L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

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Messagede AnarSonore le Mar 20 Aoû 2013 17:47

Islamisme, islamophobie, islamo-gauchisme (1/3)
Nous sommes ainsi confrontés à une offensive islamiste depuis plusieurs décennies, offensive d’un extrémisme religieux comme en a connu l’Occident à travers son histoire, dans des phases de déploiement de l’intégrisme catholique. On peut par exemple citer l’épisode de l’Inquisition ou celui de la Saint-Barthélémy ou encore celui des Croisades, menées d’abord contre les hérétiques... Dans ce même Occident il y a eu des mouvements de luttes, qui se sont franchement opposées à tout ce qui était de l’ordre de la domination, de l’Église sur la société, d’un roi sur ces sujets, d’un patron sur ses ouvriers ou encore des hommes sur les femmes, etc. C’est dans la continuité de ces luttes que s’inscrit ma démarche. Je ne vais que rappeler des évidences, des truismes, des platitudes, mais ça manque tellement dès qu’on aborde cette thématique qu’il nous semble qu’il faille sans cesse poser des bases, des banalités qui forment une table de discussion sans laquelle il est impossible de discuter un peu rationnellement. Bref, je m’excuse d’avance, ça ne va être que des lieux communs, mais ça tombe bien, c’est le nom du collectif, au moins on ne vous aura pas menti sur la marchandise...

Alors l’islamisme c’est quoi ? Je l’ai dit : une extrême droite religieuse.

https://collectiflieuxcommuns.fr/spip/s ... article681
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede vroum le Mar 20 Aoû 2013 18:10

Très intéressant, j'attends les deuxième et troisième parties avec hâte !
"Prolétaires du monde entier, descendez dans vos propres profondeurs, cherchez-y la vérité, créez-la vous-mêmes ! Vous ne la trouverez nulle part ailleurs." (N. Makhno)
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Messagede AnarSonore le Jeu 22 Aoû 2013 19:09

Islamisme, islamophobie, islamo-gauchisme (2/3)
Je pars effectivement de la question de la passivité d’une grande partie du dit « peuple de gauche », du mutisme face à cette extrême droite musulmane qui remplit tous les critères de ce terme, comme l’exposé précédent les a précisés, et même bien plus que nos droites nationales en France – les néo-nazis, les monarchistes et les croisés sont ici encore vraiment minoritaires – mais qui retiennent toute l’attention. Alors pourquoi tant de silence, de gêne, pourquoi aussi peu de réactions ? C’est une question centrale parce qu’une telle attitude ouvre évidemment un boulevard à tous les amalgames et toutes les réactions xénophobes – nous y reviendrons à la fin. Pour comprendre cette paralysie critique vis-à-vis de l’islamisme, il peut-être intéressant d’aller voir ceux qui y sont favorables, ou au moins très complaisants : leur discours concentre ce qui est plus diffus ailleurs, ils disent plus clairement et distinctement ce qui se pense plus discrètement sous d’autres cieux.

https://collectiflieuxcommuns.fr/spip/s ... article689
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede apeqli le Lun 26 Aoû 2013 19:23

trés interesants les deux parties... meme si, la reference au marxisme...
par contre je suis assez d'accord avec Y.C. concernant le terme "islamo-gauchiste", je prefere le terme "gauche theocompatible"
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede indigné révolté le Jeu 29 Aoû 2013 14:08

Les islamistes puevent etre néo libérale, néo fascisme, ou une vision impérialisme au meme titre que les régimes du communisme stalinien ou des systèmes capitalisme. Le régime d'Erdogan en Turquie est un mélange de conservatice religieux et d'économie de marché. A cela il est intéressant de voir l'histoire des Frères Musulmans


Derrière l'élection présidentielle en Iran, ce cache un mouvement puissant qui impose sa vision rigouriste technocratique et autororitaire de l'islam théologique. Je veux parler des Frère Musulman qui ont porté la révolution Iranienne et d'autre mouvements officiels ou terroristes.



La Confrérie, enquête sur les Frères musulmans

Géopolitique

La Confrérie -Enquête chez les Frères musulmans - Reportage ... :

Extrait de l'excellent reportage, diffusé mercredi par la RTBF le 20/02/2013 (La confrérie : Enquête chez

Née en 1928 dans le contexte d'un retour au fondamentalisme religieux et du combat armé contre l'occupation occidentale, la Confrérie des Frères musulmans a développé une idéologie rigoriste. Longtemps traqués par les régimes dictatoriaux, laïcs ou nationalistes arabes, les Frères musulmans ont accédé au pouvoir en Egypte, en Tunisie, et partiellement au Maroc. Ils récoltent aujourd'hui les fruits de la révolution pour la démocratie, mais qu'en est-il réellement ? Prônent-ils, comme ils le prétendent, un islam modéré, en phase avec la modernité et compatible avec la démocratie ?



La critique TV de télérama du 18/05/2013





Tunisie, Libye, Egypte... Passée l'euphorie de voir chuter un à un les régimes dictatoriaux de la région, qu'en est-il des relèves politiques arrivées au pouvoir ? Prompts à récolter les fruits des révolutions arabes, parfois sans y avoir contribué, les Frères musulmans sont — ou sont en passe — de s'imposer de Tunis au Caire, en passant par Tripoli ou Damas. Prônent-ils, comme ils le soutiennent, un « islam modéré » compatible avec la démocratie, ou esquissent-ils les contours d'un nouveau totalitarisme, d'une théocratie fondée sur la charia ?



Magistrale enquête arc-boutée sur les propos des membres du Bureau de la ­guidance (cela donne envie !), l'instance ­suprême des Frères qui fixe la ligne idéo­logique et les objectifs au plan mondial, le film retrace dans un premier temps la genè­se de l'islam politique. Fondée en 1928 en Egypte, sous mandat britannique, par Hassan El-Banna, le grand-père de Tariq Ramadan, la confrérie entend reconstruire « la société sur une base islamique », combattre les idées occidentales de « laïcité et de sécularisation ».



Mais au-delà des prêches, du maillage idéologique par la création d'écoles, de dispensaires, d'associations d'entraide, le mouvement se forge un programme politique. Proximité antisémite avec le régime nazi, soutien au putsch de Nasser contre le roi Farouk en 1952, puis divorce avec le raïs, qui « a troqué le projet de khalifat islamique contre le nationalisme arabe », radicalisation des Frères sous l'impulsion de Sayyid Qutb, rôle dans la révolution iranienne, instrumentalisation de la question palestinienne..., le documentaire, déployant archi­ves inédites, extraits de sites, analyses d'historiens et témoignages de prosélytes, permet de cerner au plus près leur stratégie d'expansion. Glaçant, il met au jour la répartition des rôles entre la vitrine officielle susceptible d'envisager le moyen terme et les réformes législatives pour voir son projet d'islamisation mis en oeuvre, et les salafistes, prompts à la violence « contre la liberté d'expression, les femmes, les ­médias et les intellectuels ». Un double ­discours avec une même visée : le parti unique, la police des moeurs, la loi islamique... — Marie Cailletet



Précédé, à 20h40, toujours sur le thème des révolutions du monde arabe, de Printemps arabes, la confiscation (lire page de droite).

Marie Cailletet

La Confrérie : enquête chez les Frères musulmans (RTBF] - MeFeedia

Documentaire/Reportage-La Confrérie : Enquête chez les Frères Musulmans - YouTube : http://www.youtube.com/watch?v=kM7z6Ml_b-I ; http://www.youtube.com/watch?v=BoFMiZGT9g8
Documentaire/Reportage: Les Frères Musulmans, cette secte au pouvoir dans de nombreux pays

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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede vroum le Mer 18 Sep 2013 09:47

Plutôt qu’islamophobes : Luttons contre TOUTES les Religions !

in Le Libertaire 66 - N°19 Groupe Puig Antich de la CGA

Une nécessaire critique "des" Religions et de la Politique

Une des principales dimensions de la critique anarchiste de l'Etat chez Proudhon et Bakounine porte sur la sa dimension théologique. L'anarchie s'oppose à tout absolu, qu’il soit métaphysique ou politique. En effet, l'absolutisme théocratique se situe dans toutes les constructions qui attribuent un pouvoir absolu, y compris au peuple, pouvoir comparable à ce que d’aucuns nomment la volonté divine.

Ainsi, nous pouvons dégager une homologie entre l'organisation du pouvoir religieux, celle du pouvoir patriarcal et celle du pouvoir de l'Etat. Il s'agit dans les trois cas d'une soumission à une volonté et à ses représentants : à la volonté de Dieu par l'intermédiaire de ses représentants, les prêtres; à la volonté du père dont le pouvoir est jugé naturel, à la volonté de Dieu par l'intermédiaire du monarque absolu ou à celle du peuple par la volonté de ses représentants...

L'Etat génère son propre système de domination, qui ne se réduit pas à la domination capitaliste. Il existe un rapport social de domination propre à l'Etat, qui oppose les gouvernés et les gouvernants.

Le fédéralisme apparaît comme unique moyen de dissoudre la souveraineté et d'assurer une abolition du pouvoir, empêchant toute tentation absolutiste.

Ce qui en découle, c’est que toutes les définitions de l'anarchisme se retrouvent peu ou prou autour d’un même corpus de principes et de valeurs, et en premier lieu : l'anti-autoritarisme.

Beaucoup des révolutionnaires de la seconde moitié du 19ème siècle furent conduits à théoriser un communisme anti-autoritaire : l'anarchisme. Ils et elles développèrent dans le même temps une action politique, une praxis révolutionnaire, une méthodologie de lutte, un comportement social et culturel, une éthique, une relation à l'autre... Enfin, ils et elles déployèrent un morceau de chiffon noir pour en faire le drapeau de la révolte, de la rébellion, de la révolution...

La devise "Ni dieu, ni maître", même si elle ne fut pas d’origine anarchiste (1), est d’une concision saisissante pour définir l'anarchisme et l’ériger au rang d'un humanisme achevé. Ainsi, rien ne peut, au nom d'une quelconque autorité, révélée ,déléguée ,usurpée, instituée..., être au dessus de l'humain et, plus précisément, de TOU-TE-S les humains.

Si l’anarchisme est de cœur, il est aussi de raison. Il ne peut en effet se satisfaire d'aucune superstition, d'aucune révélation, d'aucun fatalisme , d'aucune prédestination, d'aucun mensonge... et, à l'instar des sciences, il se doit, chaque jour, de soumettre sa théorie, ses hypothèses, ses analyses... au doute du questionnement, à la rigueur méthodique de la vérification, de la démonstration...

La "spiritualité" religieuse, celle qui se fonde sur des croyances, des dogmes et affirmations non discutables est une spiritualité dégagée de toute matérialité, qui nous éloigne définitivement de la pensée anarchiste. Nous n’avons plus à faire à des "humains libres" mais à un troupeau enrégimenté !

La révolution anarchiste se devra de tuer l’idée même de dieu en même temps qu'elle abattra l'Etat.

Bakounine considère que Dieu, en tant qu'invention humaine, peut être un obstacle à l'achèvement de l'humanité, et que, dans ce cas, il conviendra de le supprimer non par la force, comme on supprime un ennemi en le tuant, mais par l'éducation, la propagande par l'action et, in fine, l'instauration de l'anarchisme.

La religion est une aliénation, une superstructure idéologique très utile à la domination et l’exploitation de l’homme par l’homme, d’où la célèbre formule La religion, c’est l’opium du peuple . La religion obscurcit l’esprit et empêche de voir la réalité en faisant croire qu’il existe un ailleurs où le bonheur est possible.

Au travers de la soumission à Dieu, il n’y a en réalité que la soumission au père et à son autorité.

C’est ce qu’a apporté la psychanalyse à la compréhension de la "reproduction du pouvoir".

Qu’en est-il du concept d’islamophobie ?

Le débat engagé il y a quelques temps de cela par le gouvernement Fillon sur "l’identité nationale", propagande raciste aussi haineuse que sournoise, n’a réussi qu’à polariser les esprits sur le port de tenues vestimentaires à vocation religieuse.

A la suite, la "lutte contre l’islamophobie" est née, en effet miroir. Un discours qui s’auto-justifie autour d’un raisonnement affirmant que les capacités de critique seraient différentes suivant les couches sociales ou les zones géographiques dans lesquelles nous évoluons!

Réuni-e-s sous la bannière marxiste, voilà que certain-e-s ont établi une corrélation entre une situation matérielle ou géographique particulière - les banlieues, être "Arabe" - et l’impossibilité qui s’ensuit à développer toute critique antireligieuse. S’appuyant sur le père du communisme autoritaire, Ils-elles peuvent ainsi écrire (2) :

«Avant de dire qu’elle est "l’opium du peuple", Marx avait pris soin de préciser dans le même paragraphe : "La misère religieuse est, d’une part, l’expression de la misère réelle et, d’autre part, la protestation contre la misère réelle.
La religion est le soupir de la créature accablée par le malheur, l’âme d’un monde sans cœur, de même qu’elle est l’esprit d’une époque sans esprit."

Ce que nous disent les nouveaux exégètes de Marx, c’est que le déterminisme social est pratiquement un absolu en matière de religion. La "créature" (terme qui désigne ici l’ouvrière, le chômeur, l’employé, la retraitée...) au moment où elle parviendrait à soupirer ne pourrait qu’exprimer une sottise : un élan religieux.

A ce déterminisme "social" aussi haïssable qu’erroné, nos modernes marxistes en ajoutent un, plus stupide encore s’il était possible : un déterminisme "racial", selon lequel " Arabe " veut nécessairement dire "Musulman".

Cette position politique n’est en réalité qu’une expression de la condescendance de ceux et celles qui, s’estimant supérieur(e)s, pensent que les "créatures" de banlieue, ces grandes naïves, ne peuvent faire autrement que de croire en une religion, tout comme les grandes personnes responsables pensent que les petits enfants se doivent de croire au "Père Noël".

Malheureusement ce discours ne contribue pas à convaincre les "créatures" de l’impossibilité où elles se trouveraient à se penser autrement , à devenir autre chose, à gagner en discernement et, par voie de conséquence, à se libérer par elles-mêmes.

Il produirait même l’effet inverse en renforçant des courants plus rétrogrades, plus liberticides, plus oppressifs - en premier lieu pour les femmes mais aussi pour les hommes et les enfants. Des courants qui se voient renforcés dans leurs propagandes et leurs pratiques et qui trouvent dans ces supplétifs, d’utiles compagnons de route.

Contrairement à ce que certain-e-s voudraient nous faire croire, il n’y a pas une manière de penser qui serait spécifiquement occidentale et une autre qui serait spécifiquement orientale. Cette volonté de réduire la culture humaine en morceaux afin d’en attribuer chaque partie à un territoire donné, est particulièrement fausse, y compris sur ce point très délicat des croyances.

L’emploi, à tort et à travers, du terme "islamophobe", nous ramène aux préjugés et stratégies de l’idéologie dominante.

Selon la signification que lui donnent certain-e-s de ceux qui l’utilisent, se battre contre l’islamophobie, reviendrait automatiquement à être solidaire des exploité-e-s. Cette correspondance invoquée entre un fait social - être exploité(e)- et un fait religieux - être Musulman(e) - est évidemment fausse : il y a des Musulmans dans les rangs des exploiteurs et tous les exploités - même "Arabes" - ne sont pas Musulmans.

En assimilant toute critique de l’islam à de l’islamophobie, ces gens ne parlent plus de critique des religions, mais " des formes d’oppression que peuvent prendre les phénomènes religieux ". Qu’est ce que cela signifie ? Que les religions et les textes sacrés ne seraient plus critiquables en soi, pour ce qu’ils sont et ce qu’ils disent, mais que seules certaines manifestation de cet esprit religieux le seraient ?

Le post modernisme en question

Le post-modernisme, en la circonstance, tourne autour du refus de toute pensée et toute critique à vocation "universaliste" (3), qui ne se limite pas à un seul ou quelques groupes humains, limités et particuliers.

La domination n’est plus liée à un rapport de possession / dépossession des moyens de production, mais à des normes dominantes : blanc, masculin, hétérosexuel, colonialiste,néocolonialiste.

Jordi Vidal à propos de la société postmoderne dans «Servitude et simulacre» écrit : «A l’image de la conception postmoderne de la société, ces mensonges performants sont définitivement détachés du cours réel des choses. Leurs pseudo-conflits sont là pour dissimuler l’existence d’un autre plan de réalité : celui d’une vie quotidienne totalement dégradée.» (...) « Les nouveaux signifiants, aux ordres du système, ont pu commencer à mener une guerre totale contre la pensée critique. Ce que le langage a perdu se répercute socialement dans l’atomisation de la vie quotidienne, dans la perte généralisée de tout sens logique, dans la difficulté croissante à penser de nouvelles formes d’auto-organisation ou, plus tristement, dans l’incapacité à favoriser de simples gestes de solidarité.»

L’idée selon laquelle l’identité et la culture jouent un rôle primordial est d’autant plus pernicieuse et erronée que ces dernières seraient soi-disant figées par l’intermédiaire d’une religion pour certaines minorités. Cet élément identitaire et culturel, puisqu’il fonde essentiellement la personne et la définit, ne doit pas être critiqué, d’autant plus qu’elle appartient à des minorités.

Chez les postmodernes, la logique identitaire de minorités prend le pas sur toute appartenance de classe , et même généralement sur toute analyse de l’oppression fondamentale résultant des rapports de production capitalistes.

A quand un discours sur une " classe religieuse" ?

En fait, le post-modernisme laisse croire qu’il a dépassé la modernité, tout en courant toujours derrière le capitalisme.

La modernité n'existe du reste que dans le cadre du capitalisme. Laisser de côté les conditions économiques, c'est à dire capitalistes, c'est se vouer à l'échec, car c’est nier ce que nous subissons en réalité et au quotidien.

La position "pro-islam" déguisée tend d’ailleurs à assimiler Arabes à Musulmans, au lieu de critiquer cette assimilation.

On essentialise ici un peuple en pratiquant ce déterminisme religieux - identitaire.

On ignore totalement les Arabes Athées ou ceux qui sont en conflit avec leur univers religieux.

L'Islam, malgré la diversité des croyants, occupe une place particulière par ses valeurs, ses pratiques, les communautés et les gens qui l’incarnent. Par exemple, l'Islam ne considère pas ses valeurs comme relatives et compatibles avec le mouvement gay, pas plus d’ailleurs que le catholicisme.

L’anarchisme face aux religions, dans le concret...

Si donc l’anarchisme a toujours affirmé son refus de toute religion, théoriquement et pratiquement, cette position antireligieuse du mouvement libertaire se heurte cependant, dans le contexte actuel, à une redoutable difficulté. Là où l’anarchisme est né et où il réunit toujours l’essentiel de ses forces - dans le monde occidental - , le Christianisme y est exsangue de nos jours.

La seule et véritable menace religieuse à laquelle nous nous trouvons confrontés(4), c’est l’Islam.

En nous élevant contre toutes les institutions religieuses et les débordements qui les accompagnent, y compris donc l’Islam, nous refusons d’emboîter le pas aux ethnocentristes ainsi qu’aux nostalgiques du colonialisme.

Nous nous opposons avec autant de pugnacité à celles et ceux qui, à l’instar des Gollnisch, R. Debray, Chevènement et autres "républicains" de tous bords, réaffirment la supériorité d’une civilisation européenne, laquelle civilisation n’a fait, au cours de sa trop longue période de domination, que se vautrer dans des situations particulièrement répugnantes et inhumaines.

Les anarchistes que nous sommes, au moment d’aborder les questions afférentes à la lutte antireligieuse, ne rencontrent aucune difficulté à rejeter en même temps tous les discours haineux, racistes, fascistes etc...

Nous critiquons toutes les religions de la même manière, à partir des textes sur lesquels elles se fondent et à partir de leur histoire, et non par rapport à de simples critiques circonstancielle s sur l’extrémisme que prendrait tel ou tel phénomène religieux.

Critiquer une religion, ce n’est pas affirmer l’infériorité du pratiquant de cette religion, ni établir une hiérarchie entre le croyant et le non-croyant, le Musulman et l’Athée.

Nous dénonçons les opinions racistes déguisées en critique de l’islam là où elles existent. Cependant, nous ne pouvons accepter qu’un tel amalgame, pratiqué par des courants nationalistes et racistes, permette à l’islam d’échapper à la critique que nous portons vis-à-vis de TOUTES les religions.

Nous pensons également nécessaire, de montrer, par exemple, le statut réservé aux femmes selon le "Coran", qui sont selon ce texte clairement inférieures aux hommes et se doivent de leur être soumises. Ceci n’est du reste pas réservé au Coran mais y est tout de même très explicite. Car la réalité n’est pas univoque, le fait que les musulmans puissent être oppressés, n’empêche pas que des situations d’oppression peuvent exister dans la pratique de cette religion.

Egalement, il est clair que, sans émettre de jugement dépréciatif sur les individus, une polygamie exclusive n’est possible que dans le contexte de sociétés fortement inégalitaires, où les femmes sont accaparées par les plus riches, les dominants.

Nous pensons nécessaire de montrer le "Coran" au même titre que les autres religions monothéistes pour ce qu’il est : une religion essentiellement patriarcale, fixant des mœurs et une répression sexuelle propre à ce régime patriarcal.

La question n’est pas de démontrer la supériorité d’un quelconque "discours occidental", mais de montrer qu’en soi, l’élément identitaire islamique n’est pas et ne saurait en aucun cas être une alternative aux logiques de domination.

Religions, racisme et mouvements sociaux

Par-delà les distinctions entre religions, Églises, sectes, croyances, superstitions, spiritualités, ésotérisme, quête d’un au-delà et autres billevesées d’un autre âge, nous combattons l’aliénation des individus sous toutes les formes qu’elle peut prendre.

Nos analyses et nos actions consistent à lutter contre le rôle politique de la religion et son idéologie, dès lors qu’elle joue un rôle politique réactionnaire. Pour nous il ne s’agit pas de nous occuper des consciences individuelles.

Notre projet de société consiste en un épanouissement et une autonomie réel-le-s des individus.

Dans notre projet, la place de la liberté individuelle et collective d’expression et d’organisation n’autorise pas pour autant à diffamer, insulter, faire acte de racisme, de sexisme, d’homophobie...

Si nous dénonçons les religions, nous ne stigmatisons pas les croyants individuellement. Mais c’est à coup sûr en prenant leur destin en main, en revendiquant pour aujourd’hui l’amélioration de leur sort, sans attendre un hypothétique paradis, que les travailleur-se-s sont amené-e-s à s’éloigner des superstitions et de croyances archaïques.

C’est de cette façon que le mouvement ouvrier et social a été et continue d’être un puissant vecteur d’émancipation du prolétariat et de la société toute entière. Et il n’y a aucune concession à faire à ce sujet.

Notre militantisme antireligieux nous autorise à stigmatiser toute religion, mais avec notre spécificité. On ne nous retrouvera jamais aux cotés des religieux pour faire reconnaître la légitimité du «foulard islamique» ou pour faire interdire le «blasphème», pas plus qu’on nous trouvera aux côtés des fachos et des autoritaires pour dénigrer les croyances des seuls étrangers parce que d’origine arabe ou maghrébine...

L’affirmation pleine et entière de la supériorité de la démarche, critique scientifique, nous entraine à rejeter les religions des affaires publiques.

Anarchistes, nous affirmons que c’est d’abord par des actions de solidarités et d’entraide que le racisme peut être battu. Toutes celles et tous ceux qui trouvent aujourd’hui un refuge illusoire dans le communautarisme et la religion doivent trouver les moyens de reprendre leurs vies en main, en nous rejoignant, pourquoi pas ?

Religions, communautarisme, racisme, "islamo-gauchisme" sont autant d’écrans de fumée qui éloignent les travailleur-eu-se-s de leur propre émancipation.

Ce qui fait peur au Pouvoir, ce n’est pas la façon dont on se présente pour "protester contre la misère", ce qui lui fait peur, c’est que nous nous organisions pour lutter contre l’injustice et la violence du capitalisme.

Autrement dit, ce qui fait peur au pouvoir, ce n’est pas l’Islam - lequel s’accommode fort bien du pouvoir et réciproquement, comme c’est le cas dans de nombreux pays de la planète - ceux sont les pauvres quand ils s’organisent en tant que classe !

Le pouvoir est par essence "paupérophobe" sous toutes les latitudes, pas islamophobe à proprement parler !

Edi Nobras
-
31 août 2013

Notes

(1) Devise lancée par Louis Auguste Blanqui, qui ne fut jamais anarchiste, mais qui, a contrario, revendiquait un Etat populaire, autrement dit ... l’autorité du peuple, parent proche de la ... dictature du prolétariat de Karl Marx et de ses épigones : Lénine, Trotski, Staline, Mao ...

(3) Assimilée systématiquement à un mode de pensée occidental, blanc, masculin et hétéro-normé, et menant à l’impérialisme...

(2) Dans «Forum des marxistes révolutionnaires», dans « CCC Forum» ou bien sur le site de l’OCL...

(4) En Europe essentiellement, pour ce qui concerne les anarchistes de cette région du monde
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede bajotierra le Mer 18 Sep 2013 10:27

Réuni-e-s sous la bannière marxiste, voilà que certain-e-s ont établi une corrélation entre une situation matérielle ou géographique particulière - les banlieues, être "Arabe" - et l’impossibilité qui s’ensuit à développer toute critique antireligieuse. S’appuyant sur le père du communisme autoritaire, Ils-elles peuvent ainsi écrire (2) :

«Avant de dire qu’elle est "l’opium du peuple", Marx avait pris soin de préciser dans le même paragraphe : "La misère religieuse est, d’une part, l’expression de la misère réelle et, d’autre part, la protestation contre la misère réelle.
La religion est le soupir de la créature accablée par le malheur, l’âme d’un monde sans cœur, de même qu’elle est l’esprit d’une époque sans esprit."

Ce que nous disent les nouveaux exégètes de Marx, c’est que le déterminisme social est pratiquement un absolu en matière de religion. La "créature" (terme qui désigne ici l’ouvrière, le chômeur, l’employé, la retraitée...) au moment où elle parviendrait à soupirer ne pourrait qu’exprimer une sottise : un élan religieux.

A ce déterminisme "social" aussi haïssable qu’erroné, nos modernes marxistes en ajoutent un, plus stupide encore s’il était possible : un déterminisme "racial", selon lequel " Arabe " veut nécessairement dire "Musulman".

Cette position politique n’est en réalité qu’une expression de la condescendance de ceux et celles qui, s’estimant supérieur(e)s, pensent que les "créatures" de banlieue, ces grandes naïves, ne peuvent faire autrement que de croire en
une religion, tout comme les grandes personnes responsables pensent que les petits enfants se doivent de croire au "Père Noël".

Malheureusement ce discours ne contribue pas à convaincre les "créatures" de l’impossibilité où elles se trouveraient à se penser autrement , à devenir autre chose, à gagner en discernement et, par voie de conséquence, à se libérer par
elles-mêmes.

Il produirait même l’effet inverse en renforçant des courants plus rétrogrades, plus liberticides, plus oppressifs - en premier lieu pour les femmes mais aussi pour les hommes et les enfants. Des courants qui se voient renforcés dans leurs
propagandes et leurs pratiques et qui trouvent dans ces supplétifs, d’utiles compagnons de route.

Contrairement à ce que certain-e-s voudraient nous faire croire, il n’y a pas une manière de penser qui serait spécifiquement occidentale et une autre qui serait spécifiquement orientale. Cette volonté de réduire la culture humaine en morceaux afin d’en attribuer chaque partie à un territoire donné, est particulièrement fausse, y compris sur ce point très délicat des croyances.

L’emploi, à tort et à travers, du terme "islamophobe", nous ramène aux préjugés et stratégies de l’idéologie dominante
.


ça me fait penser a ça ..

Réunis sous la bannière du vieux Marx, les voici qui établissent plus ou moins clairement une corrélation entre une situation matérielle ou géographique donnée (en l’occurrence, le fait d’habiter « les quartiers  » ou d’être «  arabe ») et l’impossibilité de toute critique anti-religieuse..

C’est ainsi que, commentant la célèbre formule selon laquelle la religion est l’opium du peuple, ils peuvent écrire, dans le « Forum des marxistes révolutionnaires », dans «  CCC Forum » ou bien sur le site de l’OCL (Organisation communiste libertaire) : « Avant de dire qu’elle est ‘l’opium du peuple’, Marx avait pris soin de préciser dans le même paragraphe  : ‘La misère religieuse est, d’une part, l’expression de la misère réelle et, d’autre part, la protestation contre la misère réelle. La religion est le soupir de la créature accablée par le malheur, l’âme d’un monde sans coeur, de même qu’elle est l’esprit d’une époque sans esprit.  » Le lyrisme de la citation ne doit pas cacher le fond de la pensée. Ce que nous disent les nouveaux exégètes de Marx, c’est que d’après eux, le déterminisme social est pratiquement absolu en matière de religion. La « créature » (le choix d’un vocable religieux pour désigner l’ouvrière, le chômeur, l’employé, la retraitée... n’est pas innocent) quand elle parvient à soupirer (ce qui est le maximum qu’elle puisse faire, incapable de penser comme elle le serait  !) ne peut qu’exprimer une sottise : un élan religieux. A ce déterminisme social aussi haïssable qu’erroné, nos modernes marxistes en ajoutent un, plus stupide encore s’il était possible : un déterminisme «  ra-cial  », selon lequel « arabe » égale nécessairement « musulman  »..

Cette position politique n’est en réalité qu’une expression de la condescendance de ceux qui, s’estimant supérieurs, pensent que les «  créatures » de banlieue, ces grandes naïves, ne peuvent faire autrement que de croire en une religion, tout comme les grandes personnes responsables pensent que les petits enfants doivent croire au Père Noël..

Cela serait de peu d’importance si leur discours ne contribuait pas à convaincre les « créatures » en question de l’impossibilité où elles seraient à se penser autrement, à devenir autre chose, à gagner en discernement et, par voie de conséquence, à se libérer par elles-mêmes  ; si cela ne venait à l’appui des courants les plus rétrogrades, les plus liberticides, les plus oppressifs (pour les femmes mais aussi pour les hommes et les enfants) qui se voient renforcés dans leurs discours et leur pratiques et qui trouvent dans ces supplétifs d’utiles compagnons de route.


http://www.cntaittoulouse.lautre.net/sp ... article374 :)
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede apeqli le Mer 18 Sep 2013 10:35

oui, il y a eu du pompage gratiné sans donner les sources... tout au long du texte. et c'est pas le premier texte de l'auteur ou j'ai remarqué ça.
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede vroum le Mer 18 Sep 2013 11:12

en effet, trop fort bajotierra ! :mrgreen:
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede gloubi le Mer 18 Sep 2013 12:20

Sans doute une commande; à 1 cent le caractère, ça paye les cigarettes.
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede gloubi le Mer 18 Sep 2013 15:51

Marre de la vie ? envie de se faire rectifier le portrait sans payer le chirurgien esthétique ? ou simplement de l'inconscience ?
A moins que ce soit du courage ?

Charb sort une BD sur Mahomet...


La Vie de Mahomet : 10 choses que vous ignoriez sur le prophète d'Allah

RELIGION - À peine l'ouvrage arrivé, les remarques fusent. "Fais gaffe", "Tu vas avoir des problèmes", "Ne le lis pas dans le métro". Comme l'impression de tenir un brûlot entre les mains. Alors que faire? Opter pour un angle provocateur, voir ce qui se passe et en faire un compte rendu. Ou la jouer frileuse et parler uniquement des qualités plastiques dudit ouvrage? Ni l'un ni l'autre, évidemment.

Car qui a dit qu'on n'avait pas le droit de dessiner Mahomet? Charb et Zineb, les auteurs de la bande-dessinée La Vie de Mahomet, en librairie le 19 septembre, sont formels: "Ni la législation française ni le Coran ne l'empêchent". "D'ailleurs, le tome 1 de la vie de Mahomet, publié en hors série de Charlie Hebdo, bien qu'il ait fait couler beaucoup d'encre, n'a pas fait verser une goutte de sang," remarque Zineb. Inutile d'y voir une quelconque provocation puisqu'en réalité c'est bien tout le contraire.

Manque de pédagogie

"Contrairement à celles de Jésus et de Moïse, qui ont bercé l'imaginaire occidental, son histoire (celle de Mahomet, ndlr.) a souffert d'un manque de pédagogie. Plus que les enseignements religieux destinés à ses ouailles, son parcours terrestre mériterait d'être connu par tous," écrit Zineb. De fait, on parle beaucoup de Mahomet, mais que sait-on de lui? Au mieux on se souvient de sa naissance à La Mecque, de l'Hégire, de sa rencontre avec l'Archange Gabriel, ou encore de ses conquêtes. Autrement dit des grandes lignes et donc de pas grand chose.

Dont acte. D'ailleurs le personnage dessiné par Charb n'est pas une caricature, c'est une métaphore. "Soyons sérieux, écrit Zineb, qui pourrait prétendre que Mahomet était ainsi, sous les traits que lui attribue ce livre? Dans les sources islamiques précitées, il existe des descriptions détaillées du prophète. Grand de taille, blanc de peau, les sourcils denses et joints, les yeux noircis de khôl, le nez long et fin, la barbe teintée au henné, la bouche généreuse et les dents espacées, tels étaient les attributs physiques de Muhammad."

Une BD fidèle aux écritures

Ce n'est donc pas Mahomet qui est représenté, c'est son idée. Mais si le dessin est celui d'un caricaturiste (Charb), les sources auxquelles les auteurs ont eu recours sont connues et reconnues par l'islam. Ce sont des bribes de la sîra, la chronique de la vie du prophète. "Mise à part la forme innovante, cet ouvrage n'invente rien sur la vie du messager d'Allah," explique Zineb. Et s'il n'est rien besoin d'inventer, c'est aussi parce que le mythe se suffit à lui-même.

Car le moins que l'on puisse dire est que la vie de Mahomet se prête à la bande dessinée. Mahomet, c'est qui? Mahomet, c'est quoi? Réponse: plein de choses à la fois. Prophète, c'est aussi un héros, voire un super héros, un pur personnage de comics capable de rivaliser avec les plus grands.

Tour à tour berger, homme d'affaire, séducteur, chef de guerre, l'homme est un leader né, mais il pourrait être un personnage de roman graphique, tourmenté, accablé par un destin qu'il n'a pas choisi. Enfin, Mahomet est un marrant qui change les règles du jeu un peu quand ça l'arrange. Bref, c'est un super personnage de BD. Démonstration.

10 choses que vous ignoriez sur la vie de Mahomet

-Avant que Mahomet révèle l'islam, les mecquoises venaient se frotter le sexe et étaler le sang de leurs menstrues implorant la fertilité sur la pierre noire Bétyle, à l'angle sud-est de la Kaâba
-Quand il naquit, de la lumière jaillit du ventre de sa mère Amina
-À l'âge de 7 ans, Mahomet fut atteint de conjonctivite. Son grand-père Abd al-Muttalib décida de l'emmener chez un moine réputé pour son pouvoir de guérir les yeux. Si Mahomet ne voyait rien, le moine vit qu'il avait affaire à un messager de Dieu. "Son remède est en lui," déclara-t-il, avant d'ordonner qu'on soigne Mahomet avec sa propre salive
-Lorsque Mahomet se réveillait, il était toujours bien coiffé, les yeux soulignées de khôl
-Au sortir de l'enfance, Mahomet était berger. Mais ce petit garnement ne manqua pas de laisser son troupeau entre les mains de deux comparses pour partir à -La Mecque où il fut happé par une fête. Plus tard, il imita d'autres enfants qui s'étaient déshabillés pour transporter des pierres avec leurs vêtements. Lors, une force invisible administra un coup à Mahomet
-L'islam interdit l'alcool mais si Khadidja, la patronne et future première épouse de Mahomet, n'avait pas fait boire son père, il n'aurait jamais accepté qu'elle prenne la main du prophète
-Khadidja justement: quand Mahomet l'épousa, celle-ci avait déjà deux enfants alors que Mahomet n'était qu'un jeune homme. Une cougar avant l'heure?
-Dans la vie de Mahomet, il est souvent question d'hygiène. Si La Mecque avait disposé d'un système d'évacuation des eaux usées, le prophète n'aurait pas entendu de voix alors qu'il sortait de la ville pour aller faire ses besoins à l'abris des regards indiscrets
-Un jour, alors qu'il se baladait dans la rue, un énergumène lui fit une grimace afin de lui manifester son désaccord. Bien mal lui en avait pris puisque ce dernier resta figé dans cette triste expression
-Lorsqu'il rencontra Allah au Septième ciel, ce dernier exigea de lui que les croyants fassent 50 prières par jour. C'était beaucoup trop. Conseillé par Moïse qui estimait que ses fidèles ne le supporteraient point, Mahomet et Allah se mirent d'accord sur 5, qui vaudraient chacune pour 10. Pourquoi s'embêter?

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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede apeqli le Ven 20 Sep 2013 09:46

article http://www. lapresse.ca/debats/chroniques/lysiane-gagnon/201309/16/01-4689969-islamophobie-et-recuperation.php d'une journaliste qui aimerait que le terme islamophobie soit utilisé de manière libérale. elle est contre l'islamophobie mais elle est aussi contre que des islamistes puissent utiliser le terme islamophobie à leur propres fins.
elle semble ne pas le soupçonner, mais si le problème n'était pas tout simplement le terme en lui même, et la porte ouverte vers le délit de blasphème...
C'était écrit dans le ciel: la charte ouvrirait la porte à l'expression ouverte de l'islamophobie, comme cela s'est produit dans un centre commercial de Québec (il y a sûrement eu d'autres incidents semblables, non rapportés).

Bien sûr, aucun ministre péquiste n'a tenu de propos agressifs envers les musulmans (le contraire aurait été immonde). Mais quand on veut interdire le foulard islamique sous prétexte que cela crée «un malaise», quand on dit que les enfants pourraient être «influencés», voire traumatisés, par la vue d'une enseignante ou d'une animatrice en hijab, il est bien évident que le message est clair: le foulard crée un «malaise», c'est donc que le gouvernement trouve normal que l'on soit irrité à sa vue. Le gouvernement se trouve ainsi à cautionner les pires préjugés alors que sa responsabilité serait de les combattre.

Il était aussi écrit dans le ciel que les intégristes musulmans tenteraient de récupérer à leurs propres fins le débat en cours... ce qui s'est produit samedi, alors que la manifestation contre la charte était menée par des personnages comme Adil Charkaoui et Salam Elmenyawi.

Ce dernier réclame l'implantation d'un tribunal islamique pour appliquer la charia au Québec, et souhaitait récemment la venue de prédicateurs islamistes extrémistes. Quant à M. Charkaoui, il a été arrêté en 2003 en vertu d'un certificat de sécurité. Il était soupçonné de visées terroristes à Montréal et d'association avec Al-Qaïda. Libéré depuis, il réclame 26 millions$ du gouvernement canadien. Il est le chef autoproclamé d'un «collectif» sans statut légal qui semble ne compter aucun autre membre que lui-même.

Ces messieurs prétendaient regrouper sous leur houlette les sikhs et les juifs pour la marche de samedi... une marche qui tombait le jour du Yom Kippour, la fête la plus sacrée du judaïsme! De toute évidence, la communauté juive n'avait pas été consultée sur le choix de la date. D'ailleurs, ses porte-parole ont fait savoir qu'ils ne seraient jamais «cooptés ou manipulés par des organisateurs qui comprennent des intégristes religieux radicaux». Bien dit.

On ne pouvait certainement pas s'attendre à ce que la communauté juive s'allie à des fanatiques dont le grand rêve est la destruction d'Israël, même si ce genre d'arrière-pensée n'était pas le fait des musulmans ordinaires qui ont manifesté de bonne foi.

Il serait toutefois fort salutaire que la communauté musulmane se donne des leaders plus modérés pour poursuivre sa lutte légitime contre la charte.

Pour les musulmans antisionistes, cette charte a dû constituer un choc de taille, habitués qu'ils étaient à voir le Québec francophone se faire le champion tous azimuts de la cause palestinienne. À chaque offensive israélienne contre le Liban ou Gaza, des souverainistes ont défilé sous la bannière du drapeau palestinien, insensibles aux slogans judéophobes qui les entouraient.

Les juifs, au contraire, n'auront pas été surpris outre mesure par le camouflet que constitue l'interdiction de la kippa. Ils avaient moins d'illusions parce loin d'être des immigrés, ils forment une ancienne minorité marquée par les années où le nationalisme ethnique charriait un torrent d'antisémitisme.

En outre, à l'exception des sépharades (de langue maternelle française) et des hassidim, qui vivent dans leur bulle, les jeunes juifs ont déserté le Québec à cause du climat politique et du déclin de l'économie - et ce, d'autant plus qu'ils sont généralement instruits et mobiles. L'ancienne communauté juive ashkenaze, aujourd'hui, est faite de couples vieillissants dont les enfants et les petits-enfants sont à Toronto ou New York...

Ces départs furent une énorme perte pour le Québec. N'allons pas faire fuir, cette fois, les jeunes familles arabes et musulmanes!
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede apeqli le Ven 20 Sep 2013 09:58

pour info :
"la vache qui rit" est apparemment islamophobe, d'après certains...
elle aurait indiqué sur les questions réponses des sachets ceci : "Où le problème du voile islamique est-il apparu en 1989 ?"
du coup, du fait des accusations, ils ont produits un communiqué :
"Nous assumons donc pleinement cette erreur, et nous sommes bien conscients que cette question a pu choquer. Elle est totalement inappropriée, et ne reflète en aucun cas la position de Bel et de la marque Apéricube, dont les valeurs font du respect des croyances, de la culture et des convictions de chacun un principe fondamental",
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede Errico le Ven 20 Sep 2013 22:30

apeqli a écrit:pour info :
"la vache qui rit" est apparemment islamophobe, d'après certains...
elle aurait indiqué sur les questions réponses des sachets ceci : "Où le problème du voile islamique est-il apparu en 1989 ?"
du coup, du fait des accusations, ils ont produits un communiqué :
"Nous assumons donc pleinement cette erreur, et nous sommes bien conscients que cette question a pu choquer. Elle est totalement inappropriée, et ne reflète en aucun cas la position de Bel et de la marque Apéricube, dont les valeurs font du respect des croyances, de la culture et des convictions de chacun un principe fondamental",

Creil!
Elle est facile celle là!
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede apeqli le Dim 6 Oct 2013 17:26

je voulais faire une critique de l''interview de Adbellalli Hajjat et Marwan Mohammed concernant leur livre sur le sujet du topic, mais pas le temps.
je copie cette intervention de C.Fourest au sujet de ce livre.

http://www. huffingtonpost.fr/caroline-fourest/peuton-combattre-le-racisme-par-islamophobie-anti-musulman_b_4021611.html
Caroline Fourest
Essayiste, journaliste
Peut-on combattre le racisme avec le mot "islamophobie"?
Publication: 01/10/2013 11h58

Le livre d'Adbellalli Hajjat et Marwan Mohammed, Islamophobie: Comment les élites françaises fabriquent le problème musulman, relance la polémique autour de ce mot confus et contrasté. Il peut réouvrir un débat intéressant : sur la coexistence de deux interprétations de ce terme. Certains l'utilisent de bonne foi pour désigner le racisme anti-musulmans. Il existe, augmente et mérite d'être combattu. C'est l'autre utilisation du mot « islamophobie » qui pose question. Celle qui tente de faire passer toute critique de l'Islam, en tant que dogme, religion ou croyance, et même parfois toute critique de l'intégrisme musulman, pour du racisme. A cause de sa construction sémantique : phobie envers l'Islam. « Musulmanophobie » ne poserait aucun problème, puisque cela voudrait dire « phobie envers les musulmans ». Ce qui est forcément raciste. Mais c'est long. Le mot retenu est plus court, « islamophobie », même s'il veut dire littéralement « phobie envers l'Islam ». Ce qui facilite l'amalgame entre la critique des idées et celles des identités. C'est cette confusion sémantique qui pose problème. A croire que les débats conceptuels sont trop exigents, le débat s'est focalisé sur l'origine de ce mot.

Grossière diversion sur l'origine du mot

Le livre d'Adbellalli Hajjat et Marwan Mohammed commence l'un de ses chapitres par la critique de Tirs Croisés, un livre que j'ai co-écrit en 2003 avec Fiammetta Venner pour comparer les intégrismes, réfuter l'essentialisme visant à attribuer le monopole du fanatisme à l'Islam, tout en réfuant le mot «islamophobie»: «Le mot "islamophobie" a une histoire, qu'il vaut mieux connaître avant de l'utiliser à la légère. Il a été utilisé en 1979, par les mollahs iraniens qui souhaitaient faire passer les femmes qui refusaient de porter le voile pour de "mauvaises musulmanes" en les accusant d'être "islamophobes".»

Les auteurs réfutent cette lecture en expliquant que le mot « islamophobie » n'a pas pu être utilisé par les Mollahs iraniens, puisqu'il n'existe pas en persan. En revanche, il l'ont trouvé dans un texte datant du 19e siècle dénonçant certains aspects de la colonisation. Un argument repris en boucle par de nombreux confrères, sans l'interroger.

La propagande sémantique est décidément un art. Car ce n'est pas en farsi mais en anglais que des féministes américaines comme Kate Millet se sont fait traiter d' «islamophobes, par les islamistes iraniens et leurs relais, après s'être fait expulser d'Iran. Comme beaucoup de féministes américaines ayant soutenu la révolution et le renversement du Chah par anti-impérialisme, elles n'étaient plus les bienvenues à partir du moment où elles se sont mises à critiquer le sort fait aux femmes dans l'après-révolution... Elles se sont faite traitées « d'islamophobes », en anglais, quand elle ont commencé à critiquer l'imposition du voile. Comme bientôt tout intellectuel ou militant de culture musulmane osant s'élever contre l'intégrisme, que ce soit Salman Rushdie ou Taslima Nasreen.

Nous n'avons pas dit que les intégristes étaient les seuls à utiliser ce terme. Il s'agissait simplement d'expliquer que l'attaque visant des féministes critiquant le voile, en les faisant passer pour des racistes, avait déjà un précédent dans notre histoire politique récente... Le fait qu'un homme au dix-neuvième siècle l'ait utilisé dans un autre sens n'y change rien.

Un progrès tout de même

Le livre d'Abdelalli Hajjat et Marwan Mohammed présente à la fois un progrès et un recul. Il est bien plus articulé que celui de Vincent Geisser paru en 2003. Intitulé la « nouvelle islamophobie », il visait ouvertement ceux tenant des propos « religiophobes » ou même, selon l'auteur, « islamistophobes », c'est à dire critiques envers les intégristes. Les plus grands « islamophobes » étant à ses yeux les journalistes d'investigation, la Mosquée de Paris et SOS Racisme !

Dix ans plus tard, Marwan Mohammed et Adbellalli Hajjat prennent soin d'énumérer des cas bien réels de racisme anti-musulman, qui pourraient tous nous mettre d'accord. Des vexations inutiles contre des femmes voilées, des extraits de sites comme Riposte laïque ou les propos d'écrivaines comme Oriana Fallaci ou Bat Ye'or, qui franchissent effectivement la ligne d'une vision essentialiste de l'Islam et donc des musulmans. Le problème, c'est que ce livre appellent « islamophobes » à la fois ceux-là et les laïques qui les combattent par antiracisme. Il appelle à les « différencier », tout en les qualifiant par le même terme --« islamophobe »- qui, décidément, pose question...

Racisme anti-musulman

Même si c'est plus long, et donc un vrai défi lancé à la paresse intellectuelle et journalistique, il vaudrait bien mieux parler de racisme anti-musulman. Ce terme a le mérite de cibler la spécificité de ce racisme, parfois effectivement déguisé en défense de la laïcité, sans inclure les propos blasphématoires ou simplement critiques envers l'intégrisme tenues par des laïques, des féministes ou des universalistes... Les véritables cibles de ceux qui utilisent ce mot en connaissance de cause. Le livre dont nous parlons passe son temps à critiquer les intellectuels ou militants universalistes combattant à la fois le racisme et l'intégrisme... Pour mieux mettre en valeur, à la fin, les organisations communautaires pro-voile fustigeant la laïcité, comme les Indigènes de la République ou les Indivisibles, passées maître dans l'art de faire huer Elisabeth Badinter ou SOS Racisme. Sans parler des associations influencées par Tariq Ramadan, comme le Collectif contre l'islamophobie qui l'a invité à ouvrir son premier Gala, et qui sert de fil conducteur à ce livre.

Un lutte au sein de l'antiracisme

Personnne ne doit être naïf. C'est une véritable lutte d'influence qui se joue par chercheurs-militants ou avocats interposés. Avec d'un côté des associations antiracistes universalistes comme SOS Racisme, qui va très mal financièrement. Et de l'autre, des associations communautaristes sponsorisées, tantôt par le Qatar, tantôt par des mécènes américains comme le milliardaire Georges Soros, qui a donné beaucoup d'argent au Collectif contre l'islamophobie. Parfois, la guerre est menée par un ancien avocat du « milieu », comme Karim Achoui, qui pense pouvoir se refaire une virginité en créant une association destinée à lever une armée d'avocats contre l'«islamophobie»... Et qui a commencé par attaquer Charlie Hebdo, pour un dessin plutôt drôle sur les Frères musulmans en Egypte.

Voilà ce qui se joue, mine de rien derrière, ce mot. Que les journaux satiriques la ferment et que les associations comme SOS racisme ferment. Pour qu'il ne reste rien, plus rien, entre les racistes qui montent et les associations communautaristes qui les arrangent. Cela mérite de se méfier des débats anecdotiques et de s'intéresser aux enjeux de cette propagande sémantique.
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede apeqli le Mar 15 Oct 2013 13:46

troisième partie de la conférence sur islamisme, islam, islamophobie...

https://collectiflieuxcommuns.fr/spip/spip.php?article690
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede apeqli le Mer 23 Oct 2013 16:50

pour l'idée, lors d'un débat par exemple. c'est teinté de religion, des débats internes, mais c'est une religieuse qui parle à un religieux, concernant le voile. cette actrice est certainement pour les theophiles, une islamophobe, et le réalisateur aussi... à vous de voir :

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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede bajotierra le Mer 23 Juil 2014 16:13

Sacha Ismail : Qu’est-ce que le racisme antimusulmans ?



"La gauche et l’extrême gauche britanniques font fréquemment référence au concept d’« islamophobie », mais discutent rarement du sens exact de ce terme. Les musulmans qui vivent en Grande-Bretagne subissent-ils une oppression spécifique, en tant que musulmans, et si oui, laquelle ?

Cet article soutiendra le point de vue que les musulmans qui vivent en Grande-Bretagne souffrent d’une oppression, d’une haine et d’un fanatisme antimusulmans spécifiques, mais que, pour comprendre et décrire ces phénomènes, il nous semble plus adéquats de les qualifier de racisme antimusulmans.


- Islamophobie

L’utilisation du terme « islamophobie » pour décrire des phénomènes antimusulmans brouille les distinctions entre

– les musulmans en tant que personnes,

– l’Islam en tant que religion (qui, comme toutes les religions, recouvre un spectre très large et varié d’idées, de pratiques et de cultures),

– et les politiques de droite (y compris l’islamisme) ou de gauche inspirées par l’islam.

Quelles que soient les intentions initiales de ceux qui ont popularisé ce terme dans les années 1990, et les intentions de ceux qui l’utilisent aujourd’hui, son emploi est étroitement lié à la montée de courants religieux réactionnaires, de droite ou d’extrême droite. Comme l’explique le militant bengali de gauche Ansar Ahmed Ullah : « Nous n’utilisons pas le terme d’“islamophobie”. Qualifier une idée ou une personne d’ “islamophobe” est un moyen utilisé par les islamistes pour se défendre lorsqu’ils sont critiqués. »

La façon dont ce terme s’est répandu a favorisé l’idée que toute critique des politiques et des pratiques islamiques ultra-conservatrices serait une critique de l’islam en soi, donc une critique haineuse, fanatique, hostile à tous les musulmans en tant qu’individus.

En outre, l’hostilité à la religion musulmane en tant que telle ne permet pas d’analyser et combattre les multiples aspects de la discrimination et de l’oppression subies par les musulmans en Grande-Bretagne et dans d’autres pays, discrimination et oppression qui, pour l’essentiel, entretiennent peu de rapports avec l’Islam en soi (ce qui ne veut pas dire que l’on doive faire abstraction du fait que les victimes sont des musulmans).

La nécessité de démêler ces différentes questions apparaît clairement lorsqu’on dresse le bilan du gouvernement Blair. Ce gouvernement a mené des politiques racistes de toutes sortes, dont certaines ciblaient spécifiquement les musulmans. Mais, sur de nombreux points, il n’était pas islamophobe mais islamophile, puisqu’il finançait des organisations islamiques, facilitait la mise en place d’écoles islamiques, etc. Qualifier donc Blair d’ « islamophobe », ce n’est pas clarifier la compréhension de sa politique mais l’obscurcir.

Dans divers écrits depuis 2007, Robin Richardson, qui a coordonné la publication en 1996 d’un important rapport du Runnymede Trust sur l’islamophobie (Islamophobia : A Challenge for Us All, « L’Islamophobie : un défi pour nous tous ») a émis des critiques comparables à propos du terme islamophobie. Mais il souligne que, dans la mesure où ce concept est largement accepté et utilisé, notamment par les musulmans et musulmanes eux-mêmes, il n’est pas possible de l’abandonner.

Je ne vais pas gaspiller de l’énergie pour m’opposer à l’utilisation de ce mot, mais je ne l’emploierai pas. Une autre expression, que Richardson indique, le racisme antimusulmans, a beaucoup plus de sens pour moi.

- Haine et fanatisme anti-islamiques, racisme antimusulmans

Les attitudes fanatiques envers l’islam comme ensemble d’idées, de pratiques et de traditions, posent problème notamment parce qu’elles se situent précisément au cœur de certaines idéologies de droite : la presse de droite ignore l’histoire et le contenu de l’Islam, ce qui l’amène à répandre des rumeurs ou des interprétations stupides ; quant à l’extrême droite organisée, elle diffuse des affirmations et perpètre des actions antimusulmanes extrêmement violentes.

On en trouve de multiples manifestations : cela va de certaines opinions (souvent conspirationnistes) sur la politique internationale à des prises de position sur l’islam et les droits des femmes, les droits des LGBT, etc. Tantôt ces critiques se fondent sur des argument surtout religieux (elles se réfèrent au texte du Coran, etc.) ; tantôt elles reposent sur des arguments « culturels » dans lesquels se manifeste un racisme implicite ou explicite – mais, dans les deux cas, les discussions sur la nature de l’islam jouent un rôle crucial.

Parfois, certains éléments isolés de ces critiques sont vrais – mais ceux qui les mettent en avant ont en fait de « véritables raisons » racistes (plus discrètes) et de « bonnes raisons » publiques pour les exprimer. Notre critique socialiste de l’Islam n’a rien à voir avec les critiques mal informées, incohérentes et parfois mensongères de la droite ou de l’extrême droite. Nous devons évidemment tenir compte des différences textuelles, idéologiques et pratiques entre les religions, mais notre critique de chaque religion particulière doit être cohérente avec notre critique de toutes les religions et notre vision globale du monde, y compris notre antiracisme.

Une telle cohérence n’est possible que parce que les critiques que les marxistes adressent à la religion ont un fondement matérialiste et non religieux. Nous cherchons à comprendre et critiquer l’islam et les sociétés à majorité musulmane en tenant compte de leur contexte social et de la lutte des classes, de la même manière que nous critiquons le christianisme et les autres religions et cultures.

L’hostilité fanatique contre une une religion ne donne pas toujours toujours naissance au genre de racisme que doivent affronter de nombreux musulmans en Grande-Bretagne. Aux États-Unis, pendant une longue période, il existait des sentiments véhéments et très répandus contre la religion catholique, mais si l’on observe l’évolution du fanatisme envers les groupes ethniques fortement associés au catholicisme (Irlandais, Italiens, etc.), cette hostilité ethnique a disparu bien avant la disparitions des sentiments antireligieux catholiques. Par exemple, les catholiques irlandais sont devenus une force majeure dans la société et la politique américaines dès le début du XXe siècle.

Le racisme antimusulmans a explosé depuis 2001, mais la « guerre contre le terrorisme » n’explique pas vraiment pourquoi. Après tout, au début des années 1970, les républicains irlandais ont perpétré bien davantage d’attentats à la bombe en Angleterre qu’il n’y a eu d’attentats islamistes depuis cette période. Les sentiments anti-irlandais étaient très répandus à l’époque, mais ils ont disparu relativement rapidement, avant même la signature du cessez-le feu en Irlande.

En Grande-Bretagne, la plupart des musulmans vivent dans des conditions matérielles qui les rendent vulnérables au racisme. Si nous devons nous opposer à toute haine, phobie ou fanatisme contre l’Islam, notre préoccupation fondamentale, en tant que révolutionnaires socialistes, n’est pas de « défendre l’islam », mais de comprendre ce racisme afin de pouvoir le combattre.

- Qu’est-ce que le racisme ?

Affirmer que tel ou tel groupe « n’est pas une race » ne résout rien ; c’est méconnaître la nature du racisme.

Les « races » n’existent pas, il n’y a qu’une espèce humaine. Aujourd’hui, peu de gens croient encore au racisme du XIXe siècle ou au racisme biologique de style nazi (conceptions fondées sur la croyance en l’existence réelle de races distinctes) – ou du moins ils ne l’expriment plus ouvertement. Les arguments racistes impliquent souvent une variante de la phrase « Je ne suis pas raciste, mais ... »

Presque partout dans le monde, le racisme implique une hostilité fondée sur des préjugés (et sur l’oppression institutionnelle construite à partir de cette hostilité) envers tous les membres d’un groupe. Ce groupe n’est pas toujours défini de façon pseudo-scientifique comme une « race », mais il a des caractéristiques communes qui ne sont pas fondées sur des choix individuels mais sur des caractéristiques communes – souvent la couleur de la peau, mais aussi la langue ou la religion (présumée).

Historiquement, en Grande-Bretagne, le racisme est étroitement lié à la couleur de la peau, mais on peut trouver de nombreux exemples dans le monde qui montrent que cet élément n’est pas indispensable. Les musulmans du Gujarat ressemblent aux Hindous et les catholiques d’Irlande du Nord ressemblent aux protestants mais, dans ces contextes, les étiquettes religieuses décrivent en fait des groupes ethniques définis par leur patrimoine religieux.

- De quoi parlons-nous ?

En Grande-Bretagne, les musulmans souffrent de l’hostilité d’une partie de la population et d’une oppression particulière. Est-ce parce qu’ils sont musulmans ? Plus de 60 % des musulmans vivant en Grande-Bretagne sont originaires de l’Asie du Sud (à peu près 38 % viennent du Pakistan, 15 % du Bangladesh, 7 % d’Inde, 7 % d’autres pays asiatiques). Le racisme contre les Asiatiques du Sud (que les racistes appellent les « Pakis ») possède une longue histoire au Royaume uni. Le racisme antimusulmans n’est-il pas tout simplement le racisme anti-Asiatiques, rajeuni peut-être par une nouvelle dose de rhétorique ?

Les Asiatiques du Sud en Grande-Bretagne, en particulier les Pakistanais et plus encore les Bangladais, continuent à vivre dans une situation défavorisée, que ce soit en termes de pauvreté, d’emploi, de logement, etc. Dans la société capitaliste, il existe une loi générale selon laquelle ceux qui souffrent de désavantages sociaux deviennent généralement aussi la cible de l’intolérance et de l’oppression – pour justifier cette situation défavorisée et parce qu’ils constituent des cibles ou des boucs émissaires relativement faciles et vulnérables. Les nomades irlandais (les « travellers (1) ») et les Roms sont des exemples connus. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que le racisme anti-Asiatiques ait été plus persistant que le racisme contre les Irlandais (« travellers » mis à part), qui depuis longtemps jouissent d’une situation économique meilleure, sont intégrés et ont désormais confiance en eux-mêmes.

Il n’est pas facile d’établir que les musulmans souffrent de discriminations spécifiques dans l’emploi, le logement, etc., uniquement parce qu’ils sont musulmans – par exemple, qu’un migrant albanais ou turc souffre de discriminations pires que celles d’un Bulgare ou Roumain, et ce pour des raisons spécifiquement religieuses. Néanmoins , on ne peut décemment ignorer le fait que la grande majorité des Asiatiques en Grande-Bretagne qui souffrent le plus de la pauvreté et des inégalités sociales sont musulmans – et que les musulmans, en tant que groupe, appartiennent massivement à des ethnies qui souffrent de tels désavantages sociaux. (Il faut d’ailleurs noter qui si 50 % des musulmans vivant en Grande-Bretagne sont d’origine pakistanaise ou bangladaise, plus de 10 % sont d’origine africaine ou caribéenne.) Ces facteurs sociaux donnent chair au racisme antimusulmans et le renforcent.

De plus, depuis les années 1980, la religion en général est devenue une force plus importante dans la politique britannique et la politique mondiale, et les musulmans asiatiques, en Grande-Bretagne, sont beaucoup plus susceptibles de mettre en avant leur identité en tant que musulmans. La vision du monde diffusée par les racistes anti-Asiatiques a elle aussi changé – y compris à l’extrême droite, comme par exemple le British National Party (2) qui s’est emparé de ce thème et avec l’apparition et la montée d’organisations d’extrême droite spécifiquement antimusulmanes comme l’English Defence League (3) . Les racistes sont beaucoup plus susceptibles de concentrer leur hostilité contre les musulmans en particulier, mais en même temps l’image populaire raciste d’un musulman est encore celle d’un Asiatique.

En d’autres termes, le racisme anti-Asiatiques persiste, mais il se combine au racisme antimusulmans. L’entrelacement entre les deux est démontré par le fait qu’une personne d’origine asiatique, qui n’est pas musulmane mais ressemble au stéréotype d’un musulman, peut très bien devenir une cible pour des racistes antimusulmans. Avoir la peau « foncée » peut faire de vous une cible plus que le fait d’appartenir à un groupe ethnique à majorité musulmane (par exemple, les Turcs).

Bien sûr, le racisme antimusulmans possède d’autres effets qui affectent tous les musulmans et musulmanes, comme nous l’avons évoqué ci-dessus. Ces aspects sont souvent plus évidents que les désavantages sociaux et la pauvreté qui frappent les communautés musulmanes d’Asie du Sud en particulier, même si ces effets sont en partie liés à leur situation sociale défavorisée. Les mobilisations d’extrême droite ; les attaques contre des mosquées ; le harcèlement dans la rue ou les attaques violentes contre des personnes vêtues d’une certaine manière ; les affirmations absurdes et haineuses dans la presse de droite ; la répression de l’État qui se focalise sur les hommes musulmans – tous ces phénomènes peuvent affecter les musulmans de différentes « races », même si les Asiatiques sont souvent ciblés.

- L’avenir du racisme antimusulmans

Dans une situation où l’Etat coupe dans les budgets sociaux, où les conditions sociales se détériorent, etc., nous savons que le racisme a en général tendance à s’aggraver.

L’ « austérité » frappe « naturellement » davantage les plus défavorisés, tandis que la propagande contre tels ou tels boucs émissaires augmente également. Malgré la confusion qui règne actuellement dans les groupes d’extrême droite, les « infractions motivées par la haine » contre les musulmans ont augmenté dans tous les grandes concentrations de population musulmane en 2013. Les chiffres de l’enquête sur la délinquance et la criminalité en Angleterre et au Pays de Galles indiquent que, en 2012-2013, les infractions motivées par la haine contre une religion (essentiellement contre l’islam) ont augmenté beaucoup plus vite que les infractions motivées par la haine raciste.

L’année 2012-2013 a été l’année de l’assassinat de Woolwich (4) et d’une (relativement petite) vague d’agitation antimusulmane qui a suivi cet événement. Nous ne connaissons pas encore les chiffres pour l’année 2013-2014.

Certes, il est vrai que, à droite, l’agitation contre les immigrés a remplacé l’agitation contre les musulmans, ce qui n’est pas surprenant vu la situation confuse du BNP et de l’EDL, et étant donné la montée de l’UKIP. Mais puisque le racisme antimusulmans a des racines profondes, il est probable qu’il perdurera. Ce n’est pas seulement parce que l’UKIP est une force moins virulente que l’extrême droite antimusulmane. C’est aussi parce que le racisme antimusulmans s’appuie sur des thèmes anti-Asiatiques plus enracinés et parce que la plupart des migrants européens sont, à l’exception des « travellers » et des Roms, moins pauvres et donc moins vulnérables.

Ce problème ne va donc pas disparaître de sitôt.

Sacha Ismail, Alliance for Workers Liberty (Grande-Bretagne), 24 juin 2014

Notes

1. Victimes de discriminations nombreuses depuis le Moyen Age, discriminations décrites en détail par la Commission des droits de l’homme de l’ONU, ces Irlandais nomades sont environ 25 000 en Irlande, 15 000 au Royaume-Uni et 10 000 aux Etats-Unis (NdT).

2. Créé en 1982 suite à la fusion de plusieurs groupes, le BNP est partisan du « départ volontaire » des immigrants et de leurs descendants dans leur « pays d’origine », favorable à la peine de mort, hostile au mariage homosexuel et au multiculturalisme qu’il considère comme le cheval de Troie de « l’islamisation » du pays. Son score le plus élevé a été atteint en 2010, aux élections législatives avec 563 000 voix, soit 1,9 % des votants. Il a connu plusieurs scissions récentes (NdT).

3. EDL : groupe d’extrême droite créé en 2009, soi-disant contre « l’islamisation de l’Angleterre ». En crise depuis 2013 tout comme le BNP (NdT).

4. Le 22 mai 2013, un soldat de l’armée britannique, Lee Rigby, du régiment royal des fusiliers marins, fut attaqué et assassiné en pleine rue par deux Nigériens, "




http://mondialisme.org/spip.php?article2088
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede vroum le Lun 2 Fév 2015 12:18

Le nouveau damné de la Terre est arrivé

2 février 2015 par Floréal : https://florealanar.wordpress.com/2015/02/02/le-nouveau-damne-de-la-terre-est-arrive/

« … nous pensons qu’au sein du discours médiatique dominant, journalistique et politique, certains « philosophes », « dessinateurs » et « écrivains » surmédiatisés, comme Michel Onfray, Caroline Fourest ou l’équipe de Charlie Hebdo, participent de cette islamophobie ambiante et de sa propagation… »

La phrase ci-dessus figure dans un « Appel des libertaires à lutter contre l’islamophobie », lancé en septembre 2012, donc à une époque où Caroline Fourest et l’équipe de Charlie Hebdo faisaient déjà l’objet de menaces de la part de certains fanatiques religieux musulmans. Si j’étais l’un des initiateurs de cet appel ou l’un de ceux qui y ont répondu favorablement, je serais aujourd’hui un peu gêné aux entournures, comme on dit. Certes, les auteurs de cette phrase d’une rare stupidité n’ont évidemment pas souhaité la disparition brutale des rédacteurs et dessinateurs de l’hebdomadaire satirique en question, mais quand on sait des personnes menacées de mort pour ce qu’elles disent, écrivent ou dessinent, il me semble qu’une pincée d’éthique élémentaire, quoi qu’on pense de ces personnes, commande de ne pas en rajouter une couche dans des accusations que partageaient déjà, à l’époque, leurs futurs assassins.

Je ne vais pas répondre ici point par point, et surtout tardivement, à cet « Appel » affligeant. Je préfère vous proposer la lecture d’un texte* dont je partage les formulations et que l’on doit à Yves Coleman, l’infatigable éditeur de la revue « Ni patrie ni frontières » et créateur du site mondialisme.org qui figure d’ailleurs, sur ce blog, parmi les liens amis.

Je voudrais néanmoins souligner à quel point il est cocasse de trouver dans cet « Appel » une dénonciation de la « gauche bien-pensante » au sujet de l’« islamophobie », quand le propos de nos « libertaires » est dans l’ensemble très semblable à celui que tiennent tous ses représentants les plus en vue, qu’on voit et entend précisément beaucoup ces temps derniers. On s’amusera aussi de constater à quel point des militants souhaitant faire table rase du passé, comme dit la chanson, se mettent à vénérer la « culture » et les « traditions », comme si celles-ci étaient, par nature, respectables.
Image
Tapis de prière libertaire

Au panthéon de la bêtise militante, cet « Appel » méritera d’occuper longtemps une place de choix. Notamment pour ce qui a trait, chez ces adeptes supposés du « Ni Dieu ni maître », à la religion, sur laquelle il porte un étonnant regard bienveillant pour peu qu’elle concerne évidemment les seuls musulmans. S’ils constatent qu’il existe tout de même des camarades libertaires non islamophobes (entendez par là non racistes, les deux termes étant confondus de manière très perverse), c’est aussitôt pour regretter que leur condamnation trop molle de l’« islamophobie » soit hélas « couplée de moult rappels du combat primordial contre l’aliénation religieuse » (sic). Dans le même ordre d’idée, on notera avec intérêt la stupéfiante et très éclairante dénonciation d’une « sorte d’injonction à l’athéisme, condition sine qua non pour prendre part à la guerre sociale et militer dans une organisation libertaire » (re-sic). Ça n’est pas dit, bien sûr, mais là encore ce regret de ne pas voir tolérer la foi religieuse au sein des organisations libertaires ne vaut bien sûr que pour la religion des jeunes gens issus de l’immigration maghrébine qui, c’est bien connu, adhéreraient en masse auxdites organisations si cette « injonction à l’athéisme » n’existait pas. On imagine en effet aisément ce qu’endurerait un militant ouvertement catholique au sein de la Fédération anarchiste ou d’Alternative libertaire. Oui, mais voilà, si la jeunesse chrétienne n’offre évidemment aucun intérêt aux yeux de nos révolutionnaires nouvellement déifiés, c’est qu’elle ne présente bien sûr aucune de ces caractéristiques qui désignent les agents de la révolution à venir. Ces derniers, ils les ont donc trouvés dans les cités, dans les banlieues, parmi ces jeunes issus de l’immigration. Si le sujet n’était pas si grave, il serait permis d’ironiser sur la prétendue « auto-organisation » en forces politiques de ces jeunes gens, qui semble tout de même en avoir amené plus d’un à rejoindre la Syrie plutôt que les organisations anarchistes.

L’extrême-gauche, car en fait de « libertaires » il s’agit bien d’elle, s’est toujours vue et voulue l’avant-garde du prolétariat en lutte. Mais quel prolétariat ? Quelle lutte ? Perpétuellement à la recherche de cet introuvable prolétariat révolutionnaire par nature et par destin historique, l’extrême-gauche a toujours poussé sa quête dans tous les événements contemporains, quitte à recourir à des simplifications réductrices pour actualiser des schémas obsolètes et jamais vérifiés. Elle passe ainsi, par exemple, de l’anticapitalisme à l’anti-impérialisme sans se soucier d’analyser la nature exacte des luttes nationalistes ; du soviet au vietcong, du vietcong au guérilléro, du guérilléro au feddayin, autant de figures essentiellement fantasmées. Ici, la classe ouvrière classique ayant manqué le rendez-vous que lui avait fixé l’Histoire et les prophètes du socialisme, le délinquant identitaire beur ou le jeune travailleur issu de l’immigration est devenu pour l’extrême-gauche le feddayin de remplacement, contemporain et à portée de main. Violence identitaire et communautaire, contrôle des cités-ghettos, agressions de commerces « sionistes », toutes les dérives de ces nouveaux damnés de la Terre sont à ses yeux la légitime expression de la colère du peuple, grosse de son idéale et fantasmatique révolution. Toute analyse sérieuse est rejetée par la sublimation de la geste des peuples en lutte qu’elle se voit réanimer, toute critique de l’idéologie islamiste dénoncée comme complicité avec l’ennemi de classe. S’il lui semble tout aussi pertinent de sommer les Juifs de France de se désolidariser de la politique d’Israël que de demander aux chrétiens des comptes sur la Manif pour tous, le bricolage de l’opportuniste concept d’« islamophobie » lui permet de ne pas s’interroger sur la religion de ses nouveaux damnés de la Terre, estimables par principe. Tout refus de cette vision militante archaïque comme toute interrogation sur les causes autres que purement sociologiques des dérives inquiétantes de ses nouveaux héros sont dès lors assimilées à un intolérable amalgame aux relents racistes. C’est franchement dégueulasse !

______________

* Ce texte ainsi que cet « Appel » figurent sur ce lien : Dix questions aux « libertaires » sur l’« islamophobie » et le racisme : http://mondialisme.org/spip.php?article2230
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede bajotierra le Sam 28 Fév 2015 16:09

Grâce a "l'islamophobie " une " partie de la gauche radicale" est devenue l'idiot utile du fascisme islamique


Pour contrer " l’islamophobie", une partie de la "gauche radicale "appelle à un meeting le 6 mars. Parmi les guests, l’UOIF qui entretient des liens avec des nationalistes de tous poils. « L'antiracisme oui, mais pas avec n'importe qui ! », attaque Ornella Guyet.


http://www.streetpress.com/sujet/142503 ... -de-l-uoif


C’est un meeting « contre l’islamophobie et le climat de guerre sécuritaire ». Il doit se tenir à la Bourse du Travail de Saint-Denis, le 6 mars. C’est important que des initiatives antiracistes soient lancées, vu le climat actuel. Parmi les signataires : Les antifas du Capab, les écolos de EELV, le NPA ou encore Attac.

Mais on trouve aussi l’Union des Organisations islamiques de France (UOIF), qui affiche pourtant des idées des plus réactionnaires. C’est la deuxième fois(link is external) en quelque mois que cette organisation est associée à une réunion antiraciste, sous prétexte de lutte contre l’islamophobie .

Entendons-nous bien : l’objet de cet article n’est pas de condamner une initiative antiraciste, par ailleurs portée par des organisations tout à fait respectables. Il s’agit seulement de s’interroger sur la cohérence politique qu’il y a à vouloir promouvoir les valeurs de l’antiracisme en compagnie d’organisations affichant sur d’autres sujets une ligne réactionnaire. En somme : l’antiracisme oui, mais pas avec n’importe qui !

http://www.streetpress.com/sujet/142503 ... -de-l-uoif
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