
Bien évidemment la plupart des salariés du site d’Argenteuil habitent dans les environs et partir dans le 94 et le 91 est quasi impossible matériellement et financièrement, les salariés ont construit leur vie à proximité : il faut savoir que les salariés en grève ne touchent souvent qu’un peu plus du smic.
La délocalisation du site est une bonne occasion pour la société de supprimer des postes...il y a 98 salariés sur le site d’ Argenteuil. Les grévistes parlent aussi des conditions de travail : prendre le boulot tôt, faire des heures sup non payées : comme par hasard rien n’apparait sur les fiches de paie.
Il est prévu que le site ferme définitivement ses portes en mars 2009, aussi la direction met la pression sur les grévistes, dit qu’elle ne paiera pas les heures de grèves. Elle a fait venir des salariés d’autres sites pour faire le boulot. Certains employés administratifs et cadres assurent aussi, en toute illégalité (pas de permis par exemple pour manipuler les chariots élévateurs) certaines tâches de travail.
Mais les salariés sont bien déterminés et auto organisés, de plus ils savent que des collègues sur d’autres sites en France « bougent ». Toute solidarité est la bienvenue.
Vous pouvez diffuser l’information, passer les voir pour les soutenir (peut-être vont-ils ouvrir une caisse de soutien), envoyer des mails à leur siège précisant votre soutien à leur action et nous écrire ici.
Solidarité pour tous et toutes.
Des militants de la CNT AIT
Les salariés ont repris le travail le 3 septembre, après avoir obtenu un doublement des primes prévues par le patron, l’engagement qu’il n’y aura pas de sanctions contre les grévistes.
Mais un mouvement national est d’ores et déjà prévu pour la mi septembre. Si vous souhaitez contribuer à relayer l’information auprès des travailleurs de Transgourmet de votre région, n’héistez pas à rentrer en contact avec nous.
Posté: Jeu 4 Sep 2008 13:07