Salut et bienvenue ,
Les déconstructivistes , les post-modernistes , qui comme tu le signales si bien sont issus des institutions culturelles étatiques , forment l'avant- garde idéologique du nouveau mode de production capitaliste , ce phénoméne a été décrit par Gramsci c'est "La théorie de l'hégémonie " .
"Pour Gramsci, l’État ne se résume pas au seul gouvernement. Même si ces sphères se recoupent souvent, on peut distinguer deux lieux de son pouvoir :
— D’une part, la « société politique » qui regroupe les institutions politiques, la police, l’armée et la justice. Elle est régie par la force.
— D’autre part la « société civile » qui regroupe des institutions culturelles (université, intellectuels, médias, artistes) et qui diffuse de manière ouverte ou masquée l’idéologie de l’État afin d’obtenir l’adhésion de la majorité de la population. Elle est régie par le consentement.
Si dans les régimes dictatoriaux, c’est surtout la société politique qui règne (par l’oppression), dans les sociétés occidentales démocratiques, c’est principalement la société civile qui organise la domination. C’est donc dans son cadre que le combat (culturel) doit être mené et non par une confrontation frontale avec la société politique."
https://www.agirparlaculture.be/lhegemo ... n-gramsci/Je joins un témoignage sur ce "milieu " dont la conclusion a toute sa place dans ce fil
"Dans son enquête Pourquoi les riches votent à gauche[21], l’Américain Thomas Franck montre comment cette idéologie a gagné le Parti démocrate, celui des époux Obama et d’Hillary Clinton. Cette vision de la politique résulte de l’idéologie de la compétence propre à la sociologie des « professionnals » qui ont pris la tête du parti libéral, les technocrates, les universitaires, politistes, conseillers financiers, journalistes, ingénieurs, hauts fonctionnaires, qu’on désigne en France comme les catégories intellectuelles supérieures, et dont Ivan Illich soutient qu’elles sont détentrices du « pouvoir de prescrire[22] ».
Pour ces compétents, l’action politique se résume à ce que la « diversité », désormais diplômée, accède aux postes hiérarchiques correspondant à leurs compétences. « Parce qu’il [Obama] était lui-même le produit de la grande méritocratie américaine d’après-guerre, il n’a jamais vraiment pu voir le monde autrement que du haut de l’échelle sociale sur laquelle il s’était élevé », écrit T. Franck. Ces militants de la cause méritocratique cassent donc ce qui pouvait encore caractériser « la gauche ». Non seulement ils ont largué, trahi, les classes exploitées, récupérées par Donald Trump, mais ils ont accepté la structure hiérarchique de la société, notamment la division entre travail intellectuel et travail manuel, et finalement le règne de la technocratie. Leur règne. Si la droite défend le pouvoir de l’argent, la gauche défend celui des compétents à haut revenu. Et, même si la formule est usée jusqu’à la corde, la lutte des places a remplacé la lutte des classes.
La lutte contre les dominations et les discriminations est donc l’ultime déchet du réformisme. Il réclame l’accès de tous et toutes aux postes de pouvoir et aux marchandises, même les plus aliénantes. Ce féminisme de « marcheuse » n’invite pas les femmes ou les homos à changer la société, mais à y réussir. Reddition contre laquelle, à une autre époque, l’écoféministe Françoise d’Eaubonne, fondatrice du MLF et du Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR), aurait répondu
« Nous n’allons pas intégrer la société, nous allons la désintégrer ! »
https://www.partage-le.com/2019/10/23/d ... par-tomjo/