dominique a écrit: L'Asile , tel que tu le décris , c'est fini .....
Il y a plus d'"externements abusifs" que d'internements abusifs.
Les malades mentaux sont le plus souvent virés des HP par
manque de place ; la gestion capitaliste de l'HP - le profit d'abord- a pris le dessus
sur les logiques asilaires d'autrefois.
Sur l'internement : c'est extrêmement complexe comme problématique
D'abord il y a l'internement lié à l'autorité de l'état (préfecture et élus) qui, pour une raison X ou Y, va faire interner une personne. Desfois avec de réels abus (certains départements internent à la chaîne!). Par ailleurs, pour faire sortir un patient, il faut que le préfet soit d'accord. Ce qui fait qu'on peut trouver des patients en HP alors qu'ils devraient être sortis, et dont le corps médical dit qu'ils n'ont plus rien à y faire. Là on tombe dans le problème du fait que les psys n'ont qu'un avis consultatif pour les sorties.
Après, sur les hp, y a plusieurs trucs à savoir :
- Y a un manque de moyens clairs et nets.
- Les directeurs des HP ne sont pas des médecins, mais des administratifs pur sucre. Résultat, ni le corps médical, ni les familles de patients n'ont de pouvoir pour changer les choses de l'intérieur.
Pour moi, c'est pas tant la logique capitaliste qui est destructrice dans les hp en eux même, mais elle est destructrice à l'ensemble des hôpitaux, psy ou non.
Les malades mentaux virés de l'HP trainent dans les
stations de métro ou les asiles de nuit ou les centres d'hébergement
d'urgence en hiver.
Je suis d'accord, mais il me semble qu'il y a des aides à l'hébergement et à la prise en charge des malades hors de l'hopital pour ceux qui n'auraient plus de contacts avec leur famille non ?
Les critiques de l'ASILE faites par FOUCAULT,GUATARI,
et la sectorisation ont beaucoup transformé l'Asile.
L'ANTIPSYCHIATRIE a marqué la psychiatrie de son empreinte
(LAING,COOPER,BASAGLIA....).N'oublions pas que
c'est au nom de BASAGLIA que nombre d'HP ont fermé en Italie,
ce qui a été une catastrophe : des centaines de malades
se sont retrouvés à la rue.
Là je suis entièrement d'accord avec toi. Autant certains arguments anti-psy me semblent valables (notamment par rapport à la coercition et à la sur-médication) mais quand on lit "nous sommes tous fous" et autres conneries, ça a tendance à me hérisser le poil !
Désolé, mais moi, je ne suis pas malade. Je n'ai pas d'hallucination. Je n'ai pas 2 personnalités ou plus. Je n'ai pas envie de me suicider. Etc, etc. Perso, je trouve que ce genre d'argument dessert bien plus les malades qu'autre chose ! Parce que, comme tu l'as dit dom, pas mal demandent eux-mêmes leur hospitalisation. Pour eux, l'hôpital c'est la sécurité et une certaine stabilité dans leur vie.
Après, et je pense qu'il ne faut pas non plus occulter cet aspect qui est aussi important que les autres quand on parle de psychiatrie, c'est l'impact de la maladie mentale sur l'entourage proche et la famille. Perso, j'ai eut une personne dépressive dans mon entourage, et le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est pas évident à gérer ! Même pour une personne "saine" la violence (dans tous les sens du terme!) de la maladie mentale d'un proche est très dure à vivre psychologiquement.