Le dessous des cartes - Mondialisation

Le dessous des cartes - Mondialisation

Messagede indigné révolté le Lun 1 Avr 2013 00:54

Le dessous des cartes - Mondialisation http://l-indigne.skyrock.com/3152948188 ... ation.html

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Cher camarades,
Le PIB de l'Eurozone a chuté de 0,6% au quatrième trimestre 2012, d'après Eurostat.
L'économie française s'est contractée de 0,3% après une croissance de 0,1% au troisième trimestre : cela donne une croissance zéro pour l'ensemble de l'année 2012.
Pourtant, François Hollande déclarait dès octobre 2012 que les pays de l'Union européenne étaient "tout près d'une sortie de crise", que tout allait pour le mieux dans le pays des bisounours...

l’économie mondiale est dans une phase de ralentissement - Antalya http://antalya.blogzoone.net/2013/03/31 ... tissement/




La question de la sortie du capitalisme n’a jamais été plus actuelle. Elle se pose en des termes et avec une urgence d’une radicale nouveauté. Par son développement même, le capitalisme a atteint une limite tant interne qu’externe qu’il est incapable de dépasser et qui en fait un système qui survit par des subterfuges à la crise de ses catégories fondamentales : le travail, la valeur, le capital.

La crise du système se manifeste au niveau macro-économique aussi bien qu’au niveau micro-économique. Elle s’explique principalement par un bouleversement technoscientifique qui introduit une rupture dans le développement du capitalisme et ruine, par ses répercussions, la base de son pouvoir et sa capacité de se reproduire. J’essaierai d’analyser cette crise d’abord sous l’angle macro-économique [1], ensuite dans ses effets sur le fonctionnement et la gestion des entreprises [2].

1. L’informatisation et la robotisation ont permis de produire des quantités croissantes de marchandises avec des quantités décroissantes de travail. Le coût du travail par unité de produit ne cesse de diminuer et le prix des produits tend à baisser. Or plus la quantité de travail pour une production donnée diminue, plus le valeur produite par travailleur – sa productivité – doit augmenter pour que la masse de profit réalisable ne diminue pas.
2. On a donc cet apparent paradoxe que plus la productivité augmente, plus il faut qu’elle augmente encore pour éviter que le volume de profit ne diminue. La course à la productivité tend ainsi à s’accélérer, les effectifs employés à être réduits, la pression sur les personnels à se durcir, le niveau et la masse des salaires à diminuer. Le système évolue vers une limite interne où la production et l’investissement dans la production cessent d’être assez rentables.

En Chine, aux Philippines ou au Soudan, les chiffres attestent que cette limite est atteinte. L’accumulation productive du capital productif ne cesse de régresser. Aux États-Unis, les cinq cents firmes de l’indice Standard & Poor’s disposent de 631 milliards de réserves liquides ; la moitié des bénéfices des entreprises américaines provient d’opérations sur les marchés financiers. En France, l’investissement productif des entreprises du CAC 40 n’augmente pas même quand leurs bénéfices explosent.

La production n’étant plus capable de valoriser l’ensemble des capitaux accumulés, une partie croissante de ceux-ci conserve la forme de capital financier. Une industrie financière se constitue qui ne cesse d’affiner l’art de faire de l’argent en n’achetant et ne vendant rien d’autre que diverses formes d’argent. L’argent lui-même est la seule marchandise que l’industrie financière produit par des opérations de plus en plus hasardeuses et de moins en moins maîtrisables sur les marchés financiers. La masse de capital que l’industrie financière draine et gère dépasse de loin la masse de capital que valorise l’économie réelle (le total des actifs financiers représente 160 000 milliards de dollars, soit trois à quatre fois le PIB mondial). La « valeur » de ce capital est purement fictive : elle repose en grande partie sur l’endettement et le good will, c’est-à-dire sur des anticipations : la Bourse capitalise la croissance future, les profits futurs des entreprises, la hausse future des prix de l’immobilier, les gains que pourront dégager les restructurations, fusions, concentrations, etc. Les cours de Bourse se gonflent de capitaux et de leurs plus-values futures et les ménages se trouvent incités par les banques à acheter (entre autres) des actions et des certificats d’investissement immobilier, à accélérer ainsi la hausse des cours, à emprunter à leur banque des sommes croissantes à mesure qu’augmente leur capital fictif boursier.

source : Secteur bancaire : faut-il être pessimiste ou optimiste ?
Golman Sachs , Les Etats-Unis le terrorisme institutionnalisé - hensozu, Pourquoi je quitte Goldman Sachs », Tant qu’il y aura de l’argent…
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L’avènement du féodalisme moderne – Hensozu
Solution locale pour désordre globale : http://l-indigne.skyrock.com/3152601602 ... lobal.html
L’avènement du féodalisme moderne : http://hensozu.blogzoone.net/2013/03/30/l’avenement-du-feodalisme-moderne/
Faites le deuil du monde d'hier : http://citoyenactif.20minutes-blogs.fr/ ... -hier.html
Huit fois debout – Indigné révolté : http://l-indigne.skyrock.com/3152644294 ... ebout.html
Le mur d’argent : http://lindigne-.blog4ever.com/blog/lir ... rgent.html

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A lire les articles sur RISC / La Revue Internationale Sur la Crise


mondialisation + le dessous des cartes + youtube /
C'est en 1952 qu'Alfred SAUVY à parlé du tiers Monde, marginalisé par rapport aux deux grands bloc de l'Est, socialo communiste, et de l'oeust, capitaliste et développé.

Globalement, le monde est économiquement divisé en deux : le nord et le Sud; et cette division est renforcée depuis la fin de l'opposition entre l'Est et l'Ouest.

Aujourd'hui, la situation s'est complexifiée, face aux pays développés, on trouve des pays :
- Qui reste en retard et s'appauvrisent de plus en plus : le Mali, le Bengladesh, etc
- Qui arrivent dans le commerce mondial et y prennent de plus en plus de place : les NPI comme la Thailande, la Malaisie, etc
- Qui bouleversent le classement mondial : l'Inde, la Chine, le Bresil, etc

Le constat des inégalités :

Les inégalités sont de plusieurs niveaux :
- Le décalage Nord- Sud
- Les inégalités, relativement "faible" , dans le Nord
- Les inégalités très fortes dans le sud

Pays qui profite de la rente pétrolière, gazière, gaz de schisme :

Ex La Norvège, et les garde fous néolibérale http://citoyenactif.20minutes-blogs.fr/ ... erale.html

Dans Les fonds pétroliers: des problèmes sous couvert de solutions - IMF : En introduction l’AMF dit « La forte dépendance à l’égard des recettes pétrolières – qui sont volatiles, imprévisibles et appelés a ce tarir –complique considérablement les politiques budgétaires. Pour y faire face, biens des pays producteurs de pétrole constituent des fonds pétroliers. Mais est-ce vraiment la solution ». Pourquoi ces fonds ? : « La gestion publique, la transparence et la responsabilité peuvent être compromises par des fonds pétroliers qui sont généralement en dehors des systèmes budgétaires et ne relève souvent que d’une poignée de responsable du gouvernement ».

J’avais déjà abordé le cas du " Modèle Allemand" : Modele Allemand" : Une Main d’œuvre pas chère suite a la réunification de l’Allemagne et La création du deutschemark se fera dans la douleur

Prenons le cas de la Norvège et du garde fous lié a la rente pétrolière


Les inégalités aux seins des pays du sud : les antagonistes profonds des pays du sud
La classification :
- Les pays pétroliers qui profitent de rente grâce au pétrole, mais le PIB n'est pas toujours équitablement réparti entre la population : Quatar et le sultanat de Brunei
Il peut y avoir, parfois de très grandes disparités entre les classes sociales
- Les NPI qui participent au commerce mondial et dont l'économie nationale commence à être autonome : Corée du Sud, Mexique, etc
- Les pays- continent qui maitrisent les liaisons avec l'économie mondiale et qui connaissent des taux de croissance à deux chiffres ! : L'Inde, la Chine, le Brésil, etc
- Les pays les moins avancés qui sont même en voie de marginalisation et en sont réduits à la mendicité internationale : Mali, Soudan, bangladesh, Haiti, etc.


Le dessous des cartes - Mondialisation - 1999, part 1/6: , part 2/6, part 3/6 : , part 4/6, part 5/6, part 6/6 Un seul monde": Une série en trois parties qui donne plusieurs éclairages historiques et géographiques sur la mondialisation pour sortir celle-ci de ses aspects strictement économiques: les origines, les instruments, les dérives. - Les Etats-Unis au coeur de la mondialisation. - Crise asiatique, le miracle: un rappel des mécanismes du "miracle asiatique". - Crise asiatique, du miracle à la crise: une analyse du rapide passage de la croissance à la crise. Les conséquences pour les pays concernés. - Le retour des frontières: le double mouvement qui s'amorce au XXIe siècle, avec d'un côté la mondialisation et, de l'autre, l'affirmation des identités, des nationalismes et la multiplication des Etats depuis 1900. - La cour pénale internationale: entretien avec Françoise Saulnier, responsable juridique de Médecins sans frontières, qui a participé en 1998 à la mise sur pied de la Cour pénale internationale, un instrument juridique pour pouvoir juger les crimes de guerre


Les dessous de la mondialisation
Découvertes réalisé en 2012 par Nicolas Grimard, Florence Morice, Romain Pelleray...


Argentine, cobayes médicaux

Synopsis de l'émission
Les médicaments sont devenus des produits de grande consommation et les laboratoires n'échappent plus aux règles de la mondialisation : produire plus, à moindre coût. Aujourd'hui, la moitié des essais cliniques conduits pour le compte des laboratoires occidentaux sont réalisés dans des pays émergents. L'Argentine est devenue le nouvel eldorado de la sous-traitance clinique, avec ses bonnes infrastuctures hospitalières et ses millions d'habitants sans couverture médicale, attirés par les traitements gratuits, le manque de contrôle et le flou juridique.

Informations détaillées
Genre : Découvertes
Durée : 29 mn
Origine : français



Les dessous de la mondialisation : liste des épisodes

Indonésie : étain en eau trouble - mercredi 10 avril 2013
Terre à prendre en Ethiopie - mardi 02 avril 2013
Roumanie : exploitants à terre - mardi 02 avril 2013
Inde : le mirage high-tech - vendredi 15 février 2013
Argentine, cobayes médicaux - mardi 22 janvier 2013 :
Les crevettes de la discorde - jeudi 10 janvier 2013

[Extraits] Les dessous de la mondialisation (épisode 6) - Etain

Reportage inde le mirage high tech : : Rares sont les villes qui incarnent aussi bien que Bangalore la mondialisation et ses effets. Ancienne petite cité de garnison pendant la colonisation britannique, elle s'est imposée en l'espace de 20 ans, comme capitale mondiale des services informatiques, vitrine d'une Inde rayonnante. L'histoire commence dans les années 90, lorsque Bangalore fait le pari de la sous-traitance informatique auprès des sociétés Occidentales, grâce à l'irruption des nouvelles technologies dans l'économie mondiale. Pari réussi : désormais, les géants indiens y côtoient les plus grandes multinationales, qui ont choisi d'y délocaliser une partie de leurs activités, attiré par une main d'oeuvre qualifiée, anglophone et bon marché. Dans ce pays ou la population est très jeune, aucun secteur n'offre autant d'opportunités. Un succès tel que chaque année, des dizaines de milliers de jeunes Indiens y accourent des 4 coins du pays, fiers de voir leur pays aux avant-postes de la mondialisation et de pouvoir accéder à des niveaux de vie dont n'auraient pas osé rêver leurs parents. Pour les femmes, Bangalore incarne la possibilité d'une réelle émancipation. Mais à quel prix ? Car la transition a été brutale et a chamboulé tous les repères de la société indienne, notamment la structure traditionnelle familiale. Aucune génération n'est épargnée pas même les plus âgés. A Bangalore, ou la valeur « travail » semble dominer toutes les autres, ou l'individualisme prend petit à petit le pas sur le collectif, l'échec n'est pas permis. C'est ainsi que la Silicon Valley indienne s'est attirée un nouveau surnom : Capitale du suicide. Aujourd'hui, chefs d'entreprises, jeunes, psychiatres commencent à prendre conscience du problème. Et Bangalore, lasse d'être un centre de ressources à bas coûts pour pays Occidentaux, cherche à se renouveler.


Les Dessous De La Mondialisation E02 Éthiopie Terre A Prendre : : En bradant ses terres, l'Ethiopie est devenue le nouvel « Eldorado » des investisseurs étrangers, mais la population n'en tire que très peu de bénéfices. Depuis 7 ans, le pays affiche une croissance à deux chiffres grâce à l'ouverture de ses frontières aux géants mondiaux de l'agroalimentaire, mais les emplois sont saisonniers, les salaires misérables, et les récoltes sont très peu redistribuées sur le marché local


Reportage - Cobayes Médicaux en Argentine "VOSTFR"


Les dessous de la mondialisation : Les crevettes de la discorde : Autrefois aliment de luxe, la crevette s'est démocratisée pour devenir le premier produit de la mer exporté dans le monde. Mais à quel prix ?

L'équateur est le premier fournisseur français. Chaque année 25 000 tonnes de ces crustacés terminent dans nos assiettes. Des crevettes issues à 95% de l'élevage. Depuis la fin des années 70, ce petit pays d'Amérique Latine a misé sur l'aquaculture pour se développer. Il est devenu le 5ème exportateur mondial et la crevette est sa 2ème source de revenu après le pétrole.
Cette industrie pourtant très lucrative, profite essentiellement à une poignée de gros éleveurs qui emploient une main d'œuvre en contrat précaire. Elle a surtout des conséquences environnementales et sociales désastreuses.


Pour creuser les bassins des mégas fermes d'élevages, les industriels ont rasé une grande partie des forêts de mangroves qui bordent l'Océan Pacifique. En s'attaquant à cet écosystème unique, les éleveurs mettent en péril les ressources des communautés de pêcheurs artisanaux et les terres ancestrales qu'ils occupaient.


Entre les industriels de la crevette et les peuples de la mangrove la tension monte. En signe de protestation ou poussés par le désespoir, certains pêcheurs se lancent dans la piraterie


n
les marchés agricoles

Le marché mondial de machinisme agricole : De plus en plus de pays font de l'agriculture une priorité passant par la privatisation de leur secteur et la mise en place de financement pour une mise à niveau. Cela concerne avant tout les pays d'Europe Centrale et les marchés russe et de la C.E.I sans oublier les pays du Maghreb. D'autres pays sont demandeurs de matériels adaptés à des besoins bien spécifiques tels les Etats-Unis. Par ailleurs, les vignobles s'accroissent dans de nombreux pays. Ce sont d'autant d'opportunités qui se présentent pour le matériel agricole . Panorama de ces marchés et témoignages.
Conférenciers :
Didier FAGES - Président - SOFRALAB,
Anne PERILHOU - Chef de Projet - Service Equipements Agricoles et Agroalimentaires - UBIFRANCE,
Bernard BOXHO - DG - Oeno concept,
Hervé MAIRE - Export Manager - LA BUVETTE


Documentaire]-Agriculture,Alimentation et Risques[Agro-innoVation.dz] http://www.youtube.com/watch?v=vZqfOXB0goI

Le temps des moissons : :
.
Émission du 13/12/2010 Les moissons du futur : http://www.youtube.com/watch?v=eqD5z3ti74g
Planete alu - indigné révolté








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Le basculement du monde - monde diplomatique
l’économie mondiale est dans une phase de ralentissement - Antalya, Le Grand Bond en Arrière




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Dernière édition par indigné révolté le Lun 1 Avr 2013 01:23, édité 3 fois.
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Re: Le dessous des cartes - Mondialisation

Messagede indigné révolté le Lun 1 Avr 2013 00:59

A lire cette très bons articles : " RISC – Revue Internationale Sur la Crise http://crise.noblogs.org/ . Qu'en pensez vous ? http://crise.noblogs.org/

Pourquoi parler de crise ?
Posted on 23 avril 2012 by risc
Ce que nous voulons attaquer c’est le discours dominant qui explique que les causes de la crise actuelle sont à chercher dans le mauvais capitalisme financier. Nous pensons que la crise financière n’est qu’un symptôme d’une maladie plus profonde et qu’il s’agit en fait d’une crise du capitalisme lui-même. Ses conséquences seront certainement terribles mais ce sera peut-être aussi l’occasion de remettre en cause le capitalisme dans ses fondements mêmes.

De l’extrême droite à l’extrême gauche, on entend partout aujourd’hui un même discours: l’économie réelle serait saine, seule une finance ayant échappé à tout contrôle mettrait en danger l’économie mondiale.

Dans une version plus conspirationniste, la crise ne serait qu’un prétexte, une stratégie des capitalistes eux-mêmes qui seraient en réalité en parfaite santé. Car, en fait, ces gros menteurs ont un trésor bien caché qu’il faudrait trouver pour ensuite le redistribuer à tous les pauvres. C’est pourquoi de la gauche à la droite on propose de raboter les niches fiscales et de trouver l’argent caché pour le réinjecter dans les États.

Ce discours se décline de différentes manières selon qu’on désigne les traders comme seuls responsables ou qu’on dénonce la partialité des agences de notation, ce qui revient à accuser le thermomètre en cas de fièvre. Mais par-dessus tout, « c’est la faute à la finance et à l’endettement », ou comment confondre la maladie et le symptôme.

Or, il est impossible de séparer le bon capitalisme productif du mauvais capitalisme financier. Il n’existe pas d’un côté une économie qui produit des richesses et de l’autre une économie virtuelle, une finance parasitaire; il s’agit des deux faces d’une même réalité. Depuis le début de l’économie capitaliste, celle-ci ne peut fonctionner sans la finance, c’est-à-dire le crédit, les Bourses, la spéculation.

Les dirigeants de tous bords se foutent de nous quand ils réclament un encadrement rigoureux de la spéculation, car c’est tout le système qui, dans sa phase actuelle, a besoin de la spéculation et du crédit. Les causes les plus profondes de la crise actuelle ne sont à rechercher ni du côté de la spéculation, ni du côté de l’endettement. Les achoppements financiers récents : crise des subprimes, crise de la dette, krachs boursiers à répétition, rôle des agences de notation, menace de faillite des États…tout cela est avant tout l’expression d’une crise du capitalisme lui-même.

En effet, le capitalisme est confronté à une contradiction récurrente: d’un côté, il lui faut diminuer (ou en tout cas limiter) les salaires pour baisser les coûts de production et maintenir les profits. D’un autre, il faut que les consommateurs aient suffisamment de revenu pour acheter les marchandises produites.

Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, dans les pays d’Europe occidentale, d’Amérique du Nord et au Japon, l’expansion rapide de l’économie permettait de contenir et repousser les effets négatifs de cette contradiction. On augmentait les salaires, mais on augmentait plus encore la production. On rendait marchands de nombreux secteurs qui ne l’étaient pas auparavant, comme aujourd’hui on est en train de le faire avec l’éducation, la santé ou la sécurité. On fournissait à coûts plus bas (par l’effet de l’industrialisation et de la massification) une foule de produits plus nombreux, et qui faisaient vivre les prolétaires tout en maintenant les bénéfices. Pour développer la production de cette manière, il fallait que la consommation envahisse la société entière, avec tout ce que cela signifie: publicité, manipulation du désir, production d’une foule de saloperies destinées à satisfaire des besoins socialement créés.

Par ailleurs, ce qui s’appelait alors le tiers-monde était maintenu sous une domination coloniale ou post-coloniale qui permettait d’en exploiter les matières premières.

Tout cela a changé depuis la crise des années 1970 et la restructuration du capitalisme qu’elle a provoquée. Les délocalisations d’industries et de services ont alors permis de baisser le coût du travail au niveau mondial. La consommation a été soutenue par le développement du crédit, qu’il s’agisse de dépense publique (et de dette publique) ou privée. Mais ce système est lui-même à bout de souffle, comme le montre la crise qui a commencé en 2007. Le krach de 2008 n’a pu être rattrapé qu’au moyen d’une expansion massive de l’endettement étatique. Le montant de cette dette, désormais impossible à rembourser, est l’expression concrète de cette impasse. La crise de la dette publique en Europe et les perspectives de défaut de la Grèce, désormais bien réelles, en sont la preuve. Ce n’est pas la finance qui est la cause de la crise, la finance est au contraire ce qui a permis à la crise provoquée par la contradiction récurrente du capitalisme d’éclater aussi tard.

Celle-ci frappe actuellement les États sous la forme d’une crise budgétaire et de divers programmes d’austérité. Partout en Europe, on nous explique que nous vivons au-dessus de nos moyens, qu’il va falloir travailler plus et se serrer la ceinture. Face à cette situation beaucoup se retournent vers l’État comme ce qui permettrait d’imposer des limites aux « dérèglements du marché ».

« Avec plus d’État pour encadrer la finance, nous pourrons construire une économie plus sociale et plus prospère.» Mais le discours antilibéral se heurte à une évidence[1] : l’État n’est pas ce qui s’oppose à la sphère de l’économie, il est dans un rapport de totale interdépendance avec l’économie. La raison en est simple: il doit se servir de l’argent pour financer ses projets. Lorsque l’économie commence à ralentir, elle limite et étouffe son action. Avec la diminution de ses moyens financiers, l’Etat se réduit à la gestion toujours plus répressive de la pauvreté.

Concrètement aujourd’hui les États n’ont le choix qu’entre deux politiques : austérité draconienne ou création monétaire, c’est-à-dire recours à la planche à billets. La première mène à la récession violente, la seconde à l’explosion d’une inflation incontrôlable.

Le chômage s’accroît et la misère comme la barbarie risquent de se répandre de manière dramatique, peut-être entrecoupées par quelques phases de relance. Alors à quoi servent ces considérations désabusées? A quoi sert de marteler que la crise qui a commencé en 2008 risque bien de s’approfondir? Pourquoi s’en réjouir alors que nous risquons d’en subir les conséquences et d’être les premiers touchés? Et ce d’autant plus que le capitalisme a montré jusqu’à présent qu’il pouvait surmonter ses crises. Voire même qu’il était un système en état de « crise permanente ».

En fait, il n’y a pas de contradiction fondamentale entre le fait de dire qu’il y a bien approfondissement de la crise ces dernières années et que le capitalisme est d’une certaine façon une crise permanente : la crise peut être analysée à la fois comme un mode de fonctionnement ordinaire du capitalisme et comme une remise en cause potentielle de sa propre existence. Le capitalisme est ce jeu qui inclut sa contradiction dans sa propre règle, et qui donc pourrait tendre à son abolition, mais la réalité c’est que c’est à la lutte des classes, c’est à nous de le faire.

La crise actuelle pourrait bien sûr être résolue par des moyens déjà utilisés historiquement par ce système dans des contextes comparables: guerre(s), destruction massive des moyens de production et de la force de travail. Elle pourrait aussi durer longtemps dans un processus continu d’appauvrissement pour la plupart d’entre nous, secoué par des explosions sans issue, voire des conflits de tous contre tous (concurrence entre groupes, racisme…).

Mais on peut aussi penser que, pendant une crise grave prolongée, les automatismes sociaux, les habitudes, s’affaiblissent et disparaissent. Beaucoup de personnes pourraient remettre en question ce qu’elles considéraient auparavant comme naturel, inévitable. Et c’est bien pour cela que les crises sont potentiellement des moments de remise en cause du capitalisme.

Alors pourquoi cette analyse, qui est à peu près la seule à se trouver confirmée aujourd’hui par la crise récente, suscite-t-elle si peu d’attention? Pourquoi est-il si difficile d’admettre aujourd’hui que notre système est à bout de souffle? Avant tout parce que personne ne peut vraiment imaginer la fin du capitalisme. L’idée même suscite une peur panique. Tout le monde pense qu’il a trop peu d’argent, mais chacun se sent menacé. Or, c’est bien l’argent mais aussi la marchandise, le travail, la propriété et l’État, qu’il faut attaquer.

La disparition de cette société représente un tel bouleversement qu’on ne l’envisage pas nécessairement avec légèreté. Mais nous ne sommes pas condamnés à tenter de sauver l’économie qui chancelle et nous écrase. Nous pouvons contribuer à sa disparition. Pas pour le néant, mais pour un monde sans État et sans classes, un monde pour toutes et tous, sans exploitation ni domination.

_________________________

[1] Les antilibéraux rêvent de retourner à un Etat qui les protègerait du capitalisme alors même que la fonction de l’État est d’assurer son bon fonctionnement. Dans ces conditions leur politique aboutit simplement à des formes nouvelles de patriotisme économique, des mesures plus ou moins protectionnistes pour essayer d’empêcher les délocalisations, voire carrément au nationalisme.

Collectif de la Revue Internationale Sur la Crise – Paris

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