Malgré la datation du carbone 14 en 1988 qui faisait du suaire une oeuvre du Moyen-Age et mettait ainsi fin à la croyance au linceul de Jésus-Christ,la controverse reprend...
Il est rare qu'une entreprise de démystification fasse l'objet d'une médiatisation.
Les sceptiques et rationalistes s'en désolent souvent : le surnaturel a meilleure presse que la raison.Or,une affaire agite actuellement presse et chaîne télévisées,et il se trouve qu'elle sert
une bonne cause.Le suaire de Turin revient en force sur le devant de la scène : une conférence assortie d'une expérimentation de l'historien et zététicien Paul-Eric Blanrue,au Museum natio-
-nal d'histoire naturelle,répond à une nouvelle contre-enquête des sindologues,rallie les suffrages journalistiques,et rebondit de façon heureuse dans plusieurs médias.Canal + s'en fait l'écho
dans sa Matinale de mercredi 22 juin,et se fait piquante pour ceux qui restent vissés à cette croyance du linceul du Christ.Le Monde relate l'évènement dans un article signe Hervé Morin du
23 juin,et se met du côté sceptique sans ambiguité.La conférence de monsieur Blanrue fut soutenue par le mensuel science&vie,lequel consacre près de 10 pages à la vérité sur le suaire dans
son numéro de juillet.
La revue ouvre ce dossier en s'interrogeant sur la fascination qu'exerce la relique de Turin sur certains scientifiques.
"Le caractère sacré de celle-ci aurait-il le pouvoir d'impressionner la science au point de lui faire oublier ses propres vertus ?"Le ton est donné et les rationalistes s'en félicitent : Science & Vie
se positionne du côté de sceptiques et du côté des scientifiques qui laissent cette fascination hors de leur champ d'étude.La radiodatation au carbone 14,réalisée par trois laboratoires diffé-
-rents (Suisse,Royaume-Uni,Etats-Unis)avait pourtant tranché en 1988 : le linceul de lin a moins de 800 ans.Pourtant une étude récente,publiée dans Termochimica Acta en janvier 2005,affir-
me que les prélèvements faits en 1988 étaient sans doute des pièces raccommodées du suaire,donc postérieures au restant du linceul.Le chimiste Rogers,auteur de l'article,a analysé le taux
de vanilline,spécifique aux fibres de lin,du suaire.Sur un morceau prélevé pour la datation officielle est nul,alors que sur d'autres endroits,il en existe.Pour Rogers,c'est la preuve que les piè-
-ces qui ont été testées au carbone 14 sont des pièces rapportées.Le reste de l'étoffe ne présente pas selon lui le taux de vanilline qu'on attendrait d'un tissu du Moyen-Age.Mais pour le direc-
-teur du centre de datation par le radiocarbone de l'université de Lyon,Jacques Evin,la diminution de vanilline n'est pas régulière dans le temps et dépend trop des conditions d'humidité et de
température pour être un critère utilisable.D'autres scientifiques se joignent à lui pour dénoncer les faiblesses de Rogers : absence de données-source,coquilles dans les formules mathémati-
-ques,marge d'incertitude non prise en compte,et pour clamer haut et fort la fiabilité de la datation au carbone.
N'empêche,cet article semble redonner vigueur aux croyants en l'authenticité du suaire.
Et d'abord aux sindologues,qui ont inventé "la sindologie",discipline réductrice qui n'étudie que le linceul et veux "faire science". Ils réaffirment que le suaire a des qualités miraculeuses :
il résiste à la chaleur,à l'eau,et à certains acides.Mais des essais menés par Henri Broch et Joe Nickell ont montré que la gélatine ajoutée à l'oxyde de fer(la gélatine était connue au Moyen-Age
pour être un fixant de couleurs),riche en collagène,lui permettrait de résister à toutes les agressions,à l'immersion de l'eau et dans plusieurs acides,ainsi qu'à la chaleur.La technique faussaire
de la fabrication de l'image du Christ,qui permet de lui faire subir les tests sans dommage fut expérimentée pendant la conférence de Paul-Eric Blanrue au Museum.D'autre signes forts plaident
en faveur d'un faux : le lin du suaire est tissé d'une façon particulière avec un métier à quatre marches qui n'apparait que tard,au VIII e siècle.Et les traces de stigmates sont trop parfaites pour
être vraies : la torture subie aurait dû laisser des marques plus floues,lus déchirées.
Science & vie regrette,dans sa conclusion,que l'authenticité du suaire parvienne encore à s'ériger en dogme.
L'auteure de ce dossier,Isabelle Bourdial,y insiste sur "la nécessité de s'en tenir à la science",comme pour une ultime incitation à la clairvoyance. Mais la petite phrase la plus percutante revient
à Paul-Eric Blanrue : "il n'est visiblement pas facile de placer sa spécialité scientifique au-dessus de ses croyances."
Emilio Bossi,avocat libre penseur suisse a écrit cette brochure en 1900.Malgré les affirmations des thuriféraires religieux de jésus,Chrétiens ou Musulmans,elle conserve
en 2018 tout son intérêt...En effet,force est de constater que plus d'un siècle après la publication de ce texte,aucun élément nouveau,aucune découverte archéologique,
épigraphiques ou autre ne permet d'infirmer la thèse d'Emilio Bossi.En 2018 comme 1900,la croyance en l'existence de Jésus-Christ ne repose sur aucun élément rationnel;
c'est un pur acte de foi.
rastanar a écrit:Ah oui,ben voyons,poisson rouge qui se revendique de l'anarchisme chrétien,un oxymore,qui fait sa petite propagande religieuse,faut surtout pas toucher à sa chimère.
La confusion assumée,piqué au vif,tu croit que c'est rationnel ce que tu raconte ?,Pierre Maraval par exemple à eu une éducation pieuse,bibliothécaire dans un monastère,
parallèlement il assistera à l'université pontificale de Latran.Donc forcément ici il y aura un de temps à autre qui défendra ses croyances,et non pas une rigueur intellec-
-tuelle,en éliminant tous les autres recherches au fil du temps,en semant le trouble et l'intox.Cela se voit que tu ne t'intéresse même pas à la brochure et aux liens postés
ici(ex : Luigi Cascioli).Onfray je m'en tape,faire la critique d'un gauchiste souverainiste,c'est comme botter en touche,ça demande pas trop d'effort.Tu m'as bien fait rire !.
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