Contre le viol

Contre le viol

Messagede MélusineCiredutemps le Mer 15 Aoû 2012 00:30

Communiqué du Collectif Libertaire Anti-Sexiste contre le viol

Le viol est un acte de torture physique et mental banalisé et dont la gravité est généralement minimisée. Il est un pilier du machisme. Il en est aussi l'arme favorite, y compris dans les cas, plus rares, où les victimes appartiennent au genre masculin. La majorité des viols sont commis par des hommes. Même s'ils trouvent souvent des complices et des
soutiens parmi les femmes, les violeurs et leurs allié-e-s sont des machistes, et ce quelles que soient leurs étiquettes idéologiques, leurs sexes et leurs genres.

La majorité des viols ne correspondent pas aux représentations fréquemment véhiculées. Il est rare que les violeurs soient des inconnus surgissant de ruelles sombres. La plupart d'entre eux font partie de l'entourage proche de leurs victimes et la majorité des viols sont commis en famille. Les victimes ont rarement la capacité ou la possibilité de se défendre physiquement au moment des faits en criant ou en se débattant. Certaines, du fait de leurs situations économiques, sociales, familiales et psychologiques, n'ont même pas la marge de manœuvre suffisante pour pouvoir dire « non ». Les violeurs n'ont pas toujours recours à la brutalité physique. Ils opèrent souvent en exerçant une emprise et en semant le trouble dans l'esprit de leurs victimes, au moyen de la manipulation mentale, de l'intimidation, de la culpabilisation, du chantage et du marchandage. Ils utilisent parfois les privilèges dont ils bénéficient grâce à leurs positions hiérarchiques au sein des entreprises et des institutions. Certains utilisent aussi leurs privilèges économiques en payant leurs victimes pour acheter un simulacre de consentement et « avoir la conscience tranquille ».

Contrairement aux idées reçues et entretenues par les discours dominants, être un violeur n'est pas la conséquence d'une maladie ni de pulsions incontrôlables, mais celle d'une décision consciente. L'addiction sexuelle ne conduit pas au viol si la personne qui en est atteinte n'a pas la ferme volonté de dominer et de détruire. C'est pourquoi ces personnes passent beaucoup de temps à se masturber et/ou ont de nombreux rapports sexuels avec d'autres personnes, libres et consentantes, ce qui n'a absolument rien à voir avec le viol.

Les violeurs sont des individus responsables de leurs crimes car ils sont lucides, au moins au moment des faits. En effet, ils ne pourraient agir comme ils le font s'ils étaient délirants. Il est donc aberrant d'affirmer que les violeurs ont besoin qu'on prenne soin d'eux et qu'on leur vienne en aide. Au contraire, ils doivent être clairement sanctionnés. Le viol est le moyen qu'ils ont choisi pour traiter des êtres comme des choses et les réduire à néant. Ils ne souffrent pas de leurs crimes, ils en jouissent.

Comme l'indique l'Association Internationale des Victimes d'Incestes sur son site internet, les amalgames entre violeurs et malades mentaux ou anciennes victimes de viol sont des mythes infondés. Et même si quelques uns d'entre eux sont d'anciennes victimes, cela n'est en aucun cas une excuse car il n'existe pas de circonstance qui mériterait d'être prise en compte ni considérée comme atténuante. De plus, ces amalgames créent de la confusion au profit des violeurs en favorisant leur impunité, et stigmatisent d'une façon extrêmement insultante la grande majorité des personnes en souffrance psychique et des anciennes victimes de viol. Arrivée à l'âge de 30 ans, une femme sur trois a déjà été victime d'agression sexuelle au moins une fois dans sa vie : si un tiers des femmes âgées de plus de 30 ans était des violeuses, ça se saurait...

Celles et ceux qui défendent les violeurs ou leur cherchent des excuses ne sont pas animé-e-s par une prétendue neutralité, mais par la lâcheté, ainsi qu'une complaisance confortable pour leur « bonne conscience », soucieuse de faire l'économie d'un positionnement clair. Au contraire, la seule attitude qui soit courageuse, juste et digne est fondée sur la solidarité envers les victimes de viol. Cela implique de cesser de remettre systématiquement en question leurs témoignages (les cas
d'affabulation sont d'ailleurs extrêmement rares). Cela implique aussi de n'accorder aux violeurs et à leurs soutiens aucun pardon ni aucun crédit.

Pourtant presque toujours, au sein du système judiciaire, comme au sein des familles et dans l'environnement social en général (entreprises, institutions, associations, partis politiques, etc...) c'est au violeur, présenté comme une victime, que le bénéfice du doute est spontanément accordé. On assiste à chaque fois plus ou moins au même scénario : loi du silence au nom de la « cohésion », culpabilisation de la victime qui est accusée de « trop parler » voir de mentir et de se « victimiser » avec injonction de « dédramatiser » et de pardonner...

La collaboration avec le violeur est l'attitude majoritairement adoptée, notamment par certain-e-s de celles et ceux qui se déclarent hypocritement partie prenante de la lutte contre le sexisme afin de soigner leur image, leur popularité, leur « bonne conscience », leur chance de gagner les élections, etc...

Bien qu'il s'agisse d'un crime commis très fréquemment et au sein de toutes les classes sociales et même s'il est le produit et l'instrument d'un système de domination, aucune affaire de viol ne peut être qualifiée, en aucun point, de banale sans en minimiser la gravité ; l'horreur de ce que la victime a subi et les bouleversements radicaux que cela entraîne dans son existence. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne les viols commis par des personnalités riches et célèbres, surtout lorsque les victimes sont économiquement et socialement vulnérabilisées par leur condition précaire de prolétaires, d'immigrées, de subalternes, de mineures, etc... C'est dans ces affaires là que se conjuguent toutes les formes de domination (sexisme, capitalisme, racisme, etc...), assortie d'une surexposition irrespectueuse, voir calomnieuse, de la victime par les médias.

D'autre part certain-e-s politicien-ne-s instrumentalisent, à des fins de propagande, des affaires de viols suivis de meurtres largement médiatisées pour renforcer l'arsenal des lois sécuritaires en matière de récidive. Ces politicien-ne-s ne dénoncent jamais le fait que le système judiciaire fonctionne comme si le vol, le vandalisme ou le téléchargement libre pouvaient être considérés comme des actes aussi graves et aussi condamnables que le viol, ou l'homicide. En effet, les lois déjà en vigueur ainsi que celles que ces politicien-ne-s veulent ajouter au code pénal concernent les atteintes aux biens au même titre que les atteintes aux personnes. Leur projet n'est surtout pas de remettre en question notre système politique et économique qui est entièrement fondé sur la confusion entre les êtres et les choses, notamment au nom du « droit à la propriété privée », bien au contraire.

C'est pourtant ce système qui permet et autorise que des êtres soient massivement traités comme des choses, le viol en est l'un des exemples les plus graves et les plus flagrants.

Pour toutes les victimes de viol : solidarité inconditionnelle!

Pas d'impunité pour les violeurs!
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Re: Contre le viol

Messagede spleen le Jeu 16 Aoû 2012 02:26

EDIT : le ton du début est un peu "rageux"... désoler maisje veux pas l'enlever pour pas tuer le message... SVP ragez pas vous même avant la deuxième partie ou je relativise un peu. Merci.

Le viol est un acte de torture physique et mental banalisé et dont la gravité est généralement minimisée.

Pas d'accord :
Un mec identifié comme violeur aujourd'hui, je suis désoler mais par chez moi il en prend plein la gueule (et c'est normale!... sauf quand il y est identifier à tord... ça c'est un autre problème...)
Á mon avis on a là une occasion de débattre sur le vrais fond du problème de sexisme en france aujourd'hui : Les femmes.
(Ha oui, évidemment, je parle pour les pays européens... Voir nord-européen.)

Je m'explique : En tant qu'homme, personnellement, tout ce que je peux faire pour cette cause concrètement, c'est tout simplement considérer les femmes comme des être humain à part entière... Ce qui m'est plutôt facile... (EDIT : après relecture, en faite je relativise ça à la fin...)

Mais quand on constate un viole (ou même d'autres abus machistes « moins graves »), et que la victime NE CHERCHE PAS A SE DEFENDRE, qu'est-ce que tu veux faire ???
Cela me fait vraiment rager, on est dans un continent qui à une putain d'histoire de lutte féministe, on est arrivé à entrer un certains nombre de principes dans les mentalité, même dans les fonctionnements de nos sociétés, et on se retrouve encore avec moins de 25% des victimes de violes qui osent porter plainte:x (si c'est pas moins... :x:x )
Je suis désoler mais l'idée très répandue comme quoi la victime de viole va se retrouvée accusée de « l'avoir bien cherché » « d'être une pute » et autres connerie du genre, elle est fausse ! Cette solidarité que tu réclame, elle existe ! Maintenant faut s'en servir !
Alors oui y' aura toujours des con pour dire des conneries, mais je suis désoler les victimes de viole, aujourd'hui, quand elle se déclare, elles sont aidés !
dire que le viole est banalisé, je suis désoler mais bordel de bordel si il est banalisé chez nous, alors où est-ce qu'ils en sont en Afrique ???
Sortez de ce putain de fatalisme facile ! Comme direz l’autre, là où il n'y a pas d'esclave, il n'y a pas d’oppresseurs... Ces derniers vont pas s'arrêter d’oppresser tout seul, debout là dedans !

Alors c'est sûr quand on passe sa jeunesse à chercher l'homme virile, celui qui a la grosse bagnole, celui qui fait peur aux autres... Ha oui, « avec lui je me sens en sécurité »... Tant que t'es pas toute seule avec ouais...



Bon je rage un peu, c'est la première phrase de ton message que je supporte pas... maintenant tout ce que tu avances sur le viole aujourd'hui, je te cite : « Certaines (violées), du fait de leurs situations économiques, sociales, familiales et psychologiques, n'ont même pas la marge de manœuvre suffisante pour pouvoir dire « non ». » ; « être un violeur n'est pas la conséquence d'une maladie ni de pulsions incontrôlables », tout cela est parfaitement vrais et il est bon de l’entendre. (Surtout quand on voit la masse de connerie véhiculer par les médiat dominants)


Bref, je te félicite sincèrement pour tes initiatives, il est vrais qu'on a bien besoin d'un « renouveau féministe » dans ce putain de pays, mais attaque toi d'abord aux femmes ! Ce sont elles les première à véhiculer les idéaux machistes.
C'est un raccourcis facile, mais les hommes ne seront jamais que ce que vous voulez qu'ils soient.
Et arrêter de croire que vous êtes toutes seules et sans défense ! C'est pas vrais ! Pas chez nous !

Je suis désoler du ton un peu hard, mais non contant d'être un sujet qui me tient à cœur, c'est aussi que j'en ai marre de souper des insultes des féministes « classique » (par exemple les chiennes de garde pour ne pas les citer) qui ne savent qu'insulter les hommes sans distinctions et prendre les femmes pour de pauvres princesses sans défense, les première machistes, ce sont elles !
Moi je fais la vaisselles et je passe l'aspiro, moi je milite pour que les femmes de ma boite soient plus moins payées que les hommes, à vous maintenant, de vous considérer vous même comme l'égal des hommes dans vos droits.

EDIT : Encore désoler pour le ton du début du message, mais je pense qu'il s'agit d'une rage constructive. Surtout n'allez pas croire qu'elle est dirigée contre MélusineCiredutemps, 99% de son message je supporte à 100%... Je rage contre beaucoup d'idé recue, et contre d'autres soit disant "féministe" qui celon moi sont contre-productive.

PS : "contre le viole", c'est pas très attrayant come titre... On a envie de dire "bah évidemment..." Alors que dans ton message y'a beaucoup de choses intéréssantes par rapport à ce qu'on entand partout. Je serais toi je chercherai un nouveau titre... (Même si t'édites pas ta première phrase... Celle là tu m'en fera pas démordre : C'est de a merde^^ )
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un pirate, c'est pas comme un troll : ça se nourri tout seul.
et puis ça mange pas les autres humains... normalement.
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Re: Contre le viol

Messagede l'inoculé le Jeu 16 Aoû 2012 04:03

Spleen, je suis désoler mais:
Le viol est un acte de torture physique et mental banalisé et dont la gravité est généralement minimisée.
Ca parle pas, à mon avis, de la peine judiciaire qu'on donne aux violeurs, mais plutôt des effets traumatiques du viol sur la victime, et qui sont, effectivement, grandement banalisés.
spleen a écrit:Á mon avis on a là une occasion de débattre sur le vrais fond du problème de sexisme en france aujourd'hui : Les femmes.
Les femmes ne sont pas le vrai fond du problème du sexisme, c'est le sexisme qui est le problème sans fond, entre autres, des femmes.

Sexisme qui consiste à penser, par exemple, que les femmes passent leur jeunesse
à chercher l'homme virile, celui qui a la grosse bagnole, celui qui fait peur aux autres... Ha oui, « avec lui je me sens en sécurité »... Tant que t'es pas toute seule avec ouais...
Et arrêter de croire que vous êtes toutes seules et sans défense ! C'est pas vrais ! Pas chez nous !
Ca te semble pas un peu chelou comme argumentation dans un topic contre le viol?

spleen a écrit:En tant qu'homme, personnellement, tout ce que je peux faire pour cette cause concrètement, c'est tout simplement considérer les femmes comme des être humain à part entière...
Que tu traites, par ailleurs, d'esclaves* volontaires (puisqu'elles ne portent pas plainte, les connes! Mais pourquoi donc?)
je suis désoler les victimes de viole, aujourd'hui, quand elle se déclare, elles sont aidés
T'es sûr? Jusqu'à quel degré? Et ça change quoi, après l'acte?

spleen a écrit:attaque toi d'abord aux femmes !(...) Ce sont elles les première à véhiculer les idéaux machistes.
C'est toi qui sembles prendre l'initiative, là:
spleen a écrit:j'en ai marre de souper des insultes des féministes « classique » (par exemple les chiennes de garde pour ne pas les citer -ce que tu fais) qui ne savent qu'insulter les hommes sans distinctions (...)Moi je fais la vaisselles et je passe l'aspiro, moi je milite (pour que les femmes de ma boite soient plus moins (sic) payées que les hommes)
A mon avis tu as tort de prendre les choses de manière personnelle, tu n'es pas mentionné dans le texte (et ta domestication on s'en fout).

spleen a écrit:99% de son message je supporte à 100%
Le 1% qui manque -et que tu "supportes" pas- c'est:
spleen a écrit:"contre le viole", c'est pas très attrayant come titre... On a envie de dire "bah évidemment..." (...)Je serais toi je chercherai un nouveau titre...
spleen a écrit:(Surtout quand on voit la masse de connerie véhiculer par les médiat dominants)
T'es pas un médiat. Es-tu dominant? Pense à ce que tu écris, mec!

*en l’occurrence tu aurais pu trouver mieux comme image de la domination, non?
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Re: Contre le viol

Messagede l'inoculé le Jeu 16 Aoû 2012 12:36

A la réflexion -la nuit portant conseil- j'aurais dû te rentrer un peu plus dans la tronche.
Tu sembles pas avoir du tout conscience de ce que c'est que se faire violer... T'as pas d'empathie?
Comme pas mal de gromecs tu dois pas te sentir très menacé (de l'anus). Délivrance, tu te souviens? "C'mon, squeal! Huu! Huu!"
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Re: Contre le viol

Messagede Hansaplast le Jeu 16 Aoû 2012 13:41

Spleen tu réfléchis un peu aux conséquences de ce que tu écris dans la partie publique de ce forum ? Dire que t'es énervé n'amende pas les salopries que t'as dégueulé ici.

Viols en temps de guerre, le silence et l’impunité

lundi 14 février 2011, par Agnès Stienne

(...)
La récompense du soldat et l’arme de guerre

A divers degrés, au fil des guerres, les soldats prennent les civils pour cibles, en particulier les femmes. Viols, prostitution forcée, esclavage sexuel jalonnent les campagnes militaires, sous toutes les latitudes, sans distinction politique, sociale ou religieuse. Privilège des vainqueurs, soumission des vaincus, le viol est le symbole fort de la victoire. Les femmes deviennent le « lieu » de la bataille ou du conflit.

Le viol systématique est une arme de terreur, une arme de guerre, une stratégie psychologique déstabilisante qui agit sur le moral des combattants pour éliminer toute forme de résistance. Les plus pervers en font un instrument de torture employé dans des prisons spéciales à l’abri des regards, et d’autres, plus radicaux encore, y voient une arme purificatrice ou génocidaire.

On compte sur les doigts d’une main les travaux d’étude et de réflexion [5] sur les causes et les effets de l’utilisation du viol comme arme de guerre. Comment expliquer une telle rareté ? Dans ce domaine, il est très difficile de recueillir les témoignages : souvent, la honte, l’humiliation, la peur des victimes les contraignent au silence. De leur côté, les Etats préfèrent le déni à la réalité pour préserver l’image prestigieuse de l’armée et de leurs courageux soldats. Ce sujet tabou reste donc très peu documenté ; le rapport exceptionnel de l’ONU publié sur la RDC en 2010 est une première du genre. Ce silence et ce déni confisquent aux victimes le droit de se reconstruire, alors que les bourreaux jouissent d’une totale impunité. Ils peuvent recommencer sans être inquiétés.

(...)

[5] Lire Elvan Isikozlu et Ananda S. Millard, « Brief 43, Towards a Typology of Wartime Rape, BICC, 2010 ; « Viols en temps de guerre : une histoire à écrire » (PDF) ainsi que Giselle Donnard, « Femmes dans la guerre aujourd’hui » et Françoise Nduwimana, « Le viol de guerre : la riposte des femmes ».


http://blog.mondediplo.net/2011-02-14-V ... l-impunite


France Culture

Le viol comme arme de guerre

Antoine Garapon reçoit Raphaëlle Branche, historienne, Maître de conférences à Paris I, co-directrice (avec Fabrice Virgili) de l'ouvrage "Viols en temps de guerre" (Payot, 2011).

http://www.franceculture.fr/emission-le ... 2011-12-15
Hansaplast
 
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Re: Contre le viol

Messagede Béatrice le Ven 17 Aoû 2012 00:18

spleen a écrit:Je m'explique : En tant qu'homme, personnellement, tout ce que je peux faire pour cette cause concrètement, c'est tout simplement considérer les femmes comme des être humain à part entière...

C'est assez intéressant !
Il y aurait donc des hommes qui douteraient que les femmes soient des êtres humains ? ( très révélateur )

spleen a écrit:Mais quand on constate un viole (ou même d'autres abus machistes « moins graves »), et que la victime NE CHERCHE PAS A SE DEFENDRE, qu'est-ce que tu veux faire ???


Cette réflexion révèle soit ta grande ignorance sur le sujet , ou pire : car après avoir dit ce qui précède , il est clair que cela va dans la continuité du raisonnement , je le crains fortement !

spleen a écrit:Je suis désoler mais l'idée très répandue comme quoi la victime de viole va se retrouvée accusée de « l'avoir bien cherché » « d'être une pute » et autres connerie du genre, elle est fausse ! Cette solidarité que tu réclame, elle existe ! Maintenant faut s'en servir !


Et bien , au fur et à mesure de la lecture assidue de tes propos , le masque tombe !
Et j'en passe pour le reste !
Tu as trouvé le bon forum pour déverser toute ta "bile" haineuse à l'égard des femmes , continue ainsi et tu seras assuré de rejoindre d'ici peu l'équipe d'admins ( composée d'un membre de la FA et de deux
membres d'un groupuscule très isolé : la CNT-AIT ) !
Béatrice
 

Re: Contre le viol

Messagede MélusineCiredutemps le Sam 18 Aoû 2012 01:37

Affaire DSK - Quand une femme est agressée, le doute n’est pas permis
Autopsie d’une décision judiciaire – Annie Ferrand

Nausée. Colère d’opprimée flouée et foulée aux pieds. Voilà ce qui me vient en ce jour où la réalité revient dans les rails du prévisible : un dossier accablant dans une affaire de viol – État de NY c/ DSK - s’évapore par la magie d’un procès d’intention. (1) La notion de crédibilité de la victime a prévalu sur le crédit que la justice accorde à ses propres experts. En effet, le rapport médico-légal concernant Mme Diallo a révélé la présence de sperme de l’accusé et des lésions assez caractéristiques pour qu’il conclut : "Diagnostic : agression.". Le 22 août 2011, la justice s’est prononcée sur la cause de l’abandon des poursuites : les éléments rassemblés ne permettraient pas d’accréditer la version de la plaignante au delà d’un « doute raisonnable ». Car la poursuite aurait dû prouver hors de « tout doute raisonnable » qu’un crime a été commis et que c’est l’accusé qui l’a commis. Ma question est : pourquoi la présence d’ADN de l’accusé et des traces qui, selon les médecins, sont l’indice d’une agression, ne prouvent–ils pas « au-delà du doute raisonnable » que l’accusé a agressé la victime ?
1 - Un soupçon raisonnable…
Le procureur a des visées électoralistes en abandonnant les poursuites. Cependant, il a trouvé une raison très crédible. Sa seule certitude est qu’il y a eu « acte sexuel » , mais quant à savoir si Mme Diallo a été forcée, aucune certitude ne serait possible. Le seul élément qu’il retient comme « preuve » indubitable est la présence de sperme. Exit les traces de violence. Pourquoi ignorer des éléments tangibles ? Pourquoi une vision partiale devient crédible ? Car elle entérine la version sexiste que médias et avocats de DSK martèlent depuis le début : il y a eu relation sexuelle. Or cela signifie simplement que l’affaire est jugée d’avance. Car les notions de relation sexuelle et de viol s’opposent : l’une est une relation normale, l’autre est une agression qui a pour arme le pénis. La thèse de la relation sexuelle n’est corroborée qu’en l’absence de preuve d’agression. À l’instar des militantes de New York , j’insiste : les traces de violence ne signifient donc rien ? Non. Les avocats de DSK l’affirment comme une évidence : les lésions constatées « peuvent avoir été provoquées par un rapport sexuel consenti ». Ah bon ? des ecchymoses au sexe ? Une partie de « plaisir » bien douloureuse pour madame ! Mensonge insultant. Selon le procureur : « Les preuves physiques, scientifiques et d’autres natures indiquent que l’accusé a engagé un acte sexuel précipité avec la plaignante… ». Précipité ? Comme « il s’est précipité sur moi pour m’agresser » ou comme « il était pressé… un avion à prendre » ? Jeu de mot insultant. Pourquoi un tel mépris ? Car les lésions constatées n’ont pu corroborer « au delà du doute raisonnable » la thèse de l’agression. Le lien d’évidence entre violence et préjudice a été rompu. Par quoi ? Par l’idée que la plaignante ait pu consentir à la violence. Car, rappelons-le, le préjudice est un dommage, en tant que tel indésirable pour la victime. Si la plaignante a consenti à la violence, la violence n’est plus un préjudice. Voilà une idée bien sexiste qui établit un double standard en matière d’agression : la violence ne porte pas en soi préjudice aux femmes car elles peuvent en jouir. Ce qui porte préjudice est que la plaignante n’ait pas consenti à ce qui s’est passé, quelle qu’en soit la violence. Ainsi, la plaignante a pu consentir à la violence… peut-être est-elle masochiste. Cette possibilité a été capable de mettre en doute l’évidence d’une agression ayant laissé des traces. Ce raisonnement a même tenu contre toute probabilité. Une femme proposerait des actes sadomasochistes à un inconnu sur son lieu de travail ? alors que 90% des adeptes du SM (2) sont des hommes et qu’aucune femme ne se risquerait d’elle-même à un scénario brutal avec un inconnu ? Invraisemblable. Pourquoi ce doute de masochisme est-il jugé si « raisonnable » ? Il est parvenu à neutraliser des preuves accablantes d’agression alors qu’il ne correspond ni à une réalité statistique ni à un raisonnement logique. En effet, comment une probabilité de 0.0…01% (l’employée masochiste qui tombe sur un client sadique) peut-elle mettre en doute une thèse à 100% corroborée (agression) ? Ce soupçon relève d’une sociologie folle où règne la probabilité infinitésimale. D’où vient alors sa « crédibilité » ? De son « réalisme ». En effet, le soupçon de masochisme féminin est instillé par toute une culture sexiste. Cette chimère résonne à divers niveaux de fabrication de la vision dominante du réel : des sciences de la sexualité (3) à l’art (Dworkin, 1974), en passant par la pornographie. La crédibilité de ce soupçon est désormais imposée par la propagande d’un empire multimilliardaire : l’industrie proxénète et ses secteurs promotionnels – pornographie, publicité, magazines, clip musicaux (Dines, 2005 ; Poulin, 2007). Il est donc aussi « raisonnable » que la réalité, en tant que l’idéologie construit la perception de la réalité. Les industriels du sexisme imposent une fiction « réaliste » faite de chimères : « la soubrette qui aguiche », la ‘racisée’ (4) « qui a le sang chaud », la « masochiste qui jouit d’être contrainte et brutalisée », la « vendue qui ferait tout pour de l’argent ». Dans notre culture pornographiée (Poulin, 2009), la « soubrette masochiste prostituée » existe, telle une probabilité « réaliste » créée par un faisceau de messages réels (scénario de films, publicités sexistes), causés par l’expansion du proxénétisme. Les industriels créent ainsi le soupçon « réaliste » que toute femme est masochiste. Aucune de ses souffrances (servilité, exil, etc.) ne résiste au stigmate. Surtout si plane le soupçon qu’elle est une vendue, la simulatrice absolue. Lever ce doute revient alors à « nier la réalité » (pornoproxénète) basée sur la probabilité (virtuellement énorme) que « des femmes comme ça existent ». Or nier la réalité n’est pas raisonnable.
2 - … dans un raisonnement douteux…
Il est navrant de constater la similitude entre la « raison » sceptique de cette justice et les raisonnements spontanés des individus qui ont « leur » opinion sur l’affaire. En effet, les réactions des proches de DSK ou de passant-e-s interviwé-e-s par les médias trahissent un même esprit soupçonneux. Apparaît alors
a) « Ça se peut » que ce soit une femme prostituée, qu’elle soit masochiste, « ça se peut » qu’une femme de ménage piège un client. Si « ça se peut », même à 0,01%, on ne peut pas être sûr à 100% qu’elle dise vrai. Toutes choses égales par ailleurs et toute proportion gardée, il est donc impossible de lever « raisonnablement » ce doute !
b) « Ça se peut pas » qu’un « séducteur » viole les femmes car il les aime, « ça se peut pas » qu’un violeur aille tranquillement dîner après avoir violé, qu’il mette sa carrière en danger pour une femme de ménage. Si « ça se peut pas », alors il existe un soupçon irréductible de mensonge. Le doute qu’elle ait menti est donc très raisonnable.
Conclusion : les plus « objectifs » affirmeront que l’on ne peut pas juger - à classer sans suite. Ceux dont le raisonnement est le plus formaté diront qu’il est raisonnable de penser qu’elle a menti – à poursuivre pour dénonciation calomnieuse. Le jury populaire a parlé, par l’entremise de la propagande médiatico-porno-publicitaire. En fait, tous ces raisonnements trahissent l’emprise qu’a l’idéologie (5) sur les gens et leur perception de la réalité. Car la réalité est toute autre. Les spéculations à base de « ça se peut » sont des mythes de propagande. Les certitudes à base de « ça se peut pas » découlent du négationnisme dominant. Rétablissons quelques vérités. OUI, les « séducteurs » violent les femmes… car ils sont sexistes : ils ont une haute opinion de « l’Homme », ils ont un besoin compulsif de mettre les femmes à « leur place » de « femme », ils célèbrent la « conquête », c’est-à-dire l’assaut qui mène à la reddition. OUI, un violeur peut reprendre le cours normal de sa vie juste après les faits … car pour lui c’est un « rapport sexuel ». Le conjoint qui insiste jusqu’à ce que sa femme cède : il a violé. Ça l’empêche de dormir après ? Celui qui invite une copine sous un faux prétexte et, multipliant mensonges et dénis, provoque sa confusion et son consentement sous emprise : il a violé. Ça l’empêche de se vanter après ? OUI, un violeur peut agir en un éclair… car il a bien souvent une expérience de délinquant ou criminel en série. La réputation de « séducteur » en est un signe. Elle trahit des habitudes de harcèlement connues de tous, donc une impunité, source de montée en puissance des agressions. Il est d’autant plus déterminé, sans mauvaise conscience, qu’il est protégé : le cumul des privilèges (sexistes, racistes, capitalistes, filiaux) est donc un facteur déterminant du viol. Son opportunisme se base sur une évaluation rapide de la vulnérabilité sociale de la victime. Les stigmates visibles de subordination sont donc déterminants. En effet, le viol, en tant que crime politique, sanctionne le « délit de faciès » d’être femme, d’autant plus si elle est enfant, et/ou corvéable, et/ou ‘racisée’. OUI, un homme peut violer une femme prostituée … car c’est l’objet même du contrat prostitutionnel ! Le statut de femme prostituée découle de et entraîne une perte radicale des droits fondamentaux. C’est pourquoi le viol (rapport non désiré), voire le sadisme et la torture (dits « SM ») subis par elle sont légaux (Dworkin, 2007). Les accusés agitent donc, dès qu’ils le peuvent, le soupçon de prostitution pour banaliser voir blanchir leur délits et crimes. La banalité du viol est une réalité que toutes les femmes connaissent et que les militantes reconnaissent comme « la réalité objective ». Mais l’idéologie dit « impossibles » les exactions
quotidiennes du pouvoir et dit « possibles » des contre-vérités exactement opposées. Elle diffuse une pensée commune incohérente pour cacher que l’oppression est un système cohérent, étendu et organisé. L’analyse globale des systèmes de pouvoir est minée par une objection jugée rationnelle : « y’en-a-des-qui ». Face à la réalité de l’exploitation domestique (Delphy, 1998), les sceptiques rétorquent « y’en-a-qui vivent aux crochets de leur mari ». Violence masculine à domicile, en entreprise ? « Y’en-a-qui sont violentes envers les hommes ». Face aux enquêtes, à une cohérence rendue à la réalité, ils ne sont saisis d’aucun doute. La probabilité statistique s’obstine : « y’en-a-qui ». D’où vient leur certitude ? Où sont réellement ces femmes ? Deux réponses : « tout le monde le sait » et un exemple personnel, presque toujours sexiste. Apparaît alors le socle de la « rationalité » probabiliste : un consensus jamais questionné et une fausse perception de la réalité.
3 -… cela crée un doute rédhibitoire.
Dans ce contexte de suspicion organisée, face à cette « raison » probabiliste, que pèse la parole d’une femme ? Rien. Doublement rien. D’abord, elle est subalterne, c’est pourquoi tant de soupçons (masochiste, prostituée ) pèsent sur sa « caste » (Delphy, 2005). Ensuite, pour témoigner, elle ne peut s’abstraire de ce corps de femme où les porno-publicitaires projettent leurs soupçons. Or, dans les affaires de violences sexistes à caractère « sexuel », le faisceau de soupçons sur la « sexualité » (de l’agresseur et de la victime) l’emporte. La plaignante n’est donc pas crédible au plan structurel. La parole de Mme Diallo, elle, ne vaut quadruplement rien. Pour faire entendre sa voix par une institution du pouvoir – la justice – elle a dû affronter l’obstacle de classe. Prolétaire, elle ne peut jeter des fortunes à des avocats pour qu’ils sapent la partie adverse. Simple témoin, elle reste à la merci des intérêts d’un procureur à aller jusqu’au procès (en France le système est tout autre et abandonne les victimes dès le début). De plus, plane sur elle une « réputation » de prolétaire, un soupçon de vénalité et de perfidie. Aujourd’hui, les porno-proxénètes le mêlent au stigmate de masochisme féminin. En effet, ils recyclent toutes les hiérarchies pour exciter les hommes à la violence sexiste. Les rôles de la « soubrette » et « l’infirmière » décuplent la brutalité, censée la « remettre à sa place » de sexe et de classe. Dans ces scénarios, la femme « se donne des airs professionnels » mais est là pour autre chose : se faire brutaliser. Ils créent ainsi le mythe de la double masochiste et double manipulatrice : vraie femme (perfide et masochiste) et fausse professionnelle. Ils font peser sur les femmes cantonnées dans les
métiers « féminins » un danger considérable. Pour témoigner, Mme Diallo ne peut pas non plus s’abstraire de ce corps de femme noire où les porno-publicitaires projettent leurs messages racistes. En effet, la hiérarchie raciste est un élément clé du discours de haine qu’est la pornographie (Dworkin, 1986). Andrea Dworkin décrit les brutalités inouïes que déchaînent les pornographes contre les actrices ‘racisées’, surtout noires et asiatiques. Leur message : double masochiste, la « femme chaude du Sud » ou « docile d’Asie ». Noire, Mme Diallo incarne aussi ce Sud que le pouvoir du Nord diabolise. Tout ce que l’idéologie en dit est qu’il produit de la misère et des guerres incompréhensibles, qui débarquent sur les côtes paisibles du Nord de potentiel-le-s envahisseurs-euses. Opprimée, Mme Diallo représente toute cette masse d’individus interchangeables, dépouillés de toute singularité (Guillaumin, 1978). En tant que Noire et immigrée (6), elle incarne donc le spectre d’une migration qui déstabilise le système : sa sécurité, son économie sociale, son « identité nationale », voire sa stabilité démographique et raciale (aux ÉTATS-UNIS). Le soupçon plane alors : mensonge et fraude. Il est dès lors facile de la renvoyer à un stigmate : la « clandestine » (ou « illegal » aux États-Unis). Cet adjectif apparenté au domaine de la criminalité s’est transmuté en nom pour désigner exclusivement celles-ceux qui, par leur « délit » (absence de papiers de séjour) tracent de nouvelles frontières morales et politiques. Une large panoplie de dispositifs d’enfermement sont essayés sur cette population (cf Marie Claire Caloz Tschopp), qui refont vivre le mot et la réalité des « camps » et créent, là encore, des « humains superflus » (Hannah Arendt, 1951) (7). Femme, Noire, Prolétaire, Immigrée. Elle incarne quatre fois un spectre, la menace des « parasites-dont-On-ne-sait-pas-ce-qu’elles- nous-veulent ». En portant plainte, elle dément quatre fois la « raison » dominante qui répète, ahurie : « Comment ose-t-elle ? elle n’était « pas censée survivre » (Audre Lorde, 1995) ! Et pourtant, elle est là, elle dénonce. Que peuvent faire les agents d’un pouvoir qui jette sur son spectre des soupçons accablants ? Ils ne peuvent que douter « raisonnablement » d’elle. Le « doute raisonnable » qui annule des preuves accablantes d’agression vient de loin. Que la victime puisse consentir à la violence, être prostituée, manipulatrice, menteuse et fraudeuse vient d’un faisceau de présomptions idéologiques. Ces présomptions sont « crédibles » au delà de toute raison car elles sont portées par un système : la politique sexuelle du complexe proxo-industriel, les politiques de migration, le néocolonialisme et la prolétarisation des masses, en particulier des femmes. En fait, le « doute raisonnable » qui accable les victimes de crimes politiques (violence sexiste, patronale ou parentale, persécution nationaliste) n’est que soupçon idéologique. Il est donc bien plus crédible que la parole d’un-e subalterne. De plus, la spéculation probabiliste est logique et le soupçon (masochisme, prostitution, perfidie) est « réaliste » car idéologique. Alors, se forge une intime conviction sous forme d’un doute, crédible comme la réalité. Son évidence se passe de toute démonstration. Il ne peut donc être raisonnablement levé. Certes, il n’est raisonnable qu’au prix d’un silence politique – la réalité, vraie et non vraisemblable, le démentirait sans appel. Mais il a quand même un poids de Raison et d’Objectivité. Des décideurs (police, jury, juge) peuvent donc l’opposer tacitement aux preuves les plus formelles, dans l’aveuglement le plus général. Un viol, condamné seulement si nul doute ne plane, est dès lors facilement blanchi.
4 - Les faits et l’accusé sont des détails quand la plaignante est suspecte.
On l’a vu, toute preuve matérielle, aussi irréfutable puisse-t-elle nous paraître (un constat d’agression), peut se volatiliser sous l’effet du soupçon de masochisme. Dès que le lien entre violence et préjudice est rompu, les spéculations de « bon sens » peuvent aller bon train sur les raisons du « consentement » de la victime et ses motivations à se plaindre. La plaignante devient donc suspecte. Il s’agira alors d’évaluer si la plaignante est une « victime vraisemblable ». Alors, les soupçons se multiplient : Elle a menti sur une chose ? alors elle ment sur tout (car elle est « clandestine »). Elle parle d’argent ? alors elle est là pour dépouiller l’accusé (car elle est prostituée). De soupçon en soupçon, l’espoir de justice s’éloigne. Le cachet « bonne victime » en matière de violences politiques est illusoire, car la victime incarne un spectre venu du monde irrationnel des doutes et soupçons idéologiques. Par exemple, le procureur (22 août 2011), accuse Mme Diallo de : changer de version sur la chronologie des événements et son comportement après les faits ; faire un récit « précis et poignant » d’un viol collectif survenu en Guinée, mais qui serait faux. Ce mensonge serait très significatif car il démontre sa
« capacité à raconter une fiction avec une conviction totale […]elle pleurait, parlait avec hésitation, et semblait désespérée ». Ces mises en doute révèlent un aveuglement obstiné en matière de viol : ignorer les effets psychiques du viol et les mécanismes de pouvoir qui mènent au viol et l’occultent. Le viol est un crime. Il provoque donc des dommages considérables. En particulier, une mémoire traumatique qui explique les incohérences du récit (désorientation spatio-temporelle, amnésie péri-traumatique, etc.) et les troubles corporels (par exemple, une discordance entre douleur et cause corporelle, toujours susceptible d’enflammer les délires idéologiques). En outre, le viol est l’effet et l’instrument d’un rapport de pouvoir. Sa dénonciation est donc incroyablement difficile pour les victimes. Les femmes ayant porté de fausses accusations de viol sont très rares. Et parmi elles, la grande majorité – souvent des enfants et des adolescentes – n’ont pas menti sur les faits mais sur l’auteur. Pourquoi ? Parce qu’au moment de la plainte, le violeur était trop menaçant : encore à la maison, muté dans un service proche, etc. Souvent aussi, l’accusé n’est pas totalement innocent : il a juste moins de pouvoir sur elle que le criminel dont il ravive le souvenir traumatique. La force du récit alors témoigne d’une vérité : la plaignante a réellement été traumatisée, peut-être par un autre au même moment ou par l’accusé avant ou dans une moindre mesure. Balayer cette vérité, accuser la victime de mentir sur tout, permet d’éviter d’enquêter sur les bords de la route éclairée, dans l’ombre où prospèrent les délinquants et criminels impunis, ceux que leur pouvoir de classe protège. En fait, en matière de délits ou crimes politiques, la justice attend un « récit » de « victime idéale » car elle dénie le système qui les crée. Elle ne croit donc ni au cumul des « malchances » ni à la relative « normalité » de la victime. Elle soupçonne les moindres incohérences alors même que la vie des subalternes est contrôlée par d’incessantes pressions contradictoires. D’où ces questions des policiers qui dévastent les victimes : « Vous l’avez quand même suivi ? Vous n’avez rien dit ? etc. ». Une femme qui, juste avant le viol, était habillée en jupe, à quatre pattes, dans la chambre de son agresseur, n’est pas crédible en portant plainte ? Si. Pour le comprendre, il faut voir la cohérence globale des faits : « femme à quatre pattes » ou en jupe = disponibilité ? uniquement en raison de la propagande pornopublicitaire. « Femme dans la chambre d’un homme » = à prendre ? uniquement car le « rapport de sexage » (Guillaumin, 1978) organise les relations individuelles entre femmes et hommes. Que faisaitelle là ? Elle nettoyait. « Femme de ménage » = bonne à tout ? seulement car sa servilité professionnelle (care, nettoyage, service) est issue de l’économie patriarcale où les femmes sont corvéables sans limites (8). Pourquoi était-elle en jupe ? Déguisée en servante ? Car c’est son uniforme, une humiliation imposée par les codes classistes et sexistes régissant son métier. On le voit, la plaignante a vu s’abattre sur elle une violence organisée à grande échelle, dont elle était la cible potentielle. Sa stupeur est donc indubitable. Pourquoi ne va-t-elle pas immédiatement porter plainte ? Pour part, car elle se sent coupable : les phrases assassines des policiers sont déjà dans sa tête, car elles viennent de l’idéologie. Pourquoi parle-t-elle d’argent quand on lui demande quelle justice elle espère ? Car il existe pour elle une hiérarchie des urgences et une échelle des violences. Elle est prolétaire, sa vie est menacée par la pauvreté, encore plus que par les faits : sa survie psychique après le viol dépend donc surtout de sa sécurité économique. Parce qu’elle est victime d’une violence politique, elle adopte pour part le point de vue idéologique et ressent donc fatalisme, déni et honte. De plus, elle fera tout pour éviter les stéréotypes auxquels les dominants assignent les victimes de viol (« finie, irrécupérable, aigrie »). Face au crime sexiste par excellence, s’identifier à la prolétaire flouée par un puissant lui donne plus de combativité. Car se voir comme une femme violée par un homme la voue au stigmate et au naturalisme sexiste, sans recours à une culture dissidente qui politise la sexualité.
5 - Le récit « vraisemblable » des faits contre les victimes
J’ai lu des dires d’avocats où les clichés les plus caricaturaux s’abattaient sur des femmes maltraitées : la « mauvaise mère » qui dresse son enfant contre le père, l’« âpre aux gains », la « mégère », l’« hystérique », la « mauvaise épouse » qui ne « tient pas sa maison » ou pousse son mari à la tromper. Ces clichés, étayés par des attestations d’amis du mari, ont pesé plus lourd que des mains courantes déposées par Madame, des lettres qui démontrent un harcèlement ou des relevés de compte qui prouvent l’escroquerie. Les juges alors ont prononcé les « torts partagés », voire condamné Madame à aussi rembourser les dettes. Les mères doivent négocier seules, parfois toutes les semaines, l’hébergement de leur enfant avec l’ex-conjoint violent. Parfois la femme ne peut se relever : l’insertion professionnelle, le statut quant à la nationalité, les ressources, le logement… tout ce que le conjoint a méticuleusement contrôlé et sapé devient source de déchéance sociale. Dernière punition alors : les juges aux Affaires Familiales, évaluant surtout la capacité du parent à prendre en charge l’enfant, le confient au conjoint violent ! (cf.Thiers-Vidal, 2006 ; Carole Roussopoulos, 2003). J’ai entendu des avocats et des éducateurs parler à des femmes demandant secours (asile ou protection face au conjoint) : il faut te « préparer » à l’audience, pour ne pas commettre « d’erreur » et être « crédible ». Quelles erreurs ? S’embrouiller, ne pas être sûre, se dédire. Réclamer ou accuser : risqué. Sourire en disant l’horreur : erreur fatale. Pourtant, ô combien commune pour les opprimé-e-s qui n’ont pas la légitimité sociale d’exister. Elles-ils s’excusent encore de se plaindre. Les femmes le font sans cesse : quand on nous bouscule, nous nous excusons en souriant, quand un inconnu nous harcèle, nous le repoussons en souriant… (Guillaumin, 1992 : 88). Etre crédible ? Paraître bouleversée et sûre de ce que l’on dit est essentiel. De fait, aucun des symptômes graves des traumatismes n’est « crédible » : l’émoussement affectif causé par la dépersonnalisation, l’incrédulité causé par la déréalisation, l’approximation liée à l’évitement de penser, la confusion et le trouble de la réalité causés par les nuits blanches, les cauchemars éveillés et une sociabilité de somnambule. Or ils sont tous peu ou prou présent chez les femmes demandeuses d’asile ou échappées de la violence du conjoint et/ou brutalisées sexuellement. En fait, il existe un gouffre entre l’esprit douteux qui juge et la conscience traumatisée de la victime. L’un soupçonne le stéréotype, l’autre s’épuise à coordonner ses fuites – hors de la réalité, hors d’ellemême, vers quelque chose d’enfin réel et enfin à soi. L’un veut voir des chimères idéologiques, l’autre se nie pour ne pas vivre en soi, dans le stéréotype où on l’a incarcérée. L’un peut tenir en équilibre sur une probabilité infinitésimale, l’autre a vu toutes les probabilités réalistes s’effondrer et la probabilité limite, réputée impossible et inévitable en même temps, se réaliser. L’un ne doute que raisonnablement. Peut-il saisir la stupeur et la panique nées du paradoxe que la réalité est impossible mais persiste à exister sous nos yeux ? Les vérités communes sont un possible prospérant hors-sol, la victime le sait car elle en a été débarquée. Comment l’esprit suspicieux pourrait-il ne pas en douter ? La violence a jeté la victime dans l’absurde et l’impossible. Or les institutions récusent ces réalités parallèles pour nier que leur système est absurde et impossible pour le plus grand nombre. Comment pourraient-elles lui rendre justice ? Alors, il lui faut apprendre à parler sans mélanger les événements, les ordonner pour faire apparaître une logique vraisemblable et pleurer – pas trop, sinon c’est jugé théâtral. En un mot : mentir. Car une personne traumatisée a perdu, pour le moment, le fil de sa vie, le contact avec ses émotions. Une victime de violence politique ne peut restituer la logique des faits qu’en révélant une logique « invraisemblable », dite « impossible » par le pouvoir : le préjudice subi n’est pas fortuit, extrême ni individuel mais organisé, banal et pandémique. Paraître « crédible » est alors une ultime violence institutionnelle. Les victimes doivent : s’abstraire d’elles-mêmes pour « jouer » la « victime idéale » ; nier leur expérience réelle pour faire le récit vraisemblable de leur souffrance ; réduire un faisceau de violences à un acte individuel, inexplicable par lui-même. Le cercle est vicieux. Pour être reconnues par les institutions du pouvoir, il leur faut incarner un mythe. En retour, ces institutions justifient leurs rejets par leur soupçon « raisonnable » qu’il y a mensonge. Au plan individuel, les victimes sont renvoyées vers un non-lieu, voire subissent des rétorsions (plainte pour dénonciation calomnieuse, expulsion, etc.). Au plan global, l’institution, en blanchissant des dominants, protège le système.
6- Rejeter les plaintes les plus crédibles pour toutes nous faire taire
Nous avons assisté à un fiasco judiciaire en direct. Mêmes des militantes ont été sidérées. Brutalement la réalité « invraisemblable » que nous dénonçons au quotidien est apparue « réelle » à nos propres yeux, car publiquement dévoilée. Pourtant, le pouvoir impose par des tours de magie quotidiens son impunité invraisemblable et un climat de terreur ciblée. Dans l’ombre, les refus de dépôt de plainte, les abandons de poursuite, les non-lieux sont la norme en matière de violence sexiste à caractère « sexuel ». Ce fiasco déchire le silence d’une « conspiration des oreilles bouchées » (Roussopoulos, 1995). Banalement, le droit se charge de blanchir les crimes politiques : faire reposer la qualification du crime de viol sur le consentement est une de ses méthodes. Aujourd’hui, la pression néolibérale sur les pratiques judiciaires est réelle. Résultat de 40 ans d’expansion de l’industrie proxénète, le mythe du « masochisme féminin » peut désormais occulter jusqu’aux franges les plus extrêmes du sexisme (viols avec coups, sadisme : dits « SM »). Qui peut le pire peut le moins : c’est la totalité des violences sexistes que visent à blanchir les industriels. En effet, ils n’attaquent pas seulement la sexualité de toutes les femmes (MacKinnon, 2007 ; 1984). Nos conditions de travail aussi sont menacées à la base (compétence, fiche de poste, etc.), par le soupçon tenace de « vraie fausse professionnelle ». Les marchands de soupçons sont nos ennemis. Le danger est considérable, il est déjà à l’oeuvre. Si même les viols avec traces de coups - les moins fréquents - peuvent rester impunis, quelle victime, potentielle ou réelle, peut être protégée ? Quelle réalité ont nos droits fondamentaux ? Quelle féministe peut espérer la « trêve des hostilités » qui, seule, permettrait un début d’égalité (Dworkin, 1983) ?

Notes

1. Merci aussi à Olga, Christine, Florence, Sarah : votre lucidité éclaire jusqu’à l’horizon de nos luttes.
2. Chiffres avancés par une domina, Jeanne de Berg (ici). Le masochisme chez les femmes étant causé par une socialisation sexiste (menaces quotidiennes, agressions vécues), il est inacceptable d’un point de vue éthique. Pourquoi le droit ne les protège pas ? Il le fait bien des suicidaires… Je suis contre ce contrôle, dans l’absolu. Mais tant que les inégalités existent, l’autodestruction des opprimé-e-s n’est pas un libre choix. Elle entérine l’œuvre dominante de destruction et de haine de soi.
3. Selon Freud, la "sexualité féminine" est masochiste en vertu de la Nature de la Pulsion et du Fantasme (Ferrand, 2010). La sexologie prend pour modèle les "perversions". Y compris sadisme, voyeurisme, exhibitionnisme, prostitution, qui sont commises surtout par des hommes contre des femmes. C’est définir la sexualité comme une violence sexiste (Jeffreys, 1997). « Masochisme féminin » est une des entrées du Larousse de la sexualité (Mimoun, 2007 : 545).
4. « Personne opprimée et exploitée dans le cadre des rapports sociaux de « race » (Falquet, 2011). Le remarquable article de Jules me permet de dire que la pornographie est centrale dans de ce qu’elle nomme « le continuum néolibéral de la violence militaro-masculine », basé sur « l’expropriation de la sexualité des femmes » théorisée par Paola Tabet (2001).
5. Nul idéalisme ici : cet empire n’est que l’effet psychique des relations de pouvoir (Guillaumin, 1978 ; Michard, 2002).
6. Ce terme ici désigne le résultat de la migration. Mais ce processus est inachevable, car la construction des terres en nations, et leur organisation par des logiques Nords/Suds, brisent les tentatives d’identité des migrant-e-s : droits sociaux et civiques, légitimité professionnelle, reconnaissance de leur langue et de leur mémoire, etc.
7. Je remercie Olga pour ces références et réflexions, et pour sa relecture.
8. Colette Guillaumin (1992 : 91-92) analyse combien la servitude domestique détruit l’identité. Le portrait par Susan Raes (2007) de Hristina, femme de ménage bulgare, sans-papier au Pays-Bas, montre avec tact que ce travail morcelle et chosifie.

Références

DELPHY, Christine : « Qui accuse qui dans l’affaire Strauss-Kahn ? »
DELPHY, Christine : « Race, Caste et Genre en France », 2005.
DINES, Gail & JENSEN, Robert : « Pornography is a Left Issue »
. DWORKIN, Andrea, Woman Hating : A Radical Look at Sexuality (Dutton, 1974).
DWORKIN, Andrea, Pornography : men possessing women, Boston, Plume, 1991 (1981)
. DWORKIN, Andrea, Pouvoir et violence sexiste, Montréal, Sisyphe, 2007.
DWORKIN, Andrea : « I Want a Twenty-Four-Hour Truce During Which There Is No Rape », 1983.
DWORKIN, Andrea, « Pornography Is a Civil Rights Issue », Testimony before the Attorney General’s Commission on Pornography on January 22, 1986, in New York City.
FALQUET, Jules : « Penser la mondialisation dans une perspective féministe », Travail Genre et Sociétés, 2011/1 n°25, p. 81-98.
FERRAND, Annie : « L’inconscient : l’ennemi intérieur des femmes », Monde Libertaire (à paraître). FERRAND, Annie : « Rien de ce qui est sexuel ne serait criminel -1 », 2011.
FERRAND, Annie : « Rien de ce qui est sexuel ne serait criminel - 2 », à paraître.
GUILLAUMIN, Colette, Sexe Race et Pratique du pouvoir. L’idée de nature , Paris, 1992.
GUILLAUMIN, Colette, « L’idéologie raciste, genèse et langage actuel », 2002, Paris.
GUILLAUMIN, Colette : « Femmes et théories de la société : remarques sur les effets théoriques de la colère des Opprimées », Sociologie et sociétés, vol. 13, n° 2, 1981, p. 19-32.
JEFFREYS Sheila, The spinster and her enemies : feminism and sexuality, 1880-1930. [New ed.] North Melbourne : Spinifex Press, 1997
JEFFREYS Sheila, « L’érotisation de la violence et de la subordination, quelques éléments d’histoire », entretien avec Claudie LESSELIER, 1986.
LORDE, Audre : « A Litany for Survival », 1995, in The Black Unicorn : Poems.
McKINNON Catharine, Le féminisme Irréductible, discours sur la vie et sur la loi, Paris, Des femmes, 2005 (1987).
McKINNON, Catherine, « Pornography : Not a Moral Issue », 1984.
MICHARD, Claire, Le sexe en linguistique : Sémantique ou zoologie ? 2002, Paris : l’Harmattan, coll. Bibliothèque du féminisme.
POULIN, Richard : « 50 ans après la naissance de Playboy. La tyrannie du nouvel ordre sexuel », 2007.
POULIN Richard, Sexualisation précoce et pornographie, Paris, La Dispute, 2009.
RAES, Suzanne, « Les maisons de Hristina », documentaire, Pays-Bas, 2007
ROUSSOPOULOS, Carole : « Viol conjugal, viols à domicile », documentaire, 2003 :
« Room Sévices », les violences de sexe et de classe contre les femmes de ménages dans des hôtels de luxe en Suisse
RUSSELL, Diana, The Politics of Rape : The Victim’s Perspective, 1975
RUSSELL, Diana, Dangerous Relationships : Pornography, Misogyny and Rape, 1998, version augmentée du livre, accessible en entier ici : SALMONA, Muriel, « La Nausée », 2011
TABET, Paola, « La grande Arnaque, l’expropriation de la sexualité des femmes », Actuel Marx, 30, 2001, pp. 131-152.
The People of the State of New York against Dominique Strauss-Kahn, Supreme Court, Motion to Dismiss, 22.08.2011,.
THIERS-VIDAL, Léo : « Ça se passe près de chez vous : des filles incestueuses aux mères aliénantes », 2006.
Mis en ligne sur Sisyphe, le 29 août 2011
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Re: Contre le viol

Messagede crane le Sam 6 Oct 2012 18:57

je vais défendre un peu spleen, car je ne penses pas qu'il a totalement tord mais qu'il c'est surtout mal exprimer.

[quote=l'inoculé]
[quote=spleen]à chercher l'homme virile, celui qui a la grosse bagnole, celui qui fait peur aux autres... Ha oui, « avec lui je me sens en sécurité »... Tant que t'es pas toute seule avec ouais...

Et arrêter de croire que vous êtes toutes seules et sans défense ! C'est pas vrais ! Pas chez nous !

Ca te semble pas un peu chelou comme argumentation dans un topic contre le viol?[/quote][/quote]
Ce n'est pas spleen qui a crée ce problème, c'est parce que l'objet de cette discutions est le rapport entre le viole et le machisme. Spleen a juste réagit sur le machisme et ces causes (selon sa propre analyse, et surtout avec une intention qu'il semble avoir garder pour lui). D’ailleurs je penses que moi même qu'il y a un lien très fort entre les deux, sauf que a la différence de spleen je ne vais pas discuter des causes du machisme alors que le sujet traite de viole, sinon je vois d'ici les réactions....

Je penses que spleen est énerver de voir des femmes accepter d’être des victime, ne pas ce révolter, ne pas porter plainte,(et fantasmer sur les machos) sauf que sa manière est pas très bonne. Pour preuve il récolte des arguments d'ordre moral qui n’arrêterons pas les violeurs de violer, ni les victimes de ce conduire en victime(de plus culpabiliser une victime sa ne l'aide pas à ne plus ce comporter en victime, au contraire...enfin il me semble surtout que le résultat est opposer).

Moi je vais aller encore plus loin que spleen (il n'y a rien de personnel, je parle juste en connaissance de cause), alors c'est très bien la moral surtout quand elle nous aide a prendre conscience de certain aspect de notre société, et de pouvoir animer des réflexion autour de danger qui réside dans ces aspect, de trouver les causes pour trouver des solutions.
Mais quand on a la haine (ce qui et compréhensible) quand on as peur, il faut être encore plus vigilant; car je ne vois pas du tout le but de ce sujet. A part aller dans une volonté de plus de peine de prison, de plus de médiatisation et de sensibilisation et plus d accompagnement des victimes. Alors il faut savoir que cela (hormis l’accompagnement des victimes) fait aussi des victimes, certain innocent accuser de viole ce sont fait violer, certain ce sont tuer car ils ne supportaient plus le regard des autres, et certain ce sont fait tuer, et plutôt que de relativiser en disant "oui mais on parle pas des innocents" demander vous comment vous réagiriez si vous connaissiez un peu quelqu’un accuser de viole et qui prétend être innocent (je vous poses la question parce que j'ai déjà été confronter à cela ), je ne penses pas que vous irez boire un verre avec lui...
Il faut savoir qu'il y a beaucoup de viole en France et qu'il y à beaucoup de fausses accusation (de mémoire dans un reportage que j'ai vus, je ne sais plus les dates mais dans les territoire de Belfort qui avait battu le nombre de fausses accusation de viole contre l'éducation national c'était environs 75% de fausses accusation).

Donc quand on parle de viole aujourd’hui on parle de trois problème qui sont indissociable:
-le viole et ces causes.
-les victimes qui ne portent pas plainte et souffre surement encore plus.
-les fausse accusation qui brisent la vie de gens.

Bon tout ce que j'ai dis avant c'est de la moral aussi pour qu'elle soit le plus juste et pas complétement fanatique, sauf que cela c'est de la moral et cela peut empêcher les violeurs qui ont une moral et qui aurait commis un crime de le faire,, et qui payera à long et moyen terme ce qui est très bien, mais la moral reste de la moral et vu la réaction de certains et certaines qui s'en servent comme un moyen de défense, face à la violence de cette société, je me sent obliger dire que ce n'est pas une bonne stratégie, vous pourrez tirer autant de liens entre le machisme et le viole que vous pouvez, vous ne serez pas plus en sécurité et en plus tout les moyens que vous usez (hormis l’accompagnement des victimes) ne sont que prévention ou répression, et la peur et la haine ce substitut à ces discourt et motive ces action. Je dis cela parce que je penses que certaine femmes s'en servent comme d'une armure, je comprends que les femmes ont peur ça me semble une étape inévitable, je suis pas en train de blâmer qui que ce soit mais ... ce n'est pas une vie si cette peur devient trop présente et ce discourt n'est pas une arme et ne doit pas être vu comme tel.

donc j 'ai du mal a venir ou je voulais vraiment, parce qu'il y a pas mal de chose à dire... il ne faut pas rester dans l’état d'esprit de victime, par exemple ce promener avec une bombe lacrymogène dans un sac à mains est tout à fait le comportement d'une victime qui porte une arme mais juste pour avoir un sentiment de sécurité, une bombe lacrymo doit être à porter de main, dégainer une arme le plus vite possible n'est pas qu'un vieux stéréotype de western, c'est une réalité.
Ou aussi les femmes qui pensent que si elles portent une armes ou même seulement ressentent de la peur,elles sont déjà en état de victime, ou alors qu'elle risque encore plus d’être agresser. (comme si la peur ou une arme n'était pas dissimulable)
Ou alors une femme qui ce promène avec un couteau qui ne sais pas s'en servir et qui va le sortir pour le montrer et faire peur, alors que le principe du couteaux c'est être une arme cacher pour tuer par surprise(un couteau ne sert qu'a tuer, il n'est pas assez incapacitant utiliser de manière non létal pour être une arme de défense) ou alors en combat mais il faut s'entrainer avant, il y a des armes en mousse pour cela...
C'est pas seulement avoir du courage en allant porter plainte, c'est aussi avoir le réflexe de ce défendre, et pour cela il faut quelque cours de self défense (pas forcement régulièrement mais au moins un minimum).
C'est pas dure de blesser ou tuer quelqu’un, et puis une femme à des muscles aussi, je comprend pas pourquoi si peut les développent (je parle de développement naturelle et pas de culturisme) mais un peu de pliometrie, des pompes, un medecine ball et des abdeaux non jamais tuer quelqu’un, et cela permet de mettre des coups asser puissant pour ce défendre car même sans c'est envisageable bien que plus difficile.
(il y a plein de livre qui traite de l'attitude à avoir pendant un combat ou un agression).

bref il ce peut que en tant que femmes vous ayez à vous défendre, ou même défendre vos enfant(les hommes aussi hein) ou même défendre votre copain ,comme les lionnes, ou les tigresses, etc...ne sont pas des animaux sans ressources pour ce défendre dans la nature, elles ont des griffes, des dents, et bien les femmes ne font pas exception, elles ont des poings, et des mains pour tenir des armes.désoler de l'argument animal mais c'est une partit de vous...
Je me suis fait agresser plusieurs foi et malgré que je soit un homme j'ai eut peur et un sentiment d'infériorité voir d'impuissance,mais j'ai réussit a me sortir de mauvaise situation parce que jetait prêt et que ceux qui m'agressaient me pensait inférieure et faible (c'est d'ailleurs toujours ce que doit croire celui qui vous agresse, pour le surprendre ), j'aurais pus tuer parfois car je me suis défendu en cognant une tète contre un escalier, ou en frappant avec des objets, en étranglant des agresseurs,c'est vrais que j'en suis pas fier même parfois sa me travail mais j'ai déjà pus aider des personnes aussi, et surtout je me sent libre car je peut me défendre et surtout parce que les gens l'ignore et me voit comme une petit gas flipper...puis je préfére mourir en me battant que sans me défendre puis on meure tous un jours mais je fait tout pour ne pas me battre je prend sur moi quand il sagit d'insulte, d'humiliation etc...

enfin c'est un choix c'est a vous de le faire....enfin même si toute les femmes savaient ce défendre, il n’empêche que les mineur eux reste des cibles faciles donc ce que je dit n'est en rien la solution ultime non plus, juste une solution défensive et pas seulement préventive, ou répressive.
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Re: Contre le viol

Messagede bergère le Dim 7 Oct 2012 08:51

[quote="spleen"En tant qu'homme, personnellement, tout ce que je peux faire pour cette cause concrètement, c'est tout simplement considérer les femmes comme des être humain à part entière... Ce qui m'est plutôt facile..." quote]
Je trouve l'avis de la plupart de ces messages superficiels mais ce qui m'ennerve le plus finalement c'est la réponse que je cite ci-dessus où l'on voit au fond que cet homme, en voulant montrer qu'il est de bonne volonté, semble se penser "SUPERIEUR" en pensant qu'il est encore utile d'écrire qu'en ce qui le concerne, il considère que les femmes sont des être humains.. Ca montre bien que les choses ne sont pas si évidentes que cela dans sa tête. (et c'est bien embêtant...)
(je ne sais pas si mon texte va être enregistré dans les normes et va être clair pour les lecteurs car je n'arrive pas trop à comprendre comment fonctionne "citer")
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Re: Contre le viol

Messagede bajotierra le Dim 7 Oct 2012 12:55

salut bergére ,

pour la fonction "citer" il suffit de cliquer dessus en haut a droite du message que tu veux citer et cela sera reporté sur ta réponse ...
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Re: Contre le viol

Messagede Ateo le Dim 7 Oct 2012 14:51

bergère a écrit:'on voit au fond que cet homme, en voulant montrer qu'il est de bonne volonté, semble se penser "SUPERIEUR" en pensant qu'il est encore utile d'écrire qu'en ce qui le concerne, il considère que les femmes sont des être humains.

et qu est se que les anarchiste ils doive faire contre cette homme qui dit sa en se croyant supérieur ?
Dernière édition par Ateo le Dim 7 Oct 2012 16:58, édité 1 fois.
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Re: Contre le viol

Messagede l'inoculé le Dim 7 Oct 2012 14:59

Salut Crane!
Je capte bien ton topo sur la capacité de se défendre, c'est, effectivement, de nos jours, parfois nécessaire.
Mais si on peut apprendre l'auto-défense, ou au pire avoir sa lacrymo dans la poche (ou toi ton escalier), est-ce vraiment dans cet état d'esprit que tu veux vraiment vivre? "Pour vivre peinards, soyons paranos" (à la RATP ils disent "pour voyager tranquilles, soyez vigilants").
L'objet de ce Topic n'est -à mon avis- pas d'inciter les anars/anares à se la pêter "je me défends seul-seule/je me fais justice moi-même", mais plutôt d'inciter à se décomplexer de la victim(is)ation -et de la culpabilisation- comme étant des résultantes vécues/subies de manière solitaire. Car entre la victime de viol et le violeur, il ne se passe (apparemment) rien d'autre qu'un rapport de force (un manque de communication, ou au pire un défaut d'empathie). Il n'y a pas eu de négociation, et il n'y en aura pas; l'acte s'est réalisé, et chacun/chacune rentre chez soi, et reste seul/seule avec sa conscience. Le traumatisme de la victime est souvent vécu comme une honte, qui engendre une incapacité à vivre normalement (voire même à se défendre); et il est courant que le violeur se réfugie dans le déni (de l'acte et/ou de sa culpabilité), et ne réfléchisse donc pas à la portée de ses actes. En fin de compte, l'acte pourrait être réitéré si chacune des "parties" reste seule avec sa tête; si personne n'est là -des deux côtés- pour en parler, donner son avis, soutenir ou "condamner"- les points de vues, il ne se passera rien de bon.
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Re: Contre le viol

Messagede crane le Dim 7 Oct 2012 18:02

salut
je suis assez d'accord inoculé avec ce que tu dis, l'accompagnement des victimes est important, la psychologie me semble aussi prometteuse pour amener les violeur a ne pas violer(donc ce ne seront pas des violeur du coup).
mais moi je vis dans cette états d'esprit on m'a agresser plusieurs foi avec une arme, alors je penses que auto défense ou non, pour moi sa ne changera pas grand chose...
je suis parano.... :D je vis avec après je comprends que ce n'ai pas ce que tu souhaite, c'est aussi légitime que le droit de ce défendre
Dernière édition par crane le Dim 7 Oct 2012 22:25, édité 1 fois.
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Re: Contre le viol

Messagede bergère le Dim 7 Oct 2012 22:11

Ateo a écrit:
bergère a écrit:'on voit au fond que cet homme, en voulant montrer qu'il est de bonne volonté, semble se penser "SUPERIEUR" en pensant qu'il est encore utile d'écrire qu'en ce qui le concerne, il considère que les femmes sont des être humains.

et qu est se que les anarchiste ils doive faire contre cette homme qui dit sa en se croyant supérieur ?

Je ne sais pas.
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Re: Contre le viol

Messagede Lehning le Dim 7 Oct 2012 22:54

Bonsoir !

Dommage que Mélusine soit partie: elle aurait peut-être répondue.

Perso, je pense, qu'en tant qu'anarchiste, le viol, sous n'importe quelle forme qu'il soit, est inadmissible et intolérable en société anarchiste qui + est, mais partout et en toutes circonstances.
Tout comme les violences physiques, les coercitions, les guerres, les inégalités économiques et sociales, etc.

La plupart des viols pratiqués sur les femmes découlent d'une frustation masculine, à la fois engendrée par la Société qui frustre et par la bêtise et convoitise inhérente aux violeurs et à une domination abjecte de leurs parts sur leurs victimes.

Les violeurs doivent, ne pas forcément être emprisonnés -la prison n'apporte rien de positif et les anarchistes sont contre toutes les prisons- mais soignés. Aucune forme de sociétés théoriques anarchistes ne peut tolérer la perpétuation de viols.

Il y a bien sûr l'hypothèse que dans une société anarchiste, il n'y aura pas ou plus de violeurs... (De par, donc, de l'hypothèse qui est avancée de dire que seraient éteints les convoitises dominatrices des violeurs dans une société où les rapports sexuels seraient moins bridés par le System.
Ce qui serait évidemment l'idéal et "conforme" à l'idéal libeeeertaire ! A l'Amour et à l'Anarchie !
Plus aucune domination dans les rapports sexuels ! Rien que de l'amour libre consentie !

Amour et Anarchie !

Salutations Anarchistes !
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