Bon, je m'aventure dans cette discussion. Avant de donner mon point de vue sur le sujet initial, je voudrait quand même dire que tout le monde a passé les bornes et que ça ne grandit personne . Pour moi, personne ne sort gagnant de ce type de confrontation mené de cette façon là. Je me lance, en espérant faire rebondir la discussion de manière peut-être plus constructive.
Sur le sujet initial, je ne connais pas cette association, ni ses militant-e-s, ni leurs tactiques et stratégies. Je crois savoir qu'il viennent de l'autonomie mais j'en sais pas beaucoup plus.
Pour moi, le fond de l'affaire c'est que le gouvernement est dans une situation paradoxale. La question des sans-papiers est à la fois pour lui un moteur politique et une épine dans le pied. La politique migratoire qu'il mène et l'affichage qu'il en fait est pour lui (entre autre choses) une garantie de conserver le pouvoir en captant durablement l'électorat frontiste. Pour autant, cette politique répressive à pour conséquence que la question des sans-papiers est toujours présente sur la scène politique, et en des termes qui ne lui sont pas totalement favorable, dans la mesure où ils pourrait y avoir une modification significative de l'opinion publique et donc des rapports de forces politiques.
Donc, le gouvernement tente de gérer les conséquences de sa politique migratoire de telle façon qu'elles produisent le moins de dégâts possible pour lui. Les CRA sont un enjeux, mais pas le seul et de loin à mon avis sur la question des sans-papiers..
Derrière l'attaque sur SOS sans-papiers aujourd'hui, hier les attaques verbales sur RESF, ce qui se joue (à mon avis) c'est une tentative d'invibilisation de la réalité de sa politique, notamment de se qui se passe dans les CRA.. D'ailleurs, derrière les gesticulations d'Horteufeux, un des enjeux est de ne plus laisser la Cimade seule association présente dans les CRA. Quoiqu'on pense de cette association (et j'ai aussi un avis critique) la volonté du gouvernement de faire entrer la croix rouge et les chevalier de « je sais plus quoi » dans les CRA en lieu et place de la Cimade, marque la volonté d'avoir moins d'infos qui sortent des CRA.
Du coup, ça ne me gène pas que des militant-e-s cherchent à visibiliser leur actions autour des CRA. Et si dans le cadre de cette tactique, ils sont poursuivit, je pense qu'il faut les soutenir.
Enfin, je pense qu'il faut avoir un peu d'humilité. Je ne crois pas que sur les sans-papiers il n'y ai qu'une seule bonne chose à faire, et que tout ceux-celles qui font autre choses, sont des ennemies à écraser.. Pour moi l'enjeu politique, c'est de créer une situation politique qui permette de remettre en cause les politiques migratoires (fermeture des frontières..etc).
Pour cela, il faut des luttes (on obtient rien sans) qui permette de modifier les rapports de force. Et je pense que pour modifier le rapport de force, il faut élargir la « base sociale » du soutien aux sans-papiers et de la lutte contre les politiques anti-immigrés. De ce point de vue, il y a différents fronts ouvert : des collectifs en tout genre (coord sans-pap, écoles, couples mixtes, entreprises, CRA, grève de la faim...etc). Il y a aussi différents acteurs avec des stratégies et des tactiques différentes. J'ai évidemment des préférences stratégiques et tactiques, mais je crois qu'étant loin, très loin, d'avoir les coudés franche – en ce sens que le soutien aux sans-papiers est largement minoritaire aujourd'hui – il est souhaitable de chercher à ce que les différentes tactiques de luttes ne s'annihile pas entre elles, mais plutôt qu'elles se renforcent. Cela ne doit pas empêcher de les confronter, et d'en refuser certaines ; mais en fonction des objectifs à atteindre.
Enfin, pour ma part, je ne voit pas l'activité autour des CRA comme la pierre angulaire des revendications sur les politiques migratoires. Je trouve bien que ce front de lutte supplémentaire est emmergé, et je souhaite qu'il s'élargisse, mais en terme de revendications politiques je suis plus accès sur la régularisation de tous les sans-papiers et l'abrogation des lois anti-immigrés. Comme revendication immédiate bien sûr