Les états d'âmes des prostituées tourangelles
Publié le jeudi 10 mars 2011 by Tribune
Catégories: société
« Aux plus belles années, nous faisions au minimum dix passes dans la soirée. Aujourd’hui, quand on en fait deux,c’est royal ». Le marché de la prostitution à Tours connaît un déclin marqué depuis une dizaine d’années comme l’explique Magalie (1) qui a commencé à vendre son corps en 1985 à Tours. Surla trentaine de péripatéticiennes connues à Tours (d’après les estimations de l’antenne tourangelle du mouvement du Nid, une association d’aide aux prostituées), les Françaises restent majoritaires.Elles facturent la fellation à 30 euros et "l’amour" à 50. Les filles d’origine africaine ou des pays de l’Est proposent les mêmes prestations moins chères. A la différence de municipalités comme celles d’Orléans ou du Mans qui ont durci leur réglementation pour chasser les prostituées du centre-ville, ce n’est pas le cas à Tours. « Déplacer le problème ailleurs ne résout rien. Au contraire, c’est les empêcher d’obtenir l’aide apportée par les associations et c’est aussi prendre le risque d’agressions de la part de certains clients ou proxénètes », explique Clémence Dauphin, conseillère municipale de Tours déléguée aux droits des femmes. Les prostituées qui sont là depuis plusieurs années se trouvent au niveau du boulevard Heurteloup,à pied ou dans des camionnettes. Les autres sont dans le quartier de la cathédrale (square FrançoisSicard, rue du petit pré…). « La police nous tolère tant qu’il n’y a pas de bazar », reconnait Magalie.Mais leurs effectifs baissent. « Elles étaient entre 45 et 50 il y a dix ans », précise Albert Gaudré,le délégué départemental en Indre-et-Loire du mouvement du Nid. Dans le même temps, la prostitution cachée s’est développée. Un groupe a été mis en place par le mouvement du Nid pour appréhender le phénomène (lire encadré) qui a explosé sur internet. « Nous ne pouvons pas le quantifier. Il est difficile d’entrer en contact avec celles ou ceux qui ont recours à ce procédé », déplore Magali Besnard,agent de développement de l’association. En tapant « Escort girl Tours » dans le moteur de recherche web « Google », 238 000 résultats sont référencés. La loi de sécurité intérieure adoptée le 18 mars 2003 a probablement participé au développement de ce phénomène. Elle a fait du racolage passif un délit qui expose à deux mois d’emprisonnement et 3 750 euros d’amende. « Les prostituées sont passées du statut de victime à celui de coupable. Certaines n’ont plus été revues depuis », constate Albert Gaudré. Pour celles qui sont restées, la précarité persiste.La plupart ont été victimes de violence dans le passé. Elles font ce métier par besoin d’argent.« Et nous sommes considérées comme de la m**** ». Pire, cette étiquette leur colle à la peau comme l’explique Magali Besnard : « Lorsqu’elles essaient de se réinsérer, le regard des autres changent quand ils apprennent leur passé. Elles sont marquées au fer rouge ». Nombreuses sont cellesqui n’ont d’autres alternatives que de continuer. (1) prénom modifié François Perrigault
http://www.tribune-tours.fr/news/les-et ... urangelles
Ca me semble bien éloigné de la réalité que décrit Pit, qu'il affirme pourtant bien connaitre.