Quant aux éleveurs de bétail à viande qui déclarent aimer leurs animaux, cela s'apparente pour moi à la serviette et au savon que les SS distribuaient à ceux qui rentraient dans les chambres à gaz pour leur faire croire qu'ils allaient prendre une douche.
60 milliards d'animaux sont abattus dans le monde chaque année.
La race bovine est une des plus exploitée.
Il me parait inconcevable de soutenir le principe de liberté, de combattre contre celui de l'exploitation tout en cautionnant celle qui sous sa forme la plus abjecte, élève et massacre des entités vivantes dotées d'un système nerveux et pour certaines d'un cerveau dont les structures sont le siège de la motricité, mais aussi de la perception et de l'émotion, pour se nourrir de leur chair.
Tu joues les entremetteuses, maintenant ?MélusineCiredutemps a écrit: ... ça ne me dérange pas de jouer le rôle du mauvais objet, ça m'amuse même et si ça peut vous aider à vous réconcilier
bajotierra a écrit:Il me parait inconcevable de soutenir le principe de liberté, de combattre contre celui de l'exploitation tout en cautionnant celle qui sous sa forme la plus abjecte, élève et massacre des entités vivantes dotées d'un système nerveux et pour certaines d'un cerveau dont les structures sont le siège de la motricité, mais aussi de la perception et de l'émotion, pour se nourrir de leur chair.
Le probléme qui se pose c'est que si les les vegetaux ne sont pas doués de motricité c'est qu'ils ont un mode de vie autotrophe , leur immobilité est nécésaire pour leur photosynthése , leur absence de mobilité n'est certainement pas une preuve d'absence de sensibilté mais la conséquence de ce mode de production énergétique !
Les végétariens qui a partir de cette absence de motricité se drapent dans la sainteté alimentaire en déclarant péremptoirement ne se nourrir que d'êtres insensibles sont dans l'erreur , bien au contraire les vegetaux sont non seulement des êtres sensibles mais sur cette planéte ils sont les seuls a ne parasiter personne , et il conviendrait aussi de respecter cela et donc de ne pas le taire ou de faire semblant que ...
La motricité apparait avec le régne animal et un mode de production énergétique qui est parasite du végétal , cela n'a rien avoir avec la sensibilté mais seulement avec la capacité d'expression de cette sensibilité . Contrairement a un cochon qu'on égorge , une rose qu'on coupe ne tentera pas de fuir et ne hurlera pas , mais rien ne dit que sa souffrance ne soit pas comme celle du héros de " jonny s'en va t en guerre ",
merci donc de ne pas confondre les contraintes naturelles et politiques .. car a ce compte là le moindre tournesol sera beaucoup plus anarchiste que bakounine, makno et durutti réunis ...
Lehning a écrit:[Petit HS: content de te revoir poster ici Mélusine ! Et tu vois, tu n'est/n'a pas été censurée...]
Avec ses cils vibratiles, la paramécie perçoit immédiatement un environnement favorable ou défavorable, s'écarte vivement d'un contact que son unique cellule perçoit comme dangereux ou agressif, se rapproche de bactéries appétissantes. Ce faisant, elle exprime quelque chose comme le désir inconscient de rester en vie, de préserver l'équilibre du profil chimique de ce que Claude Bernard appelait le milieu interne. Bien que la paramécie soit dépourvue de tout système nerveux, son comportement manifeste déjà l'essence du processus émotionnel, il préfigure le monde de nos émotions. Cela ne signifie pas pour autant qu'elle ressente ces émotions. Elle n'en a pas le sentiment
Pesticides : les 10 fruits et légumes les plus contaminés
ALIMENTATION -
L'utilisation des pesticides tels qu'on les connaît (insecticides, fongicides et herbicides) a commencé dans les années 70. Quarante ans plus tard, cette pratique est devenue règle d'or et de nombreux résidus de pesticides se trouvent dans nos aliments. Rappelons que selon de récentes études, ils peuvent être la cause de cancers et présenter des menaces pour la fertilité masculine et le développement du foetus.
Chaque année, l'Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA) analyse quelque 70000 aliments pour connaître leur teneur en résidus de pesticides. Voici ce qu'elle a trouvé, tel que le résume le livre de l'ingénieur agronome Claube Aubert, Manger bio, c'est mieux!:
- Les résidus de 338 pesticides différents dans les légumes
- 319 dans les fruits
- 93 dans les céréales
- 34 dans les produits animaux
Cependant, tous les fruits et légumes ne sont pas logés à la même enseigne. Parmi les mieux lotis: les oignons, les échalotes et l'ail (avec seulement 13,6% des échantillons contaminés), les épinards (24,5%), les asperges et poireaux (24,6%) ou les légumes racines, tels que les pommes de terre ou les radis (26%). Claude Aubert explique:
"L'essentiel des pesticides, et particulièrement des insecticides, sont utilisés à l'extérieur. Ils sont déposés sur les fruits et légumes via un pulvérisateur. C'est pourquoi les végétaux poussant à l'intérieur de la terre, tels que les pommes de terre, sont moins susceptibles d'être contaminés."
Malheureusement tous les végétaux ne poussent pas sous terre et certains font les frais de l'omniprésence des pesticides. C'est pourquoi Claude Aubert recommande de manger bio le plus possible, car pour certains des végétaux en question, le taux de pesticides est divisé par 10 s'ils proviennent de l'agriculture bio.
"La peau des fruits est la zone où se concentrent le plus d'antioxidants et de vitamines. Mais on ne peut la consommer que si le fruit est bio, car dans le reste des cas, c'est aussi dans la peau que se concentrent les pesticides.'
sourceALIMENTATION - Des canards malades gavés malgré tout, soignés avec des antibiotiques et du sulfate de cuivre... Cinq anciens gaveurs, dont l'un est interrogé par France Bleu Gascogne, remettent en cause les pratiques du groupe agroalimentaire béarnais Euralis.
En 2012, les cinq hommes ont porté plainte contre X pour tromperie auprès du parquet de Pau. Une plainte restée lettre morte depuis.
Philippe Lapaque, un des gaveurs, qui a depuis arrêté son activité, était sous sontrat avec GMD -une filiale du groupe Euralis. Il dénonce les "pratiques abjectes" dont il a été témoin quand il était encore en activité, sans pouvoir affirmer qu'elles sont toujours en vigueur.
L'ancien gaveur tient depuis plusieurs vidéos un blog où il raconte ces pratiques.
Il évoque notamment "des anomalies anatomiques" constatées dans la salle de gavage, ou "que certains canards présentaient les syndromes de la maladie de Dersy, et (…) d'autres maladies". II dit aussi avoir vu les formateurs d'Euralis conseiller l'utilisation de médicaments sur les canards, une pratique proscrite".
Selon lui, ces canards étaient malgré tout commercialisés sous IGP "Canards à foie gras du Sud-Ouest", une Identification Géographiquement Protégée.
Dans un communiqué publié jeudi 2 mai, Euralis rappelle son "exigence quotidienne de qualité" et assure que "dans le cas où un canard aurait reçu un traitement antibiotique, il perdrait son appellation IGP Sud-Ouest."
"L’administration d’antibiotiques (…) reste exceptionnelle et ne se fait qu’après intervention vétérinaire et délivrance d’une ordonnance", écrit le groupe.
Chine : scandale alimentaire autour de plats à base de rat ou de renard
Oubliez le lait à la mélamine. Plus de 900 personnes ont été arrêtées récemment en Chine pour des fraudes alimentaires, dont la vente de viande de rat ou de renard présentée comme du bœuf ou du mouton, indique le ministère de la sécurité publique.
L'annonce de l'opération, qui s'est déroulée au cours des trois derniers mois, intervient alors que le pays est encore sous le choc de précédents scandales alimentaires, tels celui de l'huile alimentaire recyclée ou du lait en poudre pour bébé volontairement contaminé avec des produits chimiques dangereux.
En tout, selon le site du ministère, "382 cas de viande coupée avec de l'eau, de faux mouton ou bœuf, de viande avariée et de produits contenant de la viande toxique et dangereuse" ont été découverts. "904 suspects ont été arrêtés, plus de 20 000 tonnes de produits carnés frauduleux ou de qualité inférieure" ont été saisis.
Lire aussi Le scandale des porcs déversés dans le fleuve de Shanghaï choque les Chinois
"DEVRIONS-NOUS REMERCIER CES EXTRAORDINAIRES HOMMES D'AFFAIRES ?"
Dans la province du Jiangsu, des détaillants vendaient du "mouton" fait à partir de viande de rat et de renard, additionné de produits chimiques. D'autres, dans le Guizhou mélangeaient une solution à base de peroxyde d'hydrogène (eau oxygénée) à des pattes de poulet, une gourmandise chinoise.
Ce nouveau scandale suscite de nombreux commentaires : "On est presque immunisé contre des centaines de poisons, devrions-nous remercier ces extraordinaires hommes d'affaires ?", s'interrogeait un internaute sur Weibo, le Twitter chinois.
Le ministère de la sécurité a souligné que l'opération s'inscrivait dans une enquête plus large sur la sécurité alimentaire, incluant la découverte en mars dernier de milliers de cochons morts flottant dans le fleuve de Shanghai ou la vente d'huile de cuisine recyclée. Bien qu'interdite, cette dernière est disponible un peu partout dans le pays, tirée des huiles rejetées par les restaurants.
Le plus grand scandale alimentaire de ces dernières années a été provoqué par la découverte en 2008 de mélamine dans des laits en poudre pour bébé, provoquant la mort de six d'entre eux et des maladies chez 300 000 autres. Récemment, le groupe américain KFC a été accusé de servir des poulets bourrés d'antibiotiques.
Anarchisme et antispécisme
par Daniel Colson in la Griffe numéro 11 d'octobre 1998
Une première remarque introductive. Je voudrais souligner les nombreux points positifs de l'antispécisme. Pas en soi bien sûr, dans le ciel éternel de ce qui est bien et de ce qui est mal, mais d'un point de vue anarchiste, c'est-à-dire, pour être plus précis, de l'anarchisme tel qu'il me semble le comprendre.
J'en signalerai deux principaux :
le refus de la distinction arbitraire entre l'être humain et les autres êtres vivants tout d'abord ;
le refus de l'opposition radicale entre une « nature » humaine (d'essence différente) et les autres êtres de la nature.
Cette distinction est lourde d'immenses conséquences pour l'être humain lui-même ; des conséquences dramatiques. Elle est une des causes essentielles de toutes les formes de domination que combat l'anarchisme. Elle est le produit des grandes religions monothéistes que dénonce l'anarchisme. Elle est liée à Dieu et à la transcendance ; y compris à cette transcendance particulière, soi-disant athée, où l'être humain se fait Dieu ; s'approprie, pour son propre malheur, les illusions despotiques de la puissance divine.
Pour l'anarchisme, comme l'antispécisme, me semble t-il, l'être humain est au milieu du monde ; il n'est qu'une partie du monde, au milieu des autres êtres vivants. Et c'est la nature du rapport qu'il entretient avec le monde et avec les autres êtres vivants qui définit ce qu'il est, ce qui le constitue comme être humain. L'anarchisme refuse tout dualisme et toute transcendance. L'anarchisme est un monisme radical, un immanentisme radical. Et, sur ce point, il ne peut-être qu'en accord avec le refus antispéciste de faire de l'être humain un être distinct et supérieur, qui aurait des droits transcendants sur les autres êtres de la nature.
Second aspect positif de l'antispécisme, plus empirique et immédiat : la mise à jour et la dénonciation du fonctionnement hypocrite et schizophrénique de la société. D'un côté, on a la violence administrative et bureaucratique des savants avec les animaux de laboratoire, la violence industrielle des abbatoirs ; et, de l'autre côté le brave consommateur heureux d'être soigné et de trouver son steak dans son assiette sans avoir jamais à se poser la moindre question sur la façon dont il y est arrivé.
Ce fonctionnement schizophrénique de la société, que les antispécistes s'acharnent à mettre à jour, ne concerne pas la seule question des animaux. On le retrouve sur le terrain de l'école, de l'industrie, de la justice, de la sexualité, de la politique, de la médecine, de la police bien-sûr, mais aussi des vies les plus individuelles ; avec d'un côté une scène publique, souriante et humaniste, pleine de grands principes et de bon sentiments, où chacun est censé être l'égal et le frère de l'autre ; et, d'un autre côté des coulisses sordides et féroces, soigneusement cachées et cloisonnées, qui assurent le fonctionnement de la machine. C'est cette hypocrisie et cette schizophrénie qui autorisent les pires effets d'une société fondée sur la domination. C'est ce fonctionnement qui a contribué à rendre possible les pires horreurs de ce siècle, du stalinisme au nazisme, des millions de morts du communisme au génocide de la dernière guerre mondiale.
En s'attachant à la question des animaux, des autres espèces vivantes, et à la façon dont l'être humain les traite, l'antispécisme contribue donc, d'un point de vue particulier, à développer une critique et des préoccupations qui ne peuvent qu'entrer en écho avec la lutte libertaire.
Mais d'un point de vue libertaire, il me semble que l'on peut pourtant faire de nombreuses et graves objections à l'antispécisme. J'en signalerai quatre principales.
Première objection un peu terre à terre. Comme chacun le sait ou devrait le savoir, le mouvement libertaire se réclame de l'anarchie. Et parce qu'il se réclame de l'anarchie, y compris au sens le plus courant et, apparament le plus péjoratif de ce mot, le mouvement libertaire est constitué par une multiplicité de points de vue et de formes de lutte. Ces points de vue ou ces formes de lutte peuvent être contradictoires, antinomiques comme disait Proudhon, ils sont tous nécessaires à l'existence du mouvement libertaire. Chacun d'entre-eux a besoin des autres pour être libertaire. Ils cessent de l'être dès le moment où il prétend être le point de vue unique ou principal ; qui demande que les autres se plient à ses exigences. Dans ce cas, il se transforme en idée unique, en idée fixe, au sens premier de cette expression, en « idéomanie » disait Proudhon.
Historiquement, le mouvement libertaire n'a pas échappé à cette transformation négative de ces composantes en idée fixe. On pourrait donner de nombreux exemples : l'individualisme par exemple, sourd et aveugle à toutes formes de lutte collective ; le syndicalisme étroitement replié sur la lutte corportative ou encore le pacifisme, indifférent à toute autre considération, sourd et aveugle lui aussi et qui a conduit certains, sans même qu'ils s'en rendent compte, tout à leur idée, à collaborer avec le nazisme, à accepter la pire des dominations.
De part son fonctionnement, l'efficacité provocatrice de ses positions, je ne suis pas sûr que l'antispécisme n'ait pas tendance lui aussi à se transformer en idéomanie ; en idée fixe et sectaire, prétendant absorber la totalité des luttes possibles ou, pire, à rejeter tous les autres points de vue qui ne se reconnaissent pas dans ses objectifs et ses priorités.
Si j'ai bien compris, un certain nombre d'antispécistes estiment faire partie du mouvement libertaire et demandent à ne plus être seulement tolérés, à être pleinement reconnu, en tant que tel, par les autres composantes du mouvement libertaire.
Est-ce que pour leur part ils sont prêt à reconnaître l'existence de points de vue contradictoires avec le leur ; des points de vue qui se situent sur d'autres plans de réalité, qui estiment que la question des animaux est secondaire par exemple ou qu'il n'est ni nécessaire ni même souhaitable d'arrêter de manger de la viande ?
La seconde objection porte sur la dimension plus explicitement politique de l'antispécisme. L'antispécisme parle de « libération animale », de luttes et de mouvement de libération animale. C'est le titre du'une brtochure de Singer ; c'est la conclusion de la plateforme qui forme la quatrième de couverture des Cahiers antispécistes ; la formule a été reprise solenellement dans la motion élaborée l'année dernière à la seconde rencontre « intergalactique », dans une sous-commission intitulée « spécisme et libération animale » et où il est dit que « le mouvement de libération animale doit se renforcer pour lutter contre le monstre du néolibéralisme ».
Cette expresion politique de l'antispécisme est intéressante, car elle reprend à son compte un vocabulaire et des schémas de pensée qui ont servi ailleurs, dans d'autres luttes, d'autres mouvements : les luttes et les mouvements de libération nationale, les luttes de libération ouvrière et le mouvement ouvrier, les luttes de libération des femmes et le mouvement des femmes par exemple.
C'est sans doute ici que l'antispécisme est apparament le plus proche de l'ensemble des composantes du mouvement libertaire. Mais c'est également ici qu'il suscite une grave objection ; que l'on pourrait formuler ainsi.
L'anarchisme se réclame de la libération, des luttes de libération, de toutes les luttes de libération, aussi différentes qu'elles puissent être, mais à une condition, que cette libération soit l'oeuvre des intéressés eux-mêmes, de ceux qui ont besoin de se libérer. C'est un des points importants de l'anarchisme : l'action directe, le refus de tout représentant, de toute représentation prétendant parler au nom des autres, agir pour les autres, dans l'intérêt des autres.
C'est pour cela que, d'un point de vue libertaire, parler de libération animale pose un problème évident. Comment les animaux peuvent-ils se libérer eux-mêmes ? Je ne pose pas cette question pour embêter les antispécistes ou dévaloriser l'objet de leur action, mais pour soulever le problème de la signification des schémas de pensée qu'ils utilisent et de leurs effets. Qu'ils le veuillent ou non, les antispécistes ne peuvent pas s'empêcher de se situer en tant que « représentants » des animaux, en « représentants » de la cause animale, et de tirer profit de cette « représentation ». or, l'anarchisme récuse toute représentation, tout représentant. Il y là un problème qui n'est pas seulement un problème de mots ; qui implique des manières d'être et de fonctionner et qui explique sans doute en partie l'hostilité dont les antispécistes font souvent l'objet dans le mouvement libertaire. Les animaux ne sont ni des esclaves, ni des femmes, ni des prolétaires, ni des minorités nationales opprimées. Ce qui les distingue n'est pas une différence de nature, transcendante, le fait qu'ils n'aient pas d'âme par exemple. Du point de vue anarchiste c'est une différence pratique, immédiate, concrète. Les minorités nationales, les femmes, les chômeurs, les ouvriers peuvent se battrent et s'organiser eux-mêmes directement sans intermédiaires et sans représentants, développer eux-mêmes leurs propre point de vue, le confronter à d'autres. Les animaux ne le peuvent pas. Et la question des rapports qui les lient à nous doit être posée dans d'autres termes, d'une autre façon, sauf à exposer les antispécistes au refus justifié des anarchistes vis-à-vis de tous les représentants, vis-à-vis de ceux qui parlent au nom des autres.
La troisième objection est en partie la conséquence de la seconde. Puisque les animaux ne parlent pas et que l'antipécisme est un mouvement uniquement humain, les antispécistes pourraient se contenter de parler d'eux-mêmes, de dire pourquoi la cause animale est si importante pour eux, ce qu'ils éprouvent et pourquoi ils l'éprouvent. Mais l'antispécisme, comme courant idéologique, ne se contente pas de cette prise de position subjective, la seule qui, selon moi, se justifie d'un point de vue libertaire.
Ils ne renconcent pas à la possibilité d'élaborer un point de vue général qui donnerait la parole aux animaux, où les animaux auraient des droits, un statut reconnu, au même titre que les humains, à égalité. Comme ce point de vue général ne peut pas naître de la confrontation pratique de l'ensemble des intéressés, et plus précisemment encore, des plus intéressés des intéressés, les animaux eux-mêmes, les antispécistes sont obligés de faire appel à un tiers, à un point de vue tiers, un point de vue « universel », unique et surplombant donc, objectif et transcendant ; une sorte de juge de paix ou de comité d'éthique extérieur aux subjectivités humaines comme aux subjectivités animales, mais capable, objectivement donc, de dire ou de mesurer ce qu'elles ressentent et, en fonction de cette mesure, de dire l'égalité de leurs droits.
Ce tiers ou ce juge de paix c'est l'utilitarisme. Je ne veux pas discuter ici de l'utilitarisme. Il exigerait tout un débat que l'on pourrait organiser une autre fois. Il me semble seulement que dans son utilisation par l'antispécisme, pour justifier son combat en faveur des animaux, l'utilitarisme occupe très précisemement la position d'une instance transcendante, sous un triple aspect : 1) d'une morale (je dois tenir compte de la souffrance des autres, d'une souffrance que je n'éprouve pas) ; 2) d'une science objective (je dois être capable de déterminer objectivement qui souffre et avec quelle intensité) ; 3) d'une casuistique ou d'une économie politique de la morale (je dois être capable de sans cesse calculer avec précision la meilleure affectation de mes actes et de mes ressources dans le cadre d'un marché général du bonheur et de la souffrance).
Là, il me semble qu'il y a de nouveau un point de divergence essentiel avec l'anarchisme. L'anarchisme ce n'est pas seulement l'affirmation d'une multitude de points de vue, forcémment hétérogènes et souvent contradictoires, ce n'est pas seulement l'action directe, le refus de tout représentant et de toute représentation, c'est aussi le refus de toute transcendance, de tout de point de vue extérieur ou surplombant, prétendant à l'universel, prétendant guider le jugement, le raisonnement et les actes de chacun. Dans leur façon d'utiliser l'utilitarisme, les antispécistes sont forcémment conduits à faire appel à la transcendance, à la référence à une loi, une morale et une raison extérieures à eux ; une référence de l'anarchisme que l'anarchisme refuse radicalement.
J'en arrive enfin à ma dernière objection. Apparamment, elle est plus philosophique, mais il me semble qu'elle permet à la fois de comprendre la violence et la pauvreté des débnats autour de l'antispécisme. J'ai dit au début ce que je trouvais positif dans l'antispécisme, d'un point de vue anarchiste ; en particulier son refus de la séparation arbitraire entre l'être humain et les autres êtres vivants. C'est pourtant sur ce point que j'ai une objection à faire ; l'objection la plus grave pour moi.
Un des grands intérêts de l'antispécisme, d'un point de vue anarchiste toujours, c'est de remettre en cause et de déstabiliser ce qu'il est convenu d'appeler l'humanisme, ce m élange de valeurs et de droits hérités du chritianisme qui, de la propriété à l'âme ou à l'esprit, en passant par l'Etat et la morale, servent de masques et de fondements à l'ensemble des rapports de domination et d'exploitation. Mais, comme le remarque Philippe Moulhérac dans un texte du dernier numéro de Pour l'Egalité Animale, il me semble que l'antipécisme théorique en fait à la fois trop et pas assez dans sa critique de l'humanisme ; trop en surface et pas assez sur le fond.
En mettant en évidence la barbarie bon enfant, indifférente et soi-disant naturelle des rapports qui lient les êtres humains aux animaux, l'antispécisme ouvre effectivement la possibilité de penser autrement le monde qui est le notre et donc d'inventer des rapports radicalement nouveaux. Mais pour cela, il faudrait que l'antispécisme renonce aux limites magiques de l'humanisme, à la prégance et donc à la facilité de ses représentations. Il faudrait qu'il renonce à des représentations traditionnelles qui font des êtres humains des sujets à part, clos sur eux-mêmes, dotés de pouvoirs, d'intérêts et de droits, seulement soucieux de déterminer dans le monde qui les entoure, ce qu'ils ont ou non le droit de d'approprier, qui mérite le statut de « sujet », digne d'« intérêt » au double sens de cette expression.
Comme le remarque l'aricle de Philippe Moulhérac, l'antispécisme ne renonce pas à l'humanisme. Il se contente de l'étendre à certains non-humains. D'où le scandale et la colère qu'il ne manque pas de provoquer, y compris dans le mouvement libertaire. D'où l'absurdité des discussions que provoquent ce scandale et cette colère. Après que les prérogatives divines et sacrées du mâle blanc occidental aient été étendues aux hommes de couleur, puis aux femmes et aux enfants, les antispécistes donnent l'impression de vouloir les étendre aux animaux, sous le triple patronage du droit, de la morale et de la science. L'antispécisme ne détruit pas les limites et les schémas de pensée, qui pour l'anarchisme, sont aux fondement des rapports de domination et d'exploitation. Il se contente de les appliquer à un certain nombre d'autres espèces vivantes en provoquant inévitablement en énorme scandale. Ce scandale pourrait être bénéfique s'il se contentait de montrer l'absurdité de l'humanisme et s'il proposait une autre vision du monde. Mais les antispécistes s'arrêtent en chemin. Sur le terrain idéologique, ils se contentent de ce scandale et de cette absurdité. Il ss e contentent de jouir, non parfois sans un certain masochisme, du plaisir que leur donnent la colère et l'impuissance logique de leurs contradicteurs. Philippe Moulhérac a une formule assez juste lorsqu'à propos des graves incidents survenus en Espagne l'été dernier, il décrit les antispécistes aggressés comme des « chrétiens dans l'arène protestant de leur fidélité à l'empire ».
Comment détruire l'empire ? Telle est la question libertaire à laquelle il me semble que les antispécistes ne répondent pas. Ça tient sûrement à un grand nombre de raisons. Pour ma part, et pour conclure, j'en indiquerais une qui me semble importante : les références théoriques dont se réclame l'antispécisme, et plus spécialement cette forme particulièrement résistante d'humanisme que constitue l'utilitarisme. Et il me semble que l'on ne peut que regretter de voir les antispécistes négliger d'autres approches théoriques, les approches anarchistes par exemple, seules capables selon moi, et contrairement à l'utilitarisme, 1) de remettre radicalement en cause l'ordre du monde tel qu'il est ; 2) de donner sens à la radicalité possible de la lutte antispéciste ; 3) et, plus accessoirement, de faciliter ses relations avec l'ensemble des composantes du mouvement libertaire.
Daniel Colson
sourceLa FAO encourage l'élevage et la consommation d'insectes
Les insectes, qui se reproduisent rapidement, "présentent des taux de croissance et de conversion alimentaire élevés et ont un faible impact sur l'environnement pendant tout leur cycle de vie", note l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). En outre, les insectes "sont nutritifs, avec une teneur élevée en protéines, matières grasses et minéraux" et "peuvent être consommés entiers ou réduits en poudre ou pâte et incorporés à d'autres aliments", précisent les experts de l'ONU.
Lire(édition abonnés) : Les insectes apportent les mêmes éléments nutritionnels que la viande
Deux milliards d'êtres humains consomment déjà des insectes, et la FAO a décidé d'encourager leur élevage à grande échelle pour lutter contre la faim dans les pays en développement. Deux kilos d'aliments sont nécessaires pour produire un kilo d'insectes, alors que les bovins exigent huit kilos d'aliments pour produire un kilo de viande, relève ce rapport présenté à Rome par Eduardo Rojas Briales, directeur-général adjoint pour les forêts de la FAO, à l'occasion du lancement d'un programme destiné à encourager cet élevage.
MOINS D'EAU ET MOINS DE GAZ À EFFET DE SERRE
La consommation d'insectes, qui porte le nom savant d'"entomophagie", est déjà répandue dans les cultures traditionnelles de certaines régions d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. L'élevage des insectes est commode, car il peut se faire à partir des déchets organiques, comme par exemple les déchets alimentaires, et aussi de compost ou de lisier.
Les insectes utilisent moins d'eau et produisent moins de gaz à effet de serre que le bétail, argumente aussi la FAO. L'utilisation d'insectes à grande échelle comme ingrédient alimentaire a déjà été lancée par certaines entreprises, notamment pour l'aquaculture et l'élevage de volailles. Selon la FAO, "d'ici à 2030, plus de 9 milliards de personnes devront être nourries, tout comme les milliards d'animaux élevés chaque année", au moment où "la pollution des sols et de l'eau due à la production animale intensive et le surpâturage conduisent à la dégradation des forêts".
bajotierra a écrit:Salut
Je suis en accord avec la plupart de ces citations , qui par ailleurs ne possédent aucun caractére "antispéciste" ,
Salut
Je suis en accord avec la plupart de ces citations , qui par ailleurs ne possédent aucun caractére "antispéciste"
Ah bon ? et comment on étiquette ça ?
Quant à l'évolution à partir de la mort , et bien non la vie est apparue à partir de molécules contenant du carbone, de l'hydrogène de l'oxygène, de l'azote pour donner des proteïnes de plus en plus complèxes qui se sont associées. C'est le bouillon primordial.
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