Droit Au Logement Autogéré et Social.
Je reviens sur une tentative de squat de décembre dernier... puis l'expulsion illégale supportée par la Police...
Avec quelques camarades cénétistes, il avait été décidé de réquisitionner un immeuble de 2,500m² abandonné depuis 10 ans à la spéculation immobilière pour y faire vivre des familles mal logées. Un ancien studio de porno, très bien agencé, avec un coin "chalet", une baie vitrée et des dizaines de salles, et même un studio dans le grenier. 6 mois avant nous, il avait été dépouillé de son réseau en cuivre, la toiture et les plafonds étaient ruinés, on avait donc prévu de les refaire. On achète même, pour 400€, de quoi refaire un circuit électrique plus sécurisé.
On avait comme projet de monter une crèche, une bibliothèque, un bistro en prix libre, un potager, ...
Et des logements pour faire vivre jusqu'à 50 personnes avec un agencement de l'espace de façon à partager les cuisines entre plusieurs familles par exemple, ...
On rentre par une fenêtre ouverte, on investit les lieux. On aménage l'essentiel pour les premiers jours d'occupation; barricades, chauffage, de quoi faire à manger, dormir, eau courante, ... Les premières 48 heures se passent sans problème. La journée, ceux qui ne partent pas travailler, commencent à déblayer les grandes salles, à rajouter un peu de confort, ...
Au bout de 10 jours, deux inconnus viennent foutre le bordel pour essayer de nous virer en nous menaçant. Ils repartent brecouille. Mais le lendemain, c'est une petite dizaine de mecs armés de barres qui reviennent à la charge. Le ton monte. La police est prévenue (sans doute par un voisin). Tout le monde est foutu à la rue. Il fait -2°.
En fait, il s'agit d'une milice privée, payée par le proprio (la banque CIC d'après nos informations), pour essayer de résoudre leur problème sans passer par la voie judiciaire comme prévue par la loi au delà de 48 heures d'occupation.
A 21h30, 20 flics bloquent l'entrée, et une soixantaine de camarades sont sur le trottoir. Ca fait déjà une demi-heure que les condés sont là. Tout le monde est calme, ça discute, les créateurs du projet sont en débat avec la police.
Vers 22h30, les flics font rentrer discrètement des "vigiles" par la fenêtre sur l'autre extrémité du bâtiment. Une petite dizaine de personne les remarque, mais c'est trop tard, la fenêtre est déjà refermée. Tout le monde se rapproche de la fenêtre, et la police se place en bouclier. Ca crie pas mal contre ce coup assez mesquin... Le ton monte un peu. Mais l'avocate est là et nombreux sont ceux à calmer le jeu. La dizaine de témoins suivis de l'avocate vont porter plainte au commico pour 'violation de leur logement' (ou un truc du genre), ils ont la facture france-telecom pour l'attester (qu'un flic récupère discrètement auprès de ces collègues qui l'avaient confisqué). Le ton redescend.
Vers 23h, les flics se tirent tous... Et 10 min plus tard, les vigiles viennent nous narguer derrière la palissade. Les insultes volent contre eux (après tout, ils sont payés pour mettre des gens à la rue)... Ca gueule vénère. Ces connards le prennent mal et passent à l'action. Ils envoient tout ce qu'ils ont sous la main par dessus la palissade dans notre direction (avec la rue dans la trajectoire); palettes, planches, poutres, chaises, bouteilles en verre, cailloux, ...Certains camarades font des retour à l'envoyeur... De notre côté, c'est vraiment pas passer loin de certains... Pas de blessés.
On décide de se regrouper et d'aller plus loin. D'ailleurs, faut que je rentre avec les derniers trains. Les keufs débarquent, embarquent quelques camarades. Ca se disperse.
On apprendra par la suite que les vigiles à l'intérieur ont détruit le mobilier, les murs, ... Par ailleurs, dans la nuit, le commissariat a refusé de prendre les dépôts de plaintes des militants qui ont été agressés par les vigiles.
Au final, les nervis de l'agent immobilier sous couvert de la police et en toute illégalité ont mis à la rue en plein hiver des familles qui ne cherchaient qu'un toit pour pouvoir dormir entre deux journées de travail.
=> Police Nationale, Police du Capital !
Aujourd’hui, spéculer sur un tas de béton vaut plus que le travail d’une vie. La vie ne vaut rien, du moins pas celle des pauvres gens. Il ne faut surtout pas qu’ils gâchent la grande fête de Noël, c’est mauvais pour la croissance. Les honnêtes gens ont des remords à consommer si un SDF crève en bas de leur immeuble...