La grève est-elle défaite ?

Re: La grève est-elle défaite ?

Messagede qierrot le Mer 27 Aoû 2008 20:39

En plus de ces facteurs, il n'y a pas, non plus, de projet de société réellement rupturiste et alternatif, et le capitalisme apparait au plus grand nombre comme un horizon indépassable. C'est aussi ce manque de perspectives, d'imagination même de comment transformer ce monde, qui fait que l'on est plus que dans des luttes défensives et pas offensives. En avec le tournant pris par les gros syndicats (la CGT y compris maintenant), celà rajoute un élément fortement démobilisant. Du coup il faudrait presque tout réinventer et redonner du sens aux luttes, à la grève, au syndicats...c'est un passage peut-être long et difficile, parce qu'on morfle un max, mais en même temps celà peut être aussi un "boulevard" pour notre mouvement anarchiste révolutionnaire, avec les pratiques et les contenus qu'il peut porter...à condition qu'il en ait la volonté et qu'il aille au "charbon"...
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Re: La grève est-elle défaite ?

Messagede sebiseb le Mer 27 Aoû 2008 20:49

L'horizon indépassable pour les politiques de l'extrême droite à l'extrême gauche, et les syndicats c'est d'obtenir les points de croissance à la survie de l'économie. Si l'on envisageait sérieusement une économie qui, sans même parler de décroissance, sesuffisait à elle-même, on pourrait peut-être envisager plus largement la disparition du capitalisme..
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Re: La grève est-elle défaite ?

Messagede qierrot le Mer 27 Aoû 2008 21:01

absolument, et d'ailleurs celà fait partie du débat à continuer, parce que permanent, car çà ne peut pas être figé, sur le projet de société à partager avec le plus grand nombre, et sur le terrain des luttes qui favorise aussi cette forme d'appropriation du "politique". La question des revendications, par exemple, rentre dans ce cadre...D'ailleurs, le syndicat dans lequel je suis, SUD/Solidaires, aborde ces questions lors du forum qu'il organise le 20 septembre dans mon coin, et où l'un des deux débats traite de la question de la décroissance...
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Re: La grève est-elle défaite ?

Messagede Alayn le Jeu 28 Aoû 2008 03:40

Bonsoir ! Mélanger "grèves" et "décroissance" me semblent quelque peu too much...

Le thème de la décroissance pourrait faire l'objet d'un topic spécifique....

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Re: La grève est-elle défaite ?

Messagede RickRoll le Jeu 28 Aoû 2008 14:11

Les modèles alternatifs ont été décrédibilisés au fil des ans. Parlez-en autour de vous. De plus les gens sont la tête dans le guidon, ils s'inquiètent de leur avenir immédiat et personnel, on a du mal à les faire regarder un peu plus loin.
Par contre je pense qu'il y a un réel mécontentement contre les bureaucraties syndicales et on peut voir que de plus en plus les choses se passent à la base et ce sont des luttes revendicatives (cf ce qu'ont dit qierrot et berckman).

seb, je ne suis pas d'accord avec toi sur le fait que l'horizon indépassable serait la croissance économique. Je pense que c'est avant tout le capitalisme, et après effectivement la croissance économique.
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Re: La grève est-elle défaite ?

Messagede qierrot le Sam 30 Aoû 2008 11:17

Il y a des démarches locales et des appels au niveau national de la "base", pour lancer un appel à une grève générale reconductible...et donc, heureusement, cet outil de lutte ne semble pas enterré, comme ne semble pas soumise toute véléité d'en découdre enfin avec le gouvernement/patronat, malgré, ou en plus, du prochain "temps fort" souhaité par la CGT pour le 7 octobre...à suivre donc...

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Re: La grève est-elle défaite ?

Messagede RickRoll le Sam 30 Aoû 2008 12:28

Ouais mais ces appels locaux sont pas toujours ultra-suivis, même si les gens les soutiennent pour le principe.
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Re: La grève est-elle défaite ?

Messagede qierrot le Sam 30 Aoû 2008 16:36

oui, et, dans l'état, celà nous renvoie à ce qui a été dit plus haut, et au débat sur les minorités agissantes...(voir partie "théorie")
Il y a aussi deux appels, CNR, et "lettre de masse au états majors syndicaux", avec un appel a la grève le 10 novembre, et une invitation du bout des lèvre à la reconductibilité...mais j'y reviendrais ailleurs...
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Re: La grève est-elle défaite ?

Messagede qierrot le Dim 31 Aoû 2008 14:11

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Re: La grève est-elle défaite ?

Messagede Durruti le Lun 22 Sep 2008 00:00

"Nous sommes tous des grévistes"

Par Marlène Benquet, doctorant en sociologie (ENS-EHESS), paru en tribune dans Libération du mardi 22 juillet.

Que pensait donc Nicolas Sarkozy quand il déclara le 5 juillet : « La France change beaucoup plus vite et beaucoup plus profondément qu’on ne le croit. Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit » ? Probablement, comme Laurence Parisot, que les grèves relèvent d’un « goût un peu masochiste pour le conflit » et qu’à défaut de les faire disparaître, il était possible, en fermant les yeux, d’oublier leur gênante existence.

Pourtant, loin d’avoir disparu, les conflits sociaux se sont transformés ces dernières années. Et ce renouvellement de la cartographie des luttes sociales ne s’apparente en rien à une disparition.

A l’exception de l’année 1995, les années 1980-2000 ont été marquées par une baisse importante du nombre de jours de grève par an, mais on assiste depuis 1999 à une reprise quantitative des conflits sociaux, de leur taux de participation et du nombre de jours non travaillés. Les grèves sont légèrement plus nombreuses que durant la période précédente, plus longues et mieux suivies. De plus, si l’on intègre les arrêts de travail inférieurs à deux jours, les débrayages, les grèves du zèle et les grèves perlées, on constate ces dix dernières années une intensification majeure de la conflictualité. Entre 2002 et 2004, 10 % des établissements ont connu un débrayage contre 7,5 % entre 1996 et 1998 ce qui signifie que 38,8 % des salariés ont été concernés par un conflit collectif entre 1996 et 1998 contre 47,2 % entre 2002 et 2004 (chiffres issus de l’enquête de la Direction de l’animation et de la recherche des études et des statistiques dépendante du ministère du Travail). Cette remontée quantitative des luttes sociales se double de leur modification qualitative. La dernière décennie se caractérise aussi par un déplacement des sujets des mobilisations. D’une part, des secteurs du salariat traditionnellement extérieurs aux mobilisations collectives ont participé à d’importants mouvements sociaux. La Fnac, Castorama, certaines sociétés de nettoyage, Maxilivre, Monoprix, McDonald’s, la grande distribution, pour n’en citer que quelques-unes, ont connu des grèves longues et relativement suivies. Ces branches professionnelles, où la conjonction d’un statut d’emploi précaire, d’un fort taux de féminisation et d’une relative faiblesse syndicale freinait les possibilités objectives de participation à un conflit social, sont devenues des lieux de contestation salariale. Ces conflits « improbables » au regard du statut d’emploi des salariés concernés le sont de moins en moins d’un point de vue statistique.

D’autre part, apparaissent des mobilisations issues de l’extérieur du monde salarial. Les catégories de la population les plus menacées par une précarité sociale et économique sont entrées sur la scène publique et politique pour faire valoir leur droit à une véritable intégration sociale. La mobilisation des chômeurs de 1998 réunis derrière le slogan « On a tous la gueule de l’emploi », le mouvement des sans-logis mené par les Enfants de Don Quichotte l’hiver 2006 ou la grève des travailleurs sans papiers lancée en avril témoignent de ce phénomène : l’organisation collective de populations habituellement exclues des formes traditionnelles de l’action revendicative. La France invisible (La Découverte, 2006) décrite par Stéphane Beaud se donne à voir dans et par la lutte.

La dernière décennie signe une remontée et une extension de la conflictualité. Les conflits sociaux n’émergent plus uniquement à l’intérieur de la norme de l’emploi stable, mais du dehors de cette norme, pour exiger son extension. Les grèves ne sont pas invisibles, mais elles sont portées par des « invisibles » qui investissent les mobilisations et accèdent ainsi à une visibilité sociale et politique. Les sans-papiers, sans-logement, sans-travail commencent à pénétrer ce champ élargi de contestation sociale. Au fond, la cécité présidentielle n’exhibe que les limites de l’autopersuasion. A moins de croire à la pensée magique, elle ne peut rien sur l’existence de ce fait social têtu. Cacher ce qui dérange ne suffit pas à le faire disparaître.
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Re: La grève est-elle défaite ?

Messagede joe dalton le Mar 23 Sep 2008 21:53

durruti cite"

La dernière décennie signe une remontée et une extension de la conflictualité. Les conflits sociaux n’émergent plus uniquement à l’intérieur de la norme de l’emploi stable, mais du dehors de cette norme, pour exiger son extension. Les grèves ne sont pas invisibles, mais elles sont portées par des « invisibles » qui investissent les mobilisations et accèdent ainsi à une visibilité sociale et politique. Les sans-papiers, sans-logement, sans-travail commencent à pénétrer ce champ élargi de contestation sociale. Au fond, la cécité présidentielle n’exhibe que les limites de l’autopersuasion. A moins de croire à la pensée magique, elle ne peut rien sur l’existence de ce fait social têtu. Cacher ce qui dérange ne suffit pas à le faire disparaître."
C'est vraie que le mot grève est en train de prendre une signification perverse en occident,et ce grâce a l'invention du chômage structurelle de masse.La grève n'a plus qu'une signification défensive,et du coup elle est perçue comme le fait de privilégies (triste privilège que le travaille salarié) quand elle touche des travailleurs que l'on peut difficilement faire passer pour telle(a macdo par ex)elles sont passer sous silence.
Le travaille salarié, que quiconque se réclamant de l'anarchie voudrait abolir,est désormais dans une position étrange avec la grève.Cet dernière n'est presque qu'invoquer que pour défendre le statut du "droit au travaille":grève sans issue face au délocalisation,qui souvent ont lieu apres avoir avaler 1000 couleuvres sans avoir recourus au droit de grève a ce moment.
Si la grève fut un allié historique incontestable de l'anarchisme,perso je m'interroge sur son avenir en occident.
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Re: La grève est-elle défaite ?

Messagede rubion le Mer 1 Oct 2008 22:45

Sur la question la grève est elle défaite ? Ou dit autrement la grève est elle toujours d’actualité ?
Je pense qu’elle est toujours d’actualité ! A mon avis (vous me direz si je me trompe) si on prend c’est dernières années il y a eu de part le monde nombres de grève et dans différents secteurs, montrant par là qu’il n’y a pas une résignation dans la classe ouvrière mais une combativitté qui se confirme vis à vis des conditions de vie et de travail qui se dégrade
Depuis le début la rentrée il y a eu des journées d’action (en France) et il est vrai que celle-ci n’ont pas réuni grand monde faut il y voir une résignation ? Pour ma part, pas forcément ! Ça peut montrer aussi une certaine réflexion en profondeur sur le fait que de faire grève une journée et de manière séparée ne sert à rien
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Re: La grève est-elle défaite ?

Messagede Alayn le Mer 1 Oct 2008 23:44

Bonsoir ! La question est toujours: est-ce que des grèves pour gagner juste 100 balles de plus sont révolutionnaires et porteuses d'un véritable changement ? Perso, je ne pense pas.

Une grève générale expropriatrice et autogestionnaire et mondiale pourrait créer une véritable rupture avec le système capitalo.

Es-ce que le populo est prêt à çà ? Rien n'est moins sûr non plus...

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Re: La grève est-elle défaite ?

Messagede qierrot le Jeu 2 Oct 2008 02:06

En tout cas avec le "temps fort" du 7 octobre, la grève s'en prend encore un coup, mais par les directions syndicales...
Avec, localement pour chez nous le nouveau truc qui tue le capital : le pique-nique unitaire.
Le nouveau crédo risque d'être "luttons pendant les pauses" ou, à la débauche, "tout le monde à l'apéro révolutionnaire".
En même temps se taper deux heures de manifs, en attendant le prochain "temps fort", quand on sait qu'à ce rythme on est pas loin de "la minute de silence contre la politique qui nous écrase", çà laisse encore un peu de temps pour discuter...en espérant que le pique-nique ne soit pas agrémenté de sono musicale, parce que pour discuter sans s'entendre, et de surcroit la bouche pleine...
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Re: La grève est-elle défaite ?

Messagede rubion le Ven 3 Oct 2008 00:14

Alayn tu dis ;
Bonsoir ! La question est toujours: est-ce que des grèves pour gagner juste 100 balles de plus sont révolutionnaires et porteuses d'un véritable changement ? Perso, je ne pense pas.

Une grève générale expropriatrice et autogestionnaire et mondiale pourrait créer une véritable rupture avec le système capitalo.

Es-ce que le populo est prêt à çà ? Rien n'est moins sûr non plus...

Contrairement a ce que tu dis Alayn je pense qui l’y a un lien entre la lutte revendicative et la lutte politique. Je pense qu’au départ il y a toujours une raison objective à la lutte. En fonction de son développement les revendications peuvent s’élargir et la forme que prend la lutte évolue aussi en fonction même de l’élargissement des revendications puisque celle-ci incorpore plus d’ouvriers et différents secteurs dans la lutte. Cette évolution, se développement de la lutte ne peut passer il me semble que par un combat politique contre ceux (les syndicats) qui font tout pour enfermer et diviser les ouvriers
Je pense que pour aller dans le sens du développement de la lutte, comme Quierrot je pense que la discussion est importante et il me semble que ce besoin de discussion est ressenti par nombres d’ouvriers. Peut être que c’est pour cela que les syndicats font tout pour l’empêcher à leur manière.

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Re: La grève est-elle défaite ?

Messagede qierrot le Ven 3 Oct 2008 00:33

en même temps, je ne mélange pas tous les syndicats...moi... :wink:
le syndicalisme révolutionnaire fait aussi ce lien entre la lutte revendicative et la lutte politique (au sens du politique).
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Re: La grève est-elle défaite ?

Messagede rubion le Ven 3 Oct 2008 18:17

Qiérrot que veut tu dire par 'au sens du politique '
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Re: La grève est-elle défaite ?

Messagede qierrot le Ven 3 Oct 2008 18:48

Qu'au delà de la lutte revendicative, il y a opposition à un système, le système capitaliste, et un combat pour un aute monde...d'ou la question du projet de société. L'appropriation, par le plus grand nombre du politique (ce qui n'est pas la même chose que la politique politicienne), et donc de cette question du choix de société d'un projet de société, est fondamentale si l'on veut construire les conditions de la révolution sociale (sans avant-garde, parti guide ou illusions électoralistes...).
qierrot
 

Re: La grève est-elle défaite ?

Messagede Alayn le Sam 4 Oct 2008 02:16

Bonsoir ! Voui, bon, pour une fois, je vas rejoindre mon caaaamaaaraaade Qierrot: c'est vrai qu'on peut toujours discutailler mais si au départ la grève (et c'est la plupart des cas) n'est que pour gagner 100 balles de +, ben 1 fois que les 100 balles sont gagnés (le patronat les lâche au bout d'un certain durcissement...), la grève s'arrête, tout le monde repart au turbin et basta !

D'un autre côté, les syndicats réformistes et collabos freinent des 4 fers, sur ce point on est d'accord: ils font tout pour éviter les débordements, les revendications trop révolutionnaires, etc... mais si à la base, la revendication n'est que de grapiller 100 balles de + ou quelques améliorations "sociales" et non pas une revendication affirmée de changement révolutionnaire clair, ben au final, on a au mieux les quelques revendications réformistes obtenues et point-barre.

Et tout le monde reprends le turbin et the révolution: que nenni ! Pouêt-pouêt !...

Cela s'appelle du réformisme et du gagnage de réformettes...
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Re: La grève est-elle défaite ?

Messagede qierrot le Sam 4 Oct 2008 12:28

Alayn a écrit:une revendication affirmée de changement révolutionnaire clair

parce que çà se revendique la révolution sociale...??
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